Une histoire de famille ~ Evangeline, Trevor et Edgard.

► « Oui », avait-elle répondit. Elle le croyait. Ed’ se sentait soulagé. C’était le premier pas vers… vers quoi, au juste ? Une famille ‘normale’ ? Non, ils ne seraient jamais une famille comme ça. Un jour, peut-être se considéreraient-ils comme frères et sœurs, mais leur lien ne serait jamais vraiment normal et dans les normes. Merci, papa.
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Evangeline croyait ce type. Lui aussi le croyait, c’était bien ça, le problème… Tre’ n’en avait pas la moindre envie. « Oui, je pense que tu as raison mais, voir les preuves ne fait jamais de mal non ? C’est stupide mais voilà », ajouta la petite brune. Sa demi-sœur. C’était fou de se dire ça, quand même ! En l’espace de quelques minutes, lui qui n’avait jamais eu de famille se chopait un frère et une sœur à portée de main, plus un autre en prison et une autre de 3 ou 4 ans, il ne savait déjà plus. Quelle misère ! « On y va » répondit simplement Edgard. « Quoi ?! » s’exclama Tre’, surpris. « On y va… où ça ?
- Hé bien, à l’hôtel chercher les photocopies. A moins que tu ne veuilles pas les voir, toi, les preuves ? » questionna le dernier arrivé. Le Capitaine des Cannonballs détourna les yeux pour les poser sur Evy. Il l’observa un long moment, tout en la reconsidérant. Sa sœur, quoi, merde. Et là, l’illumination. Elle sortait avec Emeric, non ? En tout cas, son ami lui avait déjà parlé d’elle. Merde again, ça changeait la donne. Tre’ crispa sa mâchoire, agacé. « Non. Evangeline me racontera, vous n’avez qu’à y aller tous les deux » fit-il sans regarder Ed’. Il fallait qu’il parle à Emeric, absolument. Ou peut-être pas. Mais en tout cas, il fallait qu’il soit seul. Qu’il réfléchisse à la question, et à ce que cela impliquait.
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Edgard haussa les épaules. Seyton ne voulait pas venir ? Tant pis pour lui. Et de son côté, il aurait plus de temps pour faire un peu connaissance avec Evangeline. Il la sentait plus ouverte, plus réceptive que leur demi-frère. Il lui lança un regard et répéta sa phrase, cette fois sous forme de question. « On y va ? ». Et il attendit patiemment qu’elle daigne le suivre. Ensuite, ils iraient jusqu’à l’hôtel où résidait Ed’ pour l’instant, et il lui montrerait les papiers. Qui sait, peut-être s’entendraient-ils bien, tous les deux ? Il l’espérait sincèrement, en tout cas !

Edgard qu'il s'appelait. L'homme qui avait détruit la belle image que j'avais de ma mère s'appelait Edgard. Il n'aura pas droit à une "enchantée" ou à un " content de t'avoir rencontré". Je n'aimais pas mentir. Je lui en voulais.

Mais enfaite, c'était moi l'égoïste. Ce petit garçon n'avait plus de famille, que moi et Trevor. Un frisson me parcourut, je m'imaginais sans famille: une vision horrible. Tout d'un coup mon coeur s'attendrit, je le comprenais et j'aurais fait pareil à sa place. Il avait besoin de se sentir aimée, peut-être qu'il avait des amies mais, il y avait toujours cette différence. Le lien du sang surpassait tout. Il avait sûrement dû endurer beaucoup de choses. Je soupirais, moi qui voulais rester froide aux paroles d'Edgard j'avais échoué, un petit sourire de compassion se déssina sur mon visage, je n'avais plus de haine envers lui, je m'étais mise à sa place et j'avais compris.

Les paroles des deux hommes me reveillèrent.

C'était toi, Virginie, putain, suivre. Ils se connaissaient. Les deux s'étaient déjà vue. Un frisson me parcourut encore une fois, et si moi aussi il m'avait espionné? Impossible, je l'aurais remarqué. Du moins, je l'espérais.

Trevor ne semblait toujours pas vraiment croire les paroles d'Edgard. Moi si, ce sentiment de confiance siégeait en moi, je ne savais pas d'où il venait ni de comment il s'était installé mais il était là. Edgard me regarda interrogativement et me redemanda si je le croyais. J'hésitai quelque peut, même si je le croyais les mots avaient du mal à sortir de ma bouche, manque de courage sûrement, ou lâcheté.

-Oui.

Oui quoi? Sans arguments je n'arriverais à rien. Maintenant, avant de convaincre les autres fallait que je me convainque vraiment. Je n'avais pas d'arguments. Je pouvais chercher autant que je le voulais, je ne trouverais rien. J'avais déjà commencé à parler, je ne pouvais pas m'arrêter comme ça, surtout dans la délicatesse du sujet. Je me remis donc à fouiller au fin fond de moi pour trouver un truc pour m'échapper. La réponse me vint simplement.

-Oui, je pense que tu as raison mais, voir les preuves ne fait jamais de mal non?

Je souris à Edgard. J'avais raison finalement, il prétendait quand même être de la même famille que nous, faudrait bien des preuves. Je n'en avais pas vraiment besoin vu que je le croyais mais comme quoi, le petit pas pour franchir la frontière de la confiance manquait.

-C'est stupide mais voilà.

Oui, c'était stupide. J'avais besoin d'un morceau de papier pour me convaincre de la véritée. Honte à moi

HRP: Dèsolée, c'est un tout petit RP. ._.

► Edgard se demandait de plus en plus s’il avait bien fait de mettre Evangeline et Trevor au courant. Certes, ils étaient de la même famille, mais ni l’un ni l’autre ne semblaient l’accepter. Pourtant, le brun savait que son demi-frère avait affronté bien pire que cela, alors pourquoi cette simple nouvelle l’abattait-elle à ce point ?! Pour la petite brune, il pouvait encore comprendre. Mais Seyton ? Il se terrait dans son silence… ce qui n’était pas le cas de leur sœur. « Pourquoi c'est maintenant que tu nous le dis ? Pourquoi pas avant ? POURQUOI tu nous l'as dit ?
- … Parce que… » commença-t-il, hésitant. Parce qu’il n’avait plus d’autre famille. C’était égoïste, oui. Mais au fond, c’était ce qui l’avait poussé à faire ça. Recréer ce cocon protecteur qui l’avait jadis enveloppé, même s’il faudrait d’abord apprendre à se connaître. « Parce que vous êtes la seule famille qu’il me reste » avoua-t-il finalement, toujours sans beaucoup d’émotion. Trevor finit finalement par demander ce que devenait leur père. Ed’ répondit, très neutre, ce qui provoqua visiblement l’énervement d’Evi… encore plus. « Eh bien, c'est qu'il est fertile ce Denny ! », réplique à laquelle le brun ne put que sourire, à l’inverse de Trevor qui lui, ne disait vraiment plus rien. Son visage était impassible, à l’instar de celui de son demi-frère. Evangeline, en revanche, faisait mimique sur mimique, très agacée par la situation. « Je crois que je devrais connaître le nom de mon sois disant demi-frère quand même. Non ?
- Oui… Je m’appelle Edgard
- Putain… » murmura alors Trevor, qui sortait de sa léthargie, tandis qu’Evi soupirait en se passant une main las dans les cheveux. « C’était toi, en Virginie » ajouta-t-il, avant de relever la tête et de croiser le regard de son demi-frère. Oui, c’était lui. Il avait suivi Trevor pendant longtemps. Il le surveillait. C’était d’ailleurs un peu à cause de lui qu’il était revenu à Miami, pour ne pas perdre sa trace. Edgard hocha la tête positivement. « Tu me suivais ?
- Perspicace, avec ça…
- Pourquoi ? » insista Trevor, avant de se tourner vers Evangeline. « C’est… pas possible…
- Puisque je vous dis que si. Evangeline, est-ce que tu me crois ? » tonna Edgard, en se tournant à son tour vers elle. Trevor, quant à lui, la fixait de ses yeux étonnés, comme s’il se disait qu’elle ne pouvait pas être sa sœur. Sa vraie sœur. Sa… véritable famille. Il avait toujours été seul, durant ses premières 18 années de vie sur cette Terre. Qu’avait-il fait pour mériter un peu de compagnie ? Même si tous les trois n’étaient pas obligés de spécialement bien s’entendre… au moins savaient-ils ce qu’ils représentaient l’un pour l’autre. C’était… inattendu. Et curieusement plaisant, ainsi que stressant. Mais seul l’avenir leur dirait à tous les trois comment tourneraient leur relation.

La mère de Trevor était morte. Oui elle était morte et Trevor n'avait jamais eu la chance de la connaître, elle l'avait abandonné. Son regard s'était assombri, la pointe joueuse dans ses yeux avait disparu, il regardait dans le vide, ses pupilles noires élargies, interdissant sûrement aux larmes de couler. Son histoire me faisait mal au coeur. Je le respectais, jamais je n'aurais pu vivre comme lui si j'aurais été à sa place. Perdre ma mère à mes 6 ans était déjà difficile. Mais ne l'avoir jamais connue? Non je ne l'aurais pas supporté, être obligé de s'imaginer la femme qui vous a porter presque toute une année en elle? Impossible.

Jamais je ne l'aurais crue mais, aujourd'hui, je rensentai de la pitié pour Seyton.

Avoir envie de le consoler? Le prendre dans mes bras? Faire une partie de Call of Duty avec lui pour qu'il oublie? Ce n'était pas normal que je ressente cela. Ça ressemblait à un besoin fraternel mais, Trevor n'était pas mon frère je ne pouvais pas l'accepter. Si je confirmai cela je confirmerai aussi que ma mère était une pute et ça, hors de question. Ma mère est la femme qui m'a créé, ce n'est ni Dieu, ni Satan, mais elle.

Stop.
J'étais en train de moi aussi croire aux paroles de ce parfait inconnu? J'avais suivi Trevor. Non. Je ne pouvais s'implement pas le croire mais la vie est injuste petite fille. La réalité me donnait un fort coup dans la poitrine.

-Les mêmes tests ont été réalisés pour toi, tu sais. Si tu ne me crois pas, je te montre les photocopies, où on file à l’hôpital et tu verras qu’on a le même sang

Il avait des preuves... J'avais ma réponse. Malgré le si doux visage de ma mère, selon le jeune homme elle avait trompé mon père. L'homme que j'avais aimé le long de toute mon enfance n'était pas mon père. On ne partageait pas le même sang.

-Pourquoi c'est maintenant que tu nous le dis? Pourquoi pas avant? POURQUOI tu nous l'as dit?

Je ne voulais même pas le savoir. Je n'avais rien demandé. Je n'avais pas besoin d'un fardeau de plus à porté, le poids sur mes épaules était déjà assez lourd. Pourquoi il nous avait pas épargné cela? À quoi ça nous emmenait de savoir tous les trois que notre père est un connard et notre mère une salope?

Personnellement, je m'en serais passé.

Le bouleversement de Trevor se lisait dans son regard. Il voulait en savoir plus sur Denny alors que moi, je ne voulais rien savoir de lui. Même son nom était sans importance pour moi. Je me foutai du nombre de membres que j'avais dans ma famille à cause de lui. Pour moi, Denny Callahan était un inconnu et cela restera comme ça.

-Il vit à Cleveland, dans l’Ohio, avec sa nouvelle femme et leur fille de trois ans. Ce qui nous fait une demi-sœur en plus. Et j’ai un jumeau, pour votre info. Il croupit en prison.

Il faisait exprès ou? Il voulait juste enfoncer le couteau dans la plaie. La blessure qu'il avait causée était déjà grande mais je lui demandais juste de ne pas l'élargir. Ma fierté repris le dessus est mon ton insolant aussi.

-Eh bien, c'est qu'il est fertile ce Denny

Je levais les yeux au ciel mine agacé, je ne voulais rien entendre de lui.

-Je crois que je devrais connaître le nom de mon sois disant demi-frère quand même. Non?

Je soupirai et me passais une main dans les cheveux. Je n'arrivais toujours pas à le croire.

► Evangeline se leva, prête à partir. Elle se tourna vers Edgard et lui lança simplement « La fumette c’est mal mon vieux », l’air de rien, ce à quoi le brun répondit doctement que leur père s’appelait Denny Callahan, etc. La réaction de la jeune femme ne se fit pas attendre : elle fonça vers lui et lui écrasa sa main sur la joue. Ed’ ne cilla pas, même s’il n’aimait pas du tout recevoir de baffe de la part d’une fille. Il se consolait en se disant que ce n’était pas la première, et certainement pas la dernière non plus. « Ma mère n’a jamais trompé mon père. Elle n’aurait jamais fait ça » répliqua-t-elle sèchement, les larmes aux yeux. Edgard savait que si, c’était le cas. Sa mère biologique était une trainée. Mais il pouvait comprendre qu’elle n’avait pas spécialement envie de s’en rendre compte. Il était normal que la Rho Kappa préfère imaginer sa génitrice comme une douce et gentille femme, aimée et aimant un homme supposément parfait, à qui elle ne devait pas ressembler physiquement, mais bon, normal, elle avait les gênes de maman, hein. Oh oui, il imaginait aisément tout cela. Mais maintenant que sa décision était prise, il ne renoncerait pas et leur ferait prendre conscience à tous les deux de leur véritable origine. Edgard regarda Evy s’éloigner vers le bureau, là où était toujours assis Seyton. Ses yeux étaient perdus dans le vague, et il avait posé sa tête entre ses mains. Ed’ comprit immédiatement que Trevor le croyait. Cela se voyait à sa tête. La tête de celui qui vient d’apprendre qu’il est en réalité le fils d’une pute. Evangeline, de son côté, récupéra son sac et lança un regard mouillé par les larmes, et complètement haineux à l’ancien Rho Kappa. « Bravo, c’était très drôle » fit-elle, furieuse. « Ce n’était pas censé l’être » répondit-il simplement, en haussant les épaules. Il détourna ensuite le regard et le posa sur Trevor, qui avait levé les yeux vers lui. « Comment… comment le sais-tu ? » finit par demander le Capitaine des Cannonballs. Edgard affronta son regard perdu et désespéré. Il n’y a que la vérité qui blesse et, visiblement, Trevor Seyton était blessé. Il n’appréciait toujours pas ce type, mais il lui devait à présent la vérité. « Détective privé. Il a retrouvé dans les archives de l’hôpital de Détroit les différents tests de parenté que ta mère avait fait faire, avant de t’abandonner
- Je… est-c’qu’elle est… en…
- En vie ? Non. » répondit-il simplement. Il n’était pas là pour prendre des pincettes, mais il s’en voulut presque quand il vit les épaules de son demi-frère s’affaisser dans un mouvement las et abattu. Il se tourna vers la demoiselle, qui n’avait pas quitté la pièce. « Les même tests ont été réalisés pour toi, tu sais. Si tu ne me crois pas, je te montre les photocopies, ou on file à l’hôpital et tu verras qu’on a le même sang ». Son ton était abominablement calme, comme si aucune émotion ne le traversait. Mais au fond, le brun ressentait de la détermination. Une détermination froide et « sévère », indomptable, infaillible.

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« Fils de pute ». Il était… le fils d’une pute. Durant des années, Trevor avait essayé de se représenter sa mère biologique. Il la voyait menue, avec une chevelure brune aux reflets dorés rangée en chignon sage, un sourire gentil et des yeux rieurs. Pour une raison quelconque, elle avait dû l’abandonner, mais le surveillait de loin. Elle attendait d’avoir réglé ses problèmes, puis elle viendrait le rechercher. Elle conduirait une voiture familiale et, dedans, Tre’ y trouverait une famille. Un père, des frères et sœurs, et puis un chien. Il avait toujours rêvé d’avoir un chien. Mais non. Sa mère… n’avait jamais voulu de lui. Elle l’avait abandonné parce qu’il la dérangeait. Elle n’était probablement pas coiffée d’un chignon et tirée à 4 épingles. Sans doute était-elle atrocement vulgaire. Avec… des jupes… en cuir. Ou pas de jupe du tout. Elle n’était plus rien, puisqu’elle était morte. Il ne pourrait plus la rencontrer. Lui demander des explications sur son abandon, même si… à présent qu’il savait tout ça, qu’il imaginait… Un goût de bile lui envahit la bouche. Il avait envie de vomir. Le brun ferma les yeux et tenta de se maitriser. Des images de lui, s’il était resté avec sa vraie mère au lieu de se retrouver chez les Seyton, l’envahirent. Drogue, analphabétisme, puanteur… Et son père, alors ? Parce qu’il avait un père, le même que ce gars. Et ouvrit à nouveau les yeux et questionna celui qui se disait être son frère. « Et… Denny ? » demanda-t-il. « Il vit à Cleveland, dans l’Ohio, avec sa nouvelle femme et leur fille de trois ans. Ce qui nous fait une demi-sœur en plus. Et j’ai un jumeau, pour votre info. Il croupit en prison » fit le brun, toujours aussi horriblement calme. Cela faisait trop d’informations en trop pour Trevor. Trop… et trop rapidement, trop brusquement.

►Ce matin. 11h00. Rendez-vous dans le "bureau" de Trevor, le chef de notre confrérie.

Je n'étais pas spécialement proche de lui, c'était plutôt "tu me supportes, je te supporte". Vite fait quoi. Je n'aimais pas son caractère, du moins le peut que j'avais vue ou entendue m'assurait que ce ne serait jamais ma bestah kikoolol. C'était un vrai connard, nymphomane, prétentieux, mauvaise langue. Il n'était pas moche, c'est vrai mais il avait quand même une tête à claque. Après, je ne pouvais pas vraiment juger et comme quoi l'apparence est trompeuse.

Enfin, après un réveil difficile je ne fis pas trois tonnes de chichis, j'enfilai un T-shirt beaucoup trop grand et un short carolé. J'attachai mes cheveux à un chignon, me passait de l'eau sur le visage et me rendit finalement au bureau de Trevor. Ma gueule de déterré précieusement apportée avec moi bien sûr.

Je toquai à la porte et après un "entrez" bien prononcé je pénétrai la salle pour venir m'assoir sur la chaise en face de Trevor qui tournait dans un gros fauteuil. Ok. Je me sentais comme le gosse qui venait voir le directeur parce qu'il avait fait des conneries. Nous nous saluâmes rapidement et nous dépéchâmes d'arriver au comment du pourquoi j'étais là: la construction d'un nouveau terrain de volley et le nouveau système de chambres.

Pour le nouveau terrain j'étais complètement pour. Dess, ma nouvelle colloque m'avait parlé de tout ça et l'idée était vraiment bonne. Rien que sa détermination m'avait fait craquer. Même si l'idée aurait été nulle j'aurais été pour rien que pour lui faire plaisir. Pour les chambres j'avais eu un peu plus de mal. Le système était très bien mais c'était plus pour des raisons personnelles. Depuis mon arrivée à WHS j'avais promis à Hope que si un jour je me décidai à m'installer dans le lycée je viendrais habiter avec elle, je m'inquiétai tellement pour elle que j'aurais adoré pouvoir rester avec elle histoire de lui tenir compagnie donc l'organisation des chambres m'embêtait pas mal. Je donnais donc mon avis en précisant que les idées étaient quand même aussi bonnes.

Toc toc.
Quelqu'un toqua à la porte, sûrement le prochain Rho kappa à passer. Trevor lui dit de rentrer et je me préparai à partir pour laisser ma place à l'arrivant. Quand je remarquai la mine agacée de Trevor je préferais quand même rester assise. Je tournai donc juste légèrement la tête. Un petit brun était debout entre la porte et la salle, il prétendait "devoir nous parler". Je lui étais déjà tout ouïe mais Trevor se sentit évidemment dans l'obligation de répliquer. Le petit brun le coupa directement.

- Je suis votre frère.

Wow. Il y était allé un peu fort sur le joint là. Je le regardais moqueusement pour le toiser par la suite. Ce mec était complètement sonné. Il devait sûrement trouver ça drôle. De toute façon, moi et Trevor dans la même famille c'était mort. Je levai les yeux au ciel et répliquai d'un ton insolant.

-La fumette c'est mal mon vieux.

Je me redressai et me préparais à partir quand il reprit la parole.

-Votre père s’appelle Denny Callahan, et c’est un enfoiré. Il a trompé ma mère avec une prostituée de Detroit et a été l’amant de ta mère biologique, Evangeline.

Il n'avait pas osé. C'était trop. Il venait de dire que ma mère était une pute. Qui il était pour juger? Ce con. La colère me submergeait, mon coeur accéléra, ma main tremblait. Il pouvait parler de tout, tout sauf ça, je ne lui permettais pas. Je me relevais brusquement et poussai ma chaise violemment, je m'approchai du petit brun et ma main retentit sur sa joue. Je retenais mes larmes. Il avait touché là où ça faisait mal, ce n'était pas mon frère, impossible.

-Ma mère n'a jamais trompé mon père. Elle n'aurait jamais fait ça.

Je retournais près du bureau et saisit mon sac. Les larmes remplissaient mes yeux. Ma réaction était beaucoup trop excessive et je le savais. J'étais faible. Trop faible. J'avais honte, je ne voulais pas pleurer devant eux. Je relevais doucement la tête et lançai un regard plein de haine au mec qui venait de pourrir ma journée.

-Bravo. C'était très drôle.

Spoiler:

► Aujourd’hui, Edgard avait prévu d’annoncer à Trevor et Evangeline qu’ils faisaient tous les trois partie de la même bande de spermatozoïdes. Il avait longtemps réfléchi à la question, depuis qu’il le savait. Pour Trevor, cela faisait bientôt 6 mois. Un peu moins pour Evangeline. C’était d’ailleurs peut-être elle qui avait fini par le convaincre. Ou alors, sa solitude. Ed’ savait très bien que la chose qui lui manquait le plus cruellement, à l’heure actuelle, était une famille. Entre sa mère assassinée, sa petite sœur décédée suite à une chute dans les escaliers, son frère jumeau enfermé pour encore de longues années en prison pour l’assassinat de leur mère et le viol du cadavre de leur sœur, et son père aux abonnés absents, il était servi. Au début, il n’avait pas voulu révéler à Seyton qui il était. Il le trouvait stupide et affligeant, et refusait de se retrouver avec un boulet en plus dans sa vie. Il avait longtemps observé l’ancien militaire, en Virginie, jusqu’à développer à son égard une espèce de répugnance. Pour Evangeline, c’était différent. Elle lui avait semblé gentille et marrante. De plus, elle était sportive et membre des Rho Kappa, ce qui lui avait vraiment fait réaliser qu’elle, Trevor et lui avaient le même sang qui leur coulait dans les veines. Alors, même s’il n’aimait à priori pas le Capitaine des Cannonballs… Edgard savait qu’il restait son demi-frère et que rien ne changerait ça. D’où sa décision.
Son demi-frère et sa demi-sœur étaient tous les deux des enfants adoptés. Evangeline connaissait apparemment ses parents biologiques… du moins, c’est ce qu’elle pensait : Ed’ avait découvert que sa mère biologique avait trompé celui que la Rho Kappa pensait être son vrai père… avec le père d’Edgard et de Trevor. Dur à suivre, vous me direz. Cet homme était méprisable, aux yeux du brun. Il avait trompé sa mère à lui, qui l’avait toujours aimée, avec une prostituée, lors d’un voyage d’affaire à Détroit. Imbécile qu’il était, il l’avait mise enceinte. Et neuf mois plus tard naissait le petit Trevor, immédiatement déposé à l’orphelinat par sa mère, qui ne valait pas mieux. Comment Edgard avait découvert tout ça ? En fouillant. En faisant des recherches. En engageant un détective. Il avait tout fait pour apprendre à connaître son père… et maintenant, il le regrettait à moitié. Il en tirait comme conclusion qu’il était un moins que rien. La seule chose positive dans tout ça était qu’il lui avait offert malgré lui une nouvelle famille. Et le pire ? C’est qu’il avait peur que cela ne soit pas tout… Son détective était sur une nouvelle piste. Bientôt, on pourrait appeler Denny Callahan un serial enfanteur, à ce rythme ! Une paire de jumeaux, un fils d’une prostituée, une fille née d’un adultère, une autre aujourd’hui décédée, et une fille de 4 ans, avec qui il vivait à l’heure actuelle. Six enfants, auxquels s’en ajouteraient peut-être d’autres ; tout dépendait de ce que le Détective découvrirait encore !
Bref, l’ancien Rho Kappa s’était renseigné pour savoir où se trouvaient Trevor et Evangeline. Coup du hasard, ou destin : on lui indiqua qu’ils étaient ensemble dans le bureau de Trevor, au premier étage du bâtiment de la Confrérie. Ils se connaissaient apparemment déjà, c’était un bon point. Difficile de faire autrement, en même temps, quand on vit sous le même toit.
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Trevor et Evy se trouvaient dans le bureau du brun, qui convoquait les membres de sa Confrérie un à un pour recueillir leur avis sur la probable construction d’un terrain de volley dans le parc qui jouxtait leur bâtiment et pour avoir leur avis sur le nouveau système de chambre, plus leurs solutions d’amélioration pour la Confrérie, entre autres. Ils étaient en train de discuter, tous les deux, d’une idée de la petite brune assise en face de lui, quand quelqu’un toqua à la porte. « Entrez » lança le Capitaine de l’équipe de foot, en direction de la porte. Il leva ses yeux clairs pour constater qu’il connaissait déjà le nouvel arrivant. Il avait vu ce type dans un magasin de disques ! Edgard, si ses souvenirs étaient bons. Il lui avait carrément coupé la parole et était parti avec Sateen. Il n’avait pas du tout bien pris son intervention, c’était un fait. D’ailleurs, il avait juré de lui faire bouffer ses dents, à celui-là, s’il le recroisait. Tre’ serra ses doigts autour de son feutre et lui lança un regard glacial. « Qu’est-c’que tu veux ?
- Désolé, je dois vous parler.
- Ouais bah j’suis désolé aussi, mais on est occupés, alors tu dég…
- Je suis votre frère. » le coupa Edgard, qui en avait déjà marre de Trevor. Le Chef des Rho Kappa écarquilla les yeux, croyant à une mauvaise plaisanterie. C’était n’importe quoi, Evangeline et lui ne faisaient même pas partie de la même famille. « Votre père s’appelle Denny Callahan, et c’est un enfoiré. Il a trompé ma mère avec une prostituée de Détroit et a été l’amant de ta mère biologique, Evangeline. » s’expliqua-t-il, très sérieusement. Cette nouvelle était une bombe, en quelques sortes. Une bombe qu’Edgard venait de poser au centre de la pièce sans aucune délicatesse, en attendant la réaction des Rho Kappa face à lui. Il n’était pas doué pour prendre des pincettes, et s’il avait attendu plus longtemps avant d’en venir au fait, Trevor l’aurait probablement jeté dehors à coup de pied.