[Terminé] 2.1. Salle de classe ▬ 19.06.12 [Mini RP]

► « Oh la. Je vais y aller, je me sens mal.
- Hein ? Déj...?
- Tu ris là ?
- Bon. J'vous laisse, à demain, surement. » trancha la chinoise, catégorique. Non, elle ne riait pas. Elle quitta la pièce, sous le regard de ses trois compères. « Bordel vous faites tous chier » commenta l'allemand, avant de se lever à son tour pour filer à l'anglaise.
Maeko partie, Emer’ parti également… ne resta dans la pièce que Sojiro, la sulfureuse Eva et son mioche à la con. Le nippon soupira, engloutit deux longues gorgées d’alcool, avant de claquer la bouteille sur le banc face à lui. Maeko avait encore été bizarre, aujourd’hui. Comme d’habitude. Il ne savait vraiment plus sur quel pied danser, avec elle. Enfin…
Il se redressa à son tour et commença à remballer ses cartes. Pour ce qui était des bouteilles, ils les laisseraient sans doute trainer là, à destination des premiers élèves du lendemain ou des femmes d’ouvrage. Elles picoleraient un coup et se sentiraient moins mal de devoir nettoyer les merdes semées par une bande de gosses de riches, tous plus ignobles les uns que les autres.
Quand il eut récupéré ses affaires, Jiro-kun s’approcha d’Eva et posa une main dans le bas de son dos. Il aimait bien cette fille. Elle était bizarre, mais il l’aimait bien. Enfin, pas au point de passer toute la nuit avec elle et son bambin, quand même. Il posa rapidement un baiser sur sa joue, amical, puis la lâcha et s’éloigna vers la porte.
Une fois face à celle-ci, l’asiatique se tourna vers la jeune maman, avant de disparaitre à son tour : « Juste… toujours tenir pour les 10.000, Sateen, boue. Prends bonne note… ». Lui, passer à côté d'une occasion pareille ?! Plutôt crever... ça serait même peu cher payé pour le plaisir qu'il prendrait à voir cette fille détestable couverte de ridicule. Enfin, ils auraient sans doute l'occasion d'en reparler. Et de toute façon... il était déjà loin, lui aussi.

C’était incroyable, la vitesse fulgurante avec laquelle tout pouvait déraper. Tout avait commencé avec sa mise sérieusement raisonnable. Puis l’hystérique avait pris les devants, comme une abrutie, jugeant la somme risible. Et là, elle avait disjoncté. Armée de son verre de tequila, elle avait arboré un sourire malsain et annoncé le massacre, sardonique : cinq mille balles. Et ouais. Cinq mille balles pour un défi ridicule. Les autres avaient approuvé. Il était cerné. Il ne lui restait plus qu’une solution : à tout pris remporter la manche. Et bon dieu, il ferait tout pour la remporter à ce prix-là. Le veto ? Il se le foutait là où il le pensait. Le regard entendu qu’il balança à Sojiro le signifiait clairement. Frustré, il s’empara de la bouteille et l’apporta à ses lèvres, le regard arqué sur Maeko. Au moins, il ne paraissait pas être le seul plongé dans cette désagréable sensation de mal-être. La Chinoise tirait à peu près la même tronche que lui. Mais il n’eut pas le temps d’articuler quoi que ce soit que le mioche infernal s’était mit à brailler comme un porc qu’on égorge. Aucune reconnaissance. Dire qu’il avait aidé à faire naître cette saloperie dans le confort. Brusquement, maladroitement, surtout, la fille avait bondi sur ses pieds et d’un pas maladroit, elle les abandonnait lâchement.

- Hein ? Déj… ?

Trop tard. Elle franchissait le seuil de la porte. Mine agacée, l’Allemand leva les yeux au ciel et reposa lourdement la bouteille vidée sur la table. Il se redressa, tangua un peu.

- Bordel vous faites tous chier. lâcha-t-il, grognon.

Et là, il s’évada à son tour. Pétasse. Heureusement qu’il était arrivé là d’humeur rayonnante.

[Je quitte aussi le sujet traine un peu et ce serait peut-être plus intéressant d’en relancer un nouveau (toujours mini) pour qu’on soit plus motivés.^^]

« - Depuis quand t’as besoin de connaître quelqu’un pour parier dessus ? » Fit Emeric en haussant les épaules. Il était vrai que d’habitude elle n’avait pas besoin de connaitre les gens pour accepter les choses, exemple : monter un club avec un allemand qui l’énervait au bout de deux minutes et une tueuse à gage. « - Tu me fatigues. » Phrase accentuée d’un bâillement sonore et d’un soupir. « - Cent balle qu’aucun de vous ne parvient à briser l’illusion de leur amooour parfait. Donc à pécho Sateen ou son mec, selon. C’est qui son gentleman d’ailleurs ? 
- Cent balles ? Radasse, va. »
Ok, ça allait trop vite là, riche oui, folle non. C’était juste un pari et ses comptes étaient toujours contrôlés par ses parents alors cent balles ça allait mais il fallait voir à ne pas abuser non plus…
« Cinq mille balles pour ceux qui réussiront à rouler une galoche à Spinelli ou à Silver. Photo à la clé. On enverra les photos à la Voix, et là on est sûr de niquer leur couple. Vous en dites quoi ? 
- Bonne idée. Et… Eva… Si tu traines Sateen dans la boue, 10.000 ! »
Bon bah… Bonne idée Eva comme les autres tarés semblaient tous d’accord et surement adieu l’argent puisqu’elle n’avait qu’une vague idée de ce à quoi pouvait ressembler le fameux Spinelli.
« Gaffe veto, quand même » Ajouta Sojiro, à l’intention d’Emeric.
Et là, le gosse d’Eva se mit à pleurer faisant sursauter la chinoise. Elle avait déjà peut des enfants silencieux alors quand ils se mettaient à hurler… Sa phobie ajoutée à l’alcool et au fait qu’elle venait déjà de passer une soirée angoissée par la présence d’un enfant dans la même pièce qu’elle fit qu’elle eut juste envie de s’enfuir. Elle tenta une première fois de se lever, brusquement. Trop brusquement. Elle retomba lourdement sur sa chaise, sa tête s’était mise à tourner en même temps qu’une envie de vomir était venue la tenailler. Ok, boire quand on ne sait pas, c’est une mauvaise idée, elle s’en souviendrait. Ou pas. « Oh la. Je vais y aller, je me sens mal. » Et tant pis si elle devait subir les moqueries d’Emeric, d’Eva ou même de Jiro après ça, c’était la vérité et elle ne voulait pas rester cinq minutes de plus avec un bébé dans la pièce. Elle se leva une seconde fois, un peu moins vite et se dirigea vers la porte en titubant un peu. « Bon. J'vous laisse, à demain, surement. » Et elle sortit de la pièce… Pour s’étaler de tout son long deus mètres plus loin dans le couloir. A croire que le chemin jusqu’au bâtiment des Nu zêtas était soudain semé d’embouches. Il allait être long et difficile de retourner à sa chambre ce soir-là.

Je suis désolée du temps de réponse et de vous abandonner comme ça. Mais je suis déjà longue en temps normal alors je n’imagine même pas avec les cours à côté, du coup, je préfère vous laisser juste à trois pour ce Rp histoire d’arrêter de vous bloquer chaque fois que c’est à mon tour.

► « Sateen ? La chef des cheerleaders ?
- Hm hm.
- Sateen genre Sateen Silver ?
- Hm hm.
- Et donc, qu'est-ce qu'on fait ? Moi tout ce que je connais d'elle, c'est qu'elle est populaire et en couple, je ne peux donc que proposer un pari sur sa vie amoureuse.
- Depuis quand t’as besoin de connaître quelqu’un pour parier dessus ? Cent balle qu’aucun de vous ne parvient à briser l’illusion de leur amooour parfait. Donc à pecho Sateen ou son mec, selon. C’est qui son gentleman d’ailleurs ?
- Cent balles ? Radasse, va. Cinq mille balles pour ceux qui réussiront à rouler une galoche à Spinelli ou à Silver. Photo à la clé. On enverra les photos à la Voix, et là on est sûr de niquer leur couple. Vous en dites quoi ?
- Bonne idée. Et… Eva… Si tu traines Sateen dans le boue, 10.000 ! » ajouta le nippon à tout ce joyeux toutim, avant de sourire en coin. Cette salope allait morfler, ça lui faisait tellement plaisir ! Elle payerait pour tous ces américains à la con. Il détestait les américains. D’ailleurs, ses potes ici présents ne l’étaient pas, c’était bien la preuve, hein ! Il imaginait déjà la scène… Eva, trainant la blondasse dans la boue, en la tirant par les cheveux. Et lui, assis à la terrasse d’un café, à observer. Jouissif. Par contre, l’idée que Maeko embrasse Valentin Spinelli l’était tout de suite moins. Allez savoir pourquoi. Il but une longue gorgée d’alcool et reposa la bouteille sur la table, avant de fixer Emer’. « Gaffe veto, quand même » lui fit-il remarquer.

Ce coup ci, j'en avais la confirmation : Emeric était un couillon. Un vrai, pure race.

Allemand de merde.

Lorsque je proposais les paris, Jiro eut ce sourire que j'aimais bien : Celui du mec qui a une sale idée derrière la tête. J'aimais ce genre d'idées. Voilà, on allait avoir de quoi s'amuser. Lorsqu'il proposa de jouer avec Sateen Silver, une gonzesse que je ne connaissais que par le biais de la Voix, je restais sceptique. Si je ne la connaissais pas, comment allais-je bien pouvoir gagner le moindre pari ?

Et puis, ça me revint. Voilà pourquoi son nom me disait quelque chose ! Cette fille sortait avec Valentin Spinelli. Je connaissais Valentin, ce mignon petit italien m'avait tapé dans l'oeil lors de son entrée à Wynwood. C'était quand Pollo était encore vivant. C'était il y a un an, environ. Je lui avais proposé de boire un verre, mais je n'avais pas donné suite, trop occupée à me lamenter sur mon propre sort alors que j'aurais pu sauter ce mec facilement. Très facilement. J'avais vu au premier abord que le tapage dans l'oeil n'avait pas été à sens unique. Aussi, lorsqu'Emeric-le-couillon proposa cent balles pour briser le couple, j'éclatais d'un rire sardonique.

"Cent balles ? Radasse, va."

J'attrapais un verre d'alcool et le bus tranquillement. J'avais oublié qu'un petit peu bouli, j'avais tendance à dire des conneries que je regretterais après.

"Cinq mille balles pour ceux qui réussiront à rouler une galoche à Spinelli ou à Silver. Photo à la clé. On enverra les photos à la Voix, et là on est sûr de niquer leur couple. Vous en dites quoi ?"

Je voulais jouer avec Spinelli. Je prendrais beaucoup de plaisir à foutre leur couple à la poubelle.

Le goulot de la bouteille effleurait désormais les lèvres de Maeko qui buvait à sa peine. Et cet honneur, elle fut la dernière à y avoir droit. D’un revers de la main d’Eva, les cartes venaient de valser au travers de la pièce. Au nom de son ennui, et peut-être un peu aussi de son taux d’alcoolémie, elle venait de foutre en l’air leur partie. Mine râleuse, Emeric la dévisagea un instant et piqua à son tour une cigarette de son paquet. Elle lui en devait une, de toute façon. Et sa réaction pourrie là venait de l’emmerder. Il l’alluma. Elle aussi. Puis l’illumination. Pour une fois, l’hispanique avait proposé une idée judicieuse : parier. Fidèle à lui-même, Sojiro accueillit l’idée avec bonne humeur et proposa instantanément une cible. La malice au coin des yeux, ses complices attendirent le verdict qui ne tarda à tomber : Sateen.

- Sateen genre Sateen Silver ?

Question inutile. Qui d’autre ? Quand la voix de Maeko retentit à nouveau, il se tourna vers elle, mine amusée.

- Depuis quand t’as besoin de connaître quelqu’un pour parier dessus ?

Il haussa brièvement les épaules.

- Cent balle qu’aucun de vous ne parvient à briser l’illusion de leur amooour parfait. Donc à pecho Sateen ou son mec, selon. C’est qui son gentleman d’ailleurs ?

Premier pari lancé.

« Et toi t’en as pas plein le nez de faire chier à te vexer pour de la merde, sérieusement ? »
Pas de réponse. Certes, elle lui accordait ça, même elle se trouvait chiante parfois à se vexer toutes les deux minutes. Et avec son esprit embrouillé, elle ne trouva rien à répliquer de toute façon. Gloire à l’alcool qui la faisait taire. Le jeu continua un peu, à un moment Emeric prépara le mélange pour boire sa téquila sur la main d’Eva avant de la lécher et la chinoise espéra que la tueuse avant changer son bambin avant sans se laver les mains et que l’Allemand tomberait gravement malade. Peu probable, mais tellement jouissif. « Allez Mae’, à toi ma vieille. » Suite à cette phrase, elle fut la dernière à boire. Le jeu n’était pas fini, mais la jeune maman aux cheveux couleur sang en avait décidé autrement.

Un geste vif d’Eva et les cartes restantes sur la table volèrent à travers la pièce. "Bon ! C'est pas que ça me fait chier votre jeu, mais presque." Fit-elle avec un sourire sadique des plus effrayants. Ou était-ce l’alcool qu’elle avait ingurgité qui rendait ce sourire si étrange… Peut-être. "Et si on faisait quelques paris, les gars ?" … Donc ce n’était pas l’alcool qui la rendait angoissante, elle avait bel et bien une sale idée derrière la tête, c’était bon à savoir, même si cette idée, aussi sale soit-elle plaisait bien entendu à Maeko aussi, elle n’avait pas rejoint ce groupe de dégénérés pour rien après tout.

Comme ils se concentraient tous d’un côté de la pièce avec leur mégots puants, elle se rapprocha un peu du côté fenêtre -et bébé par la même occasion. Histoire de ne pas être intoxiquée par leurs fumées nocives. Hors de question de mourir d’un cancer des poumons à cause des autres. Elle jeta un coup d’œil par-dessus son épaule pour vérifier que la progéniture de la tueuse dormait toujours, si ça n’avait pas été le cas, elle aurait surement fait un bond de dix mètres avant de se positionner le plus loin possible de lui. S’il se mettait à pleurer elle ferait surement ça aussi d’ailleurs. Elle aurait l’air ridicule, mais elle avait réellement horreur -et peur- des enfants. Mais pour le moment, la chance étant de son côté, le nourrisson dormait paisiblement.

" Si Jiro peut proposer cible, okay " Le regard de Maeko passa de Mateo à Sojiro, interrogateur. " Satine ". Hein ? Froncement de sourcil. Quelques secondes de battement et finalement cet idiot de cerveau qui se met douloureusement en route pour lui donner la réponse à sa question. « Sateen ? La chef des cheerleaders ? » Non, non, elle n’en connaissait pas d’autre. A vrai dire, même celle-là, elle ne la connaissait que de réputation et elle avait l’air d’une fille qui s’entendait avec merveille avec tout le monde. Lui pourrir la vie serait un plaisir, même sans raison. Après, il fallait encore trouver comment et ça, ce n’était pas une mince affaire, surtout que justement, elle ne connaissait rien de l’Eta Iota, mis à part, qu’elle était populaire, cheerleader et un peu trop aimée à son goût. «Et donc, qu'est ce qu'on fait ? Moi tout ce que je connais d'elle, c'est qu'elle est populaire et en couple, je ne peux donc que proposer un pari sur sa vie amoureuse. »

► Le jeu continua un moment, et Jiro-kun finit par se sentir d'excellente humeur. Il adorait cette sensation de liberté qui l'envahissait lorsque l'alcool pénétrait son sang et s'insinuait dans ses artères. Comme si, là, tout de suite, en se jetant par la fenêtre, il aurait pu s'envoler. Heureusement pour lui, il n'était jamais allé jusqu'à faire un truc aussi con. Mais quand bien même il l'eut fait, pour ce soir, ça n'aurait pas été trop grave, puisqu'ils squattaient au rez-de-chaussée. Finalement, à la moitié de la bouteille de tequila un peu près, Eva balança les cartes de tout le monde dans les airs. " Bon ! C'est pas que ça me fait chier votre jeu, mais presque " lança-t-elle, avant de s'allumer une clope. Jiro, qui était debout, s'approcha d'elle et tira une chaise entre la demoiselle et Emer', avant de s'y laisser tomber. Après qu'Eva ait tiré une taf, le nippon quémanda sa cigarette pour tirer à son tour. La merveilleuse idée qui suivit fut l'oeuvre d'Eva. " Et si on faisait quelques paris, les gars ? " proposa-t-elle avec un air malicieux que Sojiro appréciait tout particulièrement sur le visage de ses quatre potes. " Si Jiro peut proposer cible, okay " répondit-il en rendant sa clope à la jeune maman indigne. Trois paires d'yeux se tournèrent vers lui et, sans faire durer de suspense inutile, il marmonna : " Satine ", sans réussir à prononcer son prénom correctement. Un jour où il se faisait chier et où il était particulièrement énervé, le nippon avait en effet décidé, en la croisant dans une salle d'étude, de la prendre pour cible à chaque fois qu'il s'emmerderait. Délit de sale gueule ou victimisation, appelez ça comme vous voulez, toujours est-il qu'il ne l'aimait pas.

ça buvait, ça buvait encore. Je sentais la chaleur de l'alcool monter jusqu'à ma tête. Je savais que si je continuais comme ça, je n'allais pas pouvoir continuer longtemps. Je risquais d'être dangereuse pour mon fils. Alors, je posais les bouteilles et refusais d'y toucher. Puis Emeric, monsieur Sans-gêne, s'amusa alors avec ma main en faisant goutter du citron et en versant du sel dessus. Je ne compris pas le geste, mais un peu trop alcoolisée, je ne pris même pas la peine de dire quoi que ce soit. Je me contentais de regarder les autres, avant d'en avoir finalement marre, de ce jeu. De toute manière, je n'y comprenais pas grand chose. Autant couper court tout de suite. D'un geste, j'envoyais balader mes cartes et celles des autres d'un coup de main ample, et souris de toutes mes dents à mes collaborateurs. Après tout, je ne venais pas uniquement pour jouer aux cartes, et pour picoler. Il fallait un peu plus d'action dans ce groupe, diantre.

"Bon ! C'est pas que ça me fait chier votre jeu, mais presque."

Je sortis une clope de mon paquet personnel, l'allumais ensuite. La fumée pénétra dans ma gorge et me procura un intense frisson de plaisir, même si je savais parfaitement que la cigarette et l'alcool ensemble ne faisaient pas du tout bon ménage. Je jetais un oeil à Mateo. Mon petit ange dormait encore. Heureusement d'ailleurs, même si j'avais amené des changes, au cas où. C'était une usine à caca, ce gamin.
Je jetais un coup d'oeil malicieux à l'assemblée. Nous allions passer aux choses sérieuses. Tout ça tournait en rond.

"Et si on faisait quelques paris, les gars ?"

- Mais avec plaisir, Princesse. lâcha Emeric quand Eva le remercia, le ton cerné par l’ironie. Il se tourna ensuite vers Maeko, sourcils froncés. Et toi t’en as pas plein le nez de faire chier à te vexer pour de la merde, sérieusement ?

Il leva les yeux au ciel, reporta son attention sur le jeu. Enfin, en l’occurrence c’était plutôt sur sa cigarette qui rapetissait petit à petit, marque fétiche dont se moquait justement l’hispanique.

- Vas te faire mettre femme, elles sont allemandes et elles sont bien meilleures que vos saloperies amerloques.

Les cartes diminuaient rapidement. L’alcool aussi. Bientôt, Sojiro lui imposa son tour. Enfin. Il crevait de soif. Sourire aux lèvres, il attrapa la bouteille, se versa un shoot, coupa le citron en deux et ouvrit le pot de sel.

- Prête-moi ça, toi. fit-il en se saisissant de la main d’Eva.

Sans lui laisser l’occasion de protester, il écrasa le citron au-dessus, laissant tomber quelques gouttes sur son dos et la saupoudra de sel. Sans gêne aucune, il lécha le mélange, plaça sa paume sur le dessus du verre, le tapa bruyamment sur la table et avala cul sec la boisson montée en mousse. Les autres gorgées, il les prit à la bouteille. Après lui, se fut à nouveau au tour du Japonais d’étancher sa soif. Et quand enfin il eut la chance (ou la malchance) de retomber sur une carte désignante, il choisit :

- Allez Mae’, à toi ma vieille.

[Qu’est-ce que tu racontes, c’est un mini-RP et c’est très bien ce que t’as pondu. o/]

« - Bonne idée ça la Chintok, saoule-toi. Ça nous fera des vacances. 
- On ne m’a pas donné un prénom pour que je me fasse appeler « la Chintok », connard. » Répliqua-t-elle en lui laçant un regard mauvais. Si il y avait bien une chose qui pouvait l’énerver -mis à part Sojiro- c’était surement ça, les adjectif désagréables par rapport à sa nationalité.
Bref ce fut donc à nouveau à Eva de boire, puis à Sojiro et enfin à l’autre con. Lorsqu’une nouvelle carte de la rangée paire fut découverte, c’était à son tour de faire boire quelqu’un, elle commençait d‘ailleurs à mettre un moment à se rendre compte quand elle avait une carte retournée dans sa main. Pendant un quart de seconde, elle faillit boire elle-même, avant de se rendre compte que non, ce n’était pas ce qu’il faillait faire. Oulà, ça n’allait plus là, elle aurait peut-être du manger un truc avant de venir, à cette allure, elle danserait sur la table en moins de deux, ou elle recommencerait à vomir comme elle l’avait si délicatement fait sur Diego la veille. Elle tendit donc la bouteille à Sojiro. « Tiens, à toi de boire. » Fit-elle avec un sourire. Au suivant.

Spoiler:

► Ses acolytes saisirent le jeu plutôt facilement, au grand soulagement du nippon. Il n’aurait probablement pas su comment leur expliquer plus en détails, étant donné qu’il ne maitrisait pas très bien l’anglais. Mae’ lui avait souri, quand il lui avait demandé de boire. Il était content. Emer’ et Eva se disputaient encore un peu, mais au fur et à mesure que le jeu avançait, cela se tassa. Rapidement, ils vinrent à bout de la première bouteille de vodka. A la rangée paire suivante, la rousse flamboyante désigna le nippon du doigt. « Allez l'asiat. Quatre. » ordonna-t-elle. Le jeune homme sourit. « Oui maitresse » plaisanta-t-il, en lui faisant un clin d’œil. En fait, il aimait bien Eva. Elle lui faisait parfois un peu peur, quand elle s’amusait à sortir son flingue devant eux, mais à part ça, il trouvait sa compagnie plutôt sympathique et… originale. Loin de celle de tous les américains de base que l’on croisait partout dans les couloirs, à Wynwood. Bref, Jiro ouvrit la bouteille de tequila et s’en enfila quatre gorgées, sans sel ni citron. Il grimaça en la reposant, et tourna la carte suivante. C’était à son tour de désigner quelqu’un. Cool. Il tendit la bouteille à Emer’. « Tu aimes tequila, ne ? » annonça-t-il, déjà prêt à tourner la carte suivante. Il sentait que le jeu commençait à devenir vraiment intéressant, surtout que l’alcool commençait doucement à faire son effet. Bah, après tout, ils étaient là pour ça, n’est-ce pas ?

L'imbécile se braqua. Normal. Mais bon, au moins avais-je remis les choses au point ; je n'étais la boniche de personne, le larbin de personne, et le porte-flingue de personne. A la limite, l'employée, mais il ne faudrait pas utiliser ce mot très souvent. Ils burent tour à tour, puis me choisirent moi. Maeko, tout d'abord, que je remerciais du bout des lèvres. Mais je m'étais déjà engueulée avec l'un des membres, j'avais bien l'intention de me faire voir correctement des autres. Je bus une bonne gorgée de la bouteille, puis ce fut Emeric qui joua. Rangée paire, il devait choisir. Ce fut tout naturellement vers moi qu'il tendit la bouteille, me laissant entendre que comme ça je lui foutrais la paix. Mon dieu. Que j'aimais les gens comme lui. Avec du caractère. Une grande gueule, et un égo au moins aussi spacieux. Mais cela, je ne le montrais pas, je résistais de toute mes forces. Je parvins seulement à lui adresser un sourire franc.

"T'es qu'un con. Merci."

Mes gorgées enfin bues, ce fut mon tour de jouer. Je ne comprenais pas grand chose à ce jeu, mais j'avais saisi l'essentiel. Et l'essentiel, c'était de picoler. Les cartes suivirent l'une après l'autre, jusqu'à ce que dans la rangée impaire, je tombe sur une carte dans ma main. Je bus donc mes trois gorgées docilement, puis laissais les autres boire. Un sourire se dessina sur mon visage. Ah, ils voulaient me faire boire ? Parfait. Ils allaient être surpris de la manière dont je tenais bien l'alcool. Habituée aux beuveries et au sexe, j'en avais fait mon fer de lance, et je savais quand m'arrêter. J'avais de la marge. Lorsque la rangée paire passa, la première carte fut la mienne. Je désignais Jiro d'un doigt moqueur.

"Allez l'asiat. Quatre."

Je jetais un regard à mon fils, qui dormait comme un bienheureux, puis tirais sur la cigarette volée qui avait fait protester Emeric. Je lui jetais un regard genre "je-me-fous-de-ta-gueule-mais-je-t'aime-bien" en lui lançant :

"Tes clopes sont dégueulasses. Tu devrais changer de marque."

L’impulsive aux cheveux embrasés s’était à son tour installée sur une chaise et profita de la situation pour balancer une petite pique de plus. Le garçon plissa les yeux et la jaugea une seconde. Ha. Ha. Ha. Ridicule, c’était ridicule. Il n’y avait aucune question d’obéissance dans son geste. Qu’est-ce qu’elle pouvait l’emmerder celle-là à toujours chercher la petite bête.

- Euh vas pas te méprendre la grognasse, tu veux. T’appelles ça comme tu veux mais pas d’la soumission. Je tiens simplement à notre intégrité, à tous les cinq. Pas que j’m’intéresse à tes fesses mais vois-tu, la mienne dépend surtout de la vo… HEY !

Sans la moindre gêne, elle venait de piquer son paquet de cigarettes et son briquet dans sa poche. Qu’elle fume, passe encore, même s’il n’avait jamais aimé voir les femmes faire ça. Mais alors qu’elle ait le culot de toucher son briquet, ça non ! A peine eut-elle le temps de se servir de sa flamme qu’il le récupéra, maugréant.

- Touche pas à ça toi !

En plus elle enfumait son propre môme. Ah. Ben justement, elle s’en allait le placer sous la fenêtre ouverte. Fumée ou courant d’air, à voir ce qui était le plus adapté pour un nouveau né. Le fait était qu’elle revenait vers eux, toute heureuse et satisfaite de retrouver sa bonne vieille décadence. Quand elle fut installée, Sojiro lança le jeu, expliquant brièvement les règles pour les moins avertis. Passés à la rangée paire, Maeko fut la première à boire, Eva la seconde. Sur le plateau s’était dessiné la forme d’un deux de trèfle, cartes qu’il tenait fermement entre ses doigts. En d’autres termes, c’était à son tour de choisir. Il se saisit de la bouteille et la planta devant l’hystérique.

- Bonne idée ça la Chintok, saoule-toi. Ça nous fera des vacances.

Eva et Emeric arrêtèrent finalement de se chamailler comme deux gamins de six ans, les filles qui dérangeaient tant la tueuse furent même invitées à sortir et tout le monde s’installa autour de la table où Jiro avait fait sa pyramide de carte, non sans une dernière pique de miss cheveux rouge à l‘égard de l‘autre. La remarque d’Eva la fit sourire, comme quoi les grossesses c’est mal, en plus de grossir et de ne ressembler à rien pendant au moins six moins, on doit s’interdire tous les trucs drôles -ou presque. Le nippon expliqua son jeu, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, hein ? Enfin, contre toute attente, il s’avéra qu’elle trouvait ce jeu plutôt drôle. Si, si c’était possible. La première rangée de cartes disparut assez rapidement. Et à la première carte de la seconde rangée, Sojiro lui tendit la bouteille. « Deux gorgées pour toi, Mae’-chan » Avait-il dit en souriant. Et un sourire plus tard, elle avait bu ses deux gorgées. Un sourire plus tard, elle buvait. Son esprit commençait déjà à s’embrouiller un peu, mauvais signe puisque la soirée ne faisait que commencer. Bref, lorsqu’une carte présente dans son paquet fut enfin retournée, elle hésita un instant à tendre la bouteille à Sojiro, mais il n’était pas qu’à deux, malheureusement. Du coup, elle choisit Eva. « Tiens, il m’a semblé que tu étais heureuse de pouvoir te remettre à boire, alors bois. » Fit-elle avec un sourire, comme pour se justifier, aucune raison de le faire, certes, mais avec Eva, on ne sait jamais ce qui peut arriver.

► Un petit sourire satisfait étira les lèvres du nippon quand ses acolytes, sous l’impulsion de leurs amis asiatiques, se calmèrent. L’appel de la boisson était décidément une chose merveilleuse. Emer’ s’installa près de la table, là où Jiro avait préalablement disposé les cartes d’un paquet sous forme de pyramide, face cachée. Neufs rangées, la première à une carte, la seconde à deux, etc, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de cartes dans le paquet. « Bon ! On le lance ce jeu ? » demanda Em’ d’un air intéressé. Eva éloigna son enfant près de la fenêtre, tira une taffe de cigarette et s’enfonça du gin dans le gosier, ce qui fit rire Jiro : attitude très différente de leur dernière virée à Vegas ! Tant mieux, ils s’amuseraient deux fois plus. « Ah bordel. Après avoir jeûné pendant des mois, cette clope et ce gin sont un putain de symbole de délivrance ! » lança-t-elle, avant de réclamer des explications.
Le nippon, debout face à la pyramide, sortit le second jeu de cartes et les distribua à ses acolytes. Il désigna ensuite la rangée où se trouvaient étalées 9 cartes. « Rangée impair. Rangée paire. » ajouta-t-il en montrant celle de 8. Jusque-là, c’était facile. Il retourna une carte, la première, de la première rangée. L’as de trèfle. « Celui qui a autre As comme ça boit, parce que rangée impair. Si rangée paire, il distribue gorgées. » expliqua-t-il à son public de bras cassés. Il désigna à nouveau la rangée à 9 cartes. « Une gorgée. », montra ensuite celle de 8 « Deux gorgées. », celle de 7 « Trois gorgées. », puis passa directement à celle où se trouvait une seule carte. « Cul-sec ». Jiro fut le premier à boire, pour l’As. Les autres 8 cartes suivirent, équitablement. Quand ils arrivèrent à retourner les cartes de la rangée à 8 cartes, le jeu devint plus intéressant. « 5 de pique. » annonça le nippon, avant de constater, ravi, que c’était lui qui l’avait. C’était donc à lui de distribuer les deux gorgées. Il prit la bouteille et la tendit, bien évidemment, à Maeko. « Deux gorgées pour toi, Mae’-chan » fit-il, accompagné d’un sourire.

Spoiler:

Heureusement qu'il y avait des gens pour calmer un peu l'électricité, sinon j'aurais étripé l'autre morveux sur place. Ce petit con prenait des risques, et je ne le supportais pas. Pire encore, il me défiait, autre chose que je ne supportais pas. D'autres s'y étaient déjà frottés, et l'avaient payé très cher. Je savais qu'Emeric ne ferait pas exception, mais pas question de tabasser mon employeur, pour le moment, même si une bonne calotte lui aurait rafraîchi les idées. Bref, Jiro se posa entre nous, à mon grand dam. J'étais prêt à lui mettre une claque. Ce petit con m'appelait par mon nom de famille, et en plus il se permettait de jouer aux cow boy sous mes yeux. Toujours est-il qu'il finit par m'obéir, et fit sortir les jeunes filles, qui en avaient très envie d'ailleurs, à en juger par leur regard fuyant lorsque je les fixais. Oui, j'étais une nana plutôt intimidante, et c'était ce qui faisait mon charme, des hommes me l'avaient déjà dit. Bref, lorsque Jiro proposa de se mettre à ce qui était prévu depuis le début, je vis Emeric s'asseoir à la table, où étaient posés une pyramide de carte. Je ne comprenais d'ailleurs pas très bien pourquoi. On m'expliquerait. Je rapprochais la poussette, et jetais un dernier regard à mon bébé, avant de m'asseoir à mon tour. Mateo était mon nouveau trésor. Dommage qu'il ressemble tellement à son père. Je jetais un dernier petit regard moqueur en direction du débile.

"Toujours est-il que tu m'as obéi, Machin."

Voilà. On pouvait y aller. D'un geste, j'attrapais la bouteille de Gin et en but une grande lampée. L'alcool brûlant manqua de m'étouffer, et sa glissade dans ma gorge demeura pour moi ma toute nouvelle bénédiction. Dieu que ça faisait du bien. De même, j'arrachais le paquet de cigarettes aux mains de Judas et me servit, sans demander la permission bien évidemment. Il en fut de même pour le briquet. Réflexe, je me levais à nouveau, ouvris une fenêtre de la salle, et y amenais la poussette de Mateo, de manière à ce qu'il bénéficie d'air frais. Il n'avait que quelques jours, et je ne tenais pas à ce que ses poumons soient encrassés par sa propre mère, et encore moins par la fumée de l'autre, là. Je retournais m'asseoir, non sans jeter un petit regard sévère aux trois autres avec moi. J'avais accepté cette soirée uniquement dans le but de me détendre. Je comptais sur eux pour réveiller la vieille aigrie que j'avais été pendant des mois.

Je tirais sur ma cigarette avec un soupir d'aise.

"Ah bordel. Après avoir jeûné pendant des mois, cette clope et ce gin sont un putain de symbole de délivrance !"

Mon ton enjoué allait sûrement en surprendre plus d'un. Après tout, c'était moi, la chieuse du groupe.

"Tiens Bidule, explique moi ce que c'est que ce jeu bizarre."

- NON !

L’ordre claqua brutalement sur l’atmosphère feutrée, coupant court l’herbe sous les pieds de Kelly. Les deux pupilles masculines la fixaient avec sévérité alors que ses doigts partagés effleuraient timidement la poignée de la porte. Une grimace crispée accrochée à la face, symbole de sa frustration naissante, l’homme baissa le ton.

- Toi tu n’ouvres pas cette porte. articula-t-il sèchement.

Il parlait moins fort mais sa mâchoire était si contractée que la douceur qu’il tentait d’y placer ne passait plus. Quand Eva l’y avait convié, il s’était redressé et il la dominait ainsi de toute sa hauteur. Il l’avait écoutée cracher son venin, écoutée déverser sur ces pauvres filles sa haine mais il était tout bonnement hors de question qu’il la laisse remettre en cause son autorité. Oh, il avait saisi le sous-entendu et il savait que le principal problème était leur couverture. Toutefois, il ne supportait pas cette manière écrasante qu’elle avait de faire passer son message. A coup sûr, cette garce avait pris la sale habitude qu’on cède à chacun de ses caprices et qu’on lui lèche les orteils à la moindre beuglante. Et avec un oui Madame, merci Madame, s’il-vous-plait. Il s’apprêta à surenchérir mais Sojiro plaqua aussitôt une bouteille d’alcool entre leurs deux visages dans l’espoir de calmer les hostilités, acte souligné par les bonnes paroles (comme quoi tout était possible !) de Maeko. Boire dans la sérénité ? Bonne idée. Un sourire raide d’aigreur se dessina sur le visage du blond et il tapota négligemment la joue de son acolyte.

- N’essaye pas de m’intimider, Esperanza. Personne ne le peut, pas même toi.

Pas un mot de plus. Instantanément, ses traits se décontractèrent et il reprit ses deux poupées à chaque bras.

- Malheureusement nous allons devoir nous passer de vous pour ce soir ! Mais on se revoit en soirée bien sûr.

Un baiser sur la joue de l’une et de l’autre, il les mit à la porte et se tourna vers la petite troupe en claquant fièrement dans ses mains.

- Bon ! On le lance ce jeu ?

Là-dessus, il s’approcha de la table installée, tira une chaise et s’installa à califourchon dessus, s’accoudant sur le dossier en tirant un nouveau coup sur sa cigarette.

L’enfoiré alluma un briquet à quelques centimètres d’elle pour finalement le ranger à l’arrivée d’Eva. Très utile, tout comme lui en fait. Bref, si encore il avait été assez intelligent pour faire ce qu’Eva lui demandait, mais non, évidemment. La tueuse eu à peine le temps de prononcer le nom de son fils qu’Emeric la provoquait. Pourquoi était-elle venue déjà ? Ah oui. Une soirée sympa, qu’il avait dit. Très sympa en effet. Quoique l’idée de voir ce con se faire descendre par celle qu’il appelait "son larbin" n’était pas forcément pour lui déplaire. Cependant, faire autant de bruit alors qu’ils étaient éclairés à la bougie ne lui paraissait pas forcément être une bonne idée. Mais elle n’eut pas le loisir de s’en plaindre puisque son ami japonais, qui c’était d’ailleurs rassit à côté d’elle, c’était mis à parler pour vanter son prénom en souriant. « Tu es gentil… Aujourd’hui. » Fit-elle avec un sourire. Puis il ouvrit une bouteille de Gin, en bu un gorgée avant de la lui tendre et elle fit de même. Ensuite il sortit un paquet de cartes de sa poche et commença à les installer en forme de pyramide. Etrange. Surtout que pendant ce temps, les deux autres continuaient de régler leurs comptes. Finalement, une fois que Jiro eu fini de s’amuser avec ses cartes, il se leva pour se poster au milieu de la guerre et proposer à boire aux deux autres. Maeko observa les trois autres membres du groupe, puis les deux filles ramenée par Emeric. « Bon. A la base on était censé passer une soirée agréable, ça va finir par arriver ou bien… ? »

► Jiro se désintéressa complètement d’Eva et Emeric quand ils commencèrent à se disputer. L’asiatique préféra rejoindre Mae’-chan, qui était retournée s’asseoir. Il prit la chaise juste à côté d’elle et s’assit, complètement tourné vers elle. « Joli le prénom, presque comme celui de Maeko. » fit-il remarquer, un grand sourire cajoleur aux lèvres. Il prit ensuite la bouteille de gin et l’ouvrit, avant d’en boire une gorgée. La soirée pouvait commencer, puisqu’ils étaient tous là ! Greluches ou pas greluches. Il la tendit à Mae’ et sortit le jeu de cartes de sa poche. Une à une, il les installa en forme de pyramide. C’était un jeu à boire, qu’il avait appris avec un mec de l’équipe de foot, il y a peu. Il avait envie de le tester avec de vrais joueurs, pas avec ces pédales de footballeurs. Une fois le jeu prêt, il se leva et rejoint Emer’ et Eva, non sans avoir repris la bouteille ouverte avant. Le nippon glissa celle-ci entre les deux visages hostiles de ses amis Players, bras tendu devant lui. « Boire ? » demanda-t-il, très naturel, et complètement insouciant.

Jiro et Maeko se montrèrent aimable, ignorant totalement l'ultimatum que j'avais monté contre Emeric. Malheureusement, Ginger n'était pas là pour me dire de me calmer, et je me concentrais un instant sur les deux asiatiques se penchant vers Mateo. La chance que j'avais, et cela je l'avais constaté depuis le départ, demeurait que mon fils avait le sommeil lourd. Heureusement parce qu'avec le bordel que foutaient les nanas, il serait déjà en train de pleurer. Je pris sur moi et adressais quelques mots à Jiro et Maeko.

"Son nom c'est Mateo." puis je tournais la tête vers la blonde qui regardait elle aussi mon fils. "Toi tu dégage."

Je m'apprêtais à réitérer mes menaces contre la brune, mais une phrase d'Emeric me fit directement dresser les poils de mon dos.

- Tranquille, chérie. C’est mon larbin, elle a rien à dire.
- Ton quoi ?

Larbin. Alors là, il allait fort. Ce type me donnait la gerbe, rien qu'à voir sa tête de petit crétin propre sur lui. Bon, il allait falloir la jouer un peu brutale. Il allait voir que le larbin n'avait pas une laisse assez solide et qu'il était parfaitement capable de bouffer la main tendue pour grattouiller le cou.
Je me tournais vivement, en écoutant d'une oreille son speech sujet à mon fils. Peu importe. Je le forçais à se lever, et le toisais avec agacement. J'aimais regarder ce type de haut, pour lui montrer qu'il n'était pas le seul à avoir une grande gueule. Et que moi, j'avais plus qu'une grande gueule.

"Tu sais à qui tu parle espèce de petit con, ou faut que je te le rappelle ?" murmurais-je avec colère.
Il m'avait prise pour être la Flingueuse du groupe. Celle qui tuait pour le groupe. Et si je décidais de ne pas faire de différence ?

"Mon fils est en train de dormir, et tes conasses de greluches font assez de bordel pour le réveiller. Alors tu vas les dégager tout de suite d'ici, ou sinon je m'en occupe et tu y passes aussi. T'inquiète pas qu'une fois que je te serai passé dessus, plus aucune fille ne voudra t'approcher. Dernier avertissement."

D'un regard, je lui fis comprendre autre chose. Ici, c'était un groupe secret, et ma couverture dépendait de la discrétion des autres membres. S'il commençait à amener des nanas dans notre groupe, je ne serais plus de ce monde d'ici un mois.
Je restais un moment, la poitrine collée à la sienne, menaçant d'un regard qu'il ouvre encore une fois sa grande gueule. Tout le monde ici connaissait ma réputation.
Et si je le tapais, Ginger allait être sacrément en rogne. Autant qu'il les vire tout de suite.

Non d’un chien que cette garce était insolente. Avec son petit air supérieur et son timbre cinglant, elle s’empressa de riposter comme s’ils partageaient tout deux un match querelleur de football. Super. Elle lui proposait même l’immolation, en plus. Alors que Lili machin s’était installée sur ses genoux, le garçon haussa un sourcil et sortit de sa poche un briquet. D’un coup de pouce, il enclencha le mécanisme qui créa instantanément une flamme orangée.

- Quoi ? Tu veux tenter ?

Pas le temps d’en rajouter. La porte claqua à nouveau, laissant sans doute apparaitre la silhouette affinée d’Eva. Le briquet glissé à sa place, Emeric prit appui sur ses talons et fit basculer sa chaise sur deux pieds, penchant la tête pour mieux apercevoir son acolyte. Il la salua d’un signe d’un sourire resplendissant. Et elle ? Elle l’agressa. La salope. Plantée droite devant lui, elle lui ordonna de virer ses minettes. Le sourire se métamorphosa en froncement de sourcils.

- Rabat-joie.

Abandonnant la pression de ses pieds, la chaise retomba en avant et ses mains s’appuyèrent sur les cuisses de la fille qui de toute évidence était partie pour obéir à leur flingueuse. Ainsi, il la contraint à se rassoir.

- Tranquille, chérie. C’est mon larbin, elle a rien à dire.

Comment ça c’était chercher la provocation ? Alors que la petite blonde s’émerveillait avec les deux asiatiques devant ce pauvre môme, l’Allemand tourna la tête et toisa la mère.

- T’entends ? Je fais ce que je veux.

Là-dessus, il avait sorti de sa poche une cigarette qu’il ne tarda à allumer et porter à ses lèvres. Il tira un coup puis désigna de sa main libre le berceau.

- Hm. Tu penses pas que ça la fout mal de trimballer ta poupée à une soirée, tu veux déjà le pervertir ? En plus s’il se met à chialer il va nous casser les burnes pendant des heures.

« Maeko-chan n’a pas choisi Jiro-kun, pourtant. » Avait-il dit avec un sourire triste. Discussion bien trop sérieuse pour la soirée prévue. Heureusement -enfin heureusement, c’est un bien grand mot- Emeric arriva bien vite avec deux filles dont elle oublia instantanément les noms, il profita également du moment pour se moquer des deux asiatiques et s’installer entres eux. Oui, plus énervant que Sojiro de mauvaise humeur, ça existait et ça s’appelait Emeric. Il lui demanda si elle n’avait pas oublié le citron d’un air tout à fait désagréable. « Je n’ai pas oublié, j’ai même du sel si tu veux. Mais je crois que si tu me parles sur ce ton toute la soirée, je vais juste t’asperger histoire de pouvoir me servir du briquet. » Elle aurait bien agrémenté la phrase d’un "enfoiré", mais ça aurait été de trop, oui surement. Puis la porte s’ouvrit à nouveau, laissant entrer Eva et... Une poussette. Maeko avait toujours eu horreur des bébés, encore plus depuis que ses parents adoptifs en avait adopté un, mais bon, tant qu’il ne se mettait pas à hurler à la mort, elle supporterait. De toute façon, on ne lui demandait pas non plus son avis. Bref, Eva piqua une crise en voyant les deux filles, ce qui fit sourire la chinoise malgré elle. Surtout qu’elle reprit une expression tout à fait normale pour les saluer. « Salut Eva. » Répondit-elle simplement. Puis Jiro se pencha sur la poussette, l’invitant à en faire autant. SU-PER. Elle se leva tout de même pour regarder la petite chose dans le berceau et étrangement, ça la fit sourire. Celui-ci avait l’avantage d’être mignon, peut-être parce qu’il ne faisait pas partie de sa famille. « Mignon » fit-elle, un peu attendrie avant de se rassoir. C’était vrai, même si elle ne comprenait pas le besoin d’Eva d’avoir non pas un mais deux enfants, surtout en étant une tueuse, alors qu'elle-même n’en voulait pas du tout. « Mais… Euh, on ne risque pas de le réveiller à parler à côté ? » Maeko s’inquiéter pour quelqu’un d’autre ? Si, si c’était possible, on n’est jamais à l’abri d’un miracle.

► « Je fais toujours de bons choix, qu’est-ce que tu crois ?
- Maeko-chan n’a pas choisi Jiro-kun, pourtant. » observa-t-il avec un petit sourire triste. La chinoise lui demanda ensuite s’il s’était fait à sa nouvelle (horrible) couleur. Hana lui lança un regard noir, auquel elle répondit par un baiser sur sa joue, ce qui eut le don de le calmer un peu. La porte de la classe s’ouvrit ensuite sur un Emeric… fort bien accompagné, si on aime les américaines. Le japonais sourit à cette vue. Ce type était décidément fantastique ! Il se moqua des asiatiques et leur présenta ses amies. Lui aussi avait apporté ce qu’il fallait pour passer une bonne soirée. « T’as pas oublié le citron, quand même, avec ta tequila ? » demanda-t-il à Mae’, tandis que la porte s’ouvrait une nouvelle fois… sur une poussette. Un regard d’Eva dans la pièce. « T'as dix secondes pour les virer, ou je m'en occupe, et ça va pas être la même.
- To iku… *
- Salut mec, salut Maeko. » lâcha-t-elle ensuite le plus naturellement du monde, en se tournant vers les asiatiques. Jiro lui sourit et se leva pour prendre la bouteille qu’elle lui tendait. Il la déposa sur la table et se pencha sur la poussette. « Eh, Maeko-san, viens voir bébé ! » s’exclama-t-il, curieux et amusé. C’était tout petit, et tout rose. Comme un petit cochon.

J'avais laissé Sonata à Drake, mais je ne pouvais résolument pas laisser Mateo seul pour le moment; Je tenais au contact d'une mère, et il était donc primordial pour moi de trimballer mon fils un peu partout. La poussette avançant au rythme de mes pas, je marchais tranquillement dans les couloirs de mon ancien lycée. J'avais rendez-vous avec les Players, sans la présence, malheureusement, de Gin. Cette nana en or commençait à devenir une amie proche. Mais peu importe. Je la verrais plus tard, de toute manière il faudrait que je lui présente mon fils.

Alors que je m'approchais de la porte, des ricanements étouffés me parvinrent. Un éclat de voix derrière la porte me laissa entendre qu'Emeric avait encore fait une connerie. Mon dieu, ce type, je ne pouvais pas l'encadrer. Il ressemblait trop à... Ouais, bon. Peu importe encore une fois. Je me fichais de tout aujourd'hui, sauf de la précieuse sieste de mon bout de chou, bien au chaud dans sa poussette, et la voix de ce poissonnier à la petite semaine risquait de tout compromettre. J'avais apporté avec moi une bouteille de Gin, petite note d'humour en "hommage" à notre amie qui ne serait pas là.

Lorsque j'ouvris la porte, je surpris Emeric accompagnée de deux nanas du genre que je ne supportais pas. Du genre que l'autre aussi se trainait souvent à bout de bras devant moi. Un instant, le visage d'Emeric fut remplacé par mon imagination, et je sentis mes jointures craquer sur le caoutchouc de la poussette. Respire, Eva. Dans ce groupe, j'étais celle qui risquait l'injection mortelle, pour le boulot que j'accomplissais pour eux. Et ce petit crétin osait amener une fille, au risque qu'elles découvrent mon rôle chez les Joueurs ? Oh non. Certainement pas. Je fis un pas vers Emeric, le toisais avec mépris. Puis de même pour les pétasses.

"T'as dix secondes pour les virer, ou je m'en occupe, et ça va pas être la même."

Je me tournais vers Jiro et lui tendis la bouteille de Gin.

"Salut, mec. Salut Maeko."