Wynwood University
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 i know it's over { Leelah

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MessageSujet: Re: i know it's over { Leelah   i know it's over { Leelah EmptyJeu 7 Juin 2012 - 0:03


Jeff la quittait. A l'instant même. Il était en train de la quitter. Encore une fois. Peut-être qu'ils n'étaient pas faits l'un pour l'autre, sinon pourquoi briser leur union à chaque fois? Pourquoi s'éloigner d'elle à nouveau? Pourquoi casserait-il leur couple s'il l'aimait vraiment? Alors non, il l'avait déjà fait plusieurs fois. Ca ne servait plus à rien de le retenir s'il voulait fuir. Non, ça ne servait plus à rien.
Depuis l'accident Leelah allait mal, très mal. Elle se laisser couler dans le bain de la solitude, de la tristesse, de la dépression. On utilise souvent ce mot à tord et à travers, seulement pour Leelah, c'était sincèrement le cas. Penser que chaque jour est un enfer, est un combat pour arriver à survivre. Survivre pourquoi? On ne sait pas trop et quand on tente de répondre à cette question, le plus souvent, on voudrait se foutre en l'air. Parce qu'on se rend compte que l'on n'a plus rien. Que les êtres qui comptent le plus ne sont plus là et que celles qui sont toujours à nos côtés ne suffisent plus. Leelah aurait pu donner le monde entier en échange de Jeff et de son amour, mais elle n'en avait aucun pouvoir. Elle avait tout fait pour qu'il lui revienne et cela avait échoué. Il ne voulait pas se battre pour eux, pour elle, pour leur bébé. D'ailleurs en repensant à ce petit être, on ne pouvait qu'être triste. Triste pour lui, qui grandirait sans père, qui ne connaîtrait jamais cet être sublime qu'est Jeffrey Williams. L'être le plus merveilleux au monde, que l'adolescente n'est jamais rencontré de sa vie. Elle avait beau avoir des amis, proches, aucun ne l'égalait. Non. C'était Jeff, seulement lui, seulement ça. Ses qualités, ses défauts, son sourire, sa voix sur une guitare, son corps fort, les veines sur ses bras, ses os qui craquent et dont elle en a horreur, ses yeux verts, ses cheveux qu'il tente comme il peut de coiffer, ses tendres baisers et ses caresses parfois douces et parfois ardentes. Non, tout ce qui faisait de lui était délibérément paradisiaque. Cet homme était son ange, son paradis. Depuis leur premier jour, jusqu'au dernier de Leelah. Elle continuerait de l'aimer. A chaque instants, mais elle savait bien qu'à un moment donné dans sa vie, elle penserait à lui, différemment. Elle l'aimerait toujours, mais tout simplement moins, tel un souvenir, elle enfermerait ce trésor quelque part, dans son coeur, dans une boîte, sur une chanson, avec un vêtement. Une odeur, une saison, un endroit, un air de musique, un plat au restaurant, à des moments précis dans sa vie, elle repenserait à lui, aux moments qu'ils avaient vécu. Des instants banales, de la vie de tous les jours, certainement les plus beaux. Les plus magiques. Car la vie -amoureuse ou non- ne se fait pas dans l'iréel, dans le ponctuel, dans un instant d'un soir, romantique. Non, ça se construit au fil des jours, ses mois, des années.
Elle penserait davantage à lui à la naissance de son bébé, quand il prononcerait son premier mot, qui sera sûrement papa. Elle penserait à lui lors de sa première dent et puis lorsque celle-ci tombera alors. Elle penserait à lui quand leur enfant marchera pour la première fois, lorsqu'il soufflera sa première bougie, qu'il ouvrira ses cadeaux à Noël. Elle penserait à lui lors de sa première rentrée et surtout, de sa première amoureuse. Elle penserait à lui lorsque leur enfant changera de classe, puis que l'on lui découvrira un talent. Le chant? La musique? La peinture? Elle aimerait tellement qu'il lui ressemble. Qu'il soit son portrait craché, qu'il ait ses yeux, son rire, son visage et ses talents. Elle garderait pour toujours une part de lui, l'homme qu'elle aime et qu'elle aimera toujours.
Quand leur enfant grandira, qu'il lui présentera sa première petite amie, qu'il remportera une première victoire, quand il partira ensuite pour l'Université. Elle penserait à lui, quand elle sera seule, dans son lit, dans la chambre vide de son fils, partit. Lorsque celui-ci fera sa vie, qu'il la réussira, elle se retrouvait seule, démunie, sans aucune part de Jeff ou de leur enfant. Elle attendrait alors que la mort vienne la chercher, vienne la cueillir. Elle pourrait tenter d'en aimer un autre, elle le pourrait oui. Leelah est le genre de fille qui n'a qu'à se baisser pour avoir un homme dans sa vie. Mais non, tous les hommes du monde pourraient bien se mettre à genoux pour elle, rien ne vaudra Jeffrey Williams.

« Quand j'étais dans le coma, j'ai pu parler avec Alicia. Mais ce n'est pas tout... J'ai... parlé à ton père. Je sais que ça semble étrange, je n'ai pas eu l'occasion de te le dire avant et je ne pense pas pouvoir te le dire ensuite... il m'a transmit un message pour toi...

Elle venait subitement de penser à ce moment, ce moment où elle était dans un univers parallèle, loin de tout et en même temps, au plus proche des gens. Elle avait eu une discussion avec le père de Jeff. Elle devait lui dire quelque chose de la part de son père. Mais en repensant à ces souvenirs flous, elle se souvint d'une promesse. D'une promesse faîte à un fantôme, qu'elle n'avait pas tenu... Celle de s'accrocher à Jeff quoi qu'il puisse arriver... Elle n'avait pas réussi, pas malgré tous ses efforts. Elle avait échoué, c'était probablement de sa faute. Oui, c'était sûrement ça même. L'adolescente baissa les yeux et lança alors de sa voix tiraillée par le chagrin :

« Il m'a demandé de te dire qu'il était là... Qu'il t'aimait, toi et ta mère, ainsi que ton frère. Malgré tout ce qui avait pu se passer, malgré ses erreurs... »

Elle regarda Jeff, qui avait l'air encore sous le choc d'une telle folle nouvelle. L'adolescente fit alors un pas en arrière, retenant ses larmes, retenant de ne pas sombrer devant lui. Pas devant lui. Surtout pas. Elle remonta son visage pour contenir ses larmes, regardant au loin, presque sur le côté. La vie continuait, suivant son cours, suivant sa ligne de conduite. Elle lui avait fait connaître, découvrir, ce qu'était le bonheur, l'Amour, mais elle n'avait pas su les garder. Elle s'en voudrait toute sa vie. Leelah posa ensuite sa main sur son ventre toujours plat. Il y avait leur bébé. Leur bébé.
C'était la plus belle chose qu'elle pouvait espérer quand même, non? Quelque part, elle avait réussi dans son échec. Elle avait tenu sa parole, ses promesses d'adolescente. Celle de porter ses enfants, celle de fonder une famille ensemble. Elle le ferait, elle les tiendrait. Pour leur amour. Elle ne faiblirait jamais. Non. Elle allait se battre pour tenir les promesses qu'elle lui avait faîtes, même s'il ne les tenait pas en retour.

Elle prit alors doucement la main de Jeff pour la poser sur son ventre sans forme. Posant sa main sur la sienne, elle se rapprocha de lui pour lui dire tout doucement, tout bas :

« Je vais prendre soin de notre enfant, Jeff. Je l'élèverai du mieux que je le pourrai et il ne manquera jamais de rien, je ferai tout pour qu'il soit heureux avec moi, à défaut de l'être avec nous. Je lui parlerai de son père, je lui dirai que notre amour était le plus beau de tous. Il me demandera sûrement tout simplement "Pourquoi alors?" mais je crois que j'ai quelques années devant moi pour répondre à cette question, non? »

Leelah lâcha alors la main de Jeff et posa sa main sur sa joue, déposant ses lèvres sur l'autre joue du garçon. Fermant les yeux pour ce dernier instant. Elle huma son odeur pour la dernière fois. Sachant pertinemment que c'est la toute dernière fois qu'elle pourra profiter de lui. Baissant les yeux tandis que les larmes revenaient l'assaillir, elle fit demi tour et s'éloigna de l'adolescent, commençant à marcher vers le bâtiment de l'école. Les larmes lui brouillèrent la vue. Elle accéléra le pas, pour ne pas qu'il l'entende hurler sa peine. Une fois à l'intérieur, elle couru pour aller à sa chambre, déverrouillant difficilement la porte, elle la referma aussitôt, se laissant tomber tout du long, hurlant sa peine du plus profond d'elle même. Ses cris étaient remplis de douleur, de tristesse, de chagrin. Voilà, c'était fini. Elle n'avait plus qu'à vivre. Vivre pour mieux mourir.
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MessageSujet: Re: i know it's over { Leelah   i know it's over { Leelah EmptyMer 6 Juin 2012 - 22:46

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Jeff ne disait plus rien. Il restait là, immobile, parcourut de frissons, les larmes coulant encore de ses yeux humides. Il se contentait d'écouter Leelah. L'écouter dire la vérité. Oui, car tout ce qu'elle disait était vrai. Cette cinglante vérité, si belle et si tragique à la fois. Il fallait encore que Jeff complique tout. Comme s'il refusait d'être heureux.

Heureux. Le bonheur. Une illusion que chacun tente d'atteindre, d'attraper de ses doigts fragiles et naïfs. Mais ce n'était pas toujours une illusion. Pas tout le temps. Certaines personnes avaient droit à ce bonheur, ou du moins à une pâle copie.

Jeff y avait droit. Encore une fois. Et il le rejetait ?! Répétait-il les mêmes erreurs ? Apparemment. Il n'avait rien apprit, il n'avait pas grandit. Il n'avait aucunes couilles, il fuyait la difficulté.

Mais il avait beau la fuir, elle allait revenir au galop, de toutes façons. Il savait qu'il n'y échapperai pas, qu'il ne pourrait y échapper. Il pouvait bien repousser Leelah, l'abandonner, quitter sa vie, lui ne l'oublierait jamais. Il l'avait tant aimée. Il l'aimerait toujours, sûrement. Mais il allait abandonner, une fois de plus. Triste bilan.

Leelah s'était remise à parler, et semblait ne jamais vouloir s'arrêter. Jeff avait tout lâché il y a de ça quelques minutes, voilà que la jeune femme faisait de même. Jeff se sentait vide. Il écoutait à peine ce qu'elle lui disait.

Son esprit était ailleurs, et il avait bien du mal à percevoir ce que lui disait son amie.

« Hein ? Je t'ai connu avec un peu plus de courage, tu n'hésitais pas à te dresser devant mon père lorsque les circonstances te l'accordaient. »

À ces mots, l'alpha psi lâcha un irrépressible rire qui se rapprochait plus du sanglot. Il déglutit avec difficulté, et conserva ses yeux baissés. Il ne pouvait la regarder. Son regard était attiré vers ses pieds comme par un cadavre. Pauvre garçon.

« ... Tu es devenu lâche à cause de quelque chose que j'ignore, peut-être moi ? »

Soudainement, Jeff releva la tête. Il la fixa de ses yeux humides et rougis. Elle le connaissait bien. Elle avait cerné que quelque chose n'allait pas chez lui. Que quelque chose l'avait rendu encore plus renfermé, encore plus lâche. À vrai dire, il était effrayé que qui que ce soit découvre son secret. Leelah ou pas.

Si elle l'apprenait, elle ne lui parlerait jamais plus. Du moins, c'est ce que le jeune homme s’imaginait. Qu'elle le verrait comme un monstre. Un vil lâche, un salaud. Mais il était ce lâche et ce salaud. Il n'y avait aucune doute à avoir là-dessus. Il la fixait. Il ne faisait pas vraiment attention à elle, à l'expression de son visage, à ses paroles. Il était pensif. Non, il était impossible qu'elle sache. Personne ne le savait, et personne ne le saurait jamais. C'était sur et certain. Enfin, Jeff l'espérait.

Si qui que ce soit l'apprenait, il foutrait le camp dans la minute. C'était un bon prétexte de quitter Miami. D'ailleurs, il aurait aimé quitté la ville depuis un petit bout de temps déjà. Mais l'accident avait nettement stopper son envie et depuis, il restait là, à Wynwood, dans sa chambre, sortant et voyant peu de monde. Mais il restait.

Même si Miami, Wynwood et l'excitation qui va avec ne l'intéressait plus, il restait. Il avait connu du monde ici, et beaucoup commençaient à trop compter pour qu'il les quitte comme ça. Et puis, il n'avait plus personne.

Il n'avait plus son père, il n'avait pas le droit (ni l'envie) d'aller voir sa mère, et son frère n'en parlons pas. Ce frère dont il avait été si proche mais qu'il ne reconnaissait plus. Et qu'il ne souhaitait plus revoir. Il y avait trop de mauvais souvenirs, de rancœurs.

« Comment je peux vouloir de quelqu'un comme toi ? Tu oses me poser la question ?

Tu es Jeffrey Williams. L'homme que j'ai aimé. Le premier. Le seul. Et je crois toujours que tu seras le dernier. Ensemble ou non, je penserai à tout à chaque période de ma vie. Je t'ai dans la peau, une partie de toi grandis dans mon ventre en ce moment-même. Tu me possèdes entièrement et tu auras beau me quitter aujourd'hui, refaire ta vie si ça te chante, je pourrai en faire de même, fonder une famille, mais ça ne sera jamais comme ça a été avec toi ni comme ça aurait du l'être. Comme lorsque nous étions adolescents. Ça reste toi et moi. Il y aura toujours cet Amour. »


Littéralement abasourdi, Jeff regardait Leelah dans les yeux, le regard perdu. Jamais encore on ne lui avait fait une telle déclaration. Et bien qu'étant un mec, ça le touchait. Après tout, c'était un grand romantique.

Et alors, ils s'embrassèrent. D'un baiser fougueux, charnel. Jeff la serrait fort contre lui. Comme effrayé de devoir la quitter pour toujours, de la regarder s'en aller. Ou plutôt de s'en aller. Car il devait s'en aller, partir. Immédiatement. Rester comme ça, ici, n'allait pas arranger les choses. Pire encore, il souffrirait encore plus, tout comme Leelah. Pourtant, il ne la lâchait pas. Il ne voulait la lâcher.

Putain ! Pourquoi fallait-il qu'il soit aussi compliqué, aussi névrosé ?! Il aimait cette fille, et il "crachait" dessus. S'il la perdait, il s'en voudrait toute sa vie. Et le pire, c'est qu'il allait la perdre.
Il l'avait déjà perdue, en quelque sorte.

Enfin, ils relâchèrent leur étreinte. Jeff ne pouvait dissimuler un léger air effrayé sur son visage tandis qu'il la fixait à nouveau. Effrayé par ce qu'il était en train de faire, effrayé de la perdre à nouveau.

« Leelah, je ... »

D'un geste vif, il essuya ses yeux humides avec son tee-shirt et renifla bruyamment. Mais il ne la regardait plus. Pire encore, il évitait soigneusement de croiser son regard. Mais il n'allait plus tenir longtemps. Non, en faite, il ne tint presque pas puisqu'il saisit ses deux mains et l'embrassa doucement. Ce baiser lui procura un milliard d'émotion à la fois. De l'amour, du plaisir, de la peine, du remord, de la joie.

C'était un magnifique baiser. Immaculé, comme un jeune couple qui s'embrassait pour la première fois.

Mais à la seconde où leurs lèvres se quittèrent, il regrettait déjà de l'avoir embrassée. Il n'avait pu s'en empêcher alors qu'il s'était pourtant promit de ne pas flancher. Il voulait prendre son temps, oublier ces histoires. Mais il l'embrassait. Lui donnait-il des faux espoirs ?

Non. C'était seulement un baiser. Un simple baiser d'au revoir. Un dernier, un tout dernier.

Il releva difficilement ses yeux vers la jeune femme qui se tenait devant lui, et les posa dans les yeux perlés de larmes de la jolie blonde. Il ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter à la vue de Leelah. Elle était très amaigrit, ses joues étaient creusées et les cernes sous ses yeux évidentes.

Il lui brisait le cœur et tout ce qui allait avec. Encore une fois. Il aurait aimé que ça change.

« Leelah, je suis désolé.

Mais je suis plus celui que tu crois. Je ... il s'est passé pas mal de choses dans ma vie, et ... Je suis désolé d'être comme ça. J'aurais tellement voulu que ce soit différent, je ... Je ne t'abandonnerai jamais. Comment le pourrais-je ? J'ai seulement besoin de réfléchir ...

Je ne veux pas te perdre. Mais je ne peux pas promettre que tout ira bien. Je ne peux pas te promettre de te rendre heureuse. Je t'ai déjà assez fais souffrir. »


Jeff ne cessait de faire des gestes nerveux avec ses doigts, de craquer ses os. Sa nervosité était évidente, et il n'essayait même plus de la cacher. Surtout envers Leelah. Il ne pouvait rien lui cacher.

« Je ne te demande pas de m'attendre éternellement. Je n'arrive pas à l'admettre mais peut-être que c'est mieux ainsi ... peut-être que ... ton bonheur est ... ailleurs. »

Ce dernier mot "écorcha" la bouche de Jeff lorsqu'il le prononça. C'était horrible de dire ça. Pour lui comme pour elle. Il en était conscient. Il savait qu'elle allait lui en mettre une.Mais une fois de plus, la fatalité l'emportait.

Son ventre était noué et sa gorge lui faisait mal. Il n'arrivait plus à déglutir et il se mit subitement à tousser. Il ne tenait pas vraiment à s'étouffer là, devant Leelah. Mais ces crises de toux le prenaient de plus en plus souvent ces derniers temps ... Les joies de la cigarette.

Une fois calmé, il cligna plusieurs fois des yeux et fixa de nouveau Leelah. Elle avait beau être à la limite de l'anorexie et super fatiguée, elle était belle. Elle avait toujours été belle.

La plus belle.


[ RP caca boudin, je m'en excuse :( ]
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MessageSujet: Re: i know it's over { Leelah   i know it's over { Leelah EmptyLun 28 Mai 2012 - 18:44

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C'était comme une évidence. Comme un trampoline géant sur lequel ils sautaient ensemble, un trampoline d'amour où leurs coeurs se soulevaient dans les airs, mais retombaient violemment. Où leurs corps s'épuisaient et où leurs rires s’emmêlaient l'un à l'autre.
C'était comme la plus gigantesque des cascades, où leur amour venait frapper l'autre de toute ses forces, créant des remous et des vagues.
C'était la plus terrible des tempêtes avec ses vents torrentiels qui venaient les fouetter en plein visage d'une passion trop forte pour eux.
C'était le plus tendre des chocolats, qui fond sous le plaisir humain.
C'était la plus belle des fleurs, qui avait mit des années à éclore et qui ne pouvait jamais faner.
C'était comme la plus douce des musique jamais créée au monde, qui les entraînait pour une danse sans fin, les collant l'un à l'autre pour l'éternité.
C'était comme la plus pure des pluies, qui venait laver leurs péchés à chaque trombe.
C'était l'Amour. Le vrai. Le seul. L'Unique. Celui qu'on ne trouve qu'une fois dans une vie. C'était eux.

Ca ne pouvait pas se terminer, si bien que lorsque Jeff eu enfin les couilles de lui dire qu'il l'aimait, Leelah sentit son coeur s'envoler. Un soulagement terrible qui la fit pleurer davantage. Il l'aimait. Alors c'était tout ce qui comptait non? Non. Pourqui agissait-il ainsi avec elle alors? Pourquoi lui en faire voir de toutes les couleurs? Pourquoi cracher sur leur avenir alors qu'ils y étaient enfin arrivés? Pourquoi?...
Elle eut ses réponses, les unes après les autres, il ne tarda pas à lui répondre. A toutes ces questons qu'elle se posait.

- Ne te rabaisses pas comme ça, tu as tord. Tu n'es pas un gamin merdeux. Oui tu es lâche mais est-ce une fatalité? Hein? Je t'ai connu avec un peu plus de courage, tu n'hésitais pas à te dresser devant mon père lorsque les circonstances te l'accordaient. Alors quoi? Tu as effacé cette part de toi? Non, je n'y crois pas. Tu es devenu lâche à cause de quelque chose que j'ignore, peut-être moi? Tu as commencé à être lâche le jour où tu m'as largué avec ta saleté de lettre. Mais je suis là. On est de nouveau ensemble. Tu sais très bien qu'à deux tout peut aller mieux. Tu le sais mais tu en as peur.

Elle marqua une pause et débloqua sa main pour la poser sur la joue mal rasée du jeune homme, passant alors tendrement dessus, essuyant ses larmes au passage, elle s'approcha un peu plus et vint lui dire presque tout bas:

- Tu n'arrives pas à te battre? Mais il n'y a aucun combat à mener. Nous deux ça paraît compliqué, ça paraît fou, mais au final c'est tellement naturel et simple, non? Je peux comprendre que tu sois chamboulé par tout ça, mais m'ignorer ne t'aidera pas plus, au contraire, tu risque de me perdre à jamais. C'est ce que tu veux?

Elle ne lui parlait pas comme on parle à un enfant, mais presque. Sa voix était calme et douce, ce qui était très étrange comparé à l'hystérique qu'elle était il y a encore 5 minutes. Les gens passaient à présent leur chemin, ne regardant pas plus qu'autre chose le couple qui réglait ses comptes. Heureusement.

- Comment je peux vouloir de quelqu'un comme toi? Tu oses me poser la question?

Elle marqua une pause avant de venir se coller à lui, passant une main dans son cou, collant ses lèvres à son oreille, elle ne tarda pas à lui murmurer:

- Tu es Jeffrey Williams. L'homme que j'ai aimé. Le premier. Le seul. Et je crois toujours que tu seras le dernier. Ensemble ou non, je penserai à tout à chaque période de ma vie. Je t'ai dans la peau, une partie de toi grandis dans mon ventre en ce moment-même. Tu me possèdes entièrement et tu auras beau me quitter aujourd'hui, refaire ta vie si ça te chante, je pourrai en faire de même, fonder une famille, mais ça ne sera jamais comme ça a été avec toi ni comme ça aurait du l'être. Comme lorsque nous étions adolescents. Ca reste toi et moi. Il y aura toujours cet Amour.

Quoi qu'il pourrait arriver, ça resterait elle et lui. Pour toujours. Jeffrey & Leelah. Mais était-ce vraiment sincère? Parviendrait-elle à tenir? A faire une vie avec un autre que lui? A avoir des enfants autre que les siens? A passer toutes ses nuits avec un autre? A réaliser tous ces projets avec un autre homme? Arriverait-elle sincèrement à l'oublier assez pour ça? Mais en même temps, elle ne pouvait pas l'attendre, elle ne pouvait pas le laisser faire sa vie, ses conneries, continuer comme si rien n'avait existé. L'attendre. Attendre le jour où il serait enfin prêt. Ca lui semblait impossible. Vraiment, car rien que là, elle avait déjà du mal. Mais elle préférait mille fois mieux, l'attendre pendant 100 ans plutôt que de continuer sa vie en sachant que plus jamais elle ne serait avec lui. Non. Car si c'était le cas, elle ne tiendrait jamais. Jamais.

Elle se recula et baissa les yeux, essuyant ses larmes, elle le regarda alors, leurs yeux humides se croisèrent alors, un moment tendre, après l'orage, même si rien n'était réglé au final, c'était une pause. Une vague de tendresse qu'elle prendrait pour surfer un petit peu. S'approchant alors de lui, elle passa un bras tout autour de son cou, tandis que son autre main vint se plaquer contre son torse, elle approcha ses lèvres des siennes, soufflant dessus, jouant alors avec sa lèvres inférieure, la frôlant de sa lèvre, elle déposa alors les siennes sur celles de l'adolescent puis ils s'embrassèrent. Il la serra contre lui, tandis qu'elle passa son deuxième bras autour du premier. Un baiser fougueux, comme des retrouvailles, comme une passion dévorante et explosive. Il y avait trop d'amour pour eux, oui, c'était certain. Leur baiser dura un long moment, avant qu'elle ne réussisse à se décoller de Jeff, restant toujours contre lui, elle lui lança alors doucement:

- Mon bonheur c'est toi. Que tu me fasses rire ou pleurer. Tant que tu es là, que tu m'aimes. Je suis heureuse. Et je te pardonnerai le jour où tu auras choisis.

Elle savait qu'il ne la laisserait pas partir. Ou en tout cas, elle l'espérait, elle se raccrochait à ça, de toutes ses forces, elle souhaitait tellement qu'un jour il lui dise. Qu'il l'aimait, qu'il arrêtait tout, qu'il était sûr de lui, qu'il était prêt. Leur bébé aurait peut être 5 ans? 10 ans? Il aurait tout raté... ça ne servait à rien de croire ça. C'était peine perdu. Il devait choisir et maintenant. Avant qu'il ne soit trop tard.
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MessageSujet: Re: i know it's over { Leelah   i know it's over { Leelah EmptyLun 28 Mai 2012 - 17:55

Le vent s'était calmé. Le soleil brillait désormais de plus en plus dans le ciel, comme s'il voulait contredire l'orage qui sévissait dans le cœur de Leelah et de Jeff. Ce dernier ne le souhaitait pas mais le savait : ce qu'il disait sonnait comme des adieux. Des adieux terribles, inavouables.

Il savait que ce qu'il était entrain de faire blessait, frappait Leelah de plein fouet. Il savait qu'il lui faisait du mal comme jamais. Comme jamais il n'avait pensé pouvoir lui en faire. À elle, la femme qu'il avait aimé durant des années. Mais qu'il aimait toujours ? Pourquoi en doutait-il, subitement ? Non, c'était certain qu'il l'aimait toujours. Et à jamais. Mais c'était plus compliqué.

Bien trop compliqué.

Aux mots du jeune musicien, Leelah se mit à trembler légèrement, à suffoquer. Elle semblait soudainement manquer d'air, et elle menaçait de perdre l'équilibre. Lorsque Jeff voulut se rapprocher d'elle pour la tenir contre lui, elle fit un pas en arrière, comme sur la défensive.

Ce geste eut pour résultat de blesser Jeffrey mais il ne pouvait rien dire. Il devait subir, en silence. Il était responsable et devait assumer. Comme il aurait aimé être plus jeune, pour ne pas se soucier à ce point ...

Ce n'était plus de la peine, du désespoir que l'on pouvait lire sur le visage de Leelah ainsi que dans ses yeux. C'était de la haine, de la colère, comme jamais il n'en avait vu chez elle. Il aurait aimé s'enfuir, loin. La jeune femme s'approcha de lui, doucement, les larmes continuant de couler en abondance sur ses joues. Puis, subitement, elle gifla Jeff de toutes ses forces.

Sous la force de cette gifle, Jeff resta immobile, le visage légèrement tourné. Alors là, c'était sur, il allait avoir une belle marque. Cette réaction de Leelah l'indignait un peu mais encore une fois, il se tut. C'était la meilleure chose qu'il pouvait faire, fermer sa gueule.

« Enfoiré !! Tu n'es qu'un salaud Jeffrey Williams !! Je te déteste ! Comment tu peux me faire ça, hein ?? Comment tu peux me cracher dessus de cette façon ?! Comment tu peux nous faire ça ?! Est-ce que tu te rends compte de ce que tu fais ?! Tu m'avais promis !! »

Jeff baissa les yeux en même temps que sa tête. Ça faisait mal, extrêmement mal de se recevoir ses quatre vérités en pleine face, de cette façon. Il ne savait que dire. Leelah, elle, commençait à sérieusement s'emballer et commençait à frapper sur le torse de Jeff. Elle donnait mécaniquement des coups de poings sur le torse et sur les épaules de l'alpha psi, qui ne réagissait pas. Elle ne lui faisait pas forcément mal.

C'était plus le geste qui blessait Jeff.

Leelah continuait à pester contre ce dernier, encore et encore. Comme si elle déchargeait tout ce qui l'assaillait de l'intérieur. Tout ce qui lui faisait du mal et qui devait sortir. Elle donnait tout. Enfin, le peu qui lui restait. Jeff était songeur. Perdu. Les mots de celle qu'il aimait résonnaient dans sa tête, dans son esprit, le hantaient.

Il n'entendait pas tout ce qu'elle pouvait lui cracher à elle. Il était trop sous le choc. Seules des bribes du monologue de Leelah parvinrent à ses oreilles. Il n'avait jamais souhaité que ce moment-là arrive. Le moment où tout serait finit.

Et pourtant, il en avait peur. Pendant longtemps. Il l'avait lâché plusieurs fois, mais jamais cela n'avait autant sonné comme un abandon. Un abandon, terrible et lâche, envers la femme qu'il aimait et qui, en plus de ça, était enceinte.

« ... Malgré tout ce qui a pu arriver, la distance, la rupture, Jasper et aujourd'hui le bébé, j'croyais en toi. Je t'ai toujours tout pardonné et tu sais pourquoi? Parce que je t'aime. Ouais.. »

Oui, ce bébé. Ce tout petit bébé qui n'était encore qu'un fœtus. Futile. Mais pourtant bien là. Cet enfant était probablement celui de Jeff. Tout comme il pouvait être celui de Jasper. Et cette dernière idée hantait Jeff. Il n'arrivait pas à croire qu'une telle chose puisse arriver.

Et pourtant, son instinct lui disait que ce bébé n'était pas le sien comme il aurait du l'être. Ça le déchirait de l'intérieur.

Mais Leelah ne semblait pas vouloir s'arrêter là. Ou alors ne le pouvait-elle pas. Peut-être était-elle lancée. Lancée dans sa charge, son ultime charge envers Jeff et tout ce qu'il lui avait fait enduré. Ce dernier était toujours sous le choc tandis qu'elle continuait à tempêter contre lui, à le frapper.

« Mais j'm'en fiche... Ça ne veut plus rien dire... ça ne veut rien dire si le matin tu n'es pas la première chose que je vois en me réveillant. Si tu ne me dis pas "je t'aime". Si tu ne m'embrasses pas et qu'à chacun de tes baisers, je ressente les frissons de la première fois, comme à chaque fois que tu le fais... Si tu ne me prends pas dans tes bras pour me rassurer quand je tremble de froid. Si tu n'es pas le corps chaud et fort contre lequel je m'endormirai sereinement. »

Ce que Leelah venait de lui dire toucha Jeff. Maintenant, il se rendait vraiment compte. Il se rendait vraiment compte de ce qu'il était entrain de faire. De lui faire. Mais c'était ainsi, et au fond, il n'y pouvait pas grand chose. Il n'y pouvait rien si il était comme ça.

Personne n'est parfait. Et pourtant, il aurait souhaité l'être pour Leelah. Rien que pour elle. Il tenta une approche.

« Leelah, je t'en prie ... »

Mais aussitôt, elle s'arracha à ses mains et recula à nouveau. Elle ne voulait pas qu'il la touche. Il la répulsait. C'était bien la première fois. Jeff se sentit vexé, une larme coula sur sa joue. Il n'osait le croire. Elle le regardait comme un inconnu, comme un monstre.

Elle s'approcha de lui à nouveau, l'air menaçant et pointa son index vers le torse du jeune musicien - ou vers son cœur plus précisément - qui ne broncha pas.

« Mais tu ne m'aimes plus... tu ne me le dis plus, tu ne m'embrasses plus.. je te dégoûte en réalité. Je suis une chaîne de ton passé que tu aimerai bien t'arracher. Ton envie de changer et notre amour n'iront jamais ensemble. Tu dis ne pas me laisser tomber mais si, tu l'as déjà fais et tu le referas. Tu désires autre chose... »

C'en était trop. Trop pour Jeff. Trop pour son cœur, ou pour son égo. Il devait réagir, dire quelque chose. Il ne pouvait la laisser là, le fustiger - bien que c'était légitime - ou encore l'attaquer en disant des choses qui étaient fausses. Fausses, complètement. Elle ne le dégoûtait pas. Au contraire, l'amour qu'il lui portait et son évidente attirance vers elle semblait le détruire parfois, comme si tout ce qu'il ressentait était trop fort pour a petite personne.

Comme si sa capacité à aimer équivalait à celle d'une petite cuillère et que Leelah l'inondait d'un tsunami d'amour. Il était impuissant. Il était l'objet de cet amour. Trop fort pour lui, définitivement.

Tandis que les larmes coulaient sur son visage, Jeff saisit les deux mains de Leelah, assez fort pour qu'elle ne se dérobe pas - mais pas trop fort non plus - et la fixa dans les yeux.

« STOP ! S'il te plaît, stop. Je t'interdis de dire des trucs pareils, tu m'entends ?! »

Il fit une légère pause et en profita pour scruter les alentours. Plusieurs étudiants, qui ne faisaient que passer, s'étaient un moment arrêtés, alertés par cette conversation un peu trop animée. Jeff n'en avait rien à faire et leur jeta un regard noir. Il reprit.

« Je t'interdis de dire que tu me dégoûtes. Je t'interdis de dire que je t'abandonne. Je t'interdis même de sous-entendre que tu n'as plus d'importance pour moi. Parce que ... tu te trompes. Tu te trompes royalement, sur toute la ligne. Je ne suis pas parfait. Je suis qu'un merdeux, un gamin trop lâche, trop faible.

J'aurai pu me foutre en l'air il y a longtemps. Mais c'est toi qui m'a sauvé. Même si tu te trouvais à des milliers de kilomètres. Je t'interdis de dire que je ne t'aime plus. Même d'y penser.

Ne m'en veux pas trop d'être comme je suis. Tu as raison, je suis un connard, un enfoiré. »


Jeff se lâchait à son tour. Il le fallait. Même si il aurait préféré tout contenir, encore une fois. Mais il ne le pouvait pas. C'était juste impossible, il en avait trop sur la patate. Et ça ne sentait pas bon. Pas bon du tout. En général, lorsque Jeff en disait trop sur lui ou qu'il relâchait tout ce qu'il avait sur le cœur, ce n'était pas bon signe.

« Je ... J'EN PEUX PLUS ! J'ai l'impression que ma tête va exploser ... Tu peux comprendre ça ? J'en ai assez, je pensais qu'en venant ici, ça changerait les choses ... mais rien n'a changé. Je l'ai cru pendant longtemps.

Je n'y arrive plus. Putain de merde !

Je t'aime ! JE-T'AIME. Tu comprends ça ???! Et ça me détruit. Je t'aime trop. J'aimerais pouvoir te dire que je serai là, à tout jamais. J'aimerais pouvoir te dire ce que tu veux entendre. Mais je n'y arrive plus. Je n'arrive plus à me battre.

Tu mérites mieux. Regardes comme je te fais du mal. MAIS REGARDES ! Comment tu peux vouloir d'un mec comme moi ? Un lâche, un gamin. »


Jeff finit par se taire. Il en avait trop dit. Beaucoup trop. D'habitude, il en gardait forcément pour lui. Il était épuisé, vidé. Il n'osait même plus regarder Leelah. Il n'y arrivait pas. Il n'oserait plus jamais recroiser ce regard, cette femme. Faire face à sa culpabilité, à ses regrets, à cet amour trop fort pour lui.

Une fois de plus, ils montraient que leurs histoires, leurs passions étaient explosives. Tout comme leurs caractères. Ce n'était pas un amour platonique. C'était une passion, ardente et puissante, qui durait depuis des années. Et qui n'avait jamais quitté Jeff. Et qui ne le quitterait probablement jamais. Jamais. Il y avait trop de souvenirs. Trop de sentiments, de joies, de peines. Ils avaient vécut trop de choses pour passer outre, comme ça.

Jeff était honteux. Honteux de tout ce qu'il avait pu lui faire. Honteux du comportement qu'il avait, là tout de suite. Maintenant la tête baissée, il dit à voix basse :

« Je veux que tu sois heureuse. Que tu te sentes bien. Regardes comment tu es à cause de moi.
Je ne peux pas le supporter. Je ...

Me pardonneras-tu un jour ? »


Il avait parlé avec une voix d'enfant. Il avait honte, encore. Il savait qu'il ne pouvait pas lui offrir la vie, le bonheur qu'elle méritait. Il ne pouvait lui donner autant qu'elle lui donnait. C'était probablement pour ça, qu'il partait à chaque fois. Comme un lâche.
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MessageSujet: Re: i know it's over { Leelah   i know it's over { Leelah EmptyJeu 24 Mai 2012 - 23:25



« Je ne t'ai jamais menti sur mes sentiments. Sois en persuadée. »
« Je ... Je suis pas fier de moi. Mais c'est comme ça. Si je n'ai pas pris de tes nouvelles, c'est parce que ... j'avais besoin de faire une pause avec tout ça ... et j'en ai toujours besoin. Mais je ne t'abandonne pas, Leelah. Jamais je t'oublierai, ni te laisserai tomber ... Pas ici ... »


Ce qu'il disait ne réduisait pas la peine de Leelah. Non. Ses mots résonnaient comme des adieux. C'était horrible. Juste horrible. Horrible d'entendre de la bouche de l'homme que l'on aime, que c'est finit. Qu'il n'y croit plus. Qu'il faut continuer chacun de son côté. Il était ému, une larme coulait sur sa joue, il voulait lui montrer qu'elle serait toujours dans son coeur, mais que c'était finit. Leelah n'en revenait pas et son corps réagit de façon étrange. Elle manquait tout d'abord d'air. Sa respiration se fit bruyante, elle prenait de grandes inspirations, de grandes bouffés, elle se décala de Jeff pour faire quelques pas, portant sa main à ses lèvres, dans un geste de surprise horrible. Elle n'y croyait pas. Il le faisait. Il était en train de le faire. A nouveau. Encore une fois.

L'adolescente ne voulait plus l'entendre, non, il n'avait pas intérêt à dire un mot de plus, à faire quoi que ce soit. Il devait simplement dire qu'il plaisantait, qu'il lui demandait pardon, que non, il n'était pas sérieux. Que tout allait s'arranger, que tout irait bien. Il fallait qu'il le lui dise. Maintenant.
Mais non, il garda le silence, la regardant alors faire. Leelah était à plusieurs pas de lui, elle pleurait toutes les larmes de son corps, n'arrivant pas à se calmer, n'arrivant pas à réaliser ce qu'il était en train de faire. Il ne pouvait pas lui faire ça maintenant. Pas après tout ce qu'ils avaient vécu...

Ils avaient rêvé du jour où ils seraient une famille mais maintenant que ce moment arrivait, certes un peu trop tôt, il la laissait tomber. Il crachait sur cette toute nouvelle famille. Il se la jouait en solo, abandonnant la "femme de sa vie" et son "bébé". Enfoiré de petite ordure de merde !!! Leelah ressentait à présent de la rage pour lui. La rage qu'il ne lui dise pas ce qu'elle voulait entendre, de ne rien avoir dans le pantalon. L'envie de le frapper, de le tuer, de le détruire.

Elle s'approcha alors de lui, les larmes perlant sur son visage, ses traits tiraillés entre le désespoir et la rage et lui mit une gifle.

- Enfoiré !! Tu n'es qu'un salaud Jeffrey Williams!! Je te déteste ! Comment tu peux me faire ça, hein?? Comment tu peux me cracher dessus de cette façon?! Comment tu peux nous faire ça?! Est-ce que tu te rends compte de ce que tu fais?! Tu m'avais promis!!

Elle était près de lui, envoyant ses poings sur lui, sur son torse et ses épaules, pleine de rage, de détresse. Il savait. Il savait que s'il la quittait, elle se foutrait en l'air. La vie de Leelah Hogan sans Jeff Williams n'était plus une vie, c'était un enfer. Une punition.

Il lui avait promis tellement de choses.. tout d'abord le fait qu'ils finiraient ensemble, qu'ils fonderaient une famille, qu'il ne lui ferait jamais de mal, qu'il serait toujours là. Et en quelques instants, tout était en train de brûler, de partir en fumée, il détruisait tout ce qu'ils avaient construit. Tous ce qu'ils avaient vécu. Tout ce en quoi elle croyait plus que tout. Son monde s'effondrait, son monde n'avait plus de sens, son monde n'était tout simplement plus. Il n'y avait plus rien, il fallait tout reconstruire et non, elle n'en avait pas la force. C'était trop tard. Elle était bien trop loin dans le néant, pour revenir à la lumière. Plus proche de l'obscurité, elle se laisserait couler, tomber au fond, se laissant pourrir puis emporter par le chagrin. Elle continua cependant de laisser parler son coeur, comme une dernière arme, comme un dernier combat pour sauver la Reine.

- J'croyais en nous Jeff. J'croyais en toi! Malgré tout ce qui a pu arriver, la distance, la rupture, Jasper et aujourd'hui le bébé, j'croyais en toi. Je t'ai toujours tout pardonné et tu sais pourquoi? Parce que je t'aime. Ouais..

Elle mima une ironie certaine avant de reprendre, les larmes abondantes coulant de ses yeux fatigués:

- J'suis conne hein? Je suis sado-maso' probablement. Tu es la meilleure chose qui ne me soit jamais arrivé Jeff... mais tu es aussi la pire. J'en peux plus... je suis fatiguée d'attendre que tu sois prêt. D'attendre je ne sais pas trop quoi, depuis cette lettre où tu m'as quitté il y a maintenant presque 4 ans. J'en peux plus... je dois courir après un souvenir, après une chimère, je dois me battre contre quelque chose que je ne peux ni voir, ni sentir, ni affronter...

Elle marqua une pause, séchant grossièrement ses larmes avant de dire à nouveau, épuisée:

- Chaque jour, j'attends. J'attends une preuve d'amour, une preuve de confiance, une sincérité quelconque... tu dis que je serai toujours là?

Elle s'avança pour pointer de son index le coeur du jeune homme, appuyant alors dessus avec le bout de son doigt.

- Mais j'm'en fiche... Ca ne veut plus rien dire... ça ne veut rien dire si le matin tu n'es pas la première chose que je vois en me réveillant. Si tu ne me dis pas "je t'aime". Si tu ne m'embrasses pas et qu'à chacun de tes baisers, je ressente les frissons de la première fois, comme à chaque fois que tu le fais... Si tu ne me prends pas dans tes bras pour me rassurer quand je tremble de froid. Si tu n'es pas le corps chaud et fort contre lequel je m'endormirai sereinement. On s'était promis tellement de choses... je ne pense pas t'avoir trahis une seule fois et tu sais pourquoi? Parce que je l'ai toujours su Jeff, tu ne m'aimes pas comme moi je t'aime. Cette phrase peut paraître conne et je m'étais toujours dis, peu importe, du moment qu'il m'aime et que je le sais, ça m'ira... sauf que là, non, ça me détruis. Je savais qu'à la moindre erreur commise par ma part, tu me quitterai, alors je n'en ai commis aucune.. J'ai toujours fais des efforts pour toi, pour nous, car j'y croyais, plus que n'importe quoi d'autre en ce monde. Mais tu ne m'aimes plus... tu ne me le dis plus, tu ne m'embrasses plus.. je te dégoûte en réalité. Je suis une chaîne de ton passé que tu aimerai bien t'arracher. Ton envie de changer et notre amour n'iront jamais ensemble. Tu dis ne pas me laisser tomber mais si, tu l'as déjà fais et tu le referas. Tu désires autre chose...

Cette dernière pensée lui arracha le coeur. Non.. elle ne pouvait pas imaginer Jeff avec une autre. Elle ne le supporterait jamais. Pas sous ses yeux, pas après tout ça, non. Ca serait tout bonnement insupportable. Elle ne pourrait pas le voir vivre avec une autre, ce qu'ils avaient prévu de vivre à deux, ensemble, depuis toujours et à jamais. Non, ce n'était juste pas possible que cela arrive et si elle devrait assister à ça, elle partirait. Elle quitterait Miami ou même le pays. Elle ne survivrait pas à ça. C'était trop lui demander. Elle avait déjà accepté beaucoup de choses, elle était prête à tout faire pour sauver son couple avec Jeff, mais ça, elle n'arriverait jamais à le lui pardonner. Jamais.

Elle n'était pas à la hauteur pour lui. Elle n'était pas la femme qu'il désirait. Elle n'était pas la femme qu'il aimerait avoir pour partager sa vie. Pour vieillir. Et comprendre cela, alors qu'on porte son enfant, c'est l'une des pires choses qui pouvaient arriver à Leelah. Elle réussissait à se contrôler, malgré les débordements, mais une fois seule, elle craquerait totalement et serait capable du pire. Elle l'avait toujours dit. Mais la douleur était telle qu'elle n'y survivrait pas, enfant ou non dans le ventre. C'était trop dur... néanmoins, ce bébé, c'était une partie de Jeff. La seule qu'il allait lui rester apparemment... Elle posa sa main sur son ventre, fermant les yeux et essayant de retrouver un peu de calme.
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MessageSujet: Re: i know it's over { Leelah   i know it's over { Leelah EmptyJeu 24 Mai 2012 - 22:35

Jeff n'aimait pas ce que Leelah lui balançait à la figure. Cette vérité, cette cinglante vérité. Il aurait riposter, lui hurler qu'elle se trompait mais il n'en avait pas la force. Encore une fois, il démontrait sa lâcheté et sa faiblesse.

Mais tout ce que Leelah lui disait n'était pas forcément vrai. Non, il ne l'avait pas abandonné. Il ne LES avait pas abandonné. Jamais. Que ce bébé soit le sien, ou pas. Du moins, c'est ce qu'il pensait. Certes il n'avait plus demandé de nouvelle, s'était un peu mit à l'écart. Mais dans son coeur, il n'avait cessé de penser à elle. À eux. Au bébé aussi. Ce bébé. Ce minuscule être vivant, qui n'était encore qu'un fœtus, arrivait à perturber un grand gaillard d'un mètre 80. Mais un grand gaillard sentimental.

Oui, Jeff avait toujours été un sentimental. Il croyait en l'Homme, en l'Amour, en l'âme-soeur. Enfin, ça c'était avant. Il avait cru que l'amour pouvait tout surpasser. Encore une fois, il s'était trompé. Et il s'était cassé la gueule, la tête la première. Il avait toujours cru que leurs amours survivraient à tous les obstacles.

Et pourtant, aujourd'hui, c'était quasiment terminée. Finit. Passé.

Il n'osait le croire. Il se le répétait souvent dans sa tête, et à chaque fois ça faisait plus mal. Comme des coups de couteaux, plus tranchants à chaque fois, qui lacéraient, déchiraient son corps et son cœur.

Il s'infligeait sa propre punition. Son propre châtiment. C'était comme s'il se transperçait le cœur avec une dague, puis déchiqueter chaque petite parcelle de son être. Il se torturait lui-même. Mais il ne changeait pas, jamais. Il n'avançait pas. Il était faible, fataliste et dépressif. Un joli mélange, en soit. Pourquoi faillait-il qu'il en soit ainsi ? Pourquoi les choses ne se passait jamais comme il le voulait ? Pourquoi était-il comme il était ?

C'était encore un gamin, et rien ne pouvait changer ça. Il n'avait pas grandit. Il n'avait rien apprit.
Au pire s'il souffrait, il s'en fichait. Tant pis pour lui.
Le hic, c'est que Leelah en souffrait également. Probablement plus que lui. Et ça, il ne se le pardonnerait jamais.

« Parce que c'est moi qui te méprise Jeffrey?!

- Jeff ..., dit-il entre ses dents. Il n'aimait pas l'entendre l'appeler par son prénom complet. Ce n'était pas elle ça. Ça traduisait tellement de choses. Des choses qui faisaient mal à l'Alpha Psi.

- C'est moi qui te méprise?! Je porte ton enfant! Tu te rends compte de ce que ça représente pour moi ? Tu as osé me dire tellement de choses quand on était jeune, tu m'as laissé croire que tu m'aimais, qu'on était faits l'un pour l'autre, que c'était nous deux contre le monde entier et maintenant que ça arrive tu fais quoi? Tu me laisses tomber. Encore une fois. Tu nous laisses tomber. Moi et le bébé. Ta famille... »

Ces paroles ne cessaient de résonner dans sa tête. Comme un écho. Son regard se brouilla tandis que quelques larmes continuaient de couler sur son visage.

Que pouvait-il bien dire ? Que pouvait-il bien répondre à ça ? Il l'ignorait. Et ça le déprimait. Leelah le dominait de la tête et des épaules. Jamais il n'avait connu une personne qui avait tel pouvoir sur lui. Le pouvoir de l'amour. Cet amour, censé être plus fort que tout.

Balivernes. Sa lâcheté était plus forte. Elle ratatinait cet amour. Comme une vieille chaussette. C'était triste. Et pourtant irrémédiable. Du moins, c'est ce que Jeff croyait. Et il en était persuadé. Il savait qu'il n'était qu'un lâche, un crétin, un idiot, un enfoiré. Il n'y avait aucun mots pour le qualifier, là tout de suite. Tout comme il n'y avait rien pour l'excuser. Il était l'imbécile, le briseur de cœur. Comme un adolescent pré pubère qui prend les filles pour de la nourriture, qui une fois les avoir baisé, les jetait comme de la merde.

Ce n'était absolument pas son style. Il aimait Leelah. Depuis des années. Mais il n'était pas prêt. Il n'était pas celui que Leelah pensait. Ni celui qu'elle désirait. Et voir cette déception dans le regard de la jeune femme lui nouait le ventre, le tordait de l'intérieur.

« Je ne t'ai jamais menti sur mes sentiments. Sois en persuadée. »

Il aurait voulu continuer à parler, à monopoliser la discussion. Se justifier, dire qu'il l'aimait mais que c'était trop tôt pour quelque chose de vraiment sérieux. Que c'était trop dur, au vu des évènements actuels. Il voulait lui dire qu'il ne la laisserait jamais tomber.

Mais aucun son ne sortit de sa bouche. Son regard était toujours vide, et certains de ces gestes, comme sa façon de se craquer les doigts, trahissait sa nervosité. Quant à Leelah, il la sentait fébrile. S'il ne la tenait pas, elle allait s'écrouler.

Il la serrait fort. Puis il la regarda dans les yeux. Il aurait aimé lui sourire, mais l'air de son visage ne changea pas. Il se sentait crulé sous la culpabilité. Écrasé. Il prit son visage entre ses mains. Ce visage, qu'il aimait tant. Mais qu'il avait abîmé. Elle n'osait même plus le regarder dans les yeux. La preuve, elle avait ramassé ses lunettes de soleil et les avait directement remises sur son nez. Les traits de son visage étaient tirés. Comment pouvait-on faire du mal à ce point à quelqu'un que l'on aimait aussi fort ? Jeff ne le comprenait toujours pas. Il ne se comprenait toujours pas. Mais il souffrait, lui aussi.

En silence. Seulement, ce silence touchait directement Leelah. Il la frappait en plein visage, l'abîmait, la faisait souffrir comme rarement elle avait du souffrir. Lui, l'homme de sa vie. La réduisant à l'état de dépressif, de fantôme. Ce n'était pas la Leelah qu'il avait connu et aimé. Mais il n'était pas non plus le Jeff dont Leelah était folle.

Et ceci, c'était son plus grand regret. Il essuya ses larmes et la fixa.

« Je ... Je suis pas fier de moi. Mais c'est comme ça. Si je n'ai pas pris de tes nouvelles, c'est parce que ... j'avais besoin de faire une pause avec tout ça ... et j'en ai toujours besoin. Mais je ne t'abandonne pas, Leelah. Jamais je t'oublierai, ni te laisserai tomber ... Pas ici ... »

En disant cette dernière phrase, il avait prit la main de la jolie Êta Iota, et la posa sur son torse, à l'emplacement exact où se trouvait son cœur.

Un autre larme coula sur sa joue.

Puis, il approcha son visage de Leelah. Il avait envi de l'embrasser. Fougueusement. Comme avant. Comme lorsqu'ils étaient enfants. Ou adolescents. Maintenant, ils devenaient des adultes. Malheureusement.

Mais au dernier moment, au lieu de déposer un baiser sur les lèvres de son amour de toujours, il l'embrassa sur la joue. Il trouvait ça bizarre, ce n'était pas naturel. Pas spontané. Ce n'était pas lui. Ni elle. Comment en étaient-ils arrivés là ?

Que restait-il de leur amour ?
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MessageSujet: Re: i know it's over { Leelah   i know it's over { Leelah EmptyJeu 24 Mai 2012 - 11:53

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Ce moment où tu as rompu. Où mes yeux ont glissé sur la feuille de ta lettre. Où tu m'as dis que c'était fini... Où j'aurai du te croire...


Il parlait avec pitié.
Il ne disait pas ce qu'elle voulait entendre, mais plutôt l'inverse. Il lui demandait de ne pas le mépriser? Se fichait-il de la gueule du monde? Qui n'avait donné aucune nouvelle depuis l'hôpital? Qui n'avait absolument pas cherché à en avoir de la mère de son enfant? Qui?? Qui est assez cruel pour faire ça? Pour lui dire durant des nuits entières, la main sur son ventre, qu'il l'aime et qu'un jour, elle sera sienne, qu'elle portera leur enfant juste ici. Et lorsque ce jour arrive enfin, disparaît?... Qui est rendu possible d'un tel mensonge? Le plus odieux, le plus tortionnaire qui soit, le plus méprisant au monde. Tout ce qu'il avait pu dire alors, durant toute leur histoire, elle n'y croyait plus. Elle ne lui faisait plus confiance, non, c'était terminé ça. Terminé le temps où un seul regard suffisait pour se comprendre. Où une seule caresse, un seul mot, pouvaient abattre toutes les peines. Ô oui c'était terminé cette belle histoire magique. Aujourd'hui leur relation n'était que commune et pour eux, c'était synonyme de dévastatrice. Jeff avait construit un mur entre lui et Leelah. Un mur parsemé de barbelés, de soldats de pierre, de dynamite, de Bombes et de désespoir. Elle ne pouvait plus avancer vers lui sans perdre quelque chose. Depuis leurs retrouvailles à la soirée des Êta Iota, elle avait perdu Jasper, sa réputation, sa dignité, ses rêves, ses espoirs. Seul lui restait son amour pour lui, inébranlable. Elle n'avait jamais menti sur son amour pour lui. Elle l'aimerait toujours, quoi qu'il puisse arriver. Elle avait été sincère, non comme lui. Car malgré sa douleur, sa peine, sa frustration, elle l'aimait. Ô combien elle l'aimait. Ce jeune homme rencontré sur la plage, avec son short de bain bleu, ses lunettes de soleil et ses cheveux blonds, bien plus longs qu'aujourd'hui. Son corps encore d'enfant. Ses yeux purs, bleus, sa peau un peu trop blanche. Cette voix qui muait, ce rire franc qui ne pouvait que la faire rire à nouveau. Ses mains douces, tremblantes lors de leur premier ébat. Ce corps fort, malgré sa maigreur enfantine.

Elle se souvenait d'avant, quand il était à vélo, qu'elle se tenait debout derrière lui, les mains sur ses épaules, ses longs cheveux roux qui chatouillaient le dos de Jeff, roulant ainsi dans les bois, près de la plage, près des champs où ils avaient l'habitude d'aller. La fois où il l'avait ramené en retard chez elle, le soir et que son père était venu pour l'engueuler, sous les rires amusés de Leelah, il avait du garder son sérieux et garder son courage pour oser revenir le lendemain. Le matin où il avait grimpé le long du mur de la maison de Leelah afin de déposer à sa fenêtre un bouquet de roses rouges. Leurs soirées sur la plage, avec Alicia et leurs amis. Quand ils se baignaient, quand ils s'endormaient n'importe où, n'importe quand.
Quand il était vraiment là. Quand il était vraiment amoureux. Quand il était sincèrement lui. Quand ils étaient jeunes...

Et si c'était ça le soucis? Et si leur histoire ne pouvait vivre que dans le passé? Qu'exclusivement lorsqu'ils étaient jeunes, à Los Angeles? C'était sûrement ça oui. Car depuis leurs retrouvailles, leur histoire ne se passait pas comme elle l'avait toujours imaginé. Ô que non. Il avait été content de la retrouver oui, sous le coup, ils s'étaient à nouveau unie mais il l'abandonnait, il doutait, il n'était sûr de rien, il n'était plus le même. Elle aimait un homme qui n'existait plus. Elle ne devait pas continuer. C'était comme ne pas tourner la page, ne pas faire son deuil, aimer à la folie, à la mort, une personne disparue. Voilà ce qu'il en était pour Leelah. Pour elle, Jeff avait tourné la page depuis leur toute première rupture, quand il était rentré à New York. C'était tout. Fin de son histoire, fin de son amour.

- Parce que c'est moi qui te méprise Jeffrey?! C'est moi qui te méprise?! Je porte ton enfant! Tu te rends compte de ce que ça représente pour moi (elle ne dira plus nous.)? Tu as osé me dire tellement de choses quand on était jeune, tu m'as laissé croire que tu m'aimais, qu'on était faits l'un pour l'autre, que c'était nous deux contre le monde entier et maintenant que ça arrive tu fais quoi? Tu me laisses tomber. Encore une fois. Tu nous laisses tomber. Moi et le bébé. Ta famille...

Elle avait à peine prononcé le dernier mot. Famille. Sa famille. Le rêve qu'ils s'étaient choisit à deux. L'avenir rassurant et apaisant d'une vie ensemble. Il crachait dessus. Il le jetait au loin pour venir le piétiner par la suite, écrasant toutes ses clopes dessus. Ce rêve n'était plus rien pour lui, mais pour elle... il était ce ventre qui allait s'arrondir et qu'elle devrait porter toute seule. Il avait peur? Il n'était pas prêt? Mais et elle alors? Il ne sentait pas son corps porter ce rêve, il ne sentait pas les effet de ce rêve sur lui. Oh que non. Elle était seule à le porter cet enfant. Seule à le désirer encore. A y croire. C'était leur bébé. Son bébé. Sa chair, son sang, il allait vivre grace à elle, même s'il devait souffrir en ce moment, étant donné qu'elle ne mangeait pas et qu'elle pleurait en permanence.

Ses lunettes étaient tombées, elle tourna le bras afin qu'il la lâche, elle se pencha pour les ramasser et les remettre. Elle était laide. Cette tristesse, cette fatigue, ce stresse sur ses épaules la tuait à petit feu. La détruisait. Elle était bien trop maigre, bien trop épuisée pour faire quoi que ce soit. Sur ce chemin là, ils étaient un plein soleil, la route l'avait totalement vidée de ses forces, elle commença à ne pas se sentir bien, une fois redressée. Elle cligna des yeux derrière ses lunettes, elle voyait des petits points partout, elle perdait l'équilibre. Elle manqua alors de tomber, mais un bras fort passa derrière elle. Il la collait contre lui pour la soutenir. Elle resta alors un petit moment ainsi. Un calin qui n'en était pas un. Il ne la serrait même pas contre lui, il la retenait juste.

N'aurait-elle plus jamais droit à tout ça? A ses mots doux, ses chansons, ses caresses, son amour?... Est-ce que c'était terminé? Non... Elle ne s'en remettrait jamais si c'était le cas. C'était lui. C'était lui pour toujours. Quoi qu'il puisse arriver. Même si leur amour détruisait son corps, son esprit l'aimerait toujours.

- Tu m'as déjà abandonné Jeffrey... Murmura t-elle alors, doucement, tristement, simplement.
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MessageSujet: Re: i know it's over { Leelah   i know it's over { Leelah EmptyJeu 24 Mai 2012 - 11:07

Leelah venait de se relever. Jeff n'eut pas le temps de dire ouf que la jeune femme s'éloignait déjà de lui et prenait le chemin du lycée. Tout d'abord figé, le jeune homme resta là à la regarder le quitter. Il avait mal. Horriblement mal. Mal au cœur.

Cet instant était symbolique. C'était un symbole, une preuve. La preuve que sa vie était un échec. Toute sa vie, hormis quelques périodes heureuses, avait été un lamentable échec. Et tout était sa faute, ou presque. Il ne pouvait s'en prendre à personne, il ne pouvait reprocher tout ça à personne, il ne pouvait cracher sur personne. Et Dieu sait qu'il l'aurait voulu. Mais non. Elle le laissait là, seul, avec pour seule compagnie cette culpabilité.

Cette culpabilité qui le rongeait de l'intérieur. Il était un connard. Un parfait salop. Mais il n'y pouvait rien. Et ne pouvait plus rien faire. Le mal état fait. Brusquement, Jeff se releva et se mit à courir pour la rattraper.

Il ne voulait pas qu'elle s'en aille. Jamais. Il avait besoin d'elle. Il l'aimait, c'était certain. Mais ce n'était pas aussi simple. Il se passait tellement de choses dans son cœur et dans sa tête qu'il avait l'impression qu'il allait exploser. Se désintégrer. Mourir. Mourir d'amour, de chagrin, de culpabilité. Toutes ces émotions étaient trop fortes pour lui, pour sa petite personne.

Elles le détruisaient, lui rongeaient les sangs.

Il n'en pouvait plus. Il aurait préféré ne plus jamais ressentir ne serait-ce qu'une seule émotion. Il avait envi de s'allonger là, sur ce gazon si tendre, ou sur la plage non loin d'ici, et ne plus penser à rien. Tout oublier. Oublier qui il est, oublier cette vie, oublier son passé. Mais pas l'oublier elle. Certainement pas.

Il ne tarda pas à la rattraper. Il la saisit vivement par le bras. La jeune femme se débattit et ces mouvements fit tomber ses lunettes de soleil. Ainsi, Jeff pouvait mieux la contempler. Il pouvait mieux contempler ses yeux. Les larmes coulaient à flots. Elle avait des cernes comme jamais il n'en avait vu sur son visage. Elle paraissait épuisée, à bout de nerfs. Et elle pouvait l'être. Le sentiment de culpabilité de Jeff, qui avait déjà atteint des sommets, se décupla encore plus. Il aurait aimé la prendre dans ses bras, sécher ses larmes, l'embrasser longuement et lui dire qu'il l'aime. Qu'il sera toujours là. Pour elle, et pour le bébé.

Mais c'était impossible. Là, tout de suite, il en était incapable. Il était faible. Beaucoup plus faible qu'elle.
Il avait honte.

Honte de cracher sur le bonheur, l'amour qui s'offrait à lui, qui lui tendait les bras. Mais ces derniers temps, tout avait changé. Il l'aimait toujours, certes. Mais ces histoires avec Jasper avaient changé la donne. Leelah ne souffrait d'aucune responsabilité - enfin pas vraiment - et pourtant, la rancœur était là. Encore.

L'amertume. Cette abominable amertume qui l'avait envahit depuis des jours, des semaines. Elle faisait désormais partie de lui, elle ne le quittait jamais. Faisait-elle de lui un homme frustré de sa vie ? Possible.

Il ne savait quoi dire, de peur d'être trop maladroit. De peur de lui laisser croire que tout allait s'arranger très vite. Ou l'inverse. Car rien n'allait s'arranger. Le mal était déjà fait, et l'on ne peut pas changer le passé. Jamais. Il la regarda. l n'ose même plus lui sourire, son air est grave. Son regard concentré. Elle semble désemparée. Elle ne fait plus rien que pleurer. Automatiquement, une larme coule le long de la joue de Jeffrey et se meurt dans sa barbe de trois jours.

Puis une autre. Non, il doit se reprendre. Il doit rester fort. Si ce n'est pas pour lui, c'était au moins pour elle. Il lui devait bien ça, après tout.

Il passe chacune de ses mains sur les joues de Leelah. Il ferme les yeux. Puis, ne autre larme. Il retient sa respiration. Il a mal. Il souffre. Mais il ne le dit pas. Il n'essaie pas de le montrer. C'est pas son genre. Et après tout, ce serait ingrat de sa part. Il colle son front contre celui de son "amie" et prend une grande respiration. Il ne sait toujours pas ce qu'il va lui dire. Il est dans la merde.

Puis, il ouvre enfin les yeux. Ces derniers sont humides de larmes. Il renifle légèrement, et la regarde.

« Leelah, s'il te plaît ... ne me méprise pas ... Je ... »

Il ne dit plus un mot. Il ne peut pas. Sa voix s'est éteinte. Cassée. Il aimerait crier son désespoir, sa peine. Il en veut au monde entier et pourtant, tout est sa faute à lui. Et à lui seul.

Le pire, c'est qu'il sait ce qu'elle ressent. Il la connait trop. Il sait qu'elle se sent détruite à l'intérieur. Vidée. Abandonnée. Seule. Seule avec ce bébé. Ce bébé que personne n'avait voulu. Jeff a encore du mal à y croire. Sa Leelah est enceinte. Ça devait forcément arriver un jour mas ce qui le perturbe le plus, c'est qu'elle est enceinte mais peut-être pas de lui. C'était comme la plus grosse arnaque du siècle. On lui avait volé son bonheur. Sa chance.

Il ne connaîtrait jamais ce futur tant espéré et dont il était persuadé qu'il arriverait un jour. Jamais. Il ne pouvait s'empêcher de penser que c'était le faute de Jasper. Son frère de cœur, et meilleur ami d'enfance. C'était à cause de cet homme que sa vie était foirée, désormais. Il le haïssait, en réalité. Il lui en voulait tellement.

Il n'osait croire qu'il éprouvait de la haine envers Jasper. Mais on ne contrôle pas ses sentiments, ni ses émotions. Malheureusement.

Il continuait de fixer Leelah.

« Je suis désolé de ne pas être celui que tu aurais aimé que je sois. Je ne te mérite pas, tu vois.
Mais sache que ... je ne t'abandonnerais jamais. »


Lorsqu'il dit cette dernière phrase, il posa délicatement sa main sur le ventre de Leelah. Près du bébé à venir.
Une nouvelle larme coula sur sa joue.
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MessageSujet: Re: i know it's over { Leelah   i know it's over { Leelah EmptyMar 22 Mai 2012 - 17:37

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Un bruit. Elle tourne la tête. Elle le voit.

Il est là, assis, calme, détendu, tranquille. Elle est debout, tendue, brûlant à l'intérieur, désespérée. Il n'avance pas. Il ne lui fait qu'un stupide sourire, qu'un geste de la main. Pourquoi ne vient-il pas? Après tout, Leelah est toujours celle qui avance vers lui, même lorsqu'il recule. Sauf qu'aujourd'hui, elle en a marre. Elle s'apprête à continuer son chemin, mais s'arrête. Ses yeux sont baissés, elle pleure derrière ses lunettes fumées. Elle a une main près de ses lèvres, jouant avec ses ongles, cela lui donne un air timide. Comment être timide avec lui? Pourtant si, c'était le cas et à ce jour, elle se sentait déjà plus proche de Scott que de Jeff. Comment en étaient-ils arrivés là? Qu'est-ce qu'il s'était passé?

Ils n'avaient jamais connu ça, la distance leur avait épargné ce genre de chose, mais étaient-ils sincèrement faits l'un pour l'autre? Tenait-il réellement à elle? Non. C'était un mensonge, comme ses "je t'aime". Il ne les pensait pas, sinon il l'aurait appelé, il serait venu la voir, il aurait cherché à prendre de ses nouvelles, car il se doute bien qu'elle ne va pas bien, non? Et puis elle porte son enfant, mais non, là encore, les paroles qu'il avait eu envers elle était fausses. Il ne désirait pas qu'elle soit la mère de ses enfants. Alors tout le reste partait en fumée, s'envolaient en ne laissant que des larmes séchées sur ses joues. Ils étaient à présent tel une fleur fanée, tel un plat pourrissant lentement sur la table, tandis que les convives sont morts de faim, les toiles araignées régnant en maître sur leur amour.

Ils n'existaient plus. Elle le savait bien au fond d'elle. Jeff n'avait fait preuve d'aucun amour envers elle depuis qu'ils savaient qu'elle était enceinte. Malgré le doute, Leelah était persuadée qu'il s'agissait de l'enfant de Jeff. Il n'y avait que lui qui pouvait lui faire un enfant, elle se l'était promis. Et les dates coïncidaient plus avec sa nuit avec lui que durant le voyage avec Jasper. Sauf que lui, il se répétait sans cesse qu'il ne s'agissait pas de son enfant. Quoi de plus horrible que de se sentir trainée jusque dans le regard de celui qu'on aime? Oui, elle l'aimait. Mais elle était fatiguée de leur histoire. Fatiguée de voir qu'il ne changeait pas. Fatiguée de voir qu'il ne comprenait toujours pas de ses erreurs, qu'il recommençait sans cesse. Ca n'en finirait donc jamais?

Elle s'approcha alors de lui, lentement. Elle était tendue, elle tremblait. Un mélange de peur et d'excitation, mais beaucoup plus de peur quand même. Pourquoi avait-elle peur de lui? De Jeffrey Williams, le seul. L'Unique. Pourquoi avoir peur de la personne qu'on aime? Tout simplement quand on doute de sa relation avec cette personne, quand on doute d'elle. Et Leelah doutait de lui. Elle n'avait plus confiance, non. Il l'avait froidement laissé tomber, il l'avait lâchement laissé se démerder avec le bébé. Avec cette angoisse, cette peur, ses traumatismes. Il n'avait pas prit une seule fois de ses nouvelles, n'avait pas proposé de l'accompagner à ses rendez-vous, n'avait donné aucun signe de vie. Elle n'avait pas envie de le voir. Elle aurait voulu s'enfuir en courant. Vite.

Elle s'assit près de lui. Il semblait gêné. Tant mieux. Tu peux être gêné. Elle te méprise en cet instant. Elle voudrait te foutre une gifle si elle en avait la force. Mais à côté de ça, elle aurait voulu fondre dans tes bras forts, que tu lui dises que tu regrettes, que tu seras là, que tu prendras soin d'elle et du bébé et surtout... qu'elle n'est pas seule. Que vous êtes tout les deux. Mais ça, jamais tu ne lui diras. Ou alors, ce sera encore un mensonge. Elle le sait bien.

Il lui demande comment ça va. Question tout bonnement stupide. Comment veux-il que ça aille?! Elle n'a pas 18 ans, elle porte un enfant dont l'identité du père est encore indéterminée, elle n'a pas finit le lycée, elle a subi des traumatismes il n'y a pas si longtemps que ça, sa vie ressemble à un champ de bataille parsemé de cadavres, de sang, de peur et de solitude depuis qu'elle est à Miami, mais tu oses lui poser la question?
Il lui dit qu'elle n'a pas l'air d'aller. Non? C'est pas vrai? Tu veux une médaille?

Leelah ne sourit pas, ses lunettes restent sur son nez, elle ne veut pas lui parler. Pas comme ça. Il ne dit pas ce qu'elle souhaite entendre et tant qu'il ne l'aura pas comprit, elle ne se battra plus pour lui, c'est terminé le temps où il lui en faisait voir de toutes les couleurs et où elle accourait comme un chien. Non, l'amour ne suffit pas toujours et ça, elle l'avait bien comprit. Sa gorge se serra, ça lui faisait mal, les sanglots restaient bloqués dans son gosier, ça la torturait. Elle regardait ailleurs, en face, s'épargnant le visage de Jeff, qui était tel un inconnu. Jeff... un inconnu? C'était abominable de penser ça. Elle était perdue.

Leelah, sans dire un mot, se releva de cette herbe verdoyante. Elle secoua très légèrement sa robe d'un geste de main et c'est, sans le regarder, qu'elle partit de son côté, regagnant l'allée qu'elle avait quitté quelques instants plus tôt. Ses larmes coulaient enfin sur ses joues, dénouant sa gorge, la libérant alors. Une délivrance. Elle passa ses doigts sous ses lunettes pour essuyer ses yeux plus qu'humides. C'était trop dur d'affronter ça toute seule, elle n'en avait pas la force. Elle pressa le pas.
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MessageSujet: Re: i know it's over { Leelah   i know it's over { Leelah EmptyMar 22 Mai 2012 - 15:47


Jeff enchaînait clope sur clope, allumant chacune de ses cigarettes avec le mégot de la précédente. Pas le choix quand il y a rien d'autre à ce mettre sous la dent. Le soleil commençait à faire son apparition, transperçant les gros nuages gris. L'alpha psi en profita pour mettre ses lunettes de soleil.

Il n'avait bougé. Il était toujours confortablement allongé dans l'herbe, son regard fixant le ciel. Il était pensif. Encore. Si seulement c'était possible d'arrêter de penser.

De penser à elle. À Leelah. À tous ce qui venait de leur arriver. Et cet enfant. Celui qui grandissait dans son ventre. Il n'était encore qu'un fœtus et pourtant, il perturbait Jeff comment peu de personnes pouvaient prétendre l'avoir fait.

Jeff pensait aussi à Victoria. Avec elle non plus, il ne savait pas où il en était. Il l'aimait bien, c'était certain. Même beaucoup. Mais était-ce pour autant de l'amour ? Il n'en savait strictement rien. Et là, tout de suite, il n'avait pas envi de se prendre la tête pour ça. L'amour était une bien trop grande source d'ennui pour ce que ça valait. Du moins, c'est ce qu'il croyait. Ou plutôt ce qu'il voulait croire. Mais peu importait.

Enchaîner les clopes ne servait à rien. Jeff en était bien conscient. Mais il s'en fichait royalement. Fumer tout court ne servait à rien. Mais encore une fois, ça lui passait au dessus. Ça faisait un moment qu'il fumait, et il n'avait pas envi d'arrêter. On dit que c'est cher ? Peu importe. Il n'était pas à plaindre financièrement. On dit que c'est dangereux pour la santé ? Arf, il fallait bien mourir de quelque chose, de toute façon.

La mort était bien la seule certitude de notre existence. Plus qu'une certitude, c'était une raison d'exister. Une raison de profiter de la vie, de vivre tant qu'il en est encore temps. Mais voilà une drôle de façon de profiter de la vie que de rester ici, dans ce parc, seul, à fumer encore et encore.

Sa consommation de clopes avait sérieusement augmenté ces derniers temps, soit dit-en passant. Mais soit. Fallait bien calmer ses nerfs avec quelque chose. Chacun son truc.

Comme un signe du destin, une légère brise fit voler le paquet de feuilles à rouler de Jeff, et donc obligea ce dernier à se relever. Il émit un léger grognement et se leva pour aller chercher son bien. Comme si de rien n'était, il retourna s'asseoir à sa place. Mais une fois assit, ses yeux se figèrent. Sur le moment, il n'avait pas fait attention, mais quelque chose retint son attention. Ou plutôt quelqu'un.

Légèrement tendu, le blond se retourna et il comprit que ce n'était pas son imagination. Non, il n'avait pas rêvé. Leelah était bien là, à quelques mètres de lui, ses lunettes de soleil sur le nez. Mais elle ne l'avait pas remarqué. Enfin, apparemment pas. Mais peut-être qu'elle cherchait seulement à l'ignorer. Et hop, une nouvelle question dans l'esprit de Jeff. Cherchait-elle à l'ignorer, à l'éviter ou quelque chose comme ça ? Il était curieux de savoir. Il était curieux de nature. C'était ça qui avait fait de lui un mec intelligent et un bon élève à l'école. Mais la curiosité est parfois un très vilain défaut. Un dangereux défaut.

Dans un premier temps, il ne broncha pas. Il resta là, à la regarder. La fixant du regard comme si il cherchait à se convaincre que c'était bien elle. Ou l'inverse.

Il pensa d'abord à se rallonger comme si de rien n'était, et faire comme s'il ne l'avait pas vu. Mais c'était impossible. On parlait de Leelah là, quand même. S'il y avait bien une personne en ce monde qui pouvait capter l'attention de Jeff, c'était bien elle.

Il pensa donc ensuite à l'appeler et à l'inviter à le rejoindre. Mais il resta muet. Il ne savait vraiment plus comment se comporter avec elle. Son cœur lui disait d'aller courir pour la rejoindre, de la prendre dans ses bras, de lui dire qu'il l'aimait, de lui faire l'amour, ici et maintenant. Mais il avait décidé de ne plus écouter son cœur. C'était trop risqué. Et bien trop dangereux. Il en savait quelque chose. Il en avait plus d'une fois payé les conséquences. Maintenant, c'était décidé, il allait apprendre de ses erreurs.

Ou pas.

Mais s'il voulait lui parler, il devait agir vite, car la jeune femme allait bientôt passer tout près de lui, et quelques secondes plus tard, elle serait rentrée à l'intérieur du lycée. Mais que dire ? Et voulait-il vraiment lui parler ?

...

Évidemment. Ne trouvant rien de mieux, Jeff se racla la gorge avec force. C'était suffisamment audible pour que la jolie Leelah l'entende et se retourna vers lui. Enfin, il l'espérait. Et il avait vu juste. La jeune femme se retourna vers lui. Mais elle ne réagit pas immédiatement. Timidement, il lui adressa un léger sourire. Un sourire qui n'en disait pas beaucoup. Ce n'était pas un sourire de joie. Plus un sourire poli.

Puis, un petit geste de la main. Un simple et vulgaire "coucou" à la femme qui pendant des mois, voire des années, avait été la "femme de sa vie". Et qui l'était toujours ? Après une légère hésitation, Leelah s'approcha de lui. Lentement. Mais sûrement. Lorsqu'elle fut à sa hauteur, Jeff lui adressa un nouveau sourire poli.
Puis, il lui fit signe de s'asseoir. Ce qu'elle fit.

Il ne savait quoi dire, et visiblement, elle aussi. Il était gêné, c'était évident. Elle, paraissait plus à coté de la plaque. Enfin, c'était l'impression de Jeff. Cette absence de dialogue devenant insupportable, le jeune artiste finit par prendre la parole.

« Tu ... Ça va ? »

C'était minable. Honteux, il baissa la tête, puis ferma les yeux. Vite, il fallait trouver quelque chose à dire. Mais rien ne lui vint. Par peur de passer pour un débile, il releva la tête et la regarda. Désormais, il pouvait mieux la contempler. Et son état lui faisait peur. Leelah était sérieusement amaigrit et paraissait fatiguée, à bout.

« Ça n'a pas l'air d'aller ... »

Super, bravo Jeff ! Comment enfoncer son propre cas en une leçon, selon Jeff Williams. Décidément, il était vraiment con. Bien sûr que ça ne devait pas aller très fort ... et c'était sa faute.

Tout était sa faute.


Dernière édition par Jeff Williams le Jeu 24 Mai 2012 - 22:33, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: i know it's over { Leelah   i know it's over { Leelah EmptyLun 21 Mai 2012 - 18:13


Allongée. Douceur. Une odeur de fraise mélangé à du tabac froid. Sa joue posée sur son oreiller, comme si elle y dormait à peine, sans aucune fausse note. Les yeux clos, le maquillage noir qui a coulé durant la nuit, entourant davantage l'oeil. Les cheveux qui s'étendent sur les draps, dans une sensation agréable d'être libre, d'être doux. L'épaule dénudée qui est rescapée de la couverture, frissonne sous ce froid. Le froid qui nous envahit lorsqu'on se réveille. Sur son drap est dessiné la lumière qui passe au travers des stores. Des rayons, des tubes, des bandes. Il a l'air de faire beau. Comme hier. Comme avait hier. Comme les autres jours, tous les autres jours depuis qu'elle est ici. Elle ne savait même plus réellement depuis combien de jours elle était allongée dans ce lit. Elle ne l'avait pas quitté, ne se nourrissant plus, buvant à peine un verre d'eau par jour, elle n'avait pas eu besoin d'aller aux toilettes. Elle ne s'était pas lavée, pas levée. Aucun mot n'étaient sortis de sa bouche. Juste de la fumée. Ses paquets de cigarettes jonchaient le sol, vides, à moitié plein, plein ou alors presque vide. Il y avait trois briquets, un vert et un noir par terre, tandis qu'un autre vert était sur son lit. Le cendrier était prêt à déborder. La même musique résonnait en boucle depuis des jours. Elle n'arrivait pas à s'en lasser. Commençant à connaître les paroles par coeur, elle ne les chantait pas. Allongée sur le côté, son corps était enfoncé dans le matelas, comme une tranchée. Leelah n'était pas à l'école. Elle n'était pas à Miami. Elle n'avait pas récupéré sa BMW, alors elle s'en était acheté une. Sur un coup de tête. Une Audi RS8, rose. Elle avait du attendre un peu avant de l'avoir, pour la couleur, mais dès qu'elle était arrivée, elle était monté à bord, ne se préoccupant pas de la destination, elle avait roulé. Seul Scott était au courant de l'endroit où elle se trouvait. Jeff n'avait donné aucune nouvelle depuis l'hôpital. Elle n'avait pas souhaité en savoir plus, elle connaissait, par ce silence, sa décision et sa façon de concevoir la chose. Jasper ne voulait plus entendre parler d'elle. Elle se retrouvait donc seule. Avec ce bébé. Enfin seule, non. Scott avait été là pour elle, il l'avait accompagné à ses rendez-vous, avait prit soin d'elle quand ça n'allait pas, l'avait emmené dans un merveilleux endroit afin de l'aider à passer le cap et dans un sens, ça lui avait fait du bien.
Prendre du recul quand on étouffe. Oui, c'était tellement agréable, c'était comme une nouvelle page, un nouveau départ. Seulement dès qu'on revient à la réalité, dès que l'on rentre, on déchante très vite. C'était ce qu'il s'était passé. A peine de retour à l'école, Leelah avait sombré. Voilà pourquoi elle était de nouveau partie.

Là, elle dormait dans un hôtel à la Nouvelle Orléans. Elle avait roulé des heures, peut-être même une journée entière, mais elle en avait eu besoin. Comme sur la moto de Scott, rouler avait quelque chose de magique. Ca lui avait fait du bien et plus elle partait loin de Miami et mieux elle se sentait. Elle était alors descendu dans un hôtel, s'était enfermé dans une chambre en précisant ne pas vouloir être dérangée jusqu'à sa sortie. Elle avait payé deux semaines complètes. Ne sachant pas lorsqu'elle quitterait la chambre.

Elle se tourna dans son lit. Allongée sur le dos, elle fit tomber son bras par terre, il craqua. Elle attrapa son paquet de cigarette et en apporta une à sa bouche sèche, l'allumant alors, elle souffla la fumée vers le plafond. Il y avait quelque chose dans cet instant, qui était magique. Qui était gracieux et beau. Alors qu'elle fumait, toujours en écoutant la musique, une larme coula au coin de son oeil. La perle salée roula et vint caresser sa joue. Tombant ensuite dans son cou, ça avait quelque chose de désagréable. Leelah fuma sa cigarette, ne pensant à rien. Et Dieu que ça faisait du bien de ne penser à rien. D'être perdue dans le temps, d'être entre deux mondes. D'être seule. D'être coupé de tout. Ca faisait un bien fou.

L'adolescente se mit alors à parler les paroles de la chanson, sans laisser le bruit sortir de sa gorge. Juste ses lèvres bougeaient. Elle continua à fumer en même temps puis ne tarda pas à écraser sa cigarette dans le cendrier. Ca puait. L'odeur de la fraise était loin à présent. Leelah retira le drap au dessus de son corps et posa une main sur son ventre. Elle avait maigri. Et juste sous sa paume, il y avait un bébé. Il y avait quelque chose. Il y avait un être vivant. Un truc abstrait qui lui semblait bizarre. Elle ne se disait pas que c'était une part d'elle, que c'était son enfant, sa chair, son sang. Non, elle n'arrivait pas à le concevoir, pourtant, elle s'était souvenue de son rêve. Son rêve où elle voyait son enfant, cette petite fille. Elle avait vu le père de Jeff. Elle avait vue Alicia. Elle se souvenait de tout.

Elle venait de se lever. Sa vision se troubla, elle ressenti une sensation de chaleur étouffante. Elle avait trop chaud, ça tournait, ça n'allait pas. Elle posa sa main à plat sur son front, tandis que ses yeux se fermaient. Après quoi, elle tituba légèrement avant de reprendre ses esprits. Elle s'avança vers sa fenêtre, ouvrit les stores puis la vitre, laissant la lumière envahir l'espace, tout autant qu'un nouvel air. Il ne faisait pas beau pourtant. La lumière était trompeuse. Comme l'espoir. Comme l'amour.

Elle se dirigea vers la salle de bain, laissant les portes ouvertes, elle s'assit sur le trône après avoir retiré son boxer. Retirant au passage son débardeur blanc, elle se retrouva nue. Dès qu'elle eut finit, elle alla sous la douche, pénétrant difficilement à l'intérieur, elle laissa l'eau couler sur sa peau. Ca faisait du bien...

Elle resta de longues minutes sous l'eau, lavant ses longs cheveux, son corps entier, elle sentait de nouveau la fraise. Elle sortit alors, sa peau rouge par l'eau chaude, s'enroulant les cheveux dans une serviette, elle s'enroula dans le peignoir puis s'avança pour se brosser les dents. Elle se dirigea ensuite vers ses maigres affaires et enfila des sous vêtements propres ainsi qu'une robe blanche, assez ample, ça lui donnait une allure de bohémienne. Laissant ensuite ses cheveux séchés sur ses épaules et son dos, elle enfila ses spartiates et sortit de la chambre, embarquant son sac, laissant ses fringues sales, son lit défait et sa fenêtre ouverte. Sans dire un mot, elle quitta l'hôtel, posant ses lunettes sur son nez, elle demanda à ce qu'on aille chercher sa voiture. Une fois arrivée devant elle, elle grimpa au volant.

Partir encore plus loin ou rentrer?

Elle ne pouvait pas encore répondre à ça, elle alluma simplement le moteur et roula, sans se soucier des panneaux, on verrait bien où le destin allait la conduire. Ce n'est qu'après des heures sur la route, qu'elle réalisa qu'elle était en direction de Miami. Elle sentait son coeur se comprimer dans sa poitrine, elle angoissait à l'idée de rentrer là-bas. Pourquoi? Peut-être car c'était la cause de tous ses soucis? Elle n'en savait finalement rien. Elle ne voulait pas rentrer là-bas, elle ne se sentait pas prête. Malheureusement, c'est vers la fin de l'après-midi qu'elle arriva à Miami. Elle continua de rouler, les larmes sur ses joues. Pourquoi ne pas faire demi-tour? Et pour quoi faire? Comme à la Nouvelle Orléans? Elle ne pourrait pas continuer comme ça très longtemps.

Elle arriva à l'école et gara sa voiture. Elle s'alluma une cigarette pour se calmer, son paquet plein tout à l'heure, était à présent vide. Elle le jeta dans une poubelle et avança vers l'allée principale, les larmes aux yeux, cachée derrière ses lunettes, elle traversa le parc de Wynwood.
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MessageSujet: i know it's over { Leelah   i know it's over { Leelah EmptyLun 21 Mai 2012 - 17:17

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Rater sa vie. Échouer. Regarder notre chance nous échapper tels des minuscules grains de sables qui échappent à nos doigts. À notre étreinte. Et ce sentiment. Ce sentiment de l'échec. Toujours présent, quoi qu'il arrive.

Voilà quelque chose d'horrible que de ne pas avoir de sens à sa vie. Mais il existe quelque chose de bien pire. Cette chose, c'est l'échec. C'est donner un sens à sa vie, à son existence pour qu'ensuite, cette raison de vivre foute le camp. Jeff connaissait que trop bien ce sentiment. Il vivait avec depuis des années. Trop longtemps. Mais rien ne changeait. Et rien ne changerait. Il était voué à l'échec, à la déception, à la dépression. Il n'y avait aucune autres issues possibles. Toute sa vie, il s'était trouvé devant une impasse.

Mais jamais elle n'avait été aussi évidente. Aussi indubitable.

Le soleil se faisait timide en ce beau jour de printemps. La chaleur était bien présente, mais les rayons du soleil peinaient à traverser les épais et nombreux nuages qui arpentaient le ciel, autrefois si bleu. Mais ce n'est pas cela qui freinerait Jeff. Il en avait assez de rester à l'intérieur à broyer du noir et à se torturer encore et toujours avec les mêmes questions. Il avait donc prit la direction du parc, sa guitare sur le dos et son bordel de cigarette dans la main.

Une légère brise traversa ses cheveux décoiffés. Il aimait cette brise sur son visage. Il ferma un instant les yeux, respira un bon coup et continua son chemin. Quelques minutes plus tard, il était déjà confortablement installé sur le tendre gazon du parc, sous un grand arbre, légèrement à l'écart. Il se retrouvait souvent sous cet arbre. C'est d'ailleurs ici-même qu'il avait fait sa première rencontre wynwoodienne. Une jolie blonde qui s'appelait Taylor. Il ne l'avait plus revue depuis. Mais soit.

Les gens entrent, puis sortent de notre vie. C'est comme ça, et on y peut rien. Nous ne sommes que des pantins. Des êtres insignifiants, qui tentent tant bien que mal de vivre. D'être heureux. De se rassurer.

De se rassurer avec des débilités du genre l'amour. Il n'y pas d'amour, seulement cet artifice que l'on prétend avoir et donner. Dans le seul but d'être aimé en retour. L'homme est égoïste. Jeff est un homme. Il avait longtemps tenté de se rassurer. Il y croyait, à toutes ces conneries. L'amour, le coup de foudre, l'âme sœur. C'était ridicule, risible. Il avait honte de lui. De celui qu'il était.

Il avait crut que Leelah et lui étaient fait l'un pour l'autre. Qu'ils pourraient, un beau jour, vivre. Vivre avec un grand V. Il avait crut beaucoup de choses. Fausses pour la plupart. Il avait crut que c'était possible.

Il avait crut qu'un jour ils se marieraient, qu'ils achèteraient une grande maison pour tous leurs enfants, un canapé bon-marché, une voiture, une stupide télévision, un chien. C'était absurde comme rêve. Et surréaliste. Encore plus aujourd'hui. À vrai dire, Jeff était encore sonné par tout ce qui venait de lui arriver. Les retrouvailles avec Jasper et Leelah. La sublime nuit qu'il avait passé avec cette dernière. Puis, leurs accidents. Le règlement de compte avec son frère de cœur et meilleur ami d'enfance. Et enfin, cette nouvelle. Cette perturbante nouvelle.

Leelah était enceinte.

Jeff n'arrêtait pas de se répéter cette phrase dans sa tête, comme s'il n'y croyait pas encore. C'était pourtant bien réel. C'était la vérité. C'était irrémédiable. Mais ce n'était pas ça, le pire dans l'histoire. Le pire, c'était le doute. Ce doute affreux. Et Ô combien traumatisant. Jeff ne pouvait pas le sortir de sa tête. Était-ce SON bébé ? Ou celui de Jasper ? Ils l'ignoraient. Mais il y avait cette affreuse intuition.

Cette intuition qui disait à Jeffrey que cet enfant n'était pas le sien. Il avait eu cette intuition dès qu'il avait réalisé ce qui leur tombait sur la tête. Et elle ne l'avait plus quittée depuis. Allez savoir pourquoi.

Enfin. Il en faisait sûrement trop. Comme d'habitude.

Il avait apporté sa guitare, mais n'en jouait pas. Il n'en avait pas la force, ni l'envie. Il restait là, immobile, tantôt la tête baissée, tantôt le regard tourné vers l'horizon. Apparemment, penser et se torturer les méninges était son activité favorite, à son plus grand regret. Et ça avait toujours été. Tout comme sa mère. Peut-être qu'il finirait comme elle, d'ailleurs. Dans un asile psychiatrique. C'était sûrement là qu'était sa place.

Il sortit un paquet de feuilles pour rouler, une cigarette et son pochon de weed. Voilà ce qu'était sa seule envie : se défoncer le crâne. C'était minable, il ne se reconnaissait plus. Il ne voulait pas devenir un junkie. Mais là, de toutes évidences, un joint s'imposait.

Lorsqu'il eut finit de rouler son pet', il s'allongea dans l'herbe et l'alluma. Puis, il fixa le ciel. Ce dernier était couvert, seuls quelques timides rayons de soleil parvenaient à traverser les nuages. Jeff trouvait ce temps poétique. L'effet de la weed, sûrement. Mais il sentait qu'il allait rester sur sa fin. Effectivement, la marijuana qu'il avait acheté quelques jours auparavant ne le défonçait pas comme prévu. Au contraire, il ne sentit aucun effets.

Il n'y avait pas cette salive pâteuse, cette gorge sèche, ses yeux rouges. Rien à faire, il pouvait le fumer plus vite, il était encore clean. Il jura brièvement et s'alluma une cigarette. Autant fumer des clopes, ça revenait au même. Mais la déception était là.

C'était comme si le monde entier était contre lui.
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