Wynwood University
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 Chapitre 2. (Eva)

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MessageSujet: Re: Chapitre 2. (Eva)   Chapitre 2. (Eva) EmptyDim 20 Mai 2012 - 22:59

Drake semblait perturbé par quelque chose qu'Eva venait de dire. Le mot "Joie", après avoir parlé de la mort de sa petite soeur.
Tout d'abord, elle avait perdu sa soeur elle aussi. Enfin elle aussi, lui non, enfin... il l'ignorait. C'était encore plus terrible. Il ne savait pas ce qu'était devenu Célia. Vivante? Morte? SDF? Prostitution? Qu'était-elle devenue? Pourquoi l'avoir enlevé? Pourquoi l'avoir arraché à ses parents? Pourquoi les avoir massacré? Pourquoi avoir détruit la famille Anderson? Sa famille... Il l'ignorait, il n'avait aucune réponse à tout ça, il ne saurait peut-être jamais. Mais il continuerait de se battre, jusqu'à la fin de sa vie, pour essayer de découvrir la vérité. IL avait déjà engagé des Detective privé, il n'avait jamais eu de nouvelle. Mais il espérait toujours. Il continuerait.

Eva semblait perdue dans ses pensées. Drake ne savait plus trop dire. Il avait hâte de garder Sonata, ce petit ange tombé du Ciel. Quand à sa mère, il la trouvait étrange oui et sans l'avouer, avait même peur pour la petite, mais il verrait bien par lui-même. IL verrait bien s'il s'agissait d'une bonne mère ou non.
Qui était-il pour dire ça? Une personne qui prend soin de regarder le sourire d'un enfant, voilà tout.

La jeune maman lui lança alors qu'elle lui faisait confiance et qu'elle le remerciait. Pourquoi? Il n'en savait trop rien, cette fille était bizarre, il l'avait bien comprit. Perdue dans ses pensées, elle mélangeait sûrement ses souvenirs à la réalité? Il connaissait que trop bien cette façon de faire. Revivre un épisode du passé pour arriver à affronter le présent et prévoir le futur. Oui, il le faisait également. Mais était-ce mal? Non. Mais ce n'était peut-être pas sain non plus, tout simplement. L'adolescent finit enfin par répondre à la maman:

- Merci c'est gentil, mais ne me remerciez pas, c'est normal de s'aider les uns les autres, non? Ca devient trop rare de nos jours.

Il sourit faiblement puis fit glisser son doigt le long de la joue de la petite fille qui se mit à se tortiller et à sourire. Drake continua alors, cherchant son téléphone dans la poche:

- Je vous donne mon numéro, hésitez pas à m'appeler dès que vous avez besoin, j'habite en ville alors si vous voulez que je la prenne chez moi un soir ou autre, y'aura pas de soucis, je vis avec ma grand-mère, ça vous rassurera encore plus peut être?

Il lui sourit puis lui dicta son numéro de téléphone avant de prendre le siens. Après ça, il lança alors:

- Je vais vous laisser faire vos courses normalement, à bientôt j'espère.

Il espérait sincèrement qu'elle l'appelerait. Qu'elle n'avait pas dit ça en l'air. Car même s'il l'ignorait encore, il savait très bien, au fond de lui, que cette double rencontre allait beaucoup lui apporter, bien plus qu'il ne l'aurait cru.
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MessageSujet: Re: Chapitre 2. (Eva)   Chapitre 2. (Eva) EmptyMar 15 Mai 2012 - 14:08

    Ce regard, lourd de sens qui scintille et se défie du mensonge.

    Je ne vois plus rien qu'elle. Son visage reflète la pureté, le plus beau des anges, dans ses yeux de satin. Il n'y a qu'elle. Elle, et son sourire, son regard soudainement figé ensuite, traumatisé par les évènements récents qui ont fait de sa vie d'enfant, un enfer insurmontable, que cependant, elle a réussi à anihiler. Sa beauté n'a d'égale que son innocence et sa tendresse douce, de bébé encore timide et réservé. Intelligente, elle brille par sa réflexion et son bon sens. Elle est belle. Douce. Caline, évasée, comme la plus jolie de toutes les enfants. Ses petites mains frôlent avec tendresse mon visage, dans une caresse filiale formidable et affectueuse. Je suis Mère. Celle qui sait, celle qui dit. Celle qui te voit, à travers le rideau de tes cheveux bruns, petite espagnole à la beauté maligne. Petite chose fragile, que je pourrais briser avec un seul doigt. Ton âle touche ton coeur, tu es Tendresse et Affection, et dans mon coeur je n'imagine rien d'autre qu'une vie passée à t'épauler, à te soigner, te conseiller, t'aimer. Je ne vois plus que la prestance, la chaleur réconfortante d'un soir d'hiver, reflet acidulé d'une vie qui pourrait nous paraître monotone, mais qui en vérité n'est rien de plus qu'une combinaison affolante de sous-entendus et de douleurs. Je veux te protéger. Au péril de ma vie. T'aimer, comme personne ne t'a jamais aimée, et ne t'aimera jamais. Je veux être ta Mère, celle qui sera toujours derrière toi pour sécher tes larmes d'enfant. Peu importe les cris, les disputes, les caprices, je sais qu'au fond, je serais toujours celle qui sera prête à tout pour laisser sa vie de côté face à toi. Et lorsque tu me regardes, je sens le poids de tes pensées s'infiltrer dans mes veines, prendre par tous les côtés ma joie de vivre et mon adoration sans faille. Tu es ma Haine et mon Amour, les deux combinés dans une fusion totale et étrange, comme si plus rien n'avait d'importance qu'observer, encore et encore, ta frimousse de mignonne petite fille. Oui, je suis Mère. La quintessence de ton amour, offert à ta seule tendresse, à ta seule affection. Je m'adapterai à toi et à tes besoins. Pour toujours.

    Jusqu'à ce que la vie vienne me prendre.

    Le regard de Drake se fait de plus en plus fuyant à mesure que je parle, et je sens qu'il y a des choses qu'il évite, qu'il fuit. Autant que moi je fuis. J'ai été grand frère. De qui ? Comment ? Je l'ignore. Ce que je sais, c'est que cette douleur, dans ses yeux, je la connais. La perte. Le chagrin. Le ressentiment. Quelque chose qu'on ne peut laisser pour soi-même, car ça nous détruit de l'intérieur. Je me sens arrachée de toutes parts par ma propre souffrance, que je vois se refléter à travers les yeux clairs du jeune homme, qu'il y a quelques instants j'aurais pu croiser en ignorant totalement son comportement. Oui mais voilà. Il y a ma fille. Ma beauté, ma pureté, mon sang et ma vie, celle pour qui j'ai tout abandonné. Il y a mon fils. Qui n'a pas encore pointé le bout de son nez, mais que je sens bouger, là, au creux de mes reins. D'une main tremblante, je touche mon ventre à présent très rebondi. Mon bébé va arriver, d'ici deux ou trois mois, et j'ai déjà tout installé. J'essaie de porter encore un peu mes vêtements, même si je sens que mes collants sont sur le point de craquer. Lorsque j'ai dit à Sonata qu'elle allait avoir un petit frère, le bonheur a irradié son visage, mais aussi le questionnement. Je lui ai juré que quoi qu'il arrive, je ne les abandonnerai jamais. Ni elle, ni lui. Je ne reproduis pas mes erreurs deux fois. Aussi, je relevais la tête, observant les réactions de Drake avec une attention toute particulière.

    "Tu devais profondément aimer ton frère ou ta soeur, pour ce que j'en lis sur ton visage... Tu feras un bon baby sitter. Qui sait, je te laisserais peut-être mon fils, également, de temps en temps."


    J'essayais de lui sourire. Echec total.

    La mémoire me revint comme un coup de poing en pleine figure.

    "-NON ! FOUTEZ MOI LA PAIX !

    - Ouvre, Eva. Cesse de faire l'enfant.


    Allongée sur mon lit, je ne me contente que de sanglots étouffés, qui rugissent dans ma poitrine comme une bête prête à l'attaque ma colère n'a aucune limites. Ma mère a osé. Malgré moi, elle a osé. Enfant que j'étais, je ne pouvais pas me résoudre à laisser une nouvelle personne influer dans ma vie comme une tique s'accrocherait à ma peau. J'avais neuf ans. Neuf années de plus à supporter cette absence trop longue de la famille Esperanza, me laissant aux mains d'une nourrice pourtant gentille, mais dont je refusais chacune des faveurs. Et là, ils toquaient à ma porte. Fermée à clef. Je ne voulais pas les voir. Pourtant, j'ouvris, le visage ravagé par les larmes de colère.
    Ils sont là, croisent les bras, l'air contrarié. Ma mère, cette femme si bien maquillée, qui ne tient plus compte qu'en ses occupations ministérielles et son rimmel qui ne coule pas. Son ventre s'arrondit de jour en jour, et mon dégoût ne fait que croître, encore et encore. Je vais exploser de colère et de rage. Elle ouvre la bouche. Judas.

    - Je peux savoir pourquoi nous avons droit à tout ce cinéma, Eva ?

    - Cassez-vous.

    - Ne parle pas comme ça à ta mère.


    Réponse sèche de mon père. Je le fixe droit dans les yeux.

    - Vous avez laissé faire. Comme deux idiots.

    - Je ne vois pas de quoi tu veux parler.

    - Vous allez avoir un deuxième bébé. Un deuxième. Déjà que vous n'êtes même pas capable de vous occuper de la première...

    Ma mère lève les yeux au ciel, contrariée par mon apparent manque de discernement. Apparemment, je suis la fautive.
    Mais je continue.

    - Dis-moi, Maman... Ce petit, ou cette petite... Tu vas aller lui dire bonne nuit combien de fois dans l'année ? Une ? Deux ? Tu aurais mieux fait d'adopter un bébé baleine...

    - Eva !
    - Et puis, au moins tu sauvera la faune naturelle. Et puis tu n'auras pas à lui lire des histoires, ou à lui chanter des berceuses, c'est vrai. Que du bonheur !

    - Je...

    - Ecoute moi bien, Adela Esperanza. T'es pas une maman. T'es juste une espèce de grosse vache bouffie d'orgueil. Alors laisse tomber l'idée seule d'avoir un deuxième marmot. JE TE DETESTE !


    La gifle m'atteint avec une violence inouie et me laisse, là, seule, au sol, pleurant toutes les larmes de mon corps. Mon père me fixe un instant, puis ferme la porte derrière ma mère et lui, me laissant étendue par terre. Lorsque ma nourrice s'avance pour me soigner, je la rejette violemment, et regagne mon lit dans lequel je m'allonge sans penser à rien d'autre que ma rage. Lorsqu'Alexandra est née, je n'ai eu de cesse que de pourrir son existence, pour montrer à ma famille que ce n'était pas ainsi qu'on s'occupait d'enfants. Mais je n'ai pas été écoutée. Lamentablement ignorée, je me suis laissée emporter par ma rage. Ma soeur. Je ne l'ai jamais aimé. Et elle, m'a toujours profondément haïe."


    Je ne connais pas cet amour.

    "J'ai eu une petite soeur. Elle est morte quand j'avais quinze ans. Mais... En fait, je n'ai ressenti que de la joie. Je ne sais pas ce que c'est, aimer ses parents, ou un frère. Peut-être apprendrais-je ça à la venue au monde de mon fils. Mais toi... Tu as l'air honnête. Je te fais confiance. Merci, Drake."


    Merci de m'avoir montré mon passé. Encore une fois.
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MessageSujet: Re: Chapitre 2. (Eva)   Chapitre 2. (Eva) EmptyMer 9 Mai 2012 - 11:27

Le choc de sa dernière phrase fit tilt à Drake, elle avait donc perdu sa famille, sûrement son époux, le père de la petite. C'était un évènement douloureux, perdre sa famille... Drake ne pouvait pas s'empêcher de repenser à ses parents retrouvés morts et à la disparition de sa petite soeur. Son ange. Son amour. La seule qui vaille la peine, la seule qu'il n'aimera jamais plus que tout au monde. C'était elle et rien d'autre. Absolument personne d'autre. Le jeune homme souffrait tellement de ça, de cette nuit là, où des étrangers l'avaient happé à sa famille, les tuant alors pour éviter qu'ils ne viennent la chercher. Et lui? Il était finalement rentré et il avait découvert ce massacre. Ses parents réduis à des lanbeaux de chairs parcourant les murs de leur chambre. Et puis ce lit, ce petit lit de bébé, vide. Il était alors tombé dans les pommes, après avoir hurlé de toutes ses forces, quand il s'était réveillé, les policiers l'avaient prit pour coupable. Ils le harcelaient, lui demandaient sans arrêt pourquoi?! Où était Célia?! Mais non... ce n'était pas lui et durant ces longs mois, les vrais coupables avaient prit la fuite, empêchant à tout jamais qu'on ne retrouve leurs traces. Aujourd'hui Drake avait retrouvé un certain équilibre, avec Molly, sa grand-mère. Elle avait été le phare qui l'avait empêché de sombrer dans une voie sombre ou sans retour. Aujourd'hui, bien que partiellement détruit, il tenait debout, tant bien que mal. Mais voilà, qui était-il? Lui, un enfant adopté, qui n'a même plus sa famille d'adoption. Qui était-il? Il ne le saurait jamais et ça, pour un Homme, c'est ce qu'il y a de plus dur à vivre. Drake avait sans doute une vie bien loin du bonheur, mais au contact de certaines personnes, il touchait cet idéal du bout des doigts. Molly, Sonata, Hope ou même le Football US, voilà des moments précis de sa vie, dû à des personnes principalement, qui lui donnaient un peu de sens. Une raison de tenir debout.
Le jeune homme toussa un peu, raclant sa gorge qui venait de le gratter et puis ajouta:

- Vous ne devez pas vous inquiéter pour ça, je n'ai jamais eu de Nounou et je ne l'ai jamais été, mais... j'ai été grand-frère...

Dire ces mots fut sûrement la chose la plus difficile à dire depuis des années. Son regard se fit mélancolique, un brin énervé, un brin au bord du gouffre. Il revoyait alors la visage de sa toute petite soeur, enfin, les souvenirs qui se refusaient de partir de sa tête. C'était les mêmes, sans arrêt, mais il ne s'en lasserait jamais. Absolument jamais. Il avait parlé de sa soeur et leur situation au passé... c'était la première fois qu'il parlait d'elle depuis des années et il l'avait fait au passé, commençait-il à tourner la page? Non! Non, il ne le devait pas, il était sûr qu'elle vivait toujours, quelque part, sans savoir qui elle était et alors?! Il la retrouverait, il en avait fait la promesse! Peu importe les années, l'amour n'a aucune limite, il tiendrait bon, juste pour elle. L'amour de sa vie. Sa petite soeur.
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MessageSujet: Re: Chapitre 2. (Eva)   Chapitre 2. (Eva) EmptyMer 9 Mai 2012 - 11:08

    Il accepta.

    En fait, il ne lui fallut pas beaucoup de temps pour accepter mon offre. Son regard s'était perdu dans le vague, puis il avait parlé d'entrainements de football. Je ne le pensais pas sportif, ce jeune homme. Plutôt intellectuel. Comme Pollo... Mais non. Je m'efforçais de ne pas y penser. Je fixais un moment mon regard sur mon ventre arrondi. Dans quelques mois, Sonata allait avoir un petit frère. Je languissais de cette venue, propice à un bonheur nouveau. Le père était parti, mais il avait voulu que je le suive. Non. Je crois bien que j'étais condamnée à élever mes enfants seule. Mais cela n'avait pas d'importance. Je fixais un moment Drake, me demandant ce qu'il pensait du drôle de couple que nous formions, avec ma fille. De père, il n'y avait plus, depuis longtemps. Liam, je l'avais bardé de coups de couteau, avant de quitter l'espagne. J'avais abandonné ma fille à une porte, puis j'étais venue à Wynwood, après des mois d'errance et de peur. Oui, j'avais tué toute la famille du père à Sonata. Il avait survécu. Le voir m'avait profondément choquée. Et il était parti aussi vite qu'il était revenu. Me demandant seulement de lui présenter Sonata, au moins une fois. Oui, il avait raison. Ma fille avait tout de cet homme que j'avais aimé plus que de raison, et qu'au nom de cet amour que je lui avais voué, j'avais décimé son épouse, et son fils de deux ans.

    Mateo.

    Mateo serait le prénom de mon fils. J'en avais décidé ainsi le jour où Lancelot m'avait envoyé en garde à vue. Cet enfant, je lui avais ôté la vie avant même qu'il apprenne à en profiter. J'étais un monstre. Mais je me contentais seulement d'aimer ma fille, d'un amour sans bornes, d'un amour plus fort que celui que je pourrais donner à un homme, n'importe lequel. J'avais été trahie, trois fois. Jetée aux orties. Et les hommes que j'avais aimé étaient touchés d'une espèce de malédiction dangereuse. Ils mourraient ou disparaissaient. Drake pourrait s'occuper de Sonata, la garder les soirs, pour le moment. Puis sortir avec nous, pourquoi pas ? Manger des glaces. Acheter des robes de princesse, les couvrir de chocolat. Aller au cirque, au cinéma. Faire des pâtés de sable sur la plage. Mais je restais méfiante. Je ne le connaissais pas. Il devrait faire ses preuves. Aussi, je redevins maussade et froide, la femme que j'étais d'habitude. La femme glaciale, sans peur et sans honneur, ayant perdu son amour-propre depuis longtemps.

    "Je te payerai cinquante dollars de l'heure. En général, je sors le Samedi ou Dimanche soir, mais je veillerai à ce que la garde de ma fille te permette d'assister à tes entrainements. Je te prends à l'essai pour un mois."


    Mon regard se voila. Je posais les yeux sur ma fille, encore dans mes bras, qui me souriait de toutes ses petites dents. Un masque de tristesse s'afficha sur mon visage. Elle était tout ce qu'il me restait. Tout ce que je choyais et aimais jusqu'à n'en plus pouvoir. J'étais une lionne, prête à la protéger à chaque instant. Et pour son petit frère, ce serait pareil. Mon fils et ma fille étaient mon bonheur absolu. Ma vie entière dédiée à eux. Et je ferais tout pour eux... Tuer faisait partie de "tout".

    "Je te demande de ne pas prendre sa garde à la légère."
    lui dis-je en le fixant avec froideur. "Ma fille est tout pour moi. Tout ce qu'il me reste."

    Tout ce qu'il me reste de famille.
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MessageSujet: Re: Chapitre 2. (Eva)   Chapitre 2. (Eva) EmptyMar 8 Mai 2012 - 18:33

Chapitre 2. (Eva) Tumblr_lzf82pvlVr1r3ijwxo3_250Chapitre 2. (Eva) Tumblr_lzf82pvlVr1r3ijwxo6_250


Drake sourit quand Eva commença à lui parler d'un Job bien rémunéré. Il ne souriait vraiment que très rarement, c'était alors devenu un bien précieux que peu de monde appréciait réellement. L'adolescent avait un héritage certain oui, ses parents avaient été médecins, seulement il n'avaient pas vécu très longtemps et leur fortune et la maison avait été consumé dans les frais judiciaires lors de l'enquête. Il restait bien évidemment Molly et son propre héritage, bien plus important, mais là encore, le grand père de Drake n'étant plus là, la fortune ne rentrait plus dans les caisses. L'argent allait les préserver jusqu'à ce que Drake travaille et ils ne manqueraient vraiment de rien (d'où le nombre astronomique des voitures de luxe du garçon) mais mieux vallait saisir la chance quand elle se présentait. Et s'il arrivait quelque chose à Drake et que Molly se retrouvait dans le besoin? Non, il ne prendrait jamais le risque, bien que la vente de ses voitures pourrait la faire vivre encore 10 siècles sans aucun soucis. Drake pensa alors à ses... occupations. Pouvait-il prendre le risque d'être proche d'une enfant, de nouvelles personnes, tout en continuant ce qu'il faisait? C'était dangereux et si un jour, on découvrait sa véritable identité à ce sujet, tous ses proches seraient peut être en danger. Mais il n'avait pas su répondre à cette question concernant ses autres relations, alors pourquoi commencer avec Sonata? Personne ne voudrait lui faire du mal, ce n'était pas sa fille après tout. Et même si quelqu'un voulait s'en prendre à elle, il la défendrait, comme pour chacun de ses proches.

Drake fit alors glisser son doigt vers la joue de la petite fille et longea cette partie bonne en chair en souriant tendrement. Cette enfant était vraiment un petit ange. Il se voyait déjà aller la promener sur la plage, l'emmener faire du poney, lui apprendre à faire du vélo etc... Mais n'était-ce pas des choses qu'un père se doit d'apprendre à ses enfants? Où était son père? Eva n'avait pas semblé en parler, il l'aurait comprit. Encore une mère célibataire? Ah non mais putain, les mecs sont vraiment des p'tites b*tes. Alors pour faire les gosses, y'a plus de monde qu'autre chose et pour assumer derrière, y'a plus personne. Drake avait vraiment honte de ce genre de comportement. Il passa sa main sur son visage et finit par enfin répondre à Eva:

- Oui ça m'intéresse. Par contre, je fais du Football US le mardi soir, jeudi soir et le dimanche matin. Mais je pourrais toujours venir après, pas de soucis, surtout pour ce petit ange.

Une rencontre vraiment étrange, ici, dans le rayon du bricolage de ce magasin. Haha.
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MessageSujet: Re: Chapitre 2. (Eva)   Chapitre 2. (Eva) EmptyMar 8 Mai 2012 - 17:14

    Il y avait quelque chose, dans le regard de Sonata. Le genre de regard lourd de sens. Ma fille était d'une puissante intelligence, et même si elle ne le montrait pas par les mots, son regard montrait parfaitement ce qu'elle voulait, et à quoi elle pensait. Encore agacée par son caprice, je n'avais pas pu m'empêcher de l'observer, cependant de plus près, pour deviner ce qu'elle avait dans la tête. Etrange enfant qu'elle était, elle n'avait pu décrocher son regard. Elle m'avait fixé avec insistance et étrangeté. Je reconnaissais bien ma fille, ici. Entêtée, bornée, et caractérielle. La digne fille de sa mère. Au moins, voilà une enfant qui ne se laisserait jamais marcher sur les pieds par les autres gosses, à la rentrée. Je pensais un moment à la rentrée des classes, et à ce qui s'annonçait pour elle. Comment allais-je m'organiser ? Lors d'une soirée alcoolisée, j'avais passé la soirée debout sur le bar, à chanter à tue-tête. Une chance pour moi, puisqu'à la sortie, j'avais pris contact avec un homme, qui cherchait un talent pour enregistrer un album de type rock-métal. Il avait apprécié ma voix, et m'avait offert une carte. Je manquais d'argent, je me devais de sauter sur l'occasion. Quelques jours plus tard, je l'avais revu, et j'avais auditionné. Ma voix fit sensation. Mais pas mon caractère. Un type avait eu le malheur de m'appeler par cinq fois "mon chou" et s'était pris comme remerciement, une chaise dans la gueule. Malgré cela, j'étais "prometteuse" et j'allais enregistrer. Mais quel avenir allais-je offrir à ma fille ? Je me rangeais enfin dans le droit chemin. Cependant, mon mode de vie risquait de changer radicalement. Et il me faudrait bientôt une...

    "Nounou ?"

    Elle désigna le jeune homme du doigt. Je serrais ledit doigt en la fusillant de mon regard "on-ne-montre-pas-les-gens-du-doigt-espèce-de-petite-mal-élevée" et observais la mine de Drake. Il m'avait répondu qu'il aimait les enfants. De toute manière, même s'il ne me l'avait pas dit, je le sentais dans son regard. Il dévorait Sonata des yeux. Mais moi, je me contentais de réfléchir. Ezio et Lancelot avaient été les meilleurs des gardiens d'enfants que j'avais pris jusqu'ici. Sonata les avait adoptés, comme elle venait d'adopter, en cinq minutes, le jeune homme. Un gosse. Encore un. Mais je me contentais de le fixer, sans rien dire. Avant de me tourner vers Sonata.

    "¿ Quieres que sea Drake quién se ocupa de ti cuando no estoy allí ?

    - Si, mama.

    - Pero no lo conoces, sin embargo.

    - No mama, pero me gusta mucho a Drake."


    Bon. Je n'avais pas le choix. Je me tournais une nouvelle fois vers l'inconnu, le détaillant de haut en bas. Je ne prenais pas ce genre de décisions à la légère, et il allait falloir prendre des pincettes. Mais il avait déjà pris ma fille en affection.

    "Tu cherches un job bien rémunéré, mec ? Je crois qu'on t'en a trouvé un."


    Et puis, quand ma fille avait une idée en tête, il était certain qu'elle ne l'avait pas ailleurs. Bourrique.

[Désolée pour le temps de réponse T.T je suis une misérable.]
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MessageSujet: Re: Chapitre 2. (Eva)   Chapitre 2. (Eva) EmptySam 28 Avr 2012 - 17:58

Chapitre 2. (Eva) Tumblr_m372szxQXf1ruk2o1o1_500


Sonata. Un prénom super bizarre, comme je les aimes. Cette petite avait donc tout pour me plaire ! Bon ok, à penser comme ça, je devais sûrement passer pour un pédophile, mais au final, je m'en fichais, je n'avais aucune excuse à fournir, je n'avais rien fait de mal. J'adorais juste les enfants, je les adorais plus que tout, puisqu'ils ne faisaient pas de chichis. Ils étaient francs, honnêtes, bruts, vrais. Comme moi. Et je n'avais jamais trouvé une personne de mon âge comme moi, mais par contre, je me retrouvais totalement dans la brutalité des enfants et c'était pour ça que je les aimais autant. Sonata retourna dans les bras de sa mère, après un assez long caprice. Elle était absolument adorable. Sa maman, l'échappée de Cirque du Soleil, s'appelait Eva. Simple à retenir. Elle commença alors à me poser des questions, pourquoi j'aimais autant les enfants et pourquoi le contact passait aussi bien avec eux... Je ne m'y pas longtemps à lui répondre:

- Malheureusement non, pas assez à mes yeux. Mais j'adore les enfants. Ils sont tellement, simples et bruts, un peu comme moi en réalité. C'est pour ça que je les aimes autant.

Bon ok, j'allais pas en dire plus car on pourrait réellement penser que je suis un vrai pervers. Mais était-ce donc si mal d'aimer les enfants et leur compagnie? Non et je réalisais ça de jour en jour et de plus en plus, j'avais envie de me retrouver parmi eux. J'avais envie d'être avec eux, il faudrait que je me renseigne pour rejoindre une association ou pour faire de la garde d'enfant, absolument. Sonata gremella quelque chose que je ne compris pas et sa Mère lui répondit alors en espagnol, non? Enfin lui répondait.. pas sûr que sa fille comprenne. Mais bon, c'était assez étrange tout ça. Sonata finit alors par se tourner vers moi et me demander:

- Nounou?

Ca me fit sourire et je n'aurai pas été aussi froid, j'aurai sûrement ri! Haha elle me prenait pour sa Nounoue ou elle voulait que je le sois? J'en savais trop rien, j'attendais surtout la réponse de sa mère à vrai dire, pourrait-elle m'éclairer?
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MessageSujet: Re: Chapitre 2. (Eva)   Chapitre 2. (Eva) EmptySam 28 Avr 2012 - 1:19

    Il ne voyait plus que ma fille.

    C'était flagrant. Les yeux de l'inconnu étaient perdus dans la contemplation longue de mon enfant. Sonata ne s'en plaignait pas, sans doute. Elle avait séché ses larmes et riait, tirant sur les cheveux de cette personne que je ne connaissais ni en blanc ni en noir. Mon passé sembla ressurgir, comme si on tirait mes reins avec un crochet mordant. Si peu de personnes étaient parvenues ainsi à conquérir le coeur de ma Princesse. Elle, pourtant si réservée et silencieuse, n'avait d'yeux que pour cet étranger. Le plus étrange, était de se dire que les seules personnes qu'elle avait aimé, étaient mortes ou bien disparues dans un futur un peu incertain. Mon coeur se serra à la simple pensée d'avoir perdu Lancelot, et ce pour toujours, sans doute. Les sms, mieux valait ne pas y compter. L'affection non plus. Pas après ce que je lui avais fait. Pas après avoir tué Kity. Pas après avoir commis mes méfaits, sans esquisser le moindre signe de remords. Non, je ne comptais plus sur son pardon. Je ne comptais plus sur sa présence, sur ses mots. Pour moi, il était mort, comme Apollo. Comme tous ceux qui m'avaient abandonnés. Pourtant, revoir ma fille dans les bras de ce jeune homme me rappelait douloureusement les morsures de mes aventures. Un an que j'étais ici. Il m'étais arrivé plus d'horreurs que dans une vie. Un stupide feuilleton américain. Aussi, lorsqu'il me répondit, je ne l'entendis qu'à peine. Oui, elle l'avait adopté. Je me réjouis intérieurement de ne pas avoir amené Requiem, qui ne supportait pas qu'un étranger touche à sa protégée. Ce chien avait un grain. Je devais me méfier.

    Bref. Lui, il s'appelait Drake. Un beau garçon, à n'en point douter. Je songeais qu'il devait être à Wynwood ; le supermarché se situait juste à côté. Vraiment, tout pour faire du profit. D'un geste, je tendis les bras vers Sonata, qui enserra un peu plus la prise sur l'inconnu. Je ne voulais pas piquer une nouvelle crise de nerfs, alors je la laissais jouer encore un instant. Mon apparence avait semblé surprendre Drake. Oui, une fille comme moi ne courait pas les rues, en effet. Mais mon apparence rebelle me plaisait. Mes cheveux bruns d'Espagne et ma peau bronzée n'étaient plus qu'un lointain souvenir. Encore une tache effacée. Si je devais changer le cours de ma vie, je serais contrainte de changer de visage. Ma fille, c'était ma vie. Ma perle. Mon trésor. Mais je voyais parfaitement que Drake n'avait aucune intention de lui nuire. En fait, il semblait être bien plus obnubilé par elle, que par moi. Je n'y accordais pas d'importance. Loin d'être une croqueuse d'homme, ou une marie-couche-toi-là, je ne prêtais plus attention aux autres. J'avais tiré un trait sur les hommes, comme sur les femmes. Célibataire. Cela m'empêcherait sans doute de souffrir. J'en avais assez bavé. Je voulais réellement tout reprendre depuis le début. Devenir une fille bien. Une fille qu'on aime, pour sa grande gueule et son répondant, non pas qu'on méprise pour tout le sang étalé sur les mains. La "Tueuse Romantique" avait disparu de la situation. Ils avaient dû se trouver quelqu'un d'autre. Tant pis. Ou tant mieux, je l'ignorais.

    Finalement, je me décidais à répondre à Drake, puisqu'il s'appelait ainsi. Quel nom disgrâcieux.

    "Moi c'est Eva. Cette chipie s'appelle Sonata."

    Finalement, ma fille estima qu'elle avait assez abusé de ma patience. Elle réclama mes bras, que je lui tendis en grommelant d'agacement. Elle venait de me foutre la honte. A tous les coups, j'allais passer pour une mauvaise mère. Mais lorsque Sona déposa un baiser mouillé sur ma joue, toute ma mauvaise humeur fondit. J'eus seulement le réflexe de la gronder avec légèreté.

    "Encore un caprice comme ça ce soir, et c'est au lit sans dîner. D'accord, Chica ?

    - Voui, Maman."

    Elle m'appelait Maman depuis peu. C'était tout récent. Depuis la mort de Pollo. Depuis mon emprisonnement, en fait. Et j'appréciais cette preuve d'amour. Enfin, après des mois de silence, elle ne m'appelait plus par mon prénom. Mais par celle que j'étais. Sa mère. Malgré mes erreurs, je restais sa mère. Je me tournais vers Drake, déposant Sonata sur le sol avec délicatesse.

    "Elle n'est pas aussi affectueuse d'habitude. Je dois avouer que vous m'intriguez un peu. Vous aimez les enfants ?"


    Question débile. Se reprendre.

    "Enfin, vous en côtoyez souvent ?"


    Eva, t'es une abrutie. Une sinistre abrutie.
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MessageSujet: Re: Chapitre 2. (Eva)   Chapitre 2. (Eva) EmptyLun 23 Avr 2012 - 13:27

Le cirque du Soleil était-il sincèrement dans le magasin à ce moment là? Il fallait croire que oui, une femme, assez menue, aux cheveux roses-rouges déteinds, au look à la Marylin Manson et au visage tuméfié par la fatigue, venait d'apparaître dans le rayon. Elle parlait tellement vite et avec une telle agressivité que je n'y prêtais même pas attention. Vous voyez un peu un train fumant? Bah c'était ça, ça venait d'entrer par une de mes oreilles, passer derrière mes yeux et ressortirent à l'autre bout. Je la regardais sans rien dire, alors que la petite semblait terrorisée par sa.. mère?

Elle devait sûrement me prendre pour un de ces pédophiles qui se baladaient dans la rue, sous une apparence tout à fait commune. Bon, c'était compréhensible, étant donné surtout, dans quel monde nous vivions actuellement, mais là encore, j'y prêtais pas vraiment attention. Ce qui me fit très légèrement sourire, c'était la petite. Sa mère venait de la saisir contre elle. La petite pleurait, enfin non, hurlait et ça en devenait vraiment éreintant à tout avouer. Les bébés ont vraiment des capacités de chieurs très poussés. Alors que j'avais la tête dans l'outillage, la jeune femme semblait excédée par le comportement de la petite. Cette dernière vint d'ailleurs immédiatement dans mes bras, une fois que sa mère l'eut libérée. Elle me faisait de grands sourires et je devais l'admettre, elle était ravissante. Ses grands yeux brillants et rouge par sa petite colère, puis avec moi, ce grand sourire et ses joues toutes rondes et roses. Et ses mains ! Elles étaient minuscules et toutes boudinées, haha, j'adorais les gamins, vraiment. L'enfant posa sa main sur ma joue et ça me fit sourire de nouveau. En réalité, il n'y avait même plus sa mère en face de moi, non non, il n'y avait plus que cette enfant et moi. Elle me rappelait Célia. Il y avait un air de ressemblance oui, c'était évident. A travers cette enfant, je revivais les moments, lointains et courts passés avec ma petite soeur. Elle me manquait tellement... Je plongeais mes yeux dans le regard de la petite, je m'y perdais. Les enfants étaient des magiciens. Mais je sortis bien trop vite à mon goût, de mes pensées, pour enfin répondre à sa mère, identique à un chien mal dressée.

- Je m'appelle Drake et on dirait que je suis plutôt le jouet de votre fille non?

Je tenais la petite sur mon côté gauche, elle jouait avec mon visage et mes cheveux et je devais admettre que cela ne me dérangeait pas le moins du monde. Elle aurait pu me mettre les doigts dans les oreilles, dans le nez ou le crever les yeux, qu'elle aurait garder son charme. Je repris alors la parole:

- Comment s'appelle t-elle?
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MessageSujet: Re: Chapitre 2. (Eva)   Chapitre 2. (Eva) EmptyDim 22 Avr 2012 - 23:15




Eva Esperanza & Drake Anderson.



    Ton crépuscule tombe, que ton ombre dort tendrement.

    Je suis une ombre. Je vole. Je danse. Je rêve. Je rêve de toi. De tes bras, enlacés, collés aux miens, contre mon dos, contre mon corps. Je rêve de toi, de ton sourire moqueur, de tes dents blanches, de ta voix satinée. Je rêve de toi, de ces impressions nouvelles, au rythme effréné de cette danse inconnue, incongrue, ineffable, impossible à décrire. Je rêve de toi, de tes mains engourdies d'avoir trop caressé ma peau blanche. Je rêve de toi, de nos rires et de nos pleurs, de nos sommeils et de nos ébats, de note chant, de notre musique, de notre monde, de nos peines trop lourdes. De mes regrets. Car lorsque je rêve de toi, je pleure. Ne me réveille qu'avec cette impression lancinante d'avoir manqué quelque chose d'important. De très important. Je songe un instant à tout abandonner. Même mes amours passés. Je songe un instant à passer le rasoir sous ma gorge, et d'un coup sec m'égorger. Mais lorsque je me réveille, je sens la chaleur du petit corps contre le mien, de mon enfant qui ne peut plus dormir seule. Je sens le poids de ses grands yeux, m'observer, attendre patiemment que sa mère se réveille d'un sommeil qu'elle juge trop long. Alors terminées, ces idées. Terminé, ce feuilleton, car même si je rêve de toi, ma Princesse est ma seule priorité. Cette nuit, pourtant, j'ai rêvé de toi.

    Et comme toujours, tu n'avais pas de visage.

    Ce matin, quelque chose a changé. Il y a une semaine de cela, j'ai chanté sur le rebord du toit de Wynwood, mon ancien lycée. A pleins poumons, sans pouvoir m'arrêter. Comme si ma vie dépendait de ce fil ténu, de ma voix qui seule, résonnait dans le silence de ce jour de pluie. Un jour où rien ne se passe, mais où tout change dans la vie de quelqu'un. Eva, a présent tu peux te regarder dans la glace sans honte. Comprends, observe. C'est une vie nouvelle qui t'attend. Tu vois ? Dans la salle de bain, Elle joue avec sa brosse à dent. Tu l'attrape tendrement pas la main, l'asseoit sur le canapé, et coiffe ses cheveux avec tendresse.

    Je suis une princesse du monde. Je suis celle qui ne recule devant rien. A ne pas oublier. A ne pas confondre. Je suis celle qui ne reculera plus devant rien. Devant l'adversité ou le chagrin. Je veux seulement être moi. Celle qui peut s'étudier sans honte. Et alors que j'ouvre le frigidaire, je constate avec une once de déception que je suis maigre de ressources. Quelques touches de maquillage. Un peu de préparation. A peine. Habiller mon enfant avec quelques vêtements aux couleurs vives, et en avant. Shopping, messieurs dames. Attention les yeux, une mère fait les courses. Avec sa fille, un peu capricieuse. ça promet.

    Dans le supermarché, je ne fais pas vraiment attention à ce que je fais. J'observe, sans regarder les prix, et balance nonchalamment dans un chariot. Cela, rayon après rayon. Si bien qu'au bout d'une demi heure, mon chariot est plein à craquer de nourriture, sucreries, jouets en tous genres. Au moment de passer en caisse, un doute me vient. Aurais-je oublié quelque chose ? Lorsque je me retourne, je finis par me rendre compte. Chiquita n'est plus là. Avec fureur, je tourne mon chariot, le laisse en plan au beau milieu du rayon "ménagère" avec mon sac à main à l'intérieur, furieuse contre moi même. Putain, j'ai oublié ma fille. Je suis la pire des mères. Moi et mes belles promesses. Je demandais rageusement à quelques clients du magasin s'ils n'avaient pas vu une enfant brune, avec une peluche duveteuse dans les mains. A chaque "non", ma rage augmentait un peu plus. Courant entre les rayons, je hurlais.

    "Sonata ! SONATA, puta madre, VEN AQUI !"


    Oui, quand je m'énervais, j'avais plutôt tendance à user de l'espagnol, ma langue natale. Quelque chose que je ne perdrais sans doute jamais. Et alors que je faisais le tour du rayon bricolage, une voix me parvint.

    "Gardes donc ton doudou ma belle."


    Oh. Un doudou. Etais-ce ?
    Et alors que je déboulais dans le rayon, je trouvais ma fille accrochée aux basques d'un jeune homme que je ne connaissais pas. Mon sang ne fit qu'un tour. Contre moi, contre ma fille. Et les mots jaillirent de ma bouche sans qu'ils aient le temps de passer par mon cerveau.

    "¿¿¿ Cuántas veces te dije no alejarte ??? ¿¿ De no acercarte a desconocidos ?? Ven aquí en seguida antes de que me encolerice, porque sino..."


    Ma voix se coupa à la vue du regard interloqué du jeune homme vers qui je venais de débouler sans même dire un mot. Il y eut un instant de silence, puis Sonata se mit à hurler. Des pleurs déchirants, à mesure que je l'éloignais du jeune homme. Finalement, à bout de patience, je me dirigeais vers lui, clairement énervée par la situation. Et les pleurs de ma fille qui ne tarissaient pas. Elle me faisait un caprice. Chose qu'elle ne faisait presque jamais, dans la mesure où elle savait parfaitement combien j'avais horreur de ça, et dans quelles colères j'étais capable de me mettre pour cette raison. Je me plantais devant l'inconnu. Le fixais dans les yeux.

    "Bon. Vous lui avez filé des bonbons ? Des sucreries ? Un jouet à fourrer dans sa poche ? Vous avez fait quoi pour qu'elle me fasse ce cirque ?! Comme si ça ne suffisait pas qu'elle s'éloigne, en plus il faut qu'elle me fasse un caprice ! Alors dites moi tout, je suis toute ouille."


    Et Sonata qui pleurait. Je lâchais sa main, furieuse. Elle alla aussitôt se réfugier dans les bras du garçon. J'ouvrais de grands yeux. Bon. Il allait falloir se calmer, pour comprendre. Car dès l'instant où le jeune homme posa une main sur son petit corps, les pleurs de Sonata cessèrent derechef. Interdite de surprise, j'eus du mal à parler ensuite. Sonata se méfiait des inconnus. Alors pourquoi celui-ci faisait-il exception ? Je me pris la tête d'une main, essayant de réfléchir. C'était pas comme si un chariot plein de bouffe, avec mon sac à main bien apparent dessus, attendait à une bonne quarantaine de mètres plus loin, sans surveillance, mais presque.

    "Bon. On reprend. Vous êtes qui, et pourquoi ma fille vous adore comme si vous étiez un marchand de barbies ambulant ?"


    Oui, sur ce coup, sans doute, n'avais-je pas été très diplomate.
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MessageSujet: Chapitre 2. (Eva)   Chapitre 2. (Eva) EmptyMer 18 Avr 2012 - 18:40

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Chapitre 2. Eva.

Mercredi 18 Avril 2012

Aujourd'hui, nous étions mercredi. J'avais ma journée de libre, ma première depuis mon changement d'école. J'avais besoin de sortir un peu de l'ambiance des cours et j'avais prévu de passer ma journée tranquillement à la maison, quand ma grand-mère me demanda d'aller faire quelques courses. J'acceptais donc avec plaisir, elle était âgée et cela devenait une véritable corvée pour elle, j'en avais bien conscience. Je pris alors ma shelby cobra et partit en direction du supermarché du quartier. Il faisait beau aujourd'hui, je me trimballais donc en tee-shirt kaki ainsi qu'en bermuda et tongues. Un look d'été, un look de Miami. Les lunettes de soleil sur le nez, je mis la musique assez fort, de façon à ce que ça recouvre le bruit du vent. Il était à peu près dix sept heures quand je partis de la maison, il y avait donc, pas mal de monde sur les routes et ça allait être encore pire une fois dans les magasins. Surtout un mercredi. Arrivé sur le parking, je fis sensation avec ma belle voiture. Et oui, un de mes nombreux bébés. Elle était superbe et j'avais pu la dénicher dans une vente aux enchères à New York. Je l'avais reçu il y a quelques semaines déjà et j'en étais ravi. Je pris un caddy et entra dans le magasin, qui comme je le pensais, était blindé. Me faufilant entre les gens, on se bouscula à de nombreuses reprises. Il y avait une telle ignorance entre les gens que ça en devenait flippant. Certes, je n'aimais pas vraiment parler, mais de voir que si quelqu'un tombe, personne ne l'aidera à se relever, ça me fichait la rage.
Un homme était dans l'allée principale, en train de crier à qui voulait l'entendre, qu'il vendait un produit miracle pour nettoyer la cuisine et la salle de bain. Ses cris me firent froncer les sourcils, alors que je retirai mes lunettes pour les glisser dans le col de mon tee-shirt. Allait-il fermer sa gueule si je lui fourrait son produit au fond de sa gorge c'lui-là? Je passais devant lui, cherchant la liste de ma grand mère dans ma poche et essaya de ne pas prêter attention à ce gus. Il voulu me faire une démonstration, mais quand il commença à m'adresser la parole, mon regard fut tellement noir, qu'il comprit tout de suite qu'il devait passer à quelqu'un d'autre. C'est d'ailleurs ce qu'il fit rapidement. Alors. Que fallait-il? Je lu la liste écrite manuellement par ma grand-mère et me dirigea vers les rayons concernés, allant d'un bout à l'autre du magasin, poussant ma charette, essayant de ne pas écraser quelqu'un sur mon passage. Après une bonne heure dans cette cohue, je fis un rapide tour au rayon bricolage, afin de voir si je pouvais trouver quelques petits trucs pour mes voitures et mes arrangements. Je farfouillais tranquillement dans le rayon, quand une petite fille, fit son apparition dans le rayon. Il n'y avait qu'elle et moi. Ses grands yeux me fixèrent longuement et elle me sourit. J'adorais les enfants. Je préférais largement leur compagnie à celles des adultes, étant donné qu'il n'y avait pas besoin de mots pour se comprendre. Avec les enfants, ça passait par un sourire, un geste, un cadeau, une attention. Je lui souris alors à mon tour et elle parut satisfaite, puisqu'elle me sourit de toutes ses dents. Elle tenait une peluche dans ses mains et bientôt, elle avança vers moi pour me le tendre. Je lui souris et lui lança alors:

- Gardes donc ton Doudou ma Belle.

Je m'approcha alors d'elle puis, sortit de rayon pour voir s'il n'y avait pas quelqu'un qui était à sa recherche. Il semblait n'y avoir personne aux alentours. Merde. Elle s'était perdue? Je me retourna donc vers elle et lui posa la question:

- Tu es toute seule?
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