2. I'll be there for you

Une petite étincelle s'alluma dans les yeux d'Alistair quand son ami lui annonça qu'il venait étudier à Wynwood High School avec lui. Et Willow. Ils s'assirent donc tous les deux et Tre' demanda à son camarade ce qui lui arrivait. Le plus jeune se frotta le visage d'un geste las, tout en soupirant. Oula. Le sportif haussa un sourcil perplexe. Mauvaise nouvelle, il en aurait mis sa main à couper. " Je sais pas où elle est. On s'est salement pris la tête. On se parle plus depuis plusieurs jours. D'habitude, ça s'arrange rapidement, mais là... ça ressemble à un problème insoluble. J'ai merdé, Trev'. J'ai fait le con. Bon, je suis pas le seul fautif... Mais, le résultat est là. " répondit Alistair. Il avait l'air peiné. Trevor se gratta la tempe, sans cesser d'observer son ami. Il avait toujours su que lui et sa cousine étaient très liés. Quand ils étaient petits, il lui arrivait même de se sentir rejeté par leur super duo. Il avait persévéré, parce que jamais deux sans trois. Mais au fond, Tre' se rendait bien compte qu'entre les deux jeunes, ce n'était pas pareil. Cependant, il préférait ne pas se l'avouer. " Qu'est-ce que t'as fait ? " demanda-t-il simplement à Alistair. Puis, il repensa à une certaine chose... Qui s'était passée il y a deux ans et demi... " En tout cas, je suis sûr que ça s'arrangera. Tu ne peux pas avoir fait pire qu'elle. S'tu veux, j'me chargerai de lui parler. Tu sais comme j'suis. Plein d'tact, tout ça. Tu peux compter sur moi, vieux ! Mais explique moi quand même. " fanfaronna-t-il. Le problème, c'est que Trevor, en réalité, manquait cruellement de cette qualité. Le tact, il connaissait le principe, mais pour ce qui était de l'application, c'était une autre histoire. Mais, comme il ne s'en rendait pas compte, il était persuadé de rendre un super service à son ami. Son regard bleu gris, la banalité incarnée, fixait le plateau d'Alistair. Pour sa part, il n'avait même pas pris la peine d'aller chercher à manger, tant il était content de voir son ami. Mais là, il commençait sérieusement à avoir la dalle.

ça me faisait vraiment plaisir de voir Trevor ici. Ou du moins, ça me remontait un peu le moral. Mais qu'est-ce qu'il pouvait bien foutre ici ? ça faisait... au moins deux ans, ouais, deux ans, qu'on ne s'était pas vu ! Pour la petite histoire, Trevor est le cousin de Willow. On se voyait souvent, quand on était gosse, du coup, on a pu créer un fort lien d'amitié. C'est mon ami d'enfance. On se vanne, on se charrie... On était toujours fourrés ensemble, au collège. Enfin, avant que... Qu'il parte à l'armée. Mais ça, c'est une autre histoire. D'ailleurs, Trevor, mon crapaud préféré /PAN/, me prend dans ses bras et me souleva du sol. Merde, il était devenu gay, ou quoi ?! Non, je suis pas homophobe ou quoi... Mais ce n'est pas le cas de Trevor... Ou alors, c'est juste amical. Oui, ça doit être ça...

Il m'annonce qu'il étudie ici, maintenant. Il me repose et continue, en me parlant de l'histoire de ces vieux qui l'ont envoyé à l'armée. Hors de question de retourner à Détroit. Hm. Je n'écoute pas trop ce qu'il dit, me concentrant plutôt sur sa première phrase. Il étudie ici, maintenant. Et ça, c'est la classe ultime !

« Putain. Mais c'est génial que tu viennes étudier ici ! »

On s'assoit. Trevor jette un oeil à mon plateau qui trahit l'état dans lequel je me trouve. Déprimé, et perdu. Il commence un monologue :

« Mon vieux, on dirait qu'tu viens d'enterrer ta mère ! Et j'sais qu'c'est pas l'cas parce que la mienne m'a dit qu'elle s'était acheté des nouvelles pompes trop classes. Enfin, on s'en fout, tout ça pour dire... qu'est-ce qu'il t'arrive ? Je reviens de deux ans à m'faire chier à l'armée, et j'te retrouve tout triste... »

Puis, il me demanda où était Willow. Justement, Willow. C'était ça, le problème. Enfin, pas le problème. Mais bon, je me comprends. Je soupire, et frotte mes mains contre mon visage. Je suis dans la merde.

« Je sais pas où elle est. On s'est salement pris la tête. On se parle plus depuis plusieurs jours. D'habitude, ça s'arrange rapidement, mais là... ça ressemble à un problème insoluble. J'ai merdé, Trev'. J'ai fait le con. Bon, je suis pas le seul fautif... Mais, le résultat est là. », dis-je, las.

Je passe une main dans mes cheveux. Ah la la... Pauvre Trevor. A peine est-il arrivé qu'il assiste déjà à un désastre entre Willow et moi. On a pas fini...

► Un petit, vraiment tout petit sourire éclaira le visage bien sombre d'Alistair. Il se lèva et posa une main sur l'épaule de son ami, qui n'en mènait pas large de le voir comme ça. Une seconde, et il savait que quelque chose n'allait pas. Mais quoi ? " Et toi, tu donnes plus de nouvelle ? Qu'est-ce que tu fous, là ? Je suis super content de te voir ! " fit Alistair. Trevor, qui lui était vraiment content de voir son ami, ne se départit pas de son sourire. Et, même s'il avait horreur des gays, il ne put pas s'empêcher de prendre son pote dans ses bras. Le soulevant du sol en riant, il lança : " J'étudie ici, mon grand ! Enfin réunis ! " avant de le reposer au sol et de le lâcher. " Après le coup que m'ont fait mes vieux, pas question de rester au Michigan... " ajoute-t-il en guise d'explication. Il parlait bien entendu de l'envoyer en maison de correction pour un crime qu'il n'avait pas commis, puis à l'armée. Les deux jeunes hommes s'assirent. Le plateau du plus jeune était presque entier. Hm... ça puait la déprime. Trevor le regarda et finit par lui demander, trop curieux, ce qui n'allait pas. " Mon vieux, on dirait qu'tu viens d'enterrer ta mère ! Et j'sais qu'c'est pas l'cas parce que la mienne m'a dit qu'elle s'était acheté des nouvelles pompes trop classes. Enfin, on s'en fout, tout ça pour dire... qu'est-ce qu'il t'arrive ? Je reviens de deux ans à m'faire chier à l'armée, et j'te retrouve tout triste... Et puis elle est où, Willow ?! " babilla-t-il. Ça faisait beaucoup de questions d'un coup, mais il mourrait d'envie de savoir tout ce qu'il s'était passé pour ses amis durant ces deux longues années. Il avait envie que tout redevienne comme avant, envie de rire avec eux, de faire les 400 coups dans cette nouvelle école. Et là, Alistair semblait sur le point de se suicider. Bon, il exagérait, mais quand même. Deux ans... et rien ne serait peut-être plus pareil. Il fallait qu'il sache.

Journée de merde. Ou plutôt « Journées de merde. ». Oui. Les jours se suivent, et là, ils se ressemblent. Bordel, j'ai fait n'importe quoi.

Je me suis salement engueulé avec Willow. Bien sûr, ça nous arrivait souvent, mais ça se finissait toujours bien. ça signifiait que notre amitié était très forte. Chacun de nous deux savait parfaitement quel était le moment où l'un serait prêt à écouter l'autre et à accepter les explications. Alors quand une tempête se déclarait entre nous, elle ou moi n'avait plus qu'à attendre LE signe de l'autre qui annoncerait les négociations. Mais voilà. Cette fois, c'était différent. Willow n'affichait aucun signe de trêve. Rien. On ne s'était plus échangé un mot depuis... Depuis qu'on s'était disputé. Et pour cause... Luke. Enfin, moi aussi. Et Tori.

A la base, c'était elle, la fautive. Oui, bon... Bref. Elle s'était laissée embrassée par l'autre bouffon... Alors quand je l'ai su... Je me suis un peu énervé, mais bon. Après tout, je suis trop fier pour lui avouer que ça m'a fait vraiment chier. Et puis, un soir, je me suis retrouvé sur le toit avec Tori. On s'est laissé tenter. Et ça a commencé à partir en live, entre elle et moi. J'ai tout arrêté. Parce que je pensais à Willow, merde. Et quand elle a appris ça, on s'est hurlé dessus. On s'est dit des choses qu'on ne pensait pas. Résultat : On ne se parle plus. J'ai horreur de cette situation.

Mais je suis beaucoup trop fier pour aller la voir.

Voilà. Finalement, je broie du noir, depuis plusieurs jours. Et là, je suis à la cafet', jouant du bout de ma fourchette avec un brocoli. J'ai même pas faim. Je passe mes mains sur mon visage, las, et soupire :

« Qu'est-ce que je vais faire, bordel... »

Et alors, j'entends quelqu'un crier. Ou plutôt gueuler. Une voix familière. Merde... Est-ce que ça serait...? Je lève la tête et un petit sourire éclaire mon visage sombre de ces derniers jours. Trevor ! Mon ami d'enfance, ici, à Wynwood ! Je me lève, et pose une main sur son épaule.

« Et toi, tu donnes plus de nouvelle ? Qu'est-ce que tu fous, là ? Je suis super content de te voir ! »

12 avril .12

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► Le lendemain de son arrivée, Trevor décida qu'il était temps d'aller retrouver Alistair et/ou Willow. Les deux lui manquaient, même si ce n'était pas de la même façon. Alistair, c'était 100% amical. Il avait juste envie de le voir, de lui parler, de savoir tout ce qu'il s'était passé pour son ami depuis deux ans. Sa cousine, ce n'était pas pareil. Depuis son retour de maison de redressement, il avait appris quelque chose de très grave... mais n'avait pas eu le temps de dire ouf que déjà il se retrouvait coincé à l'armée. Alors, il avait ruminé, et ruminé encore. Jusqu'à en venir à la conclusion suivante : elle méritait une bonne leçon. Et puis, elle lui avait manqué parce qu'au fond, il savait qu'il avait des sentiments pour elle et que quoi qu'il fasse, elle l'attirait comme un aimant. Du coup, qu'il voit l'un ou l'autre aujourd'hui, il serait satisfait.

Il était midi et demi quand le brun pénétra dans la cafet'. Elle était bondée, ce qui ne lui plut pas des masses. Les gens se poussaient, criaient, il avait horreur de ça. L'armée l'avait habitué à manger dans le calme, et il avait peur que son estomac ne s'adapte pas à la cohue qui régnait ici. Miami, ville de toutes les extravagances, des gens qui hurlent debout sur les tables, de la nourriture qui vole d'un bout de la pièce à l'autre. Berk. Très peu pour lui. Son regard bleu/gris s'attarda sur chaque table, dans l'espoir de voir une tête connue. Et là, alors qu'il n'y croyait plus, tout seul à un bout de table... Alistair ! Bingo. Un grand sourire étira les lèvres de Trevor, creusant une fossette sur sa joue hâlée. Il se mit presque à courir pour rejoindre son ami d'enfance, qui ne l'avait apparemment pas vu. Une fois à sa hauteur, debout devant la table, il attira l'attention du jeune homme. " Hé alors mon vieux, on ne dit plus bonjour ?! " lança-t-il, un grand sourire aux lèvres. Aaah, ce que ça faisait du bien de le revoir ! Trevor espérait cependant une chose : qu'Alistair n'ait pas trop changé au cours de ces deux années.