Demain, dès l'aube... [Ft. Mason]

Elle était vraiment belle dans ce coucher de soleil. Elle paraissait sereine mais une tristesse s’affichait sur son visage. Elle m’avait peut être pourrit la vie, mais je n’aimais pas laisser des gens avec une mine si triste et ce que ce soit mon ennemi, mon ami, ou un parfait étranger. Elle scrutait la tombe d’un œil insistant avant de prendre la parole et de s’adresser à moi. Elle ne m’avait jamais dit que sa sœur et ses parents étaient morts. Elle n’avait jamais mentionné une seule fois en deux mois de relation l’absence de ses parents, ni même la présence de sa sœur jumelle maintenant que j’y pensais. Lentement mes yeux se dirigèrent vers le soleil qui perdait de son intensité.

Je l’écoutais sereinement sans l’interrompre une seule fois. Un suicide, un accident et une mort. Comment pouvait-t-elle vivre avec ça? Vivre avec ce poids sur les épaules sans culpabilisé. Enfin sans culpabilisé j’en doutais sérieusement. En effet si son caractère de peste était bien présent, elle devait cacher sa tristesse, sa culpabilité, son amour derrière cette image de petite peste prétentieuse et narcissique.

Je tournais mon visage vers elle et je retraçais ses courbes avantageuses, non je n’avais pas vraiment d’idée perverse derrière la tête loin de là. Mais j’essayais de me remémorer nos premiers jours, nos premiers moments ensemble. Notre premier baiser, notre première fois… S’en souvenait-t-elle encore? Avait-t-elle tiré un trait définitif sur notre histoire et sur les rares bons souvenirs et moments que nous avions passé ensemble? Nous n’en avions jamais reparlé. Et puis de toute manière je ne pouvais pas lui en reparler, elle avait eu un comportement d’hystérique quand j’avais rompu avec elle. Son caractère me déplaisait, je l’aimais c’était certain, mais la voire douter de moi sans arrêt, de m’enfoncer plus bas que terre alors que je ne faisais rien, me balancer mes fautes et mes défauts à longueur de temps. Cette situation était invivable pour moi comme pour elle à mon humble avis. Elle ne m’avait jamais fait confiance et peut être ne m’accordera-t-elle jamais cette confiance que je réclamais pourtant à longueur de temps.

Je n’étais pas quelqu’un de méchant, je n’aimais pas faire souffrir les autres mais il y a parfois des choix difficiles à faire dans la vie. Et le choix que j’avais fait à l’époque, m’avait légèrement rendu triste, mélancolique…

Mais j’avais appris à surmonter ça et ce même si elle me pourrissais encore la vie après notre relation. La groupie que mon agent l’avait surnommé. Impossible de faire un pas sans voir la jeune fille. Impossible de passer une journée sans entendre parlé d’elle. Chaque jours elle imaginait un nouveau truc. Elle avait de l’imagination c’était certain. Mais en ce jour! Je la voyais différemment de la petite peste prétentieuse que j’avais connu, qui m’avait donner du fil à retordre. Mais qu’importe, le passé c’était le passé, nous n’pouvions pas revenir sur des faits qui appartenaient au passé. Alors que j’étais perdu dans mes pensées, je reconnus alors assez rapidement la Miranda froide, sans cœur parler. Qu’est-ce que je foutais là!? Je cherchais la paix intérieur, le recueillement, le silence. Mais pouvais-je lui dire ça? Pouvais-je lui dire la vérité? Sans que pour autant elle s’en prenne à moi et utilise ce point de ma personnalité pour s’en servir contre moi? Je n’savais pas vraiment. Je savais mentir, mais en ce lieu je ne voulais pas profaner l’atmosphère qui régnait sur le cimetière. Lieux de recueillement et de prière pour beaucoup d’entre nous mais encore plus pour les personnes qui ont des êtres chers enterré sous ses terres! J’inspirais profondément avant de ne lui répondre.

- Je me recueil, je viens apprécier le silence, je viens chercher la paix intérieur et je viens également pour trouver l’inspiration.

Mes paroles pouvaient être perçut comme quelque chose de risible et ridicule. Mais ce n’était pas le cas, j’étais sincère en prononçant ces paroles. Mais est-ce que Miranda le percevrait? J’en doute vraiment, elle essayait toujours de me refiler le mauvais rôle. Peu importe après tout j’avais prit l’habitude avec cette « charmante » demoiselle. Je finis par lui sourire avant de ne lui dire:

- Tu préfères peut être rester seule. Je m’en vais de ce pas.

Alors que je commençais à tourner les talon la jeune fille finit par me suivre. Peut être en avait-t-elle finie avec ses parents et sa sœur. Un silence peu rassurant planait au dessus de nous. Ouais je n’aimais pas être confronter à un silence perturbant et pesant. Mais je ne voulais pas non plus faire le premier pas qui me ferait courir à ma perte, mais qui caserait cette atmosphère. C’était la première fois qu’un silence restait entre nous sans que nous nous reprochions chacun notre tour nos fautes. Alors non je ne pouvais pas rompre ce silence qui était malgré le fait qu’il soit pesant était reposant et n’abîmais pas la beauté du lieu dans lequel nous nous trouvions. Encore une fois mes pensées pourraient être morbide, mais ce lieu si on oubliait que des centaines voir des milliers de cadavres croupissaient sous la terre dans leur cercueil était magnifique. C’était un lieu apaisant.

Le silence. Les fantômes du passé. Jane, Amiyah et elle jouant ensemble en étant petite. Leur mère les grondant gentiment et en gardant le sourire après une bêtise. Se dialecte africains appelé l’afrikaans que leur mère leur avait appris et qui était devenu leur langage secret à toutes les trois. Tant de souvenir qui remontait et qui faisait renaitre la culpabilité en elle.

Et soudain, au milieu des fantômes du passé, la réalité réapparut. Quelqu’un était là, près d’elle et cette personne venait de déposer un rose la tombe de sa sœur. Tout cela, suivit d’une voix. Un poème qu’elle reconnue sans problème. Elle connaissait cette voix, peut-être un peu trop même. Mason. Que faisait-il là celui-là ? D’accord, elle l’avait ennuyé pendant longtemps et pour une rupture qui était peut-être un peu plus de sa faute que de celle du garçon. Mais quoiqu’il en soit, s’il était là pour se venger, il allait se faire recevoir. D’ailleurs, quand elle tourna la tête, au milieu de ses larmes, Miranda affichait déjà son regard le plus noir possible. Comme si elle pouvait lui faire peur, elle avait essayé par tous les moyens pendant des semaines sans jamais y parvenir. Mais c’était normal. Il ne connaissait pas son passé, il ne savait pas ce dont elle était capable ou même ce dont Amiyah était capable, il n’était pas au courant de ce qu’elles avaient fait et ne le saurait surement jamais. Alors, il ne pouvait pas avoir peur d’elle, non, en apparence, elle n’avait rien d’effrayant.

Avant qu’elle n’ait pu dire un mot, il enchaina sur un second poème. Inventé cette fois. Et bizarrement, elle se mit à sourire, mais il ne la vit pas puisqu’il regardait le ciel. Et soudain, il lâcha une phrase, dite normalement cette fois. Une phrase qu’elle avait entendu des milliers de fois et qu’elle détestait, qu’elle ne supportait plus. C’était presque entièrement à cause de ces quelques mots qu’elle avait changé de caractère, pour ne pas être écrasée sous le poids de sa culpabilité.

« Tu n’as pas à être désolé, personne n’a à l’être. La seule fautive dans cette histoire c'est moi. » Se contenta-t-elle de répondre. C’était la vérité, purement et simplement. « Jane était turbulente. J’étais censée la surveiller ce soir-là car ma mère devait travailler tard. Et au lieu de ça qu’est-ce que j’ai fait ? J’ai été voir mes amis, évidemment. Je savais que Jane devait sortir, j’ai rien fait pour l’en empêcher et résultat, elle a été renversée par une voiture, elle est morte sur le coup. Ensuite notre mère s’est suicidée et notre père est mort lui aussi. Je suis riche mais je suis la cause de la mort de toute ma famille, alors tu m’excuseras, mais non, je n’aime pas qu’on me voit telle que je suis. »

Voilà, maintenant il connaissait presque toute la vérité. Elle n’avait pas parlé de la mort de son père, car elle ne voulait pas trahir Amiyah, jamais. Elle n’avait pas non plus parlait de l’implication de Charlie, parce qu’elle était la seule à savoir et qu’elle n’était même plus certaine de ce qu’elle avançait. Et puis elle lui en avait déjà beaucoup trop dit, maintenant s’il le voulait, il aurait un moyen de lui faire du chantage et elle avait horreur de ça. « Mais… Qu’est-ce que tu fous dans un cimetière toi au fait ? » Demanda-t-elle au bout de quelques secondes. Parce que c’était tout de même intriguant qu’il se trouve là justement ce jour-là et à la même heure qu’elle, non ?

Les jours devenait monotones et me rendaient de plus en plus triste d’avoir quitter mon job d’acteur. Oui parce que les cours se trouvaient être long peut être un peut trop même. Les jours passaient semblant tous se ressembler, je ne m’avais pas vraiment fait d’amis plus que ça. Je n’en cherchais pas vraiment, je n’arrivais pas à trouver la paix intérieur ni même un réconfort constant que je trouvais sur les plateaux de tournage ou télévisé, j’avais toujours quelque chose à faire. Réviser une scène, parler avec mes collègues. Enfin j’avais toujours quelque chose à faire mais surtout il y avait beaucoup de chose qui était sujet à rire. Aujourd’hui je ne riais pas beaucoup ou que très peu. Je regardais las le soleil se coucher prématurément, les températures étaient déjà bien haute pour la saison mais le soleil lui ne se couchait pas si tard que ça… Le vent frais traversait mes habits me procurant un désagréable frisson sur tout l’corps. Je me baissais relaçant mes converses et me dirigea vers un endroit que je ne connaissais pas encore mais un endroit de recueillement et de deuil pour la plupart des gens. N’ayant personne enterré dans le cimetière de Miami, je me lassais que très rarement d’errer de tombe en tombe observant les plaques qui prônaient sur les pierres tombales, c’était morbide! Mais bon au moins je pouvais trouver la paix dans ce lieu de silence mais également trouver l’inspiration pour mes projets de pièces de théâtre. M’enfin bref c’est donc munie d’une carte de la ville que je décidais de me diriger vers le cimetière le plus proche de la fac ainsi je n’serais pas loin du campus ou je pourrais aller dormir tranquillement après ma petite promenade post classe. Je ne mis pas bien longtemps à trouver le cimetière que je cherchais. Habillé de beige je n’étais pas forcément dans les habits requis pour le lieu. Mais qu’importe je n’allais pas profaner une tombe loin d’là. Je regardais à gauche à droite, des allées de cailloux blancs, des pierre tombale dresser perpendiculairement et parallèlement des pierres plus vieilles que d’autre. J’eu un frisson pas désagréable qui me parcourut l’échine, j’aimais bien cet endroit pour le silence mais le silence me perturbait quelque peu. Habitué au bruit devenue bruit de fond avec les années sur les lieux de tournage, le silence me procurait la chair de poule. Mes pensées étaient paradoxales et très contradictoires. Mais peu m’importait étant donné que je me sentais bien dans ce lieu religieux. Je parcourus les premières pierres tombales, m’arrêtant de temps à autres sur certaine d’entre elle, disant quelque vers ou quelques citations pour la mémoire des morts. Je souriais tristement et amèrement face à certaines tombes. Mes yeux se dirigèrent alors vers quelqu’un qui de dos ne m’était pas inconnus bizarrement. Pourquoi avais-je ce désagréable pressentiment qui me parcourait le corps. D’un naturel curieux je me dirigeais donc vers cette jeune fille aux cheveux noirs et m’arrêta à quelque pas d’elle. Plus qu’une fleur dans mes mains je la regardais, une rose jaune. Je la sentie une dernière fois. Je regarde le nom écrit en lettre d’or. Connor! Tout aurait pu me faire croire que la jeune fille se trouvant devant cette tombe pouvait être Amiyah mais ce n’en était pas le cas. Elle était belle dans le coucher du soleil, elle était différente. Miranda, je vint déposer la rose qui me restait surprenant la jeune fille qui ne fit rien, ni ne bougea d’un cil. Elle était belle, un poème me vint j’ouvrit la bouche et lui récita. Loin du poème de Victor hugo il s’agissait de la mort des amant de baudelaire.

- Nous aurons des lits pleins d'odeurs légères,
Des divans profonds comme des tombeaux,
Et d'étranges fleurs sur des étagères,
Écloses pour nous sous des cieux plus beaux.

Usant à l'envi leurs chaleurs dernières,
Nos deux cœurs seront deux vastes flambeaux,
Qui réfléchiront leurs doubles lumières
Dans nos deux esprits, ces miroirs jumeaux.

Un soir fait de rose et de bleu mystique,
Nous échangerons un éclair unique,
Comme un long sanglot, tout chargé d'adieux ;

Et plus tard un Ange, entr'ouvrant les portes,
Viendra ranimer, fidèle et joyeux,
Les miroirs ternis et les flammes mortes.

Triste poème quand on s’y penche. Je regardais le soleil se coucher. Elle afficha son air de sorcière mais je l’en arrêta reprenant la parole lui offrant un poème improvisé.

- Sèches tes larmes petite fleur
Lentement s’engouffre en toi cette peur
De me voir te découvrir dans ton entièreté.
Tu ne me fera pas fuir par ton regard fermé
N’oublie pas que je suis tien , que tu m’as aimé
Ne t’inquiète pas jolie fleur passionnée
Je t’ai également offert mon amour
Tu l’as refusé, tu t’es caché
Derrière ce masque de futilités
On s’était dit pour toujours
Mais enfermé dans ton passé
Tu n’as pu voir que je t’aimais.

Je n’avais pas tourné la tête j’observais juste ce soleil et je finis par prendre la parole normalement sans utilisé de vers ou de rime.

- Miranda! Je suis désolé.

ft. Mason Fennel & Miranda Connor

Exactement comme l’année précédente, j’avais tenté de ne pas y penser et pourtant, toutes mes pensées s’étaient aux souvenir que j’avais d’eux jusqu’à ce que mes yeux s’embrument à nouveau. Il n’y avait personne pour me voir et s’était mieux ainsi, aux yeux de tout le monde, j’étais cette garce sans cœur que j’avais créé de toute pièce. Et tous ceux qui m’avait vraiment connu un jour étaient tous mort, tous mis à part pour Amiyah, ma sœur, mon double, ma raison de vivre. La seule qui m’ait toujours écouté sans jamais rien demandé en retour, la seule à qui je laissais voir mais faiblesses, du moins jusqu’à ce jour-là.

J’avais tant voulu ne pas y penser que j’avais laissé mon esprit divaguer, seulement, mes pas me menèrent au seul endroit que je voulais éviter : le cimetière. Et devant ses grandes grilles de fer forgé, les souvenirs de ma mère revinrent. Et alors que j’entrais dans le cimetière, j’entendais la voix fantomatique de cette femme qui m’avait mise au monde me répéter sans cesse ses dernières paroles.

« Amiyah, Miranda, il s’est passé quelque chose d’affreux. » Avait-elle murmuré entres ses sanglots deux ans auparavant. A ce moment-là, nous ne comprenions pas vraiment, Amiyah revenait d’une soirée et je revenais de chez mon petit-ami de l’époque, nous n’avions pas prévu de voir nos vie basculer en quelques secondes et pourtant, il avait suffi de trois mots pour que mon expression passe de la joie à l’infinie tristesse. « Jane est morte. » Avaient été les derniers mots de ma mère, notre mère. Ensuite, elle s’était terrée dans un mutisme de trois jours, elle avait erré autour de nous tel un fantôme et elle n’avait même pas pleuré à l’enterrement de sa fille. Non, elle s’était contentée de regarder dans le vide, ses yeux avaient déjà perdu leurs éclats de vie, mais la pauvre femme triste qu’elle était devenue avait attendu d’avoir enterré son enfant avant de pouvoir partir elle aussi, paisiblement. Le soir même des éloges funèbres juste après son retour à la maison, elle avait pris des somnifères, en une quantité bien trop importante. Et je l’avais retrouvé ainsi le lendemain, endormie à jamais.

J’arrivais enfin à leurs tombes, Jane ; ma petite sœur, Ornella ; ma mère et Andrew ; mon père. Trois Connor enterrés ici même, me laissant seule avec ma jumelle que j’avais parfois du mal à comprendre. Isolée, face à ces pierres tombales sous lesquelles reposaient à jamais les êtres qui avaient le plus compté pour moi, je ne retenais plus mes larmes. Ma main passait doucement sur la photo à l’effigie de Jane, cette petite chose fragile que je n’avais pas su protéger et mon regard se déposa sur une plaque que j’avais moi-même déposée l’année d’avant. Dessus était inscrit le poème de Victor Hugo : « Demain dès l’aube… ».

Je m’asseyais sur le sol froid, face aux tombes, toujours en larmes. « Si vous saviez comme vous me manquez… » Murmurais-je alors sans m’apercevoir de l’autre présence dans le cimetière.