Wynwood University
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 Parce que je savais où tu te trouverais || Aaron Gray

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MessageSujet: Re: Parce que je savais où tu te trouverais || Aaron Gray   Parce que je savais où tu te trouverais || Aaron Gray EmptyVen 9 Mar 2012 - 10:17

    - Ce serait idiot en effet mais après tout ne suis-je pas idiote?


    Aaron eut un rire léger. C'était vrai qu'il le lui disait suffisamment souvent pour qu'elle s'en serve contre lui. Toutefois, le Sigma Mu ne parvint pas à distinguer si son interlocutrice répondait par pur humour, ou tentait, au contraire, de lui faire passer un message. En suivant l'hypothèse édifiée quelques secondes plus tôt, à savoir qu'Helinä éprouvait possiblement des sentiments pour lui, cette phrase était une preuve de plus. Mais Aaron ne pouvait toujours pas imaginer sans ciller que la jeune fille pût ressentir davantage qu'une simple amitié à son égard. Non, c'était certain, elle ne faisait que plaisanter avec lui. Non ?

    Le Sigma Mu décida donc de mettre ses doutes futiles de côté, et se replongea dans la conversation, qui déboucha bien vite sur son mode de vie. Au gré de ses paroles, le jeune homme s'égayait, et, de l'autre côté du miroir, Helinä semblait sombrer dans la mélancolie. Paupières closes, elle déglutit et, après un bref temps de silence, lui répondit quelque chose qu'il n'avait absolument pas anticipé :


    - Je n’aurais pas dû venir. Désolée Aaron…


    Pourquoi lui disait-elle cela ? Qu'est-ce qui expliquait ce soudain revirement de situation, alors-même qu'elle avait dit être heureuse de le revoir, peu de temps avant, et que lui-même lui avait témoigné une affection dont il ne se savait même pas le possesseur ? Tout ceci était insensé. Il commençait tout juste à s'ouvrir à elle, à lui parler, enfin, de lui-même, et elle lui disait « Désolée Aaron » ? Est-ce qu'elle avait juste le sentiment d'être allée trop loin dans sa vie privée ? Pendant qu'il réfléchissait, confus, il regardait distraitement la jolie blonde se lever, payer ses limonades (bien que n'en ayant bue aucune), pour enfin déposer un baiser sur sa joue. Et le Sigma Mu obtint l'éclaircissement qu'il cherchait vainement, car Helinä reprit la parole :


    - J’espère au moins être un agréable souvenir. Je n’pourrais jamais être libre comme tu peux l’être. Mon passé est bien trop lourd pour que je puisse me sentir libre un jour.


    Un agréable souvenir...
    Aaron ferma les yeux une fraction de seconde, pensif. Que représentait Helinä, pour lui ? Que représentait sa vie-même à Miami ? Il se l'était toujours figurée comme une étape, jamais comme une destination finale. Il n'y aurait pas dû y avoir d'Helinä. Même si Aaron se sentait tout à fait capable de l'abandonner à nouveau, mais définitivement cette fois-ci, leurs échanges seraient indéniablement trop profondément gravés dans son cœur pour qu'il y songe sans une once de nostalgie. Qu'était Helinä pour lui ?
    Elle n'aurait dû être qu'une souvenance de plus, un cliché dans son carnet de voyage, un nom que le temps aurait effacé mais dont le sourire aurait perduré dans sa mémoire. Comme pour tous les autres, cette galerie de portraits encastrée dans l'esprit du jeune homme, et qui ne demandait qu'à faner peu à peu, jusqu'à disparaître définitivement. Helinä serait-elle un agréable souvenir, lorsqu'il repartirait ? Sans doute. Un souvenir trop réel, cependant. Un souvenir au goût d'éternité. Et ça, il n'en voulait pas. Alors peut-être aurait-il dû s'efforcer dès à présent de l'oublier. Il en était capable. Le voulait-il ? Il n'en savait rien. Car après tout, sa vie-même à Miami illustrait un glissement de mentalité. Il avait changé. Cela le tuait de l'admettre, mais il n'était plus le même que ce garçon un peu paumé qui avait obtenu une bourse d'études à Wynwood High School, poursuivant un objectif qu'il n'avait pu remplir depuis, et qui semblait à présent dérisoire. Il avait changé. Alors, qu'est-ce qui le forçait à renoncer à Helinä ? Rien, si ce n'est ce violent désir de retrouver sa liberté à demi-perdue, à laquelle il avait renoncé en partie en se sédentarisant. Il n'était pas sûr de vouloir revoir Helinä, à compter de ce jour. Non, en réalité, il ne voulait pas la revoir. Le sacrifice qu'elle venait de faire devait avoir un sens ; il ne devait plus s'ouvrir autant à quelqu'un, cela le conduirait à sa perte.
    Alors, quand la jeune fille quitta le bar, il ne la regarda pas. Ses derniers mots résonnaient dans son esprit : « Je n’pourrais jamais être libre comme tu peux l’être » C'était sans doute vrai. Aaron avait réussi à s'échapper de sa vie avant qu'elle ne devienne un calvaire. Pour Helinä, il était déjà trop tard. Elle avait trop souffert. Oui, le Sigma Mu était privilégié, en quelque sorte. Il le savait. Peu de gens connaissaient la vie sans contraintes qu'il avait peu à peu acquise.

    La porte se referma sur Helinä, et Aaron n'avait toujours pas bougé.
    Il regardait, hagard, les petites bulles de sa limonade remonter le long du verre, pour ensuite exploser à la surface. Tout était pour le mieux. Il devait tourner la page Helinä, comme il avait tourné toutes les autres. Ce n'était pas pour lui, qu'il s'inquiétait. C'était pour cette petite fille, qui avait couru se jeter dans ses bras, et lui avait dit « Merci d’être revenu ici ». Et il allait la laisser à nouveau. Cela n'aurait dû lui faire ni chaud ni froid ; il n'était pas du genre à se torturer pour les états d'esprit de son entourage. Mais alors, pourquoi avait-il la sensation d'être coupable ? C'était comme si, après lui avoir tendu une main, alors qu'elle se noyait, il l'avait brusquement ôtée. C'était malhonnête, comme beaucoup de choses dans sa vie, mais c'était surtout inutile. Il aurait pu continuer à l'aider. Il avait suffisamment confiance en lui pour savoir qu'il serait capable de se détacher à nouveau d'elle, une fois qu'elle irait mieux.

    Alors il se leva. Il marcha rapidement – courut, presque – vers la porte du bar. L'ouvrit dans la foulée. Sortit sur le seuil, et s'arrêta brusquement. Il voyait, au loin, la silhouette d'Helinä s'enfoncer peu à peu dans l'ombre. Il était, littéralement, dans une position liminaire. Un passage de sa vie. Janus aux deux visages. Son regard fixait inexorablement la jeune fille, et il avait la sensation d'être lui-même ce moustique attiré par une lumière vive. Alors il ferma son manteau, jeta un dernier coup d'œil dans la direction de la plage. Helinä avait disparu dans les ténèbres de la nuit. Les paroles du loveur résonnaient en boucle dans sa tête : "Something got hold of your soul... You're like never before, is there something more ? Have I missed anything ?" Il se dirigea vers la route, et héla un taxi. Il se faisait tard.



--- FIN DU RP ---
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MessageSujet: Re: Parce que je savais où tu te trouverais || Aaron Gray   Parce que je savais où tu te trouverais || Aaron Gray EmptyJeu 8 Mar 2012 - 22:13

Je m’étais sans doute emportée dans mes paroles. Mais j’aimais à croire que l’être humain ne pouvait pas être nuisible autant que ça. Peut être que mes idées semblaient utopiques et je supposais que ça l’était. Mais moi il me suffisait d’un regard, d’un sourire ou d’un baiser pour me faire oublier. Peut être que j’étais naïve c’est sans doute ce qu’Aaron pensait de moi. Et il ne devait pas être le seule. Alfred avait bien réussit à m’avoir à cause de ma naïveté maladive. Mais je n’avais jamais rien connu de comparable avant. Le terme amour n’avait aucun sens à mes yeux. Parce que l’amour pour moi rimait avec souffrance.. J’aimais mon père plus que tout et pourtant il n’a pas hésité une seule seconde à me frapper et me violer à plusieurs reprises sans jamais s’excuser. Personne n’avait été là pendant mes deux années de souffrance inutile mais que je pensais justifiée. Je pensais être victime de mes propres erreurs. C’était d’ma faute si mon papa adoré me tapait, ça n’pouvait être que de ma faute. Mais au final on se rend vite compte que ce n’est pas de notre faute. Si seulement j’avais eu l’aide de quelqu’un à ce moment là. Je n’aurais pas autant souffert mais surtout je n’aurais pas eu à endurer tout ça et je serais encore libre de mes propres choix. Je serais une adolescente normale, dont la seule préoccupation serait de savoir comment allais-je m’habiller et avec qui j’voulais sortir. Aujourd’hui j’me retrouvais mère célibataire. J’avais perdu mon meilleur ami, mon grand frère et j’avais également perdu l’homme que j’ai aimé et que j’aime toujours en l’espace de cinq mois, l’âge de mon fils.

- Ce serait idiot en effet mais après tout ne suis-je pas idiote?

Je n’avais pas eu une vie considéré comme « normal » malheureusement pour moi. Ça Aaron ne le savait pas. Alors oui j’avais une notion de la vie très limité mais une notion de la liberté tout aussi limité. Et Aaron ne mit pas longtemps à me le faire remarquer. C’était bien la première fois que je l’entendais parler avec autant d’émotion dans la voix. Il avait fait des choix et il ne dérogerait pas à son objectif et ce pour personne. De le penser me serrait l’cœur. Mais que pouvais-je y faire? J’avalais ma salive et fermais mes yeux essayant de digérer l’information qu’il venait de me sortir. Aucune attache hein? Qu’est-ce que j’faisais dans ce bar déjà? Je n’aurais pas dû venir. Je n’aurais même jamais dû m’attacher à un personnage comme Aaron. Parce qu’au final je ne ferais que souffrir davantage s’il venait à disparaître de nouveau. Je comprenais ses choix, je comprenais ses décisions mais je n’avais jamais été habitué au vide que je ressentais quand les personnes que j’appréciais disparaissais une par une. Alfred était comme Aaron tout en étant différent. Leur vision du monde était différente et leur passé également et Alfred ne voulait pas surmonter son passé et penser à un éventuel avenir avec quelqu’un alors qu’Aaron lui ne prévoyait jamais rien et il n’avait aucune attache et ne pouvait donc pas construire quelque chose. Il cueillait l’instant présent « carpe diem »… Je prenais conscience doucement qu’au final j’étais qu’un obstacle dans la vie d’Aaron. J’aurais dû simplement appartenir à ses souvenirs.

- Je n’aurais pas dû venir. Désolée Aaron…

Il n’avait pas vraiment besoin de moi comme il avait pu le laisser entendre auparavant. Sa vie était déjà bien remplie, il n’avait pas besoin d’un poids lourd sur le dos, il n’avait pas réellement besoin de moi. J’étais qu’une rencontre de plus sur son carnet d’route. Enfin au moins j’étais quelque chose. Je n’étais pas qu’un simple objet qu’on pouvait manipuler à sa guise. J’faisais parti d’un souvenir. J’avalais de nouveau ma salive, je descendis de mon tabouret. J’enfilais ma veste et payais les deux limonades au barman. Je le saluais d’un signe de la main et m’approchais d’Aaron, je lui fis un baiser sur la joue avant de n’ajouter à son oreille.

- J’espère au moins être un agréable souvenir. Je n’pourrais jamais être libre comme tu peux l’être. Mon passé est bien trop lourd pour que je puisse me sentir libre un jour.

Je reculais et me dirigeais vers la sortie, une fois à l’extérieur du bar je me dirigeais vers la plage. Où je pourrais trouver la sérénité. Il faisait vraiment sombre, la lune n’était même pas visible. Seuls les lumières de la ville éclairais mes pas afin que je puisse me dirigé sans me prendre un poteau ou une autre personne. Aaron ne me suivrait pas… Pas cette fois. Pourquoi ne le ferait-t-il pas? Parce que ça va à l’encontre de ses principes et de sa personnalité. Il ne se plierait pas deux fois. C’était déjà un gros effort qu’il vienne me « consoler » quelques minutes plutôt. Je souris faiblement et je pressais mon pas vers l’océan.
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MessageSujet: Re: Parce que je savais où tu te trouverais || Aaron Gray   Parce que je savais où tu te trouverais || Aaron Gray EmptyJeu 8 Mar 2012 - 19:41

    - Moi? Jamais je n’serais jalouse…


    A la base, Aaron avait fait cette insinuation dans le seul et unique but de la provoquer. Pour la titiller, l'agacer un peu, juste assez pour que cela devienne drôle. Mais alors, pourquoi est-ce que sa réponse, à elle, semblait si peu sincère ? Le Sigma Mu parvint de justesse à dissimuler son étonnement. Ce n'était pas le genre d'Helinä, de lui faire une scène de jalousie. Le fait qu'il voit d'autres filles, allant parfois jusqu'à interrompre sa conversation avec elle, n'avait jamais semblé la déranger plus que cela. Ou plutôt, il n'y avait jamais réellement prêté attention... Et si, depuis le début, cela l'avait irritée, et qu'elle ne lui avait rien dit ? Mais... pourquoi aurait-elle fait une telle chose ? Elle n'avait qu'à le lui dire, si quelque chose dans son attitude la dérangeait ! Il était le premier à le faire, quitte à se mettre des gens à dos. Est-ce que c'était encore une de ces stupides lois de l'amitié, le « tact », ou un truc dans le genre ? Décidément, les gens se posaient des problèmes bien inutiles... Ceci dit, si Helinä le lui avait fait remarquer, il aurait pris un malin plaisir à reluquer toutes les jolies filles qui passaient dans le coin, juste pour l'horripiler un peu plus. Elle n'avait peut-être pas eu tort de se taire, finalement... Mais Aaron était tout de même surpris que son amie se révèle possessive.

    Soudain, quelque chose lui apparut à l'esprit. Et si... Et si elle était vraiment jalouse de ces filles ? Et si elle était...intéressée ? Le Sigma Mu chassa bien vite cette idée de sa tête. C'était absurde. Helinä n'était pas comme ça, elle n'était qu'une enfant qui avait besoin d'un grand frère, rien de plus. Cependant, cette idée qui venait de germer dans l'esprit du jeune homme le perturbait. Le fait même qu'il ait pu se poser cette question était mauvais signe ; qu'Helinä soit possessive témoignait, d'une manière ou d'une autre, d'un attachement un peu trop prononcé de sa part, trop exclusif. Il ne fallait pas qu'elle s'attache davantage.

    Aaron fit mine de n'avoir rien remarqué, mais décida de tester un peu son « amie ». Il répliqua :


    - Heureusement, ce serait franchement idiot.


    Il but ensuite une gorgée de limonade, en sentant à peine le goût tant l'arôme du whisky était encore présent sur ses papilles, puis Helinä lança le sujet – difficile - de sa vie nomade. Sa comparaison insectoïde ne sembla pas la vexer outre mesure, puisqu'elle répondit très calmement, après un bref temps de réflexion, pour ne plus s'arrêter de parler durant un long moment. Et c'était une tirade inspirée, sur les épreuves de la vie, les coups durs, et la façon dont il fallait se relever et aider les autres et bla et bla et bla. Comment osait-elle décemment lui servir un discours aussi réchauffé et bas-de-gamme ? On aurait dit une réplique sortie d'une série B américaine ! Si c'était pas moralisateur, ça ! Aaron voulait bien être tolérant, mais il y avait des limites. Le coup du sourire qui illumine la vie, c'était à mourir de rire. Au bout d'un moment, lorsqu'on prétendait aider les autres, il fallait agir concrètement, au lieu de se contenter de sourires et de baisers... Helinä était navrante de naïveté. Car elle était sincère, cela, le jeune homme n'en doutait pas une seule seconde ; il suffisait de voir de quelle façon les mots se liaient aux mots, les phrases aux phrases, comme une litanie profane.
    Mais une phrase agaça davantage Aaron : « Vivre sa vie seul c’est un choix mais la solitude finit toujours par être un poids ». Qu'est-ce qu'elle en savait ? Quand, dans sa vie, avait-elle fait le choix d'être seule ? Et même si c'eût été le cas, comment pouvait-elle faire de son exemple une généralité ? Cette affirmation était complètement erronée ! Aaron en était la preuve vivante ; il vivait sans attaches depuis des années, et bon sang ce qu'il se sentait libre ! Il avait même demandé – et obtenu – l'émancipation, et jamais, pas une seule seconde, avait-il regretté son choix. Il se sentait réellement libre. Qu'est-ce qui était si difficile à comprendre là-dedans ? Pourquoi son mode de vie semblait-il si étrange aux yeux de tous ? Il était tout ce qu'il y avait de plus cohérent, mais la réalité était la suivante : les autres avaient peur. Ils avaient peur de se faire confiance, de laisser tomber les autres. Ils étaient faibles. Se reposant toujours sur autrui, alors-même que l'homme avait toutes les ressources nécessaires pour être heureux en étant seul. Ils étaient persuadés que les autres pouvaient leur apporter quelque chose, alors qu'il y avait tant à gagner à ne pas s'y attacher. Ça, il ne le comprendrait jamais...

    Et Helinä poursuivait, avec un sourire certes radieux, mais si puéril que cela en devenait affligeant :


    - Essaye de croire en certaines personnes, elles ne te feront pas toutes souffrir ou elles ne te décevront pas toutes. Contrairement à ce que tu penses. A moins que ce soit le contraire tu n’veux pas faire souffrir autrui ni même les décevoir.


    Aaron faillit s'étouffer. Déjà, croire qu'il se souciait réellement des autres était futile. Cela allait à l'encontre de tous ses principes, et de toutes ses convictions. Les sentiments de son entourage était la dernière de ses préoccupations. Mais surtout, qu'elle se permette de lui donner un conseil alors même qu'elle avait refusé tous les siens était plutôt vexant, et assez ridicule. D'ailleurs, elle l'avait dit elle-même : "elles ne te feront pas toutes souffrir" ; elle admettait donc qu'il restait une grande part d'incertitude. Comment trouver ces "certaines personnes" qu'elle évoquait ? Combien d'échecs fallait-il endurer avant de trouver une personne humaine "inoffensive" ? Cela lui apparaissait comme une quête vaine et motivée par un but des plus absurdes. Il attendit tout de même qu'elle ait fini de parler avant de réagir.


    - Je te connais que très peu mais tu ne m’as jamais déçue ni… Tu m’as peut-être fait enrager quant à ton départ sans avertissement, mais je pouvais comprendre que ce n’était pas dans ta nature de prévenir les autres. Je l’ai appris à mes dépends mais maintenant je sais.


    Ces derniers mots calmèrent un peu le jeune homme. Tout doucement, Helinä commençait à comprendre sa façon de fonctionner, et à l'accepter. Néanmoins, rien ne prouvait qu'il n'allait pas, dès le lendemain, changer radicalement de mode de vie, acheter un appartement, un chien et avoir deux gosses. Il était aussi imprévisible que cela, même si, ayant goûté à la liberté du voyage, il y avait très peu de chances qu'il y renonce un jour.
    Le jeune homme répondit enfin :


    - Helinä, est-ce que tu sais seulement ce que c'est d'être libre ? De ne dépendre de rien, de personne ? Moi je vais te dire ce que c'est, la liberté. C'est se réveiller un matin à Los Angeles, et le lendemain à Atlanta. C'est ne jamais voir le même paysage deux fois, et faire de chacun un monument dans son esprit. A mesure qu'il parlait, un sourire étirait inexorablement ses lèvres, apporté par le flot de ses souvenirs. C'est rencontrer chaque jour de nouvelles personnes, tout en sachant que jamais elles ne nous feront de mal ; n'en prendre que le meilleur, et partir. Marcher dans la direction que l'on a choisie, prendre le temps de s'arrêter pour admirer un coucher de soleil, et se remettre à marcher. Mettre son corps à l'épreuve, le tester, le fortifier, et fortifier son esprit par la même occasion. Heli, la liberté, c'est de pouvoir aimer une fille ou un garçon dans un village, passer quelques jours avec lui, en voir toutes les qualités, et le quitter en ne gardant que de beaux souvenirs, et un sentiment d'accomplissement. Appelle cela de la lâcheté si tu veux, mais moi, je veux presser la vie jusqu'à ce qu'elle soit complètement exsangue.


    Jamais il n'avait partagé son expérience de la vie nomade aussi explicitement, et en laissant si libre cours à ses émotions. C'était un secret qu'il avait gardé religieusement, comme si le fait de l'exposer au grand jour allait le diluer, le priver de sa puissance. Mais il n'avait eu d'autre alternative ; laisser Helinä dans l'ignorance et la naïveté de ses contes de fée le tuait. Il était possible de trouver du bonheur, ou, du moins, du bien-être sur cette terre, mais ce n'était pas dans le contact à autrui qu'il fallait le chercher.
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MessageSujet: Re: Parce que je savais où tu te trouverais || Aaron Gray   Parce que je savais où tu te trouverais || Aaron Gray EmptyJeu 8 Mar 2012 - 0:44

Le pourquoi du comment de la chose hein! Bien sûr que j’étais jalouse qui ne le serait pas? C’est vrai merde quand on parle avec quelqu’un et qu’on vous coupe la parole sans aucun scrupule afin de vous accaparer comme une moule à son rocher. Ah et puis ces petites prétentieuses étaient des sangsues assoiffées de sang. Il me sourit et j’accompagnais sourire.

- Moi? Jamais je n’serais jalouse…

Punaise j’pouvais pas faire pire dans l’incrédibilité d’un mensonge. Personne ne pourrait croire en mes paroles. Même moi je n’y croyais pas. Après je n’savais pas si j’pouvais qualifié mon sentiment de jalousie dans ces moments là. Parce qu’il est vrai qu’Aaron attirait l’œil autant chez les filles que les hommes. C’était tant mieux pour lui mais ce que je n’acceptais carrément pas venait du fait que l’on me coupe la parole pour un prétendu flirt. Ça j’digérais carrément pas. Aaron était tout autant en tort que ces charmantes demoiselles, peut être même plus.

La première réponse qu’il me donna me perturbais quelque peu. Je réfléchis quand à sa phrase. Je devrais comprendre pourquoi il agissait ainsi. Je lui souris faiblement. Quand il continua sa tirade encore avec une comparaison des plus banales. J’étais certainement naïve à jouer les moustiques insistants contre une lumière mais j’avais encore foi en la race humaine. Je pensais qu’au fond il y avait toujours quelqu’un de bon qui se cachait derrière des masques et des accoutrements ridicules afin de bien s’faire voir ou au contraire rester dans leur coin sans réfléchir vraiment à ce qui les entourait.

Il est vrai que j’avais subit beaucoup de chose qui aurait théoriquement dû me rendre solitaire et seule, enfermé dans un désespoir profond et peuplé d’une indifférence mortelle. Mais j’avais encore foie en ces personnes aussi nombreuses soient-t-elle. J’accordais peut être ma confiance trop rapidement. Mais quand pendant plusieurs années on se fait privé de tout, même de la lumière, on n’peut que remonter et croire en quelque chose de meilleur.

Même si donner mon amour aussi infime soit-t-il à des personnes qui me feront souffrir inutilement ou qui me blesseront intentionnellement. J’encaisserais les coups afin d’apporter un peu de lumière dans leur vie à eux et ce même si c’est le temps de quelque minutes. Ils pourront se dire qu’au moins une personne aura pensé à eux alors qu’ils se sentaient perdus et irréversiblement seuls. Je ne pourrais pas sauver le monde entier car soyons réaliste un seul être humain ne pouvait apporter lumière et réconfort à tout un peuple que l’on comptait par milliard. Je fermais les yeux afin de répondre au brun.

- Oui je prends inéluctablement des gifles monumentales, mais au finale qu’est-ce qu’une petite claque comparé au bonheur ou à la joie que je peux transmettre juste le temps d’un sourire. Je crois en l’être humain aussi vil soit-t-il. On a tous une raison de devenir ce que nous sommes au jour d’aujourd’hui. Alors oui je suis peut être passé par les différentes étapes des violences. Violences physiques, violences verbales et violences sexuelles. J’ai tout un attirail derrière moi que je traîne sur mes épaules, mais c’est du passé, c’est mon passé, il est dur c’est certain mais j’ai forgé mon caractère à partir de ça. Mon comportement peut sembler masochiste quand on y pense. Mais encore une fois un gifle n’est rien comparé aux souffrances qu’endurent certaine personne. Donc oui même si j’arrive à être déçut par certaine personne et même parfois laissé sur le carreau par certaine d’entre elle, je me relève et j’aurais semer un peu de joie et peut être même du bonheur pour certaine d’entres elles le temps d’un sourire, ou d’un mot. Bon parfois il arrive que je flanche toute seule mais parce que personne ne me tends la main comme moi je peux le faire avec d’autre. Je laisse une chance aux gens, et une deuxième chance si cela s’avère nécessaire. Je n’peux pas réduire ma vie à ma propre personne cela m’est impossible. Nous avons besoin à un moment ou à un autre l’aide de quelqu’un. Même si cette aide se résume à une main tendu ou à un sourire. Vivre sa vie seule c’est un choix mais la solitude finit toujours par être un poids. L’espoir est un but pas forcément accessible mais j’essaye de le redonner aux personnes qui l’ont perdu. Mais parfois l’espoir d’un monde meilleur me quitte le temps d’une soirée, j’oublie juste qui je suis et le lendemain je redeviens forte pour supporter et encaisser les coups que je transforme en sourire ou en baiser.

Ce fut une tirade très longue et je ne me souvenais déjà plus le début de ma phrase. Je reportais mon attention sur le brun et lui offrit un sourire sincère.

- Essaye de croire en certaine personne, elles ne te feront pas toutes souffrir ou elles ne te décevront pas toutes. Contrairement à ce que tu penses. Ah moins que ce soit le contraire tu n’veux pas faire souffrir autrui ni même les décevoir.

J’offris un deuxième sourire au brun.

- Je te connais que très peu mais tu ne m’as jamais déçut ni… Tu m’as peut être fait enrager quant à ton départ sans avertissement, mais je pouvais comprendre que ce n’était pas dans ta nature de prévenir les autres. Je l’ai appris à mes dépends mais maintenant je sais.

Ce que je venais de dire était infondé et sans preuve à l’appui, je me trompais peut être complètement mais c’est comme je le voyais et le ressentais. La vie n’était pas facile pour tout l’monde. Nous n’étions pas dans le monde des bisounoours. La fin n’était pas heureuse pour tout l’monde.
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MessageSujet: Re: Parce que je savais où tu te trouverais || Aaron Gray   Parce que je savais où tu te trouverais || Aaron Gray EmptyMer 7 Mar 2012 - 23:32

    Lorsqu'il lui dit qu'elle était idiote, la réponse d'Helinä surprit beaucoup Aaron :


    - Je suis peut-être idiote mais c’est ta façon à toi de me dire je t’aime.


    Et bah, décidément, elle n'avait peur de rien, ce soir-là ! Après l'embrassade forcée, elle interprétait ses vannes comme des « je t'aime » ! Le Sigma Mu ne savait pas comment réagir. Elle avait le don de comprendre tout ce qu'il disait et faisait comme elle voulait. Est-ce qu'elle faisait exprès de le provoquer, pour le tester ? Non, ça, c'était son truc à lui, elle n'était pas encore assez tordue pour faire de même. Si ?
    Toujours est-il qu'il fallait bien qu'il réponde quelque chose, et qu'il ne savait pas s'il devait s'énerver, s'amuser, ou ne pas prêter attention à ces drôles de paroles. Il la dévisagea une seconde, puis opta pour l'humour :


    - Je ne comprendrai jamais rien à la psychologie féminine...


    Non mais c'est vrai, quoi, il n'y avait que les filles pour se faire des noeuds au cerveau comme ça. Chez elles, « non » voulait dire « oui », et « t'es idiote », « je t'aime ». Il aurait bien aimé, lui aussi, pouvoir détourner toutes les expressions à son avantage. Mais ça ne marchait pas comme ça. Il était néanmoins vrai qu'il n'avait pas prononcé ces mots avec une intention sarcastique, et que ce n'était qu'une boutade. Mais de là à y lire l'expression de ses sentiments... Il fallait le faire, tout de même. Autant cesser tout de suite d'y réfléchir, ça lui filait mal au crâne.

    Ils rentrèrent dans le bar, et Aaron se retrouva bien vite avec deux limonades sur les bras. Bon, ça, c'était un peu raté. Il haussa les épaules, et dit d'un ton un peu bougon :


    - J'm'en fiche, ça en fera plus pour moi.


    Il y eut ensuite l'épisode du T-shirt. Helinä, comme prévu, n'y vit que du feu. En revanche, elle sembla bugger un moment, puis éclata de rire. C'était très légèrement vexant.


    - Bah à ton avis le marron sombre ne peut qu’aller dans les couleurs voyons c’est tellement logique.
    - Ah b...


    Aaron s'arrêta net. Mais c'est qu'elle se moquait de lui en plus ! Décidément, elle avait bien changé, la petite Tässäon ! Un rire léger s'échappa des lèvres du Sigma Mu.


    - J'ai été absent trop longtemps, à ce que je vois ! Il est grand temps que j'te dresse, moi ! s'exclama-t-il.


    Aaron ne remarqua pas le changement de musique, trop pris par sa conversation avec la jeune fille. Celle-ci, en revanche, s'immobilisa en tendant l'oreille, et commença à entonner les paroles d'une chanson que le Sigma Mu connaissait bien. La chanson de gros loveur, le genre de chansons que les mecs jouaient à la guitare en fredonnant, les yeux fermés, pour leur dulcinée. A vomir, même si la chanson en elle-même était plutôt harmonieuse.
    Elle traitait de l'indifférence, du manque de dialogue dans un couple, de la souffrance qu'un homme ressentait lorsque l'élue de son coeur changeait d'attitude, et ne partageait plus ses sentiments avec son compagnon. Rien que d'y penser, Aaron avait envie de bâiller.

    Mais Helinä, elle, semblait se laisser bercer par la mélodie, et sa voix surprit le jeune homme. C'était la première fois qu'il l'entendait chanter. Et elle chantait bien. Encore une des facettes de sa personnalité qu'il ignorait. En même temps, il ne faisait pas d'efforts particuliers pour mieux la connaître, se contentant la plupart du temps de l'écouter parler, ou de plaisanter avec elle, sans jamais lui poser de questions personnelles. Aaron était tout de même surpris qu'elle se souvienne de cette chanson. Et le fait qu'elle connaisse si bien les paroles démontrait qu'elle l'avait réécoutée par la suite, sans doute plusieurs fois, même. Elle devait vraiment l'apprécier. Il avait donc raison : cette chanson était une « chanson à filles ». Et Helinä le lui prouva rapidement :


    - Tu t’souviens de cette chanson tu m’as dit qui était l’chanteur alors que nous étions assis exactement à la même place. J’buvais pas d’alcool, j’étais au jus de fruit et toi au whisky. J’crois que c’était l’une des première fois où l’on a pas été interrompu par une espèce de grognasse sans aucune once de respect envers les autres.


    Si elle ne le lui avait pas rappelé, il ne se serait absolument pas souvenu des circonstances auxquelles il avait fait découvrir cette chanson à Helinä. C'était de longs mois auparavant, lorsqu'elle était encore enceinte, et lui, à Wynwood. Aaron aurait presque pu être nostalgique (c'est-à-dire, s'il avait été un tant soit peu normal).
    La seconde partie de la réponse de son interlocutrice lui décrocha un sourire amusé. La conversation prenait une tournure intéressante.

    Le jeune homme se pencha un peu vers la jolie blonde, et, le même sourire en coin fiché aux lèvres, et dit à mi-voix :


    - C'est que tu serais presque jalouse !


    Provoquer Helinä l'amusait beaucoup. C'est vrai qu'il y avait parfois (souvent) des filles qui rôdaient autour d'Aaron, parce qu'elles étaient attirées par son côté énigmatique. Ce n'était pas du tout le but, mais, soyons honnêtes, Aaron savait en tirer parti. Mais c'était la première fois qu'Helinä y faisait référence, et cela amusait beaucoup le Sigma Mu.

    La chanson se termina enfin, toujours chantonnée par Helinä. Il y eut ensuite un bref silence, qui dura le temps de la transition entre les deux chansons, et qu'Helinä combla par une question :


    - Aaron? Pourquoi n’acceptes-tu pas d’avoir des attaches avec autrui?


    Pourquoi fallait-il toujours qu'elle pose des questions si dérangeantes – et si personnelles ? Comme s'il analysait sa propre attitude, pourquoi il faisait telle ou telle chose, continuellement ! Ce n'était pas le cas, il agissait spontanément, sans se poser de questions. Il fallait vraiment qu'elle arrête, avec ses étranges interrogations.
    Aaron ne prit pas le temps de réfléchir, et répondit :


    - De toutes les personnes que je connais, tu es celle qui devrait le mieux comprendre...


    Parce qu'Helinä avait tout enduré, tout traversé. Parce que sa vie avait été un enchaînement de tragédies, liées à la bêtise et à la cruauté des hommes. Pourquoi devait-elle lui poser cette question ? La réponse en était évidente.
    Le jeune homme poursuivit cependant, devant le regard inquisiteur de son interlocutrice :


    - C'est toi que je ne comprends pas, Heli. Tu t'es pris de grosses claques dans la gueule, et, à chaque fois, tu retournes quand même vers les autres, comme un moustique attiré par une ampoule. Et à chaque fois, ça recommence. Combien de coups durs, combien de désillusions te faudra-t-il encore avant de comprendre que c'est vers la fenêtre qu'il faut voler ?


    Encore une comparaison miteuse. Mais il n'y était pour rien, les phrases venaient plus naturellement lorsqu'il avait une image dans la tête. La comparaison au moustique n'était certes pas très flatteuse, mais ce n'était qu'une analogie, et, de toute façon, Aaron ne faisait que répondre à sa question. Par une autre question, comme souvent. Il ne cherchait pas à la blesser, ou à lui faire la morale, comme elle semblait souvent le croire. Juste à lui donner un peu sa vision du monde.
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MessageSujet: Re: Parce que je savais où tu te trouverais || Aaron Gray   Parce que je savais où tu te trouverais || Aaron Gray EmptyMer 7 Mar 2012 - 19:39

J’étais sans doute naïve et sans vraiment de cerveau. Mais qu’importe les sentiments étaient quelques chose de précieux, même si les sentiments pouvaient nous faire changer du tout au tout et pouvait nous briser chaque jour un peu plus. Une vie sans sentiments n’étaient pas quelque chose que j’affectionnais vraiment. Il ria rapidement mais ça restait un p’tit rire que j’appréciais particulièrement. Il finit par me dire que j’étais idiote. C’était sa façon à lui de me dire qu’il m’aimait bien. Je n’sais pour quel raison il me disait que j’étais sotte, je ne m’souvenais pas avoir fait quelque chose d’idiot pour qu’il utilise ces mots. Mais qu’importe ce n’était pas une insulta alors je n’allais pas m’attarder sur ça.

- Je suis peut être idiote mais c’est ta façon à toi de me dire je t’aime.

Peut être que ce que je venais de dire n’allait pas du tout lui convenir parce que assimiler le mot aimer à quelqu’un était pour lui quelque chose d’impensable. Parce que cela cassait complètement son mode de vie si bien battit. Il aimait vivre seul et trainer de ville en ville sans vraiment se poser et créer d’attache. Je savais que c’était quelque chose de très dure à avaler pour lui. J’essayais de comprendre son mode de vie, mais j’avais du mal. Je pense que ce qui m’attristait le plus venait du fait que je n’savais pas pourquoi il aimait ce genre de vie. Pourquoi il ne voulait pas s’accrocher autant à une personne en particulier. Pourquoi il ne pouvait concevoir l’idée de sentiment et d’accroche. Je ne lui avait jamais posé la question mais il faudrait peut être que je le fasse un jour. Mais je n’étais pas sur qu’il veuille bien me répondre. Parce que parler de lui était proscrit.

Il me poussa à l’intérieur du bar pour pas que j’attrape froid…qu’importait si j’attrapais froid ou non? Ce n’était pas lui qui viendrait me soigner, il aurait bien trop peur de prendre mes microbes. Limonade pour tout l’monde qu’il avait dit. Seul souci je n’aimais pas la limonade. Je souris quand le barman servit nos deux verres et je poussais le mien vers le brun. Finalement il ne me connaissait pas tant que ça.

J’essayais de me rappeler de notre première rencontre, à cause de mon casier qui ne voulait pas s’ouvrir ou se fermer… J’me souvenais plus vraiment. Il avait attiser mon intérêt. Mais il était le roi de l’inaccessibilité. Cynique, froid, mystérieux, toisant la race humaine comme une pauvre espèce qui au final disparaît comme toutes les espèce vivantes dans ce monde. Oh il n’avait pas un regard bien optimiste sur le monde et la race humaine c’était certain. Mais bizarrement je le comprenais un peu; les humains sont une espèce supérieur mais qui assouvissent leur désir de vengeance et leur désir bestial. On naissait pour avoir une mort certaine à la fin. Mais entre temps il y avait la vie que nous fondions sur nos choix mais également sur les actes aussi dangereux et sadique soit-t-il des autres. Il me coupait dans mes refléxion sur la race humaine en me demandant s’il devait passer son t-shirt marron à la machine avec les couleur ou le sombre. Je le regardais ahurit. Il s’foutait d’ma gueule… Marron foncé ça peut qu’aller dans les couleurs… Mais bien sûr c’était tellement logique. N’importe quoi j’éxplosais d’rire.

- Bah à ton avis le marron sombre ne peux qu’aller dans les couleurs voyons c’est tellement logique.

Ah oui oui j’me foutais d’sa gueule et ce royalement. Non mais j’vous jure. C’était lui l’idiot dans l’histoire.



Un air retentit à mes oreilles, une chanson qu’Aaron m’avait fait découvrir. Il l’avait qualifié de chanson de loveur. Il m’avait bien fait rire ce jour ci et au final j’adorais cette chanson elle était dans mes favorite sur mon I-pod. Et à chaque fois que je l’écoutais elle me faisait penser à lui. Les premières paroles résonnait dans l’bar et je chantais avec le chanteur. Oui j’me démerdais en chant ainsi qu’au piano et à la guitare. Chose qu’Aaron ne connaissait pas encore. Je souris.

-Something just changed in your soul
Tell me baby what’s wrong
What’s going on
Have you been crying

Je fredonnais la suite avant de ne prendre la parole et de m’adresser au brun.

- Tu t’souviens de cette chanson tu m’as dit qui était l’chanteur alors que nous étions assis exactement à la même place. J’buvais pas d’alcool, j’étais au jus de fruit et toi au whisky. J’crois que c’était l’une des première fois où l’on a pas été interrompu par une espèce de grognasse sans aucune once de respect envers les autres.

Ah oui j’étais remonté contre toute les petites petasses qui n’en avait rien à faire qu’Aaron parlait. Aucune politesse et je portais un désintérêt total à ce genre de fille. Mesdames croyaient que tout leur était dû. Rien que de pense à ce genre de fille me mettais en rogne. Je reportais mon attention sur les paroles de la chanson et je repris en cœur avec le chanteur.

-Seems like the sun is shining
On everyone but me
Won’t you talk to me
This is getting scary

Baby talk to me
Please talk to me
Baby talk it’s me
Talk to me

Something just changed in my world
And it's killing me.

Cette chanson s’adressait à une fille mais je rêvais qu’Aaron ouvre sa bouche pour parler un peu d’sa vie, de lui. Et que notre relation n’est qu’un sens de circulation. Une relation était battit sur un échange. Mais je n’avais encore jamais vraiment parler avec lui. La musique venait de se terminer.

- Aaron? Pourquoi n’acceptes-tu pas d’avoir des attaches avec autrui?

Oulà la conversation devenait sérieuse. Je n’attendais pas vraiment qu’il me réponde. Même si j’aimerais vraiment qu’un jour il puisse me parler mais surtout me faire confiance.
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MessageSujet: Re: Parce que je savais où tu te trouverais || Aaron Gray   Parce que je savais où tu te trouverais || Aaron Gray EmptyMer 7 Mar 2012 - 18:25

    Il l'avait prise dans ses bras. De son plein gré. Par "affection". Wow, cette situation était vraiment étrange. Il s'assurerait qu'elle ne se reproduise pas. Jamais.
    Helinä étant dos à lui, le Sigma Mu ne pouvait voir les expressions de son visage. Était-elle toujours furieuse contre lui ? Son geste allait-il encore plus l'irriter ? Ça sentait la gifle à plein nez, cette histoire. Et si elle le giflait, Aaron ne répondrait plus de lui.
    Mais elle ne bougeait pas. Il continuait à parler, et elle restait là, dans l'espace protecteur de ses bras, et lui, il se demandait ce qu'il foutait là. Nan mais c'est vrai, c'était super bizarre quand même, cette situation !

    Quand il eut fini de parler, Helinä s'écarta, et se mit face à lui, plantant ses yeux azurés dans les siens. Comme si elle tentait de le sonder. Aaron soutint son regard, un peu perdu. Qu'est-ce qu'elle attendait exactement ? C'était censé être bon signe, ce regard ? Apparemment, ce n'était pas négatif, en tout cas, car la jeune fille essuya ses larmes et sourit faiblement. Bon, le pire était passé. Le contact physique était terminé, il pouvait agir normalement à nouveau.
    Il y eut un silence assez embarrassant. Et pourtant, Aaron n'était pas du genre à être gêné. Mais il avait agi trop étrangement pour ne pas se sentir lui-même bizarre. Et il avait horreur de ça.

    Enfin, Helinä prit la parole :


    - Merci… Merci Aaron!


    Le Sigma Mu haussa vaguement les épaules, pressé de passer à autre chose. Ça va, il l'avait juste prise dans ses bras, pas de quoi en fait un fromage ! C'était bien un truc de fille, ça. Elle se croyait dans un bouquin, ou quoi ? Mais le pire était à venir.

    Helinä se jeta dans ses bras. Aaron écarquilla les yeux. Non mais elle avait pas l'impression d'abuser un tout petit peu, là ? C'était pas un bisounours, hein, il n'était pas là pour distribuer des câlins !


    - Merci d’être revenu ici. Tu m’as vraiment manqué.


    Il pouvait presque entendre les violons. Sa phrase était complètement absurde, en plus : il n'était pas revenu pour elle. A l'avenir, il s'assurerait de ne pas lui manquer, pour ne pas risquer qu'une telle scène se reproduise.
    Bon, allez, soyons honnêtes : Aaron, bien que très mal à l'aise, n'était pas complètement insensible non plus. Il avait même envie de rire, tant elle avait l'air d'une petite fille, comme ça. Il venait de lui dire qu'il fallait qu'elle devienne plus forte, qu'elle grandisse, en somme, et elle, elle se jetait dans ses bras ! Cette fille était incorrigible de naïveté, mais cela la rendait d'autant plus attachante. Aaron ne put s'empêcher de rire, brièvement, certes, mais d'un rire franc. Il passa une main amicale dans les cheveux de la jeune fille, qui faisait une bonne douzaine de centimètres de moins que lui, songeant avec amusement que, décidément, il n'aurait jamais d'enfants.

    Au bout d'un moment, il s'écarta enfin, et posa son poing verticalement sur le dessus de la tête de son interlocutrice, et dit avec un sourire amusé, et presque affectueux :


    - T'es vraiment idiote !


    Il lui disait toujours qu'elle était idiote, sans jamais le penser vraiment, c'était sa façon à lui de la charrier, et, quelque part, de lui montrer qu'il l'aimait bien.



    -Bon, tu vas attraper froid là. Manquerait plus que tu tombes malade. Idiote et malade ça fait beaucoup, tu crois pas ? Allez, rentre là-dedans ajouta-t-il en la poussant doucement vers le bar, et limonade pour tout le monde - c'est ma tournée !


    Si on lui avait dit un jour qu'il prendrait soin comme ça de quelqu'un d'autre que lui-même, il aurait bien rigolé. Mais en même temps, Helinä était la seule personne dont il pouvait s'occuper sans craindre que cela ne change leur relation, aussi n'avait-il aucune raison de stresser.
    Le Sigma Mu ouvrit la porte du bar devant la jeune fille, et y entra à sa suite. Il commanda deux limonades, comme promis (à quels sacrifices il était prêt pour elle... nan mais franchement...), puis garda les yeux dans le vague quelques instants, l'esprit ailleurs. Il tourna enfin la tête vers la jolie blonde, et lui dit d'un ton inexpressif :


    - Heli, j'aurais besoin d'un conseil pour un truc.

    Il allait lui en parler. Il n'avait rien à perdre, et puis, qui sait, elle serait peut-être de bon conseil.

    Et puis non. Son avis l'influencerait, dans un sens ou dans l'autre, et c'était à lui et lui seul de choisir. Il n'avait jamais rien demandé à personne, il n'allait pas commencer maintenant. C'était pour le mieux.

    Ses lèvres s'étirèrent donc en un discret sourire amusé, et il demanda :


    - Ce T-shirt : couleur ou foncé, à la machine ? Je sais jamais !


    En plus, il se posait vraiment la question, alors il était content de pouvoir le lui demander. Même si ça n'avait aucun rapport avec ce qui précédait, mais cela n'avait rien de surprenant chez Aaron, qui passait toujours d'un sujet à un autre sans transition – de même que pour ses choix de vie, totalement incohérents.
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MessageSujet: Re: Parce que je savais où tu te trouverais || Aaron Gray   Parce que je savais où tu te trouverais || Aaron Gray EmptyMer 7 Mar 2012 - 16:17

Je le connaissais alors pourquoi lui reprocher tant d’choses? Parce qu’au final c’était à moi qu’il fallait que j’m’en prenne. Pas à lui, pas aux autres, seulement à moi. Si je n’étais pas assez forte pour surpasser le deuil ce n’était pas la faute des autres mais bien la mienne.

Mon histoire s’écrit chaque jours un peu plus, je suis maître de mes mots et de mes actions. Mais je ne suis que la victime des autres qui écrivent leur propre page. L’image que je montrais de moi était tellement en désaccord avec ce que j’étais quelques mois auparavant. Une petite fille innocente et insouciante que je reflétais. Jamais je n’avais fait voir à qui que ce soit le mal être dans lequel je m’enfermais chaque jours un peu plus.

Le passé devait rester au passé, mais les souvenirs qui s’y rattache ne faisait que m’envahir chaque nuit et me faire revivre sans cesse les pires jours de ma vie. Cet être que j’appelais Papa, cet homme qui me faisait jouer, qui m’aimait et me protégeait comme la plus fragile des petites choses. Avait passer l’arme à gauche pour se noyer dans l’alcool après la mort de ma mère. Il n’arrêtait pas de me dire que je lui ressemblais comme deux gouttes d’eau que je deviendrais bien plus belle que ma maman. J’ai pu m’en rendre compte et j’ai surtout appris à mes dépends que ma ressemblance marquerait la fin de mon enfance et de mon innocence.

On écrit tous notre propre livre et les personnages se rencontrent, j’aurais préféré que jamais je ne rencontre ni Alfred, ni Chase et encore moins mon géniteur. Celui qui m’a marquer jusque dans ma chair, dans mon sang et dans ma tête. Regrettais-je mon geste? Quelque fois oui. J’aurais aimé lui demandé pourquoi? Aurait-t-il pu me répondre? J’en doute, l’alcool fait de vous un autre homme et parfois ce nouvel homme n’est que le triste reflets de son soi intérieur. Aussi méchant soit-t-il.

Je ne m’attendais pas à voir Aaron me suivre. Pourquoi le ferait-t-il? S’il le faisait je prendrait ça pour un geste de pitié simplement. Je marchais lentement, laissant libre court à mes larmes qui souillaient mes joues. Je ne savais même pas dans quelle direction je me dirigeais mais qu’importe. J’arriverais bien quelque part.

Perdue dans mes pensées plus ou moins sombre en cette nuit de Mars je n’entendis pas quelqu’un s’approcher, et je fus surprise quand des bras vinrent m’enserrer délicatement et qu’un torse musclé toucha mon dos. Je n’eu pas le loisir de réfléchir davantage et de rétorquer qu’il prit la parole.

Les larmes inondaient toujours mon visage que beaucoup ont connus radieux. Je me précipitais de chasser ces larmes traitresses. Ça n’avait aucun effet, je pleurais toujours mais moins saccadé seul l’eau salée ravageaient mon visage.

Pourquoi Aaron réagissait-t-il de cette manière? Je me le demandais. Je ne lui en voulait pas de vivre sa vie comme il l’entendait après tout notre vie est faite de choix et c’est en étant jeune que ces choix il faut les faire et pas quand on est vieux, qu’on a des enfants sur les bras et les avocats sur le dos. Non je lui en voulais juste de ne pas m’avoir prévenue. Même si je n’avais pas de nouvelles pendant son périple c’était encore une fois un choix. Mais j’aimais bien qu’on me prévienne, simplement d’un petit mot au moins.

Je méritais seulement d'être avertis de sa fuite par l’intermédiaire d’un tierce. Et puis quand il est parti, je n’étais pas seule, Chase était encore là, Pollo aussi et en plus quelques temps après son départ j’avais rencontrer Alfred alors tout s’passait bien, jusqu’à que mon petit nuage s’effondre.

Chase était mort, Alfred m’avait laissé tombé grossièrement sans même me donner une nouvelle. Alors que j’avais fait plus de sacrifice que je n’aurais pu en faire en une année peut être même plus. Et puis mon frère était mort. Quelle vie! Ouais mais c’est la mienne et n’oublions pas que le passé lointain était encore plus nuageux que le passé proche.

Combien de temps n’avais-je pas eu de contact physique comme celui là? Bien trop longtemps à mon goût et ça m’faisait un bien fou et je ne pouvais pas le nier. Même si on sentait un manque d’assurance flagrant quand à cette embrassade elle me réconfortait bien plus que des paroles balancer à tout va pour me dire que tout allait bien.

C’est comme pour l’accouchement les ça va aller madame dites par les infirmières et les sages femmes, j’te les aurais frapper. Ça va aller! Cette phrase me révoltait… J’étais limite en train d’mourir de douleur sur la table d’accouchement mais ça va aller. Punaise une chose était sûr, les femmes étaient bien plus résistantes que les hommes c’était obligatoire. Je défiais n’importe quel homme de supporter la douleur que nous les femmes supportons durant un accouchement.

Alors ce simple contact physique me réchauffait vraiment le cœur. Il finit par dire que le petit Aaron avait besoin de moi. Je le savais et j’étais présente pour lui autant qu’une mère d’un âge raisonnable. Je l’aimais plus que tout et c’était ma petite perle rare et ce même si j’étais tombée enceinte après plusieurs violes causé par mon géniteur et que mon fils se trouvait être également mon frère. Mais j’le voyais plus comme mon petit garçon, mon fils et pas mon frère? Pourquoi? Parce que vivre avec ce petit être en soi pendant neuf mois était un lien que seule les mères et les enfants pouvait tisser. Alors logiquement parlant il était également mon frère mais je ne le considérais pas comme tel.

Alors que je m’attendais à un long moment de silence j’eu droit à une toute dernière phrase de la part du brun. « Et… il n’est pas le seul. » Je le fis desserrer sa prise autour de mon corps afin de me tourner face à lui, afin de voir ses yeux. Afin de voir si ce qu’il disait était vrai et s’il pensait à ses paroles ou si au contraire ce n’était que de simple mots de réconforts. Je tombais dans ses yeux sombres, à peine éclairée par les lumières artificielles de la ville. La sincérité que je pu y déceler me désarma complètement. Non ce n’était pas de simple mot de réconfort, non ce n’était pas des mots lancer en l’air à tout va. C’était bel et bien des mots sincères.

Pourquoi me dire ça? Il me montrait une part de lui que je ne connaissais pas et cela me faisait tout drôle. Et ça me mettait légèrement mal à l’aise. Je me reculais un peu plus et essuyais mes larmes négligemment à l’aide de ma manche. Je souris à Aaron, un sourire un peu petit mais je n’pouvais pas offrir un sourire plus éclatant pas encore c’était trop tôt.

C’était à moi de parler; de dire quelque chose, mais bizarrement les mots ne me venaient pas j’étais pourtant considérée comme une personne bavarde et pipelette. Mais aujourd’hui, là en ce moment je n’savais pas quoi dire. Mes yeux étaient toujours ancrés dans les siens, ce n’était pas grand-chose mais j’eu quand même l’envie de prendre la parole.

- Merci… Merci Aaron!

Alors que j’étais à quelque pas de lui je me précipitais dans ses bras comme une petite fille qui saute dans les bras de son grand frère qu’elle n’a pas vu depuis des semaines.

- Merci d’être revenu ici. Tu m’as vraiment manqué.

Mon comportement s’apparentait vraiment à une gamine de sept ans mais même s’il avait disparut pendant six mois je n’arrivais pas vraiment à lui en vouloir complètement. Parce qu’il était tout simplement Aaron…
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Parce que je savais où tu te trouverais || Aaron Gray Empty
MessageSujet: Re: Parce que je savais où tu te trouverais || Aaron Gray   Parce que je savais où tu te trouverais || Aaron Gray EmptyMer 7 Mar 2012 - 14:19

    Qu'il l'empêche de boire, elle n'apprécia pas. Comme il s'en était douté. Ce fut le début d'une longue tirade :


    - Tu veux quoi Aaron? T’essayes d’faire quoi là? Que j’sois forte à l’intérieur hein? Mais tu t’fous d’ma gueule c’est ça? Que j’sois forte de rien du tout oui. Tu veux que j’te dise quoi? Que la pauvre petite Helinä Tässäon n’est pas assez forte pour mettre son passé dans un placard? Que c’est une gamine irresponsable qui ne saura jamais s’occuper d’son enfant que c’est une honte. Tu veux m’faire culpabiliser c’est ça? Il faut arrêter d’boire Heli tu as un fils j’te l’rappelle. Comme si j’savais pas qu’ j’avais un fils, mais c’est pas à toi d’me dire c’que j’dois faire ou non.


    Aaron sentit un mélange de colère et d'ennui monter en lui. Non mais pour qui elle se prenait ? Elle extrapolait complètement la portée de ses paroles ! Jamais il ne lui avait dit d'oublier son passé, et encore moins de devenir responsable pour son fils. Au contraire, il avait bien pris soin d'éviter ce genre de remontrances à deux ronds, qu'il était le plus mal placé sur terre à donner, et qui la feraient seulement culpabiliser – ce qui était complètement absurde, et ne l'aiderait en rien. Le Sigma Mu eut le sentiment que la jeune fille extériorisait toutes ses propres craintes, et son sentiment de culpabilité. Lui, il ne lui avait rien dit de tel, mais il avait vaguement suggéré ses torts, et elle les lui avait alors tous recrachés à la figure. Bah, qu'importe, si ça pouvait la soulager...
    En revanche, la seconde partie de sa réponse lui plut moins :


    - Après tout en quoi ça te concerne? Tu reviens ici à Miami et tu t’inquiètes pour moi alors que ça fait six mois que tu n’as donné aucune nouvelle? Bravo! Ouais franchement j’applaudis…


    Déjà, c'était bien trop sarcastique. Elle n'avait pas à lui parler comme ça. Pour la simple et bonne raison que d'habitude, c'était lui qui le faisait. Mais surtout, elle l'accusait de l'avoir abandonnée sans lui laisser de nouvelles, alors qu'elle savait très bien qui il était. Elle avait décidément d'être ami avec lui ? Soit, mais alors elle devait accepter de le laisser vivre sa vie comme il l'avait toujours vécue : libre, indépendant, solitaire. Elle n'avait pas le droit de le lui reprocher.
    Il y eut un bref silence, durant lequel Aaron s'efforça de garder son calme. Helinä avait, certes, une vie difficile, mais elle n'avait pas à se faire passer pour une victime, encore moins à faire de lui son bourreau, et, putain, elle aurait mieux fait d'écouter ses conseils au lieu de s'énerver comme une gamine. Ils étaient aussi rares que précieux.

    Mais il n'eut pas le temps de répliquer - et d'ailleurs, il n'en avait pas la moindre envie -, car Helinä poursuivit :


    - J’suis pas venue ici pour entendre un discours moralisateur. J’voulais juste être en ta compagnie parce que même si tu as été absent pendant six mois tu m‘as énormément manqué.


    Mais quel discours moralisateur, putain ?! Il essayait juste de l'aider à devenir plus forte, mais ses paroles passer dans sa tête comme un courant d'air. Autant essayer de prendre de la fumée dans ses mains. Inutile, et absurde. En revanche, il fut très surpris de l'entendre dire si clairement – et au milieu d'une dispute – qu'il lui avait manqué. Non, qu'il lui avait « énormément manqué ». Cette phrase n'avait pas franchement sa place dans cette discussion, mais il lui semblait qu'Helinä recrachait toute la rancœur accumulée ces derniers mois. Pourquoi est-ce qu'elle lui disait ça ? Ou plutôt : pourquoi est-ce qu'il lui avait manqué ? Il n'était pas très attentionné avec elle, ne lui disait jamais rien de gentil ; il la charriait sans cesse, était parfois froid, disparaissait continuellement... et pourtant, cette idiote s'était attachée à lui. Et pourtant, il faisait tout pour que ce genre de choses n'arrive pas ! Comment est-ce qu'il avait pu baisser sa garde ? C'était bien ça, tout le problème de l'amitié ; après, on avait des comptes à rendre aux autres. Il n'allait pas s'excuser pour être parti. Déjà, parce qu'il n'avait pas eu le choix ; ensuite, parce qu'il ne devait rien à personne. Mais, malgré tout, entendre la jeune fille lui dire cela lui faisait quelque chose. On aurait dit un homme en train de se noyer, et tendant un bras désespéré vers la rive dans l'espoir qu'on viendra le secourir. Et une part de lui avait malgré tout envie d'être cette personne.
    Mais Helinä continuait :


    - Je n’suis peut-être pas forte aujourd’hui parce que j’ai besoin d’oublier. D’oublier que mon fils est également mon frère, que mon grand frère est mort que Chase l’est aussi et que j’ai perdu Alfred et ce pour le restant d’ma vie. Alors s’il te plaît Aaron garde tes comparaisons pour toi mais ne me les balance pas en plein visage surtout pas dans un moment comme celui-là. Si cette vision de moi t’insupporte j’peux toujours m’en aller.


    Attends... quoi ?! « que mon fils est également mon frère » ? Est-ce que ça voulait dire que... que son père...
    Ça, c'était la dernière chose à laquelle Aaron s'était attendue. Il s'apercevait seulement maintenant qu'il n'avait jamais su qui était le père d'Aaron. La raison en était simple : qu'il ne l'avait jamais demandé. Parce qu'il estimait que cela ne le regardait pas. Parce que si Helinä avait voulu lui en parler, elle l'aurait déjà fait depuis longtemps. Et puis, parce qu'apparemment, ils n'étaient plus ensemble, alors à quoi bon remuer le couteau dans la plaie ? Mais bon sang, jamais il n'aurait pu imaginer que ce serait le père d'Helinä !
    Il eut du mal à dissimuler son effroi, mais à peine avait-il assimilé ces informations qu'Helinä se levait, payait et quittait le bar.

    Aaron demeura assis quelques secondes. Qu'est-ce qu'il allait faire ? Quoi, il n'allait quand même pas lui courir après, si ? Il n'y était pour rien, lui, si sa vie était merdique ! Elle n'avait pas le droit de lui imposer de jouer le rôle d'un ami, alors-même qu'il avait toujours fait en sorte de ne pas en devenir un !

    Mais il venait à peine de revenir, il était content de revoir Helinä, et il la laissait filer. Non, c'était trop bête... Soupirant mentalement, le Sigma Mu se leva, posa un billet sur le bar pour payer ses propres consommations et marcha d'un pas rapide vers la sortie. Il inspira profondément pour se donner du courage – parler gentiment aux gens avec qui il venait de se prendre la tête n'était vraiment, mais alors vraiment pas son fort – et poussa la porte du bar.

    Helinä était là, de dos. Aaron ouvrit la bouche pour parler, mais s'aperçut que quelque chose clochait. Les épaules de la jeune fille se soulevaient à intervalle régulier, comme si elle était secouée de hoquets... ou de sanglots. Le bruit de ses pleurs vint confirmer sa pensée. Et meeeerde. Réconforter, ça, il en était carrément incapable. Elle lui en demandait trop, là ! Il ne pouvait quand même pas changer du tout au tout en quelques minutes ! Mais merde !
    Qu'est-ce qu'on faisait, dans ces cas-là, déjà ? On disait des phrases débiles, du genre « ça va aller » ? Mais non, ça n'allait pas aller ! Elle était mère à seulement seize ans, et la moitié de son entourage était morte !
    Aaron décida de ne pas réfléchir, et d'agir spontanément. Il verrait bien.

    Il s'approcha lentement d'elle. Hésita une seconde. Finit par l'enserrer de ses bras, son torse contre le dos de la jeune fille. Il demeura silencieux quelques secondes, cherchant ses mots. Putain, il était vraiment nul pour ça.


    - Je suis désolé de t'avoir laissée toute seule, Heli. Mais... je suis là, maintenant. Je suis là, d'accord ? T'es plus toute seule.


    S'il ne regrettait pas d'être parti, il commençait à avoir des remords de ne pas l'avoir prévenue. Ça n'aurait pas changé grand-chose, mais elle aurait sans doute trouvé ça moins...lâche. Même s'il estimait ne lui devoir aucun compte, lui laisser un numéro où le joindre ne lui aurait rien coûté. Et puis, elle n'était pas du genre à le harceler.
    Ses mots étaient maladroits, mais c'était tout ce qui lui venait à l'esprit. Il n'allait pas lui dire que tout irait bien. Parce que c'était faux. En revanche, il lui montrait que si l'avenir s'annonçait sombre, et bah au moins elle ne serait pas toute seule, et qu'il l'accompagnerait, même s'il n'avait aucun pouvoir sur les événements, et qu'il demeurerait fidèle à lui-même.

    Il reprit :


    - Et puis, y a Aaron aussi. Il a besoin de toi.


    Lui montrer qu'elle n'était pas inutile, qu'elle comptait pour les autres.


    - Et... il est pas le seul, ajouta-t-il.


    Ça, c'était un effort démesuré qu'il venait de produire. Avouer qu'il pouvait, parfois, avoir besoin de compagnie. De sa compagnie. Ce n'était pas une déclaration d'amour, ni même d'amitié, qu'il venait de lui dire. C'était plus pour lui-même qu'il disait cela, finalement ; la vie en société, à Miami, avait peu à peu déteint sur lui, lui qui se croyait détaché de tout et de tout le monde. Il avait fini par se reposer sur certaines choses, certaines personnes, bien que demeurant très indépendant, mais il ne pouvait nier le fait que retourner à la vie nomade lui serait présentement impossible. Et de réaliser cela lui arrachait le cœur.
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Parce que je savais où tu te trouverais || Aaron Gray Empty
MessageSujet: Re: Parce que je savais où tu te trouverais || Aaron Gray   Parce que je savais où tu te trouverais || Aaron Gray EmptyMer 7 Mar 2012 - 12:32

Les choses changent n’est-ce pas? Mais les gens aussi visiblement enfin pas tous Aaron en était la preuve vivante. Je regarde derrière le barman les bouteilles pleines, mais mes pensées si dirigeaient toutes vers le passé. Perdu dans l’immensité instable de mon passé et de mes souvenirs je n’entends plus les clients joyeux du bar parler, s‘extasier, rire, seule la musique en fond sonore restait graver dans ma mémoire comme une chanson que l’on ne peux pas effacer. Je tourne ma tête vers le brun qui me tenait compagnie, sa voix à lui je l’entendais, c’était bien la seule. Sa voix grave et profonde me submergeait de par en par.

- Mais tu sais, Heli, si je demande à voir ton bout d'chou, c'est parce que je sais qu'il compte beaucoup pour toi.

Cette phrase eu pour effet de me donner un agréable frisson qui parcourut la totalité de mon corps. J’ancrais mes yeux clairs dans ceux du brun, ne les quittant pas une seule seconde. Malgré la couleur noire qui prédominait, le fait de le regarder dans les yeux me déstabilisait quelque peu. J’inspirais profondément avant de ne détourner le regard. Je ne savais comment interpréter ses gestes, ses regards, Aaron était quelqu’un de solitaire mais encore plus mystérieux. Derrière son cynisme perturbant et sa confiance en lui qui me dépassait, je pensais qu’il pouvait y avoir quelqu’un de différent. Quelqu‘un de plus abordable… Peut être que je me gourais totalement il était l’même autant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Pourquoi j’me prenais la tête pour si peu. Aaron était Aaron et ce à jamais quoique je fasse. Ce n’était certainement pas une blondasse d’un mètre soixante cinq , mère de famille âgée de 16 ans qui allait le faire changer. Alors que j’allais entamer mon troisième shooters je sentis une pression ferme sur mon poignet, je regardais cette mains qui avait oser m’interrompre, j’en suivit les courbes jusqu’à tomber sur le visage d’Aaron. Qu’est-ce qui lui prenait à lui? Avait-t-il un souci? Je pinçais mes lèvres et levais mes yeux dans les siens.

- Lâches-moi! Lâches-moi toute suite! Dis-je en haussant l’ton…

J’ouvris ma bouche quand il me dit que cela suffisait. Il osait me dire ça à moi? Mais il fallait qu’il arrête. Il avait disparut pendant six mois sans donner de nouvelles. Et qu’est c’qu’il me fait là? Il me sort une putain d’comparaison avec un stupide château d’cartes. Non mais je rêvais… J’avalais ma salive et je pris la parole plutôt durement.

- Tu veux quoi Aaron? T’essayes d’faire quoi là? Que j’sois forte à l’intérieur hein? Mais tu t’fous d’ma gueule c’est ça? Que j’sois forte de rien du tout oui. Tu veux que j’te dise quoi? Que la pauvre petite Helinä Tässäon n’est pas assez forte pour mettre son passé dans un placard? Que c’est une gamine irresponsable qui ne sera jamais s’occuper d’son enfant que c’est une honte. Tu veux m’faire culpabilisé c’est ça? Il faut arrêter d’boire Heli tu as un fils j’te l’rappelle. Comme si j’savais pas qu’ j’avais un fils, mais c’est pas à toi d’me dire c’que j’dois faire ou non. Après tout en quoi ça te concernes? Tu reviens ici à Miami et tu t’inquiètes pour moi alors que ça fait six mois que tu n’as donné aucunes nouvelles? Bravo! Ouais franchement j’applaudis…

J’accompagnais le geste à la parole et je repris mon souffle. Six moi qu’il n’avait pas donné signe de vie. Et là parce que monsieur en avait décidé ainsi je devrais devenir forte, oublier mon passé mais surtout que j’arrête de boire là ce soir. Je n’étais pas encore dépendante de l’alcool. Juste aujourd’hui j’avais besoin d’oublier le temps d’une soirée ma vie mais non Aaron en avait décidé autrement monsieur l’abonné absent avait décidé d’me pourrir ma soirée. Je repris la parole ne baissant pas une seule fois l’regard.

- J’suis pas venu ici pour entendre un discours moralisateur. J’voulais juste être en ta compagnie parce que même si tu as été absent pendant six mois tu m‘as énormément manqué. Je n’suis peut être pas forte aujourd’hui parce que j’ai besoin d’oublier. D’oublier que mon fils est également mon frère, que mon grand frère est mort que Chase l’est aussi et que j’ai perdu Alfred et ce pour le restant d’ma vie. Alors s’il te plaît Aaron garde tes comparaisons pour toi mais ne me les balance pas en plein visage surtout pas dans un moment comme celui là. Si cette vision de moi t’insupporte j’peux toujours m’en aller.

Je me levais de mon tabouret, payais nos consomptions, enfilais mon manteau et je me dirigeais droit vers la sortie. Je dis au revoir au bar man ainsi qu'aux clients présents. Une fois la porte franchit je ne pus réprimé un flot de larme m’envahir. Je n'avais même pas regarder si Aaron me suivait, d'un côté c'était peut être préférable qu'il ne me suive pas. C’était beaucoup trop, Pollo était mort, Chase aussi, je ne les reverrais plus jamais. Je n’avais même pas fait attention à mes paroles mais maintenant que j’y repensais je n’avais jamais parler du père de mon enfant à Aaron. Avait-t-il seulement capté ce que j’avais dit? Une vie merdique jusqu’au bout. Mon père était également celui de mon fils et mon fils était mon frère. À cette instant précis j’eu une pensé pour ma maman, celle que j’admirais plus que tout mais qui malheureusement n’était plus comme tout l’reste de ma famille aujourd’hui. J’étais désormais seule et il fallait que je fasse avec. Je ne ramènerais jamais mon frère, ni même ma mère à la vie. Alors oui j’pouvais être forte, il fallait que je le sois pour mon fils et mon avenir mais pas ce soir. Ce soir j’voulais juste oublié et surtout ne pas être seule.
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MessageSujet: Re: Parce que je savais où tu te trouverais || Aaron Gray   Parce que je savais où tu te trouverais || Aaron Gray EmptyMar 6 Mar 2012 - 9:35

    Lorsqu'il lui demanda s'il pouvait rencontrer Aaron, la réaction de la jolie blonde ne se fit pas attendre. Et elle fut plus violente que prévue.


    - Dis moi à quoi cela t’avancerait de voir mon fils? Tu n’penses même pas à tes paroles. Tu n’changes pas Aaron Gray tu restes toujours le même. Mais peut être que j’te le présenterais ou pas ça reste à voir mais ça n’dépend que de toi. Le jour où tu penseras à tes paroles peut être que j’envisagerais de te présenter mon p’tit bout d’chou. Pour le moment tu essayes juste de faire comme si tout cela t’intéressais. Mais j’te connais un peu pour savoir que ce n’est que par « gentillesse» et j‘dis ce mot entre guillemets.


    Aaron eut envie de rétorquer tout de suite. Alors comme ça, il ne pensait pas ses paroles ? Il n'avait pas dit qu'il voulait voir son fils, mais lui avait juste demandé si elle accepterait de le lui présenter. Quant au « tu n'changes pas Aaron Gray, tu restes toujours le même », qu'est-ce qu'elle attendait au juste, hein ? Qu'il change, juste pour elle ? Qu'il se soit métamorphosé en quelques mois, pour devenir une espèce d'abruti humain, gentil, qui séduirait son cœur, comme les autres enfoirés qui l'avaient laissée tombée ? Très peu pour lui.
    Ce qu'elle ne comprenait pas, c'est que si voir son fils présentait pour lui peu d'intérêt – pour la simple et bonne raison qu'un gosse de cinq mois n'a pas grand-chose à dire – il était prêt à le faire pour lui témoigner, à elle, son intérêt. Alors oui, cela semblait peut-être dérisoire, comme preuve d'amitié, mais pour lui, c'était déjà beaucoup, et elle devait le savoir.

    En effet, elle poursuivit :


    - ...Bon j’apprécie bien évidemment l’effort surhumain que tu fais à mon encontre mais ça m’remonte pas vraiment l’moral tu sais. Ton baiser était suffisant, aller viens on rentre à l’intérieur et je te paye un verre. Je n’suis pas à court d’argent contrairement à toi.


    Bon, au moins, elle avait compris qu'il faisait de son mieux. Alors que, franchement, il ne lui devait rien du tout. Il n'était pas obligé de faire tant d'efforts, et s'il n'était pas parti aussi longtemps, il n'aurait sans doute même pas essayé.
    La dernière phrase de son interlocutrice, bien loin de le froisser, lui décrocha un sourire amusé. Il était de notoriété publique qu'Aaron était perpétuellement fauché, à travailler comme un dingue pour parvenir à payer ses frais de scolarité (bien qu'aidé par une bourse d'études) et à subvenir à ses besoins. En fait, c'était lui-même qui avait choisi ce style de vie, en quittant sa villa luxueuse en Californie quand il était encore un enfant (même si, alors, il n'avait aucune idée de ce que cela impliquait), puis en traversant les Etats-Unis, en nomade. Se sédentariser à Miami était déjà un sacrifice pour lui, malgré la part de lui-même qui lui disait de se poser un peu ; il était donc heureux, paradoxalement, de pouvoir conserver un peu de son mode de vie précédent : pauvre, indépendant, et, somme toute, assez solitaire.
    Pour en revenir à leur conversation, le Sigma Mu était donc très content qu'elle lui paie un verre. Il n'avait aucune raison de refuser. Et il n'avait même pas l'impression de profiter de son amie, tant elle était riche. Il la suivit donc à l'intérieur, où ils s'installèrent aux places qu'ils avaient quittées, et qu'Helinä commanda des shooters de vodka pour elle, et un whisky pour lui. Bien que très résistant à l'alcool, Aaron en avait déjà bu trois, et commençait à en sentir les effets, aussi attendit-il avant d'attaquer sa boisson.

    Helinä reprit la parole :


    - Tu sais beau brun ce n’est pas parce que je n’vais pas bien que tu dois changer de comportement à mon égard. Je t’aime beaucoup malgré tout. Et puis si je ne t’appréciais pas et que je n’pouvais pas blairer ton sale caractère et ta personne je n’serais certainement pas venue dans ce bar pour te retrouver.


    Nan mais c'était le monde à l'envers ! A peine quelques minutes plus tôt, elle regrettait qu'il ne change pas, et maintenant, elle lui disait de ne pas changer !
    Ce qui définissait le plus Aaron, c'était sa conception inchangée de la vie. Il savait ce qu'il voulait, comment il voulait avancer, sur qui il pouvait compter, et tout dans sa vie résultait de ses convictions. Si sa personnalité était pour le moins lunatique, c'était cette forme d'instabilité qui le caractérisait le mieux. Juste le fait d'être libre, et de pouvoir à tout moment revenir sur ses pas et prendre l'autre route. En un mot, malgré tous ses changements apparents, ses prises de décision contradictoires, ses humeurs tantôt extatiques, tantôt cyniques, il demeurait au fond exactement le même.

    Il ne songea même pas au « beau brun », un surnom qu'Helinä lui donnait depuis ce qui semblait être une de leurs premières rencontres, et qui était sans doute aussi affectueux qu'ironique. Qu'elle lui dise, ensuite, qu'il pouvait demeurer lui-même montrait qu'elle l'acceptait comme il était, ce qui était plutôt positif. Helinä était une des rares personnes qui l'appréciaient vraiment, malgré sa froideur apparente, son ironie indéfectible et son inconstance.
    Un rire franc s'échappa des lèvres du jeune homme lorsque la jolie blonde lui parla de son « sale caractère ». Elle devait être un peu masochiste pour aller le trouver dans son bar favori, alors même qu'il l'avait complètement abandonnée pendant plusieurs mois. Mais ça faisait du bien de la voir, elle et son cynisme naissant.

    Aaron répondit enfin :


    - Et mon sale caractère te remercie ! Je suis aussi content de te revoir.


    Bon, ça, il aurait dû lui dire quand elle-même le lui avait fait savoir, quelques instants plus tôt. Sauf que ce genre de déclarations ne lui ressemblaient pas, et qu'il devait la placer au moment propice. Donc maintenant.
    Il reprit, d'un ton curieusement dénué d'ironie :


    - Mais tu sais, Heli, si je demande à voir ton bout d'chou, c'est parce que je sais qu'il compte beaucoup pour toi.


    Etait-ce l'alcool, toujours est-il qu'Aaron se sentit vaguement nauséeux en prononçant ces mots. Il les pensait, là n'était pas le problème. Et elle lui avait bien dit qu'il n'avait pas besoin de faire tant d'efforts, mais il tenait quand même à lui montrer qu'il avait conscience qu'elle était mère, maintenant, et qu'il l'acceptait aussi comme ça.

    Mais Heli commença à s'enfiler plusieurs shooters de vodka. Aaron la regardait faire silencieusement, les yeux fixés sur elle. Au bout du troisième, il n'y tint plus, et saisit fermement son poignet.


    - Ça suffit, Heli.


    Encore une fois, Aaron n'avait rien d'un moralisateur, et en matière d'alcool, il était plutôt mal placé pour donner des leçons. Mais il n'avait jamais vu Helinä boire comme ça. Et de la voir comme ça lui rappelait inéluctablement son propre père, et ses problèmes d'alcoolisme. Elle était mère, maintenant, elle n'avait pas le droit de se laisser aller comme ça.

    Mais ça non plus, il ne pouvait pas le lui dire. Ce n'était pas son rôle. Il n'avait pas le droit d'essayer de la faire culpabiliser. Alors il poursuivit :


    - T'es un vrai château de cartes, ma belle. Un coup de vent, et tu t'effondres, jusqu'aux fondations. Et apparemment, il y a eu un véritable ouragan, ces derniers temps. Mais putain, faut que tu sois forte à l'intérieur, Heli. Faut plus que ça t'atteigne.


    Alors oui, bien sûr, c'était facile à dire. Elle avait traversé les pires épreuves, et était toujours vivante, ce qui témoignait de sa détermination. Mais Aaron lui disait cela un peu en grand frère, parce qu'il était perturbé de la voir si métamorphosée, à se bourrer la gueule alors qu'elle était si insouciante, quelques mois plus tôt. Et puis, merde, elle valait mieux que ça ! Et il était prêt à l'entendre lui crier dessus si ça pouvait la soulager, tant qu'il avait pu dire ce qu'il pensait.
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MessageSujet: Re: Parce que je savais où tu te trouverais || Aaron Gray   Parce que je savais où tu te trouverais || Aaron Gray EmptyLun 5 Mar 2012 - 22:29

Parce que quand je le voyais je souriais, parce que quand je le regardais mon monde devenait beau, parce que quand je le voyais avec le p’tit Aaron ça me faisait plaisir. Parce qu’Alfred restait Alfred. Mon premier amour, le premier a accepter ma situation, mon état, ma vie tout… Parce que je l’aimais point. Je n’aurais jamais penser une seule seconde que je pourrais m’épanouir dans une relation telle que celle-ci. Aussi passionnelle, fusionnelle…

Certain diront que je suis beaucoup plus mon cœur que ma raison Aaron Gray le premier d’ailleurs penserait que c’est risible. Là où le vent l’emportais. C’est très précis tout ça. Mais j’avais l’habitude avec lui. Cela me rendait quelque part triste, je savais écouter même si je n’étais pas douée en conseil, je restais une oreille attentive.

Alors que je laissais ma cigarette se consumer lentement comme ma vie qui n’est qu’une suite d’événements malheureux et parfois infranchissable. Les jours passent et ça ne compte pas j’ai tant de mal à vivre. Chase me manque, Alfred aussi et même Pollo. On ne s’était pas vue pendant près de deux ans et cela faisait à peine quelques jours qu’il était disparut, il me manquait plus que tout. Quand on battit une relation fraternelle aussi forte, je pense qu’il n’est aucunement facile de penser vivre sans cette personne aussi importante pour nous.

Pensons à autre chose et rentrons à l’intérieur. Pas que la température chutait dangereusement mais un peu tout d’même. Pourquoi le gouvernement avait interdit la cigarette dans les lieux publics? Je m’posais toujours la question. Le brun me demanda si je pouvais lui présenter Aaron. Comme si il en avait à faire de mon enfant. J’le connaissais l’bougre, simplement par politesse qu’il me disait ça. J’vous jure on ne le referait pas c’était plus que certain. Il était bien gentil le grand Aaron mais essayé de me faire croire qu’il voulait voir mon fils bien trop peu pour moi. J’vous jure. Je ne me fis pas prier pour prendre la parole.

- Dis moi à quoi cela t’avancerais de voir mon fils? Tu n’penses même pas à tes paroles. Tu n’changes pas Aaron Gray tu restes toujours le même. Mais peut être que j’te le présenterais ou pas ça reste à voir mais ça n’dépend que de toi. Le jour où tu penseras à tes paroles peut être que j’envisagerais de te présenter mon p’tit bout d’chou. Pour le moment tu essayes juste de faire comme si tout cela t’intéressais. Mais j’te connais un peu pour savoir que ce n’est que par « gentillesse» et j‘dis ce mot entre guillemets. Bon j’apprécie bien évidemment l’effort surhumain que tu fais à mon encontre mais ça m’remonte pas vraiment l’morale tu sais. Ton baiser était suffisant, aller viens on rentre à l’intérieur et je te paye un verre. Je n’suis pas à court d’argent contrairement à toi.

Oui l’argent ne me manquait pas, combien d’argent restait-t-il sur mon compte en banque? Je n’serais dire le nombre. Il était bien trop grand pour que je m’en rappelle et surtout bien trop élevé pour tenir sur un seul compte. J’ouvris la porte du bar et retournais à nos places précédemment quittées. Je ne me fis pas prier pour finir mon verre et de commander des shooter de vodka et de commander un autre verre de whisky pour le Sigma mu.

- Tu sais beau brun ce n’est pas parce que je n’vais pas bien que tu dois changer de comportement à mon égard. Je t’aime beaucoup malgré tout. Et puis si je ne t’appréciais pas et que je n’pouvais pas blairer ton sale caractère et ta personne je n’serais certainement pas venu dans ce bar pour te retrouver.

Bon j’étais la première à faire croire que tout allait bien alors que tout allait mal c’était l’chaudron qui s’foutait d’la casserole mais qu’importe j’étais comme et ce n’était pas parce que j’allais mal que tout l’monde devait se plier à mon humeur ainsi que mon coup d’blues et mes moment de solitude bien trop prononcé.

Dans mon cœur, ma solitude prend de l’ampleur, elle fait partie d’mon quotidien, elle me tient compagnie, elle me colle à la peau encore plus dans les moments difficiles ce qui me rend de plus en plus fragile, elle me renferme chaque jour un peu plus sur moi-même, elle m’enlève même l’envie de dire je t’aime. Mon cœur est envahit de remord et de peine et la solitude se nourrit de tout ce désespoir qui m’envahit.

J’avale mon premier shooter, mon deuxième et mon troisième cul sec. Ce qui eu pour effet de me brûler l’œsophage mais je me délectait de ce nectar alcoolisé. Une mauvaise habitude, mais bon il m’en fallait peu pour tomber dans les travers de l’alcool et de divaguer complètement. Aaron ne serait tarder de s’en rendre compte. Pour oublier mes soucis j’les oubliais soit en pleurant soit en riant. À choisir j’préférais la deuxième option mais je n’choisissait rarement les effets que cela me procuraient.
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MessageSujet: Re: Parce que je savais où tu te trouverais || Aaron Gray   Parce que je savais où tu te trouverais || Aaron Gray EmptyLun 5 Mar 2012 - 10:43

    Aaron sourit lorsqu'Helinä dit :


    - Pour te voir pardi! Pour quelles autres raisons?...


    Elle avait fait l'effort de venir le voir, alors que lui l'avait laissée tomber dans la pire des galères – la grossesse – sans chercher à la contacter une seule seconde. Peut-être qu'elle lui en voulait, mais elle savait aussi que c'était dans sa nature, qu'il était sans attaches, nomade, et qu'il mettrait toujours sa liberté au-dessus de tout le reste – y compris de son entourage. Même si ce n'était pas la liberté qui l'avait fait quitter Wynwood...

    La deuxième partie de sa réponse lui plut moins :


    - ...Quoique j’viens aussi certainement pour noyer, oublier mes soucis et ma vie… 


    Ah, ça, il pouvait comprendre... Mais l'entendre dire de sa bouche lui faisait un peu de peine. C'était certain : depuis son départ, quelque chose s'était brisé en Helinä. Mais quoi ? Il n'était pas sûr de vouloir savoir, mais il ne pouvait nier qu'une part de lui-même était curieuse d'apprendre comment la joie avait pu ainsi déserter le visage de son interlocutrice.

    N'ayant rien à répondre à ça, il se contenta de lever son verre, et, avec un sourire en coin, de lancer :


    - Alors, à la noyade !


    Et il cogna son verre contre le sien, avant de boire une partie de son whisky – pas cul-sec, car il n'avait pas les moyens de se payer un nouveau verre ce soir-là.

    Aaron fut bien forcé de constater qu'Helinä était un peu ailleurs. Elle dut s'en rendre compte elle-même, car elle secoua la tête et répondit à sa question en riant :


    - Tu es perspicace Aaron, je n’aurais jamais deviné que j’avais maigri mais il faut dire que j’ai eu l’temps de perdre mes kilos en trop depuis l’accouchement. Ça fait déjà cinq mois que l’petit Aaron est né. 


    Si le Sigma Mu sourit de voir qu'Helina pouvait toujours rire à ses blagues, il fronça imperceptiblement les sourcils par la suite. Tout d'abord, parce qu'il ne s'était pas aperçu qu'il s'était absenté si longtemps. Déjà plus de cinq mois... Le temps était passé très vite, et très lentement tout à la fois, mais il se rendait compte seulement maintenant que la vie avait continué en son absence, et que bien des choses avaient changé. Helinä avait un enfant. Elle était mère. Waw.
    Mais ce qui le perturba encore davantage, c'est le prénom qu'elle avait donné à son gosse. Aaron. Pourquoi Aaron ? Nan mais sérieusement, elle essayait juste de le provoquer, là ? Si ça se trouve, il s'appelait... Peter, son môme. Ou Mark, ou n'importe quoi d'autre. Elle voulait juste voir sa réaction, hein ? Et bah il allait afficher un visage impassible. Ou alors, c'était juste une coïncidence ; Aaron était un prénom très courant, ça n'avait rien de surprenant. Mais c'était juste...dérangeant.

    Des félicitations auraient été de rigueur. Elle avait accouché apparemment sans encombres, ou, du moins, son fils se portait bien, et on ne le lui avait retiré. Mais Aaron n'était pas du genre à s'extasier de la naissance d'une vie – sa vision de l'humanité était bien trop cynique pour cela. Malgré tout soucieux de lui montrer qu'il ne s'en fichait pas complètement, tout en détendant l'atmosphère, le jeune homme répliqua avec un sourire discret :


    - Ça doit en faire des couches-culottes !


    Oui, c'était faible, mais Aaron n'avait pas eu l'occasion de faire de l'humour pendant de longs mois, alors il manquait un peu d'entraînement.

    La jeune fille sortit alors un paquet de clopes en se levant, et lui lança :


    - J’vais fumer une cigarette tu m’suis? Je t’expliquerai peut-être à l’extérieur. 


    Aaron ne se fit pas prier, et se laissa entraîner par la main de son interlocutrice jusqu'à être sorti du bar. Il se souvenait distinctement qu'Helinä ne fumait pas, six mois plus tôt. Bon, il faut dire qu'elle attendait un enfant, mais il lui arrivait même de le charrier sur les dangers du tabac. Décidément, les choses avaient bien changé, ici...
    Enfin, il ne serait pas celui qui lui ferait la morale. Déjà, parce qu'il était le premier à fumer, et surtout parce qu'il croyait à la liberté de chacun, ou qu'il s'en foutait, plutôt, et donc qu'il n'allait certainement pas lui dicter des règles de conduite.

    Arrivé dehors, le jeune homme sortit une cigarette de sa poche, qu'il avait roulée lui-même (économies, économies...), et la glissa entre ses lèvres, sans l'allumer encore. Il regardait fixement Helinä, attendant patiemment qu'elle parle sans insister particulièrement. Elle lui offrit un sourire plus naturel, plus sincère, qui lui fit plaisir ; elle n'allait peut-être pas si mal que ça, finalement.
    La jeune fille prit la parole :


    - Ça me fait plaisir de te revoir après tout c’temps. Et oui j’ai connu des jours meilleurs. 


    Aaron lui offrit un sourire franc. Il ne l'avouerait jamais, mais lui aussi était heureux de la revoir. Mais ce rire qui sortait de la bouche de son « amie » n'était pas si joyeux que ça. Il décida donc de ne pas l'interrompre.
    Alors elle parla. Et tandis qu'elle parlait, on voyait qu'elle luttait contre elle-même, contre ses souvenirs, contre les larmes, même. Et même si Aaron restait Aaron, il ne percevait que trop bien la douleur de la jeune fille, et avait l'impression d'entrer dans sa vie privée, et d'entendre des choses qu'il ne lui appartenait pas d'entendre.


    - Non je n’vais pas vraiment bien… Mais bon il faut faire avec n’est-ce pas? Pollo est mort Aaron. Mon grand frère est mort il y a quelques jours de ça. J’ai même pas remarqué qu’il allait mal. Je n’étais pas bien, je ne l’ai pas vu. J’m’en veux tellement. Si j’avais mis de côté Alfred j’aurais pu voir que mon grand frère n’allait pas bien. J’aurais pu l’empêcher de prendre cette merde. Mais non il a fallu que mon histoire avec cet enfoiré, celui qui m’a laissée seule après sa demande en mariage, ma fausse couche… 


    Son frère était mort. S'il s'y était attendu... Bon, pour être honnête, Aaron ne l'avait jamais aimé, et qu'il soit mort ne lui faisait ni chaud ni froid. Mais de voir sa sœur si...détruite le perturbait. Et surtout, la voir se sentir coupable l'irritait. Non seulement elle n'y était pour rien, mais même si cela avait été le cas, se ronger les sangs ainsi aurait été inutile – du moins dans sa façon de penser à lui.
    Et puis il y avait ce nom qui bourdonnait dans sa tête. « Alfred ». Qui était cet Alfred ? Qu'est-ce que c'était que cette histoire de mariage, de fausse couche...?
    Aaron serra les dents. Il n'était pas du genre protecteur, il n'allait certainement pas surveiller les relations d'Helinä, ou la mettre en garde contre quoi que ce soit ; mais bon sang, comment avait-elle pu se laisser manipuler comme ça ? Pourquoi fallait-il qu'elle soit si naïve ? Cela le révoltait ; elle était loin d'être bête, mais elle avait le défaut de suivre ses sentiments, quand Aaron s'efforçait de les étouffer le plus possible. Et ça lui réussissait, à lui, alors pourquoi fallait-il qu'elle persiste à écouter son cœur ? Quelque part, le Sigma Mu lui en voulait ; elle s'infligeait des douleurs inutiles. Mais encore une fois, ce n'était pas à lui de lui dire cela.

    Aaron observa silencieusement la jeune fille allumer fébrilement une cigarette, et commencer à fumer, le visage pâle ; il alluma sa propre cigarette silencieusement, prit une bouffée et recracha lentement la fumée. Il savait qu'il devait faire quelque chose, dire quelque chose, mais il n'était pas doué pour ça. Et Helinä le savait ; écouter, il savait faire, mais réconforter, il en était incapable. Pour la simple et bonne raison que sa capacité d'empathie était très faible. Il croyait à la loi de « chacun se démerde avec ses problèmes ». Et puis, sa vie n'était pas vraiment un exemple à suivre. Alors il préféra ne rien dire, et se contenta de déposer un baiser sur la tempe de la jeune fille. Juste pour lui montrer qu'il était là. Il ne pouvait pas faire mieux.


    - Donc oui j’ai connu des jours meilleurs. Mais évitons d’parler d’moi… Où as-tu disparu ces six derniers mois?


    Lui ? Ha ha... A côté, sa vie était sans doute toute rose ; pas d'attaches, pas de contraintes... Si ces derniers mois avaient été difficiles, cela avait tout de même été tout à fait supportable. Mais il préférait les laisser dans le passé, et en parler à Helinä ne le tentait pas. Il se contenta donc d'un élusif :


    - Là où le vent m'a emporté...


    Il prit une nouvelle latte, puis reprit la parole :


    - Tu... tu me présenterais Aaron ?


    Il reporta son regard sur elle. En réalité, voir son gosse, il s'en fichait pas mal – et Heli s'en doutait peut-être. Mais il prenait sur lui, et faisait un énorme effort pour lui montrer qu'il était prêt à s'intéresser à elle. Qu'il revenait un peu dans sa vie, finalement.



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MessageSujet: Re: Parce que je savais où tu te trouverais || Aaron Gray   Parce que je savais où tu te trouverais || Aaron Gray EmptyLun 5 Mar 2012 - 0:21

Aaron. Je pouvais le qualifié comme un personnage intéressant et vraiment mystérieux peut être un peu trop pour moi. Mais ça restait quelqu’un que j’appréciais vraiment. Les rares fois ou nous avions discuté se comptaient sur les dix doigts d’la main. La dernière fois que je l’ai vu remontais à six mois et petit Aaron avait maintenant cinq mois. En parlant du p’tit bout d’chou le brun ne l’avait jamais vu il faudrait que je lui présente et puis maintenant qu’il était revenu ça n’serait tarder. L’absence du brun m’avait légèrement rendue triste même si au final je n’pouvais réellement qualifié notre relation. Je n’pouvais pas mettre de mots. Aaron était là quand j’en avais besoin, il m’écoutait, essayait de me conseiller mais lui ne se confiait jamais. Je ne lui en voulais pas certaine personne on besoin d’avoir une confiance inébranlable en une personne pour parler, pour se confier. Je le comprenais amplement. J’avais eu vraiment du mal en sortant de l’emprise de mon père de me confier seul mon frère était mon confident, mon meilleur ami, il était tout pour moi et aujourd’hui il n’était plus là et je devais surmonter son décès, sa perte. Mais surtout je devais vivre avec son absence. J’inspirais profondément quand le brun prit la parole. Pourquoi étais-je venue ici? N’était-ce pas évident? Je lui souris faiblement et répondit à sa question.

- Pour te voir pardi! Pour quels autres raisons? Quoique j’viens aussi certainement pour noyer, oublier mes soucis et ma vie…

Oui c’était les deux raisons principales du pourquoi j’étais ici assise à un bar, ne buvant bien évidemment pas une boisson non alcoolisée. J’avalais ma salive pensant à tout et à rien mais surtout n’osant pas prendre la parole tant que monsieur ne l’avait pas prise. Je n’étais pas gênée mais je n’savais pas comment abordé un sujet avec lui. Je ne l’avais pas vu depuis bien longtemps vous m’direz certainement que six mois dans une vie ce n’est rien mais pour une vie comme la mienne c’est énorme. Quand on a vécu des sévices corporelles et sexuelles, quand quotidiennement on a peur de ne pas vivre suffisamment longtemps pour voir le lendemain six mois deviennent des années de survies. Aaron ne savait pas qui était le père de mon enfant, il savait juste les grandes lignes de ma vie. Même si tout ça était révolu, j’avais vécu beaucoup de chose entre temps. La mort de Chase que j’ai toujours du mal à digérer, même si j’avais cru un petit moment que je l’aimais je m’étais fourvoyer. J’avais simplement apprécié son attention à mon égard, il était le seul avant que je ne connaisse Alfred à ne pas me jeter la pierre. À ne pas me juger alors que j’étais enceinte de plusieurs mois déjà, il avait apprécié mon caractère, mon histoire, ma vie sans me critique ou me juger. Je fermais les yeux effaçant par la même occasion son image de ma tête. Chase était toujours présent et ce même s’il n’était plus là physiquement parlant. Je souris au souvenirs de notre viré à Londres un très bon souvenir, je secouais ma tête de gauche à droite. Et m’intéressa davantage à mon vis-à-vis à savoir Aaron. Il fit une petite réflexion qui me fit rire.

- Tu es perspicace Aaron, je n’aurais jamais deviné que j’avais maigri mais il faut dire que j’ai eu l’temps de perdre mes kilos en trop depuis l’accouchement. Ça fait déjà cinq mois que l’petit Aaron est né.

Il me paya un nouveau verre que je ne refusa point. Mais je me levais de mon tabouret sortit mon paquet de cigarette de mon sac et fit signe à Aaron de me suivre.

- J’vais fumer une cigarette tu m’suis? Je t’expliquerais peut être à l’extérieur.

Je mis mon manteau et prit le bras du brun. Je lui fis un signe de tête lui montrant la sortit. Il allait certainement être surpris de me voir fumé parce que jusqu’à qu’il parte je ne fumais pas et je ne pensais jamais fumer. Mais les circonstances faisaient que je m’y était mise. Alors que nous étions à l’extérieur. Je souris un peu plus sincèrement à Aaron et je pris la parole.

- Ça me fait plaisir de te revoir après tout c’temps. Et oui j’ai connus des jours meilleurs.

Je riais mais pas vraiment de joie . J’avais besoin de lui parler alors faisons le. Il m’écouterait c’était certain. J’eu vraiment un petit problème pour sortir mes mots de ma bouche. J’avalais ma salive et essayais de ne pas laisser libre court à mes larmes. C’était douloureux d’en parler, c’était dur mais il fallait bien que je le fasse un jour.

- Non je n’vais pas vraiment bien… Mais bon il faut faire avec n’est-ce pas? Pollo est mort Aaron. Mon grand frère est mort il y a quelques jours de ça. J’ai même pas remarqué qu’il allait mal. Je n’étais pas bien, je ne l’ai pas vu. J’m’en veux tellement. Si j’avais mit de côté Alfred j’aurais pu voir que mon grand frère n’allait pas bien. J’aurais pu l’empêcher de prendre cette merde. Mais non il a fallut que mon histoire avec cet enfoiré, celui qui m’a laissé seule après sa demande en mariage, ma fausse couche…

J’avais sortit ça sans vraiment réfléchir… C’était un charabia de mots. Certainement incompréhensible pour le sigma mu. Pour lui. J’allumais ma cigarette difficilement, tremblant légèrement. Contrôlant enfin en essayant de contrôler le flux de larmes qui menaçaient de couler. Je mis ma cigarette entre mes lèvres et fumais une latte, deux lattes, trois lattes avant de ne recracher la fumé.

- Donc oui j’ai connu des jours meilleurs. Mais évitons d’parler d’moi… Où as-tu disparut ces six derniers mois?
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MessageSujet: Re: Parce que je savais où tu te trouverais || Aaron Gray   Parce que je savais où tu te trouverais || Aaron Gray EmptyDim 4 Mar 2012 - 23:03

    Miami. Putain de ville.

    Aaron n'avait pas mis les pieds dans ce bar depuis plusieurs mois maintenant. Il ne voulait pas risquer d'y faire des rencontres indésirables – à savoir, un élève de Wynwood qui le reconnaitrait. Il était sur le point de revenir pour de bon au lycée, il avait même reposé ses affaires dans sa chambre, et avait été aperçu par plusieurs élèves ; il ne pouvait donc pas espérer faire son retour incognito. Et merde.
    Résigné, le Sigma Mu s'était donc rendu à son bar favori, avait commandé un whisky, puis un autre, pour se remettre d'aplomb, ou s'enivrer suffisamment pour ne pas se rendre compte qu'il reprenait les cours. Ces derniers mois avaient été chargés, intenses, il n'avait pas eu une minute pour réfléchir, et, curieusement, cela lui avait fait du bien. Chaque matin, son unique but était de tenir jusqu'au soir. Mais maintenant qu'il avait du temps libre devant lui, il craignait de sombrer dans de stupides méditations, et de perdre un temps précieux en hésitations quant à son avenir. Pfft. L'homme était décidément la plus faible des créatures...

    Le jeune homme plongea son regard sombre dans le liquide ambré. Le lendemain, il se pointerait à 8h devant sa salle de classe, sans ses affaires, comme d'habitude. Il emprunterait une feuille, un stylo, gratterait pendant de longues heures, et, le soir, sortirait de l'enceinte de Wynwood pour se vider la tête. Puis il rentrerait dans sa chambre, bosserait une partie de la nuit, car sa soif de savoir était intarissable, et qu'il était impensable pour lui de délaisser ses études. Il aurait beaucoup de retard à rattraper, et il était fort probable qu'il redouble sa Senior Year. Tant pis, il n'avait pas eu le choix, de toute façon. Mais il fallait au moins qu'il s'assure que sa bourse d'études lui serait toujours accordée ; sinon, il n'aurait pas les moyens de continuer le lycée.

    Aaron but une gorgée d'alcool, grimaçant imperceptiblement en sentant le liquide bas-de-gamme lui brûler la gorge. Étonnamment, il était plutôt soulagé de reprendre la routine des cours, lui qui haïssait pourtant les habitudes. Et il se sentait...apaisé. Bien sûr, quiconque l'aurait vu en cet instant précis aurait jugé le contraire – boire du whisky seul dans un bar n'évoquant pas particulièrement une impression de sérénité pour un observateur – mais il était très calme, et cet alcool de mauvaise qualité faisait partie de son style de vie depuis plusieurs années maintenant.

    Si le destin existait vraiment, alors le scénariste de sa vie était vraiment dérangé... Tandis qu'il songeait cela, il entendit vaguement la porte du bar s'ouvrir, puis se fermer, comme elle le faisait très régulièrement. S'il devait se retourner vers chaque nouveau client, il n'en finirait pas. Il n'entendit même pas le soupir irrité poussé par le dernier en date. Il continuait donc à siroter sa boisson, lorsqu'il perçut dans son champ de vision une silhouette féminine qui s'asseyait à côté de lui. Ne tournant pas les yeux vers elle, il ne la reconnut pas immédiatement. Lorsqu'elle commanda un blue lagoon, il fronça très légèrement les sourcils ; se pourrait-il que ce soit...?

    Après avoir bu une gorgée, la personne assise à côté du Sigma Mu s'adressa directement à lui:


    - Aaron Gray ! Pourquoi savais-je que tu serais là ?


    Le doute n'était plus permis. A sa gauche se tenait Helinä Tässäon, sœur d'Apollo Tässäon – sorte de drogué au visage repoussant et ultra-protecteur -, qu'il avait rencontrée cette année-là. Au début, leurs échanges avaient été pour le moins furtifs, très éphémères ; les circonstances, ou diverses personnes, les avaient séparés. Puis il s'étaient revus, et avaient sympathisé. Oh, bien sûr, Aaron n'avait pas d'amis à proprement parler, mais Helinä était sans doute celle qui s'en rapprochait le plus. S'il ne lui confiait rien, elle n'hésitait pas à le faire ; ils parlaient, se taisaient, buvaient, quelquefois. Enfin, ça, c'était quand elle était encore enceinte. En effet, Aaron n'avait pas revu la jeune fille depuis la soirée sur la plage, quand elle était à quelques semaines de l'accouchement.

    Aussi Aaron fut-il très surpris lorsqu'il tourna enfin les yeux vers la jeune femme. Elle était évidemment plus mince, mais ses traits étaient tirés, comme si elle était très fatiguée, ou qu'elle avait beaucoup souffert. Lors de leur première rencontre, il lui avait trouvé quelque chose d'innocent dans le regard, mais elle semblait avoir changé. Enfin, ce n'était pas le moment de faire des spéculations. Helinä regardait fixement la porte, avant de boire son verre cul-sec. Ouh, ça aussi, c'était nouveau. Et il ne put que remarquer qu'elle s'adressait à lui assez froidement, alors même qu'ils s'entendaient bien lors de son départ.
    Ah, c'était peut-être ça, le problème. Il l'avait laissée tomber pendant plusieurs mois. Peut-être qu'elle n'avait pas apprécié ? Pour être tout à fait honnête, ces derniers mois, Aaron avait été si concentré sur les tâches qu'il avait à accomplir qu'il n'avait pour ainsi dire pas songé à Wynwood, et à ses habitants. Il n'avait pas souhaité y penser, d'ailleurs. Mais en voyant la crinière blonde d'Helinä, en entendant sa voix, il se rendait compte qu'il était assez... content de la revoir. Oui, content. Dingue, non ?

    Aaron était de bonne humeur, aussi esquissa-t-il un sourire amusé à la remarque de la jeune fille. En effet, ce n'était pas un secret pour elle, ce bar était un peu son refuge. Il répondit :


    - Helinä Tässäon ! Pourquoi es-tu venue ici, alors que tu savais que j'y serais ?


    Parler. Cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas eu une discussion avec quelqu'un qu'il appréciait. Il n'avait jamais tant aimé le son de la voix de quelqu'un qu'en cet instant.

    Il était si soulagé qu'il éclata d'un rire franc. Le malaise qui aurait pu – et aurait dû – s'installer entre eux ne le touchait pas du tout. Il ne se sentait coupable de rien, et était juste heureux de pouvoir retrouver son « amie ».

    C'est donc un sourire chaleureux aux lèvres qu'il s'adressa à elle :


    - T'as maigri. (nda : forcément, la dernière fois qu'il l'avait vue, elle était enceinte de huit mois...) Mais t'as l'air d'avoir besoin d'un petit remontant.


    Il se tourna vers le bartender, pour commander un nouveau Blue Lagoon, et un troisième whisky pour lui.


    - C'est moi qui régale, ajouta-t-il à l'adresse d'Helinä, avec un sourire discret. Alors comme ça, t'as connu des jours meilleurs, hein ?


    Il l'avait en effet entendue dire cela au barman, quelques minutes plus tôt. Sa question n'avait rien d'indiscret, et n'attendait pas une réponse explicite ; mais ça, Heli le savait, depuis le temps qu'elle le connaissait. Il tentait juste, à sa façon, un peu maladroitement, de lui montrer qu'il avait remarqué qu'elle n'était pas au top de sa forme, et que si elle voulait parler, il s'efforcerait de l'écouter. Il ne lui avait pas posé de question sur son accouchement, par exemple, car sa vie de mère ne devait pas être évidente. Il ne voulait pas la forcer à se confesser, juste lui montrer qu'en aucun cas elle ne devait se sentir obligée de développer ses sentiments, et qu'ils pouvaient juste joyeusement se bourrer la gueule. Ah, c'était bon d'être de retour...


Dernière édition par Aaron Gray le Lun 5 Mar 2012 - 9:12, édité 1 fois
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MessageSujet: Parce que je savais où tu te trouverais || Aaron Gray   Parce que je savais où tu te trouverais || Aaron Gray EmptyDim 4 Mar 2012 - 21:42

Près de deux mois s’étaient écoulés depuis qu’Alfred m’avait quitté lâchement. Parce que je m’inquiétais trop… C’était risible. Presqu’un mois que j’étais partie pour Venise, je ne savais même pas ce que j’avais été faire là bas, pour me changer les idées sans doute… Mais qu’avais-je trouvé là bas? Pas grand-chose… Un verre de bière au visage et un salopard qui n’faisait que mettre plus bas que terre la gente féminine.

En plus à mon retour j’avais eu la pire nouvelle que je puisse avoir… Pollo était mort rien que d’y penser j’en avais la gorge nouée. Mon frère était mort et je n’avais rien pu faire à croire que le mauvais sort s’en prenait à moi toujours un peu plus chaque jours…

N’avais-je pas droit au bonheur? Après tout qu’était réellement le bonheur? Il ne dure qu’un temps et ensuite on vous l’arrache alors pourquoi vouloir être heureuse? Si c’est pour qu’on finisse par m’arracher mon bonheur illusoire et éphémère? Qu’avais-je à y gagner? Pas grand-chose au final simplement un mal être bien trop grand à surpasser pour ma petite personne.

J’essayais pourtant de rester forte pour mon p’tit bout d’chou. Lui au moins il ne me lâcherait pas. C’était bien sûr le seul être humain sur qui je pouvais compter pendant au moins dix huit années. J’avais posé le petit Aaron chez la nounou encore une fois. Je ne profitais pas d’elle j’essayais de le mettre le moins souvent pour pouvoir en profité un maximum. Mais bon il y avait des soirs où il fallait que je me change les idées. Enfin changer si on pouvait appeler ça se changer les idées. Certaines personnes médiront de moi et diront que je suis une irresponsable incapable de m’occuper de mon enfant. Qu’ils disent après tout qu’importe les « on dit » j’étais une bonne mère même si je m’octroyais une ou deux soirées toutes les deux semaines. Ce n’était pas beaucoup mais les rumeurs vont vite à Wynwood.

Il était déjà vingt et une heure passé je savais où aller… Et de plus j’avais entendue plus tôt dans la journée qu’Aaron Gray était de retour à Wynwood… Ce n’était pas trop tôt enfin monsieur montrait le bout d’son nez. Nul doute que je le trouverais dans son bar préféré, il aimait bien s’y réfugié et ce même quand il allait bien.

Je regardais mon reflet dans le miroir, à quoi ressemblais-je. À une jeune fille marqué par le passé, les marques des coups que mon père m’avait portés avaient disparut mais les blessures restent toujours au fond de soi. C’était l’passé hein, mais l’présent que me disait-t-il? Que l’une des plus importante personnes à mes yeux était morte et morte de quoi? D’une putain d’overdose si je l’avais su, si j’avais pu l’en empêcher je l’aurais arrêté. J’aurais tout fait pour que mon frère vive et arrête sa putain de défonce. Mais j’étais bien trop ancrée dans mon mal aise pour remarquer quoique ce soit. Pour remarquer que mon grand frère allait mal.

Une larme, puis deux, puis trois roulèrent sur mes joues, je m’empressais de les nettoyer. J’étais triste, bien trop triste pour le montrer. Chase était mort, mon frère aussi et j’avais perdu Alfred. J’inspirais une grande bouffée d’air avant de me passer un coup d’eau froide sur le visage. J’avalais ma salive et tournais la tête afin de ne plus voir mon reflet.

Je retournais dans ma chambre et m’habillais simplement. Un jean, un haut et ma paire de doc. J’enfilais mon manteau rouge et mis mon sac en bandoulière par-dessus mon épaule. Je descendis rapidement les marches d’escaliers qui me mèneraient à l’extérieur. Je finis par franchir les portes du hall d’entré et j’inspirais l’air frais qui commençait à s’engouffrer dans mes vêtements. Je mis mes écouteurs sur mes oreilles, afin de me couper du monde extérieur. Une fois Wynwood loin derrière moi je sifflais un taxi qui s’arrêta non loin de moi.

C’était un jeune conducteur qui ne se gêna pas de me lorgner dans son rétroviseur intérieur. Il me demanda l’adresse que je lui donna sans vraiment prêter attention à ce chauffeur. Une fois devant le bar je lui souris c’était la moindre des politesses et lui réglais ce que je lui devais avec un supplément. Un pourboire ne lui ferait par d’mal.

Je retirais mes écouteurs de mes oreilles et les rangea négligemment dans mon sac. J’entrais finalement dans l’bar. Certains regards se posèrent sur moi, curieux d’autres envieux et certains pervers. Qu’ils aillent tous au diable. Je lorgnais le bar quand mes yeux se posèrent sur une silhouette qui ne m’était pas méconnue. Je soufflais plutôt bruyamment et fis comme si je ne l’avais pas vu. Je me dirigeais vers le bar et m’installais sur les fauteuils prévus à cet effet et je commandais un cocktail un blue lagon… C’était devenue une habitude. Le barman me connaissait, j’étais déjà venu ici et heureusement pour moi il ne me demandait jamais ma carte d’identité. Il me sourit et posa mon verre sur le comptoir. Il me demanda si aujourd’hui ça allait je lui répondit que j’avais connu des jours meilleurs. J’avalais une première gorgée avant de ne m’adresser sans me retourner au jeune homme assis près de moi.

- Aaron Gray! Pourquoi savais-je que tu serais là?

Je n’dis pas un mot de plus. Et je me tournais vers la porte d’entrée, je ne lui adressais pas un regard. Pourquoi faire? Il ne prêtait pas vraiment attention à moi. Et ce depuis que je le connaissais. Je n’avais certainement aucune importance à ses yeux. Alors s’il ne me répondait pas ce n’était pas un crime je m’y attendais. Je ne pouvais pas dire que j’avais un désintérêt total pour sa personne parce que malgré tout j’l’aimais bien. Aussi peu nombreuse aient pu être nos conversations. Je pris mon verre sur le bar et je le finis cul sec.
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