Luce & William } J'y suis jamais allé... Balade sur la Lagune.
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Sujet: Re: Luce & William } J'y suis jamais allé... Balade sur la Lagune. Dim 1 Avr 2012 - 21:46
Plus je regardais Luce et plus je sentais que quelque chose n’allait pas. Ca me faisait mal, trop mal que je me demandais comment j’arrivais à endurer ça. Foutu restau, foutue soirée, foutue Saint-Valentin. L’amour c’était vraiment trop compliqué. Cependant, je souris et ne dis rien, je ne veux pas lui faire honte ou créer un scandale. Là, en ce moment je voulais juste me barrer aux toilettes et aller faire ce que je fais de mieux dans ma vie : me faire vomir. Je me dégoûtais, la bouffe me dégoûtait… Tout me dégoûtait ce soir sauf Luce. Je me meurs d’envie de pleurer. Je ne mangeais pas mon plat… D’ailleurs je ne me souvenais même pas de ce que j’avais commandé, j’avais choisi à l’arrache, sans faire attention et je ne voulais pas regarder ce que j’avais pris.
Au bout d’un moment je n’en pu plus, je me levai, pris Luce avec moi et l’entraînais dans les toilettes. Il n’y avait personne et je voulais être seul avec le seul homme (Et tout simplement la seule personne) que j’avais aimé. Je fermais la porte derrière nous. Je collais contre le mur, l’embrassais tandis que les larmes que je retenais depuis le début du « repas » se mirent à couler sur mes joues. Je me décollais de lui, essuyais mes larmes et commençais à lui parler, des trémolos dans la voix :
-Luce, je… Je vois bien que ça va pas. Je vois bien que quelque chose te perturbe. C’est Eden, je parie ? Je sais pas ce qui se passe mais ça me tue de te voir comme ça, de sentir que tu as un problème… Je t’aime et tout ce que je peux t’offrir là, c’est ta liberté alors si tu veux partir, pars… Je veux juste que tu sache que maintenant, grâce à toi, je sais que j’ai connu l’homme de ma vie, que j’ai vécu l’amour qui aura marqué ma vie même si c’était un amour à sens unique.
Je pleurais de plus belle. Je laissais partir la seule personne qui avait réussi à me changer. Je rompais presque avait lui. Le plus étonnant dans tout cela était que je sentais qu’un malheur allait arrivait et que je voyais Luce pour la dernière fois. Mon cœur se brisait, j’avais l’impression qu’un trou se formait dans ma poitrine. J’étais vraiment un pauvre type, un pauvre abruti. Dire que c’était grâce à Luce que j’avais eu le courage d’avouer ma bisexualité à mes parents. Précipitamment, alors que Luce était toujours là, je me précipitais vers la cuvette, m’agenouillais et rendit ce que j’avais dans l’estomac c’est-à-dire pas grand-chose et même rien. Pour une fois, je n’avais pas besoin de m’enfoncer deux doigts dans la gorge pour vomir, le dégoût de mon être me suffisait amplement pour le faire sans « aide ».
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Sujet: Re: Luce & William } J'y suis jamais allé... Balade sur la Lagune. Jeu 22 Mar 2012 - 19:48
Une petite allusion coquine. Je souris. Le gondolier suspicieux le dérange toujours autant apparemment. Pauvre Willy, qui n'arrive pas à passer au-dessus de ces à-prioris.
* * *
Bordel. Bordel bordel bordel. Il est huit heures et demie. Moi, assis à la table d'un grand restaurant Vénitien, William face à moi, séparés par la nappe de tulle blanche. Une fausse expression d'engouement sur mon visage, mes doigts qui se tortillent, s'enlacent nerveusement. Et ma tête qui n'est plus qu'une boîte à meuh cabossée qui répéterait toujours, toujours, toujours le même bruit, le même son, sans qu'on lui ait demandé. La même phrase, le même message, les mêmes paroles qui résonnent dans cette boîte et en fracassent les parois à chaque flux et reflux...
"Hello Luce, C'est Eden... Oui, je t'apelle pour euh... Bon sa fait un moment qu'on c'est pas vus et euh... C'est con tu vois, on est partis en voyage en même te... Je dis de la merde. Bon se serait juste pour savoir... Je sais que t'es en couple et que t'es venu avec William mais... On va pas reparler de William. J'ai pas voulu t'apeller avant parce que je me doutais bien que tu voudrais passer la journée de la Saint Valentin avec lui, normal quoi.
... ... ...
En fait... Je... Je t'apelle juste pour savoir si ca te plairait de diner avec moi ce soir. Je comprendrais que tu ne veuilles pas... Ou que tu puisses pas. Voilà, c'est tout. Si tu veux bien, se serait au resto qui borde la plage près de l'hotel. Je t'attendrais. Ouais et je... Enfin rien, laisse tomber. Ciao."
Je soulève douloureusement ma serviette lorsque les assiettes arrivent. Willy sourit. Lui il est aux anges, tu parles. Une soirée en amoureux... rien de mieux, hein... J'ai commandé un filet de saumon. J'adore le saumon. Bon, c'est rose, mais je lui pardonne, parce que c'est bon le saumon. Mais là, maintenant, tout de suite, l'odeur du poisson m'est insupportable. Sentir toutes ces odeurs à la fois m'est insupportable, j'ai la dérangeante impression que mon nez se remplit de ces effluves sales et grasse. Ces odeurs sont immondes. La seule odeur que j'ai envie de sentir, là, tout de suite... c'est la sienne. Et la torture s'en retrouve décuplée du fait que je suis assez cinglé pour imaginer cette odeur. Je lève les yeux. William me bouffe du regard. Bordel, Luce, arrête de trembler, avale ce foutu saumon, et souris comme la bonne greluche que tu es, merde ! Et après ce booon repas, tout le monde rentrera traaaanquillement chez soi, toi tu déboutonneras bien gentiment ton pantalon, et accessoirement seras partant pour une petite pipe ! ... Plus je le regarde et moins je l'aime. Ce n'est en rien sa faute, c'est moi qui vais de travers. Je suis au courant, ouais. Bordel, je suis sensé faire quoi, moi ? Ca me donne envie de pleurer. William, il me donne envie de pleurer, parce que c'est comme ça. Eden, il me donne envie de pleurer, parce qu'il est comme ça. Même le couteau à poisson, il me donne envie de pleurer. J'avale difficilement. j'ai la gorge nouée. Regarde pas, regarde pas, regarde pas, mange, lentement, tranquillement, comme le bon petit ami que tu es. Je veux partir. Partir, le retrouver, me jeter dans ses bras, l'aimer. Pourquoi il ne m'autorise pas ça ? Et en même temps je ne veux pas, je ne peux pas. C'est William qui est face à moi, et pas un jeune homme lambda. Je l'aime quand même, un peu, beaucoup. Je me demande encore si c'est assez pour ne pas partir tout de suite.
... Le saumon m'écoeure. J'ai la tête qui tourne. Personne ne dit mot.
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Sujet: Re: Luce & William } J'y suis jamais allé... Balade sur la Lagune. Mer 14 Mar 2012 - 17:58
Plus je regardais Luce et plus je sentais mon cœur s’effriter sous le poids de la jalousie. J’aimais tellement Luce et lui, il aimait Eden. Etais-je parano ou Luce avait été surpris de ma déclaration ? Non, il était réellement surpris… Faut dire que je ne lui avais jamais dit et surtout que l’histoire de notre couple était plutôt attachée à nos ébats sexuels. J’avais peur, son regard était dur et résultat, je baisse les yeux honteux. J’attends la sentence. Finalement tout ce qui arriva était un « Heu… Merci ». D’accord, pas terrible mais au moins c’était pas « Dégage de ma vue » ou « Moi, j’aime Eden ». Il m’embrassa rapidement.
-Tu n’es toujours pas amoureux de moi, n’est-ce pas ? Comme tu n’as pas eu la délicatesse de me mentir, tu sais ce qu’on va faire ce soir pour que je te pardonne ?, lui demandais-je d’un air particulièrement coquin avant de l’embrasser encore plus passionnément qu’avant.
Je détachais enfin mes lèvres des siennes afin de passer mon bras autour de ses épaules et de le serrer contre moi. Je voulais tellement passer une bonne soirée romantique et coquine avec mon chéri. En fait, j’avais hâte que cette balade en gondole s’achève car je n’avais pas confiance en ce gondolier qui nous regardait comme si on sortait d’un pays imaginaire et qu’on lui disait qu’on vivait avec T-Rex rose bonbon comme animal de compagnie… En fait son regard trahissait aussi un certain dégoût de voir deux hommes s’embrasser de cette façon et ça ne me plaisait absolument pas d’être dévisagé de cette façon.
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Sujet: Re: Luce & William } J'y suis jamais allé... Balade sur la Lagune. Dim 11 Mar 2012 - 17:54
Plus la gondole avançait sur les flots sombres, plus j'écarquillais les yeux, m'émerveillant de tout ce que je voyais, des maisons claires qui m'éblouissaient plus les une que les autres, du ciel si bleu, des reflets de l'eau. Et le gondolier, lui, écarquillait les yeux à mesure que William se penchait pour m'embrasser. Je trouvais ça rigolo. Et je ne manquais pas de lui rendre la pareille, pour voir si ce monsieur qui agitait sa rame dans tous les sens allait finir par nous sauter dessus en nous insultant en italien. Je ris de ma connerie... et mon attention se reporte bien vite sur les gens, ceux qui marchent sur l'autre rive, qui courent parce qu'ils sont en retard, ou qui flânent en profitant du soleil. Je m'accoude au bord de la gondole et j'observe. Observer est devenu un de mes passe-temps favoris, au fil des ans. Je vois un homme gros comme quatre, portant un béret de marin sur le sommet de la tête. Sûrement un amateur de la pizza aux fruits de mer. Je voix une femme au teint mat, maquillée comme une voiture volée, qui rectifie son maquillage pour la énième fois en se regardant dans son miroir de poche, tout en tâchant de ne pas se vautrer du haut de ses 10 centimètres de talons. Je vois un gringalet presque anorexique, la tête rentrée dans les épaules, qui observe les gens qui passent. Oh, lui, c'est un camarade. Je sens une main effleurer ma joue. Je détourne mon regard de la rive pour le diriger vers William, et un baiser de sa part vient se poser sur mes lèvres. Le coquinou. Nos bouches se détachent, et la sienne vient se coller à mon oreille :
- Je t'aime.
Je me fige. Attends voir... je visualise rapidement les six derniers mois de mon existence dans ma tête... ... Non, j'en suis bien sûr. C'est la première fois que j'entends ça de sa part. Mon regard se colle au sien. Je ne dis rien. Je crois que mon regard est un peu dur, mais c'est pas fait exprès. Lui est tout penaud. J'arrive finalement à sortir de ma torpeur :
- ... Heu... Merci.
... Merci. Merci... J'ai dis MERCI. Bon Dieu. Quel couillon je fais. Franchement, qui répondrait "MERCI" à un "Je t'aime", hein ? Personne. Enfin, si, moi, du coup. Merde. Et puis, en fait, c'est pas plus mal. Qu'est-ce que je pouvais dire d'autre, à part une looooooooooongue tartine pour expliquer le pourquoi du comment de mes sentiments à moi, pourquoi ils n'allaient pas vers lui, et caetera, ce qui aurait duré trente ans et pourri notre balade en gondole, accessoirement. Non, c'est bien mieux comme ça : mon cerveau est un fin joueur, quand il a vu arriver tout ça, il a dit "STOP !", et il est allé au plus simple. "Merci". "Merci", c'est très bien, "Merci". Mais oui, c'est très bien. Allez, avec un bisou, ça passera mieux.
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Sujet: Re: Luce & William } J'y suis jamais allé... Balade sur la Lagune. Ven 9 Mar 2012 - 0:50
Je m’amusais toujours de voir les réactions de mon chéri quand on était ensemble. Il semblait si innocent et enfantin. C’était, d’ailleurs, ce que je préférais chez lui. Je lui souriais tendrement lorsqu’il me remercia. Ce n’était vraiment rien, ce bouquet ! Et pourtant, il semblait avoir beaucoup d’importance aux yeux de Luce. Alors qu’on attendait les gondoles, je regardais mon petit-ami en me disant que j’aurais vraiment aimé qu’il m’aime et qu’il se passe tellement plus entre nous. Finalement une gondole arrive enfin, je me dirige vers cette gondole, adresse quelques mots au gondolier et j’entendis Luce rire. Pourquoi il riait ? Ca devait être mon italien. Il vint me rejoindre et dis un truc qui n’avait, pour moi, aucun sens… D’ailleurs « Buenos dias » c’était pas de l’espagnol ? Après tout je n’étais pas un pro des langues alors je préférais me taire. D’ailleurs ça devait aussi être le cas de mon bien-aimé car il n’ajouta rien suite au regard du gondolier.
Comme d’habitude, Luce était joyeux et sautillant si bien qu’il se prit les pieds sur le rebord de la gondole. Je le rattrape de justesse par les hanches mais le bouquet était parti à l’eau. Dommage ! Je lui payerai un autre bouquet plus tard. Je relevais mon petit-ami et grimpa dans la gondole, puis je m’installais. Dans la gondole, je passais mon bras autour de ses épaules et le serrais plus fort contre moi. Je ne profitais pas du paysage, je ne faisais que contempler Luce qui était devenu mon univers. Bientôt, il fallut que je goûte une nouvelle fois à ses lèvres douces et tendres. Ce qui était le plus marrant dans cette scène, c’était le regard médusé du gondolier. Ca devait vraiment le choquer que deux mecs s’embrassent comme ça. J’en aurais bien rajouté mais je ne fis rien de peur de voir notre petite balade en gondole écourtée. Je détachais mes lèvres des siennes pour venir les coller à son oreille et lui murmurer un timide : « Je t’aime ». Je n’étais pas un fan des démonstration d’amour et pourtant aujourd’hui j’avais envie de montrer à Luce à quel point je l’aimais et à quel point il comptait pour moi… Quoique… Je n’étais pas sûr que c’était la bonne façon de faire.
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Sujet: Re: Luce & William } J'y suis jamais allé... Balade sur la Lagune. Mer 7 Mar 2012 - 12:46
[Désolé pour ce petit retard, j'étais parti pendant un moment... Et merci Pollo pour ce bousillage de bouquet, merci xD]
William semblait pris dans une conversation fort intéressante avec le fleuriste. Je ne savais pas qu'il aimait tant parler avec les vieux monsieurs... enfin. Il revient. Il a un beau bouquet à la main. Je lui souris. Lorsqu'il me tend les fleurs, je lui tend les bras, et l'enlace tendrement. J'enfouis mon visage dans les pétale blancs, et apprécie le parfum délicat de ces belles plantes. Je lève les yeux.
- Merci, dis-je avec un sourire.
C'est le retour des gondoles. Moi, je suis toujours assis sur le gravier, serrant mon bouquet contre moi. Willy s'est assis à côté de moi. Personne ne parle. On attend, on admire, on apprécie les senteurs de la lagune, les mouvements lents des gondoles sur l'eau. Finalement, l'une d'elles s'arrête devant nous et s'amarre au port. Je jette un rapide coup d'oeil autour de moi : nous sommes seuls, personne d'autre ne semble vouloir profiter d'une jolie glisse en gondole. Je jette un regard à William, l'air de dire : "C'est à nous, je crois". Nous nous levons, et William s'avance pour marmonner quelques mots d'italien. Je ris, parce que son italien ressemble plus à du yaourt façon Animal Crossing qu'à un véritable dialecte... Moi qui ne parle pas un mot d'italien, je m'avance, et me moque gentiment :
- Buenos dias monsieur ! Spaghetti di tiramisu con farfallas pizza ?
Oui, mon vocabulaire italien est très réduit... le gondolier ne semble pas apprécier ma blague. Il me jette un regard sombre, et son visage fermé barré d'une moustache suffit à me faire peur. Après quelques polémiques, nous montons finalement dans la gondole. Heureux comme un gamin qui vient de trouver une carte Pokémon dans la rue, je monte dans le petit bateau en sautillant comme un cabri. ... Et là, c'est le drame. Comme un paraplégique qu'on aurait mal descendu de son fauteuil roulant, je me prends les pieds sur le rebord de la gondole et m'étale de tout mon long sur la coque. J'ai eu de la chance. Mais les fleurs n'en ont pas eu... j'ai juste le temps de voir mon joli bouquet voler dans les airs et s'échouer plus loin dans le creux d'un remous. Mon visage s'assombrit, mais en même temps je ris, parce que si j'avais vu cette scène d'un point de vue extérieur, j'aurais beaucoup ri. R.I.P. mes jolies fleurs...
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Sujet: Re: Luce & William } J'y suis jamais allé... Balade sur la Lagune. Mer 22 Fév 2012 - 0:23
Au moment de monter dans la gondole, Luce se prend les pieds sur le bord de celle-ci et trébuche. William le rattrape de justesse... mais les tulipes n'ont pas cette chance : elles volent dans la flotte. Sois pas triste, Lulu !
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Sujet: Re: Luce & William } J'y suis jamais allé... Balade sur la Lagune. Lun 20 Fév 2012 - 22:30
J’aimais son rire, sa façon de se moquer de moi (Ca peut paraître un peu maso mais c’est le cas). J’aimais tout en lui mis à part son amour pour Eden. Je m’éloigne de Luce, je me dirige vers le fleuriste. J’espère qu’il n’allait pas m’insulter quand il verrait que j’achetais des fleurs pour mon copain. Arrivé à l’étal, je vois un petit homme plutôt vieux, l’air jovial et rieur. Je commence à baragouiner un peu d’italien mais ce n’était pas très concluant puisqu’il préféra me parler en anglais. Je jetais un petit regard en coin vers Luce et bien sûr le fleuriste le remarque.
-C’est votre petit-ami qui est assis par terre ? Je lève les yeux vers l’homme, un peu surpris. -Oui…, répondis-je faiblement -C’est bien d’assumer et surtout de s’aimer malgré tout. Malgré les regards de travers, malgré la peur des autres… Faut du courage pour accepter, surtout à votre âge…
Il m’intriguait, je ne répondis pas et me contentais de sourire et de lui dire ce que Luce voulait. Je payais et repartais avec les tulipes blanches qui plaisaient tant à mon chéri. Je me baisse ensuite à la hauteur de Luce et lui donne ses tulipes blanches avant de l’embrasser amoureusement sur les lèvres. Le fleuriste avait raison : je devais m’accepter et me foutre du reste et du regard des autres et bien sûr cela passait par afficher, tout d’abord, ouvertement son couple. Je l’aidais ensuite à se relever et le gardait contre moi pendant quelques instants puis je le pris par la main et l’emmenais jusqu’à la gondole qui venait d’amarrer. Je priais pour que le type ne soit pas homophobe mais sinon, on attendrait qu’un mec un peu moins con accepte de nous prendre.
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Sujet: Re: Luce & William } J'y suis jamais allé... Balade sur la Lagune. Dim 19 Fév 2012 - 22:40
- Tu ne rigolais pas quand tu m’as dit qu’un beau bouquet de fleurs te ferait plaisir ? Si ça te fait vraiment plaisir, je te payerai toutes les fleurs que tu voudras…
Je ris.
- Hoho, tu es perspicace mon garçon !
Je me moque gentiment de lui. Cette naïveté dissimulée est très tendre et réveille en moi une grande affection pour le garçon.Parfois, je me surprends à penser que notre histoire pourrait durer si seulement j'étais amoureux de lui... ce serait bien plus simple.
- Hé bien, tu n'es pas obligé de dévaliser le fleuriste, mais... je dois avouer que ces tulipes blanches sont très charmantes...
Je lui décoche un sourire inquisiteur et passe ma main sur sa joue. Aujourd'hui il s'est rasé. Quelque part, ça démontre l'importance qu'a cette journée à ses yeux. Il s'éloigne. Je m'assois sur le gravier et contemple les ondulations de la lagune. L'eau attaque la berge inlassablement. Je me rappelle de cet après-midi que j'avais passé sur la plage de Miami, à disserter sur la similitude entre les mouvements de la mer et mes sentiments. Il s'est passé beaucoup de choses sur cette plage. C'est la plage où j'ai rencontré Jimmy, un garçon étrange connu pour une journée. La plage où j'ai fait un combat de regard avec Nicole-Mobri pour la propriété d'Eden. La plage où j'ai revu Willy. Et où tout a commencé. Les gondoles reviennent. Peut-être que la prochaine voudra bien nous embarquer.
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Sujet: Re: Luce & William } J'y suis jamais allé... Balade sur la Lagune. Dim 19 Fév 2012 - 21:50
J’adorais quand il attrapait mon bras, j’avais l’impression d’être vraiment important pour lui, d’être la seule personne qui lui permettait de tenir dans ce monde fait de haine et d’injustice. Il me dit qu’il ne voulait rien mis à part passer la journée avec moi. En était-il vraiment sûr ? N’aurait-il pas préféré la passer avec Eden si ce dernier avait été amoureux de lui ? Tandis que Luce observe l’architecture, moi, j’observe les passants. Certains nous souris mais la plupart font semblant de ne pas nous voir. D’autres, encore, nous regarde avec mépris et dégoût. C’est d’ailleurs lorsque nous avons croisé le premier regard méprisant que j’avais passé mon bras autour des épaules de mon chéri et l’avais serré avec plus de fermeté contre moi. Dans ces regards méprisant, je pouvais lire toute la haine et le dégoût que leur inspirait mon couple « contre-nature ». C’était ce genre de sentiments que je craignais de lire dans les yeux de mon père. Déjà que ma mère, qui était beaucoup plus libre sur le plan de l’homosexualité, n’en avait pas cru ses oreilles lorsque je lui avais dit que j’étais en couple avec un homme. Puis nous arrivâmes enfin aux gondoles mais la dernière venait de partir. Finalement on avait un peu de temps devant nous. Je ne regardais pas ce qui m’entourait, j’étais bien trop nerveux. Puis je me rendis compte que Luce observait l’étal d’un fleuriste. C’est vrai qu’il m’avait dit qu’un beau bouquet de fleur lui ferait plaisir. Je ne pensais pas qu’il était sérieux, je croyais qu’il avait dit ça pour rire mais visiblement non. Je me penchais vers lui et lui demandais d’une voix douce :
-Tu ne rigolais pas quand tu m’as dit qu’un beau bouquet de fleurs te ferait plaisir ? Si ça te fais vraiment plaisir, je te payerai toutes les fleurs que tu voudras…
Sur ce, je déposais brièvement et délicatement mes lèvres sur les siennes. Il fallait vraiment que j’arrête de m’occuper du regard des autres.
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Sujet: Re: Luce & William } J'y suis jamais allé... Balade sur la Lagune. Dim 19 Fév 2012 - 16:54
Il attrapa ma main, j'attrapai son bras. C'était beaucoup plus naturel, vu ma taille.
- Pff. Idiot. Je te le répète, je n'ai besoin de rien. Un sweat, des baskets ? J'ai déjà douze mille sweats et cinq cent paires de baskets. Non, sérieusement, je n'ai envie de rien. Juste de passer la journée ici, tranquillement, avec toi.
J'appuie mon épaule contre son bras. Nous entamons la pente, et Venise s'offre à nous. J'observe les habitations : les murs plus blancs les uns que les autres en deviennent presque intimidants, et me font penser à de grands champignons surmontés de chapeaux rouge tuilé. Les fenêtres sont étroites et réservées : on aurait dit qu'une telle ouverture dans la paroi aurait pu être répréhensible. Les gens qui défilent dans la rue contrastent avec le blanc cassé du décor, haut en couleurs, à la peau finement bronzée. Certains nous aperçoivent, et nous décochent un sourire à la va-vite. Beaucoup font mine de ne pas remarquer. D'autres nous adressent des regards méprisants. D'autres encore réussissent à me faire peur tellement leur dégoût est apparent. J'avais entendu dire qu'en Europe, l'acceptation de l'homosexualité n'est pas ce qu'elle est en Amérique. Je fronce les sourcils. La pente se dessine encore devant nous. Lentement, le sol de ciment devient gravier, et nous atteignons la berge de la lagune. Des gondoles flottent sur l'eau, petits bateaux pleins de grâce ondulant au gré des amours. Bonjour le cliché. Mais c'est un cliché tentant. La petite marinière rouge et blanche et le béret marine traditionnels portés par les gondoliers me font sourire : tous droits et dignes dans leur apparat si mignon, ils ressemblent à des petits sujets en plastique. Je regarde la dernière embarcation encore amarrée prendre lentement le large puis s'éloigner sous un pont blanc. Mon regard se perd et croise un étal de fleuriste. Ses tulipes sont magnifiques.
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Sujet: Re: Luce & William } J'y suis jamais allé... Balade sur la Lagune. Dim 19 Fév 2012 - 12:56
C’est vrai qu’il aurait pu mal prendre ma proposition mais son sourire malicieux et son clin d’œil doublé de son étreinte me disait qu’il ne m’en voulait aucunement. Je savais que Luce ne voulait pas profiter de mon fric mais je voulais vraiment qu’il puisse goûter un peu au luxe dont je bénéficiais. Il ria et se mit à courir au beau milieu de la ruelle. Je le rattrapais pour lui dire ensuite :
-Mon cœur, je veux t’offrir des belles choses pas forcément un costume. Je sais pas moi, un jeans qui t’aille bien, un sweat de qualité, des nouvelles baskets… Je veux t’offrir tout ce qui pourra te faire plaisir.
Quand je fus à sa hauteur, je pris mon petit-ami par la main et je le regardai longuement dans les yeux. J’étais plus qu’heureux de passer toute ma journée de Saint-Valentin avec lui. Dire que j’avais toujours trouvé la Saint-Valentin stupide mais maintenant que j’avais Luce, je trouvais que c’était une excellente raison pour passer toute la journée avec mon petit chéri, à faire des trucs en couple sans se soucier du regard des autres. Je tirais tranquillement sur ma cigarette tout en appréciant la journée qui se profilait. Venise était vraiment agréable, l’air était frais et rappelait l’air marin. Tout était là pour me faire passer une journée de rêve avec mon petit-ami.
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Sujet: Re: Luce & William } J'y suis jamais allé... Balade sur la Lagune. Sam 18 Fév 2012 - 22:41
Le beau garçon s'approche de moi, et m'enlace, et m'embrasse. J'ai appris à aimer son souffle chaud sur mes joues. Ici, il est plus à l'aise, ça se sent. ici, il ne connaît personne, contrairement à cette grande ville étouffante qu'est Miami, où tout se sait en quelques jours, où tout est colporté et déformé, où tout le monde se rit de tout le monde. j'ai appris à détester Miami. Ici, William ne craint pas les regards. Le baiser qu'il dépose sur mes lèvres n'en est que plus ravissant. Le bougre m'épie de haut en bas, marque un temps d'arrêt lorsqu'il tombe sur mes chaussures en toile, puis m'interpelle avec un air dubitatif :
- Ca te dirait de faire les boutiques avec moi pendant nos journées de temps libre ?
Haha... quelle délicate attention. Je lui souris malicieusement, avec un clin d'oeil :
- En voilà une jolie façon de me faire comprendre que je suis mal habillé !
Evidemment, je plaisante. Pour bien le signifier, je me recolle à lui en lui décochant mon plus beau sourire. Il sait que je manque de moyens. Seule ma bourse d'études me permet de vivre à peu près convenablement. Et même si l'achat d'un deux pièces ou d'une paires de grolles me paraît totalement superflu, je ne suis pas une sangsue, et ne tiens pas spécialement à passer pour la bonne fille qui pompe tout son fric à son boyfriend riche comme Crésus. Très peu pour moi.
- Eh bien écoute... la proposition me plaît, mais tu sais, je ne veux pas de ton argent. En tous cas, pas pour acheter un costume que je mettrais deux fois, à l'occasion d'un enterrement ou d'une soirée déguisée... par contre, un beau bouquet de fleur, ça je veux bien !
Je ris de bon coeur. L'air sent le sel, et ça me met de bonne humeur. Willy, lui, a son éternel air un peu renfrogné sur le visage, mais si attendrissant quand on le côtoie souvent. Je cours au milieu de la ruelle comme un gamin de 5 ans, dévale la pente, puis me retourne vers mon compagnon, en levant la main :
- Bon, tu viens ? On a toute la Cité des Doges à visiter avant ce soir !
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Sujet: Re: Luce & William } J'y suis jamais allé... Balade sur la Lagune. Sam 18 Fév 2012 - 17:17
Mon couple et mon amour était un combat de tous les jours : j’étais en couple avec Luce, un autre garçon, et en plus de ça, il était amoureux d’un autre garçon. Ce qui était sûr, c’est que ce voyage à Venise était une occasion pour remplacer Eden dans le cœur de Luce. J’étais fou amoureux de Luce, dire qu’il était la première personne dont je tombais amoureux… Bien sûr j’avais envie d’être bien habillé pour lui et notre dîner en amoureux. Vêtu d’une chemise noire en-dessous d’une veste de costume, d’un jeans et d’une paire de chaussures en cuir italiennes, je sortais de l’hôtel. Luce était déjà dehors, il m’attendait. Je songeais qu’il faudrait vraiment que je lui fasse faire les boutiques de vêtements un jour : il n’avait pas beaucoup de moyen et, par conséquent, il n’avait pas beaucoup de vêtements. Je voudrais tellement qu’il puisse profiter de l’argent que j’avais, je voudrais pouvoir lui offrir tout ce qui lui ferait plaisir. Je serrais le corps frêle de mon petit-ami avant de l’embrasser passionnément. J’étais toujours gêné de l’embrasser en public mais ici, ça ne me gênait pas. J’allumais une cigarette et en proposais une à Luce. Je pris enfin le temps de regarder mon bien-aimé : il était toujours habillé simplement mais, pour une fois, il n’avait pas son sweat-shirt. J’avais l’impression que mon entreprise de le faire tomber amoureux de moi avançait un peu, je crois qu’il m’appréciait de plus en plus. En tout cas, il semblait heureux quand on était ensemble, c’était déjà encourageant.
-Ca te dirais de faire les boutiques avec moi pendant nos journées de temps libre ?, lui proposais-je, n’en pouvant plus de me dire qu’il faudrait qu’un jour je l’emmène dans un magasins de vêtement où il trouverait enfin des vêtements à sa taille, qui était une chose assez difficile étant donné qu’il était vraiment petit et maigrichon.
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Sujet: Luce & William } J'y suis jamais allé... Balade sur la Lagune. Sam 18 Fév 2012 - 13:19
Un pas au-dehors de l'hôtel, et je sentais déjà la Grande Sérénissime m'envahir. Un courant d'air iodé vint frapper mon visage. Je souris. Je suis si content d'être ici. Venise, rêve de tout amoureux et de tout artiste : mon rêve, même si mon amour n'est pas complet. C'est une énorme affection, dirons-nous. Je trépignais déjà en imaginant toutes les belles choses que j'allais pouvoir voir aujourd'hui, les ondulations gracieuses de la Lagune, les artistes errants qui tirent le portrait aux passants, les habitations toutes plus pittoresques les unes que les autres. Ici, même l'air est beau, et le ciel est plus lumineux qu'à Miami. Je suis certains que même les cacas de chiens sont beaux, ici ! Bon dieu que j'ai hâte. Ce soir, c'est repas au bord du lagon. J'imagine déjà la vue imprenable sur l'étendue bleutée, à travers la grande baie vitrée du restaurant, dégustant des mets aux saveurs que je n'aurais plus l'occasion de goûter. J'en salive déjà. Pour l'occasion, j'ai sorti une de mes plus belles tenues : au placard mon sweat habituel, bonjour chemise blanche et gilet marine. Bon, par contre, à défaut de belles chaussures en cuir, j'ai gardé mes Converses rouges. Enfin, de toute façon, qui regarde vraiment les chaussures des gens, hein ? Qui, honnêtement ? Accoudé à la rambarde du petit balconnet de pierre, au pied de l'hôtel, face à la rue descendante, j'attends William. Plus coquet qu'une gamine de 14 ans qui se prépare pour aller faire sa première boum. Ca me fait sourire. Je suis content d'être ici avec lui, tout de même. J'aime être pendu à son bras, c'est une osmose étrange. Même si, des fois, je me surprends à imaginer que c'est le bras de quelqu'un d'autre que je tiens. Eden me manque. Mon sourire s'efface un tantinet. Et puis mon Jules surgit. Consciencieusement, il referme la porte de l'hôtel derrière lui, puis s'approche de moi. Il est beau et bien coiffé.
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Sujet: Re: Luce & William } J'y suis jamais allé... Balade sur la Lagune.
Luce & William } J'y suis jamais allé... Balade sur la Lagune.
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