Génial ! Il manquait plus que toi. [Haily ♥]

La paix était donc proclamée entre eux. Et s'était à la fois étrange et non, c'était juste bizarre en fin de compte. Il passa une main dans ses cheveux pendant qu'Haily réfléchissait. Elle se demandait si la paix resterait longtemps d'actualité, ils avaient des caractères très différents, mais en même temps si explosifs. Qu'ils se fassent la guerre semblait inutile du point de vue d'Haily, mais elle avait du mal à croire en une paix durable entre eux. Après tout, elle l'avait détesté avant même de la connaitre et cela avait été réciproque. Mais quoi qu'ils tentent de faire, qu'ils se haïssent ou qu'ils s'aiment, qu'ils essayent de se tuer ou de se soutenir, la situation n'était pas prête de changer. Les grands-parents d'Haily n'étaient pas si vieux et ils paraissaient avoir encore pas mal d'années devant eux et pour le père d'Ezio, s'était pire encore...

Il parla et elle écouta en silence, presque sagement. Il disait qu'elle n'avait pas besoin de changer pour lui, qu'il n'avait pas un très bon caractère non plus. Elle se disait qu'elle n'aurait pas changé pour lui de toute façon, elle aurait essayé de se contenir en sa présence tout au plus. Mais c'était gentil de sa part et elle ne voulait pas se disputer, elle ne rétorqua donc pas. Après tout, ce n'était vraiment à lui qu'elle en voulait. Non, il y avait trois personnes qu'elle haïssait bien plus qu'Ezio.

Finalement, il lâcha sa main. Et un léger silence s'installa, un silence apaisant et tranquille. Il posa sa tête contre le mur, bientôt imité par la brune. Il la regarda un moment sans rien dire avant de parler un nouveau. Il voulait financer ses soins et il lui annonça que si elle avait besoin de « pognon », elle pouvait l'appeler. Surprise, elle resta silencieuse un long moment, elle savait que c'était un effort pour lui, un pas vers elle mais... Elle baissa la tête pour fixer sa main gauche. Elle pensa à ses parents, ils avaient été dans cette situation eux aussi et elle avait toujours jugé sa mère comme étant stupide, profitant de l'argent d'un homme qu'elle n'avait jamais aimé jusqu'à ce qu'il la trahisse. Sa mère... Elle s'était finalement tournée vers la seule personne qui aurait pu l'aider, à savoir sa fille, Haily mais l'australienne l'avait envoyé baladé, sacrifiant sa propre mère par ce geste.



Elle continua à observer sa main un moment avant de relever la tête pour regarder Ezio dans les yeux.

« Mais si tu veux vraiment m'aider, c'est peut-être triste, mais la seule chose dont j'ai besoin, c'est que mes grands-parents claquent plus vite que prévu. Malheureusement, pour ça, personne ne peut m'aider. » Fit-elle en haussant les épaules.

Le pire était surement que c'était vrai, elle attendait vraiment que ses grands-parents meurent. C'était triste à dire et cela reflétait l'esprit de la famille, des inconnus enchaînés les uns aux autres par l'appel insatiable de l'argent. Chez les Holloway, les liens du sang n'avait plus aucune importance par rapport aux accords économique, personne n'aimait personne dans cette famille, il n'y avait que haine et jalousie. Et bien qu'elle tente sans cesse de se convaincre du contraire, Haily avait été élevée dans cette atmosphère depuis sa naissance, elle n'était donc pas vraiment différente.

Qu’Est-ce qu’elle foutait sur ce toit ? Elle n’avait rien à faire là, et surtout pas avec un Italien détestable à qui elle était enchainée. Tout ça à cause de son fichu sens de l’orientation. Qu’Est-ce qu’elle pouvait maudire le fait de ne pas en avoir et encore une fois, c’était à cause de ses grands-parents, si elle n’avait pas passé toute sa vie, à quelques fugues près, cloitrée dans la grande maison familiale, rien de tout cela ne serait arrivé, elle aurait simplement trouvé sa chambre et aurait continué d’éviter le compositeur, aussi soigneusement que depuis son arrivée à Wynwood. Seulement, elle était là, sur le toit, normalement interdit aux élèves, en présence de cet homme qui lui ressemblait plus qu’elle ne l’aurait voulu. Tout cela était improbable, elle détestait ce type, depuis la toute première fois qu’elle avait entendu son nom, depuis qu’elle l’avait entrevu, elle le haïssait. Non, elle ne lui avait laissé aucune chance, mais lui non plus, ne lui en avait jamais accordé une seule. La seule fois qu’ils s’étaient parlés avant cela, elle avait été la plus désagréable possible et lui aussi, à l’évidence. Mais c’était Ezio merde ! Elle allait être obligée de le supportait encore des années, alors personne n’avait le droit de l’obliger à l’apprécier en plus de cela.

Et pourtant…



Elle soupira. Un peu plus loin, elle vit Ezio qui avait retiré sa perruque, dévoilant ainsi des cheveux châtains légèrement bouclés, c’était la première fois qu’elle le voyait sans cette chose blanche lui recouvrant la tête. Elle se surprit à s’intéresser à la raison pour laquelle il la portait sans cesse, même s’il était évident qu’elle ne lui demanderait surement jamais. Il alluma une cigarette avant de se lever pour partir ? Non. Il se leva afin de venir s’asseoir en tailleur face à elle.

"Je n'aurais pas dû crier. Je... je sais que c'est difficile pour toi aussi, que tu es malade, tout ça... mais si l'un de nous n'avait pas été là, nous aurions pu vivre. Pour de vrai. Mais les choses se sont passées comme ça. Et... je ne l'ai pas voulu. Crois moi."

Elle le croyait, elle était dans le même cas que lui, elle non plus ne l’avait pas voulu, elle non plus n’avait rien demandé. Il tira sur sa cigarette et recracha la fumé loin d’elle, elle l’en remercia intérieurement, elle détestait ça.



Il eut un sourire et baissa les yeux.

"Tu ne penses pas qu'on pourrait enterrer la hache de guerre un moment ? Ce sont nos familles qui ont provoqué ça. Pas nous. J'pense qu'on ferait mieux de se soutenir, plutôt que de te faire la guerre."

Et il tendit la main….

Haily resta un instant interdite. Alors lui aussi était capable de faire des efforts ? Et il voulait enterrer le hache de guerre, qu’ils se soutiennent ? Était ce encore possible ? Dans son esprit à lui cela semblait plausible en tout cas. Elle avança lentement sa main de celle du compositeur, hésitante. Et si c’était un piège ? Après tout, jusque là, il n’avait jamais tenté de la comprendre. Mais elle non plus cela dit. Elle inspira profondément comme pour se donner du courage, puis, elle attrapa la main d’Ezio.



Elle soupira une nouvelle fois, avant de coller sa tête au mur. Derrière Ezio, le ciel c’était teinté de jolies couleurs rose-orangées, les yeux de la fille restèrent collés sur ces couleurs alors qu’elle se remettait à parler.

Elle m'avait parlé d'égal à égal. Je n'en revenais pas. C'était la première fois.

Certes, en matière d'amabilité, je n'étais pas véritablement le premier. J'étais même beaucoup à l'arrière. Quand quelqu'un m'énervait, je m'efforçais de faire en sorte qu'il le comprenne bien. Je détèstais Haily, et elle me le rendait bien. Mais alors que mes larmes dégoulinaient sur mes joues, je me rendis compte que Haily et moi n'étions pas si différents. Je la détèstais pour le simple fait que si elle n'avait pas été là, rien n'aurait été pareil. Et si moi je n'avais pas été là ? Me l'étais-je seulement demandé ? Si je n'avais pas été là, Haily aurait vécu différemment, peut-être. Ou peut-être que rien n'aurait changé. Ils auraient choisi quelqu'un d'autre, et elle serait restée dans la même galère. Je savais que cette fille souffrait. Elle était malade, et elle n'avait que trop peu de contacts à Wynwood. Mais je n'y pouvais rien, moi, non ? Je n'allais pas en plus jouer les infirmières. Pour moi elle était trop encombrante. Et je m'étais même surpris à penser que si elle crevait, cela me permettrait de recommencer ma vie. Mais j'avais vite réfuté cette idée. Il était hors de question que je me mette à penser une chose pareille. Je n'en étais pas à ce point là, certes non.



« Je suis désolée… C’est vrai que c’est injuste pour toi aussi, j’ai trop souvent tendance à l’oublier. Ça ne change rien au fait que je ne t’aime pas et que toi non plus, tu ne m’aimes pas. Ce n’est pas grand-chose et ça ne changera surement pas ta situation, mais au moins, maintenant tu le sais. »



"Je n'aurais pas dû crier. Je... je sais que c'est difficile pour toi aussi, que tu es malade, tout ça... mais si l'un de nous n'avait pas été là, nous aurions pu vivre. Pour de vrai. Mais les choses se sont passées comme ça. Et... je ne l'ai pas voulu. Crois moi."

Je tirais sur ma cigarette, en recrachais la fumée loin d'elle, pour ne pas la déranger. Je ne savais pas si elle fumait. Je continuais, maladroitement.



J'eus un sourire à moitié caché. Je baissais les yeux.

"Tu ne penses pas qu'on pourrait enterrer la hache de guerre un moment ? Ce sont nos familles qui ont provoqué ça. Pas nous. J'pense qu'on ferait mieux de se soutenir, plutôt que de te faire la guerre."

Je lui tendis ma main. J'espèrais qu'elle comprendrait le message. Je lui rendais la pareille. C'était normal. Parfaitement normal.

Elle l’avait giflé, comment avait-elle fait ? Il lui faisait peur, elle ne l’aimait pas et par dessus tout, si ses grands-parents l’apprenaient, elle allait avoir des ennuis, de sérieux ennuis même. Cependant, elle l’avait fait, il trop tard, elle ne pouvait plus revenir en arrière et puis, il ne s‘était pas défendu, c’était déjà une bonne chose, pour elle.

- LA FERME !!

Le cri résonna sur le toit, Haily se tût, tétanisée. Si elle n’avait pas eu si peur de lui, elle aurait surement continuait de parler en voyant que cela avait un effet. Mais là, elle se stoppa net.



« Je suis désolée… C’est vrai que c’est injuste pour toi aussi, j’ai trop souvent tendance à l’oublier. Ça ne change rien au fait que je ne t’aime pas et que toi non plus, tu ne m’aimes pas. Ce n’est pas grand-chose et ça ne changera surement pas ta situation, mais au moins, maintenant tu le sais. »

Elle retira sa main de l’épaule du garçon en soupirant, que pouvait-elle ajouter à cela ? Rien, surement. Elle avait déjà fait un effort pour aller vers lui malgré sa haine et s’était déjà assez difficile pour elle comme ça. Soupirant, elle se contenta d’aller s’asseoir contre le mur, près de la porte.

La gifle m'atteignit en plein visage et je sentis la brûlure irradier toute ma joue. Puis elle recula. Le bon point, c'est que cette fille, même loin de l'Australie, avait peur de moi. Peu importe sa famille, tout le reste. Elle avait peur. J'avais un peu de pouvoir sur elle. Mais je restais un moment interdit. Elle m'avait giflé. Elle avait osé. Et j'avais un minimum de dignité. Je ne frappais pas les femmes. Les hommes ont plus de forces que les femmes. Ce n'est donc absolument pas équitable. Elle m'avait fait mal, mais elle, si je lui en collais une, elle allait vraiment en baver. Je m'abstins donc. Mais reculais. Je ne voulais pas rester près de cette fille. Elle m'avait giflé. Je n'en revenais pas. Elle avait osé.


« Moi j’ai gâché ta vie ? Attends, j’espère que tu plaisantes là ! Je te signale tout de même que t’as dix huit et la chance d’avoir un talent sur lequel tu peux compter pour te faire de l’argent. Moi, j’ai seize ans, une maladie qui peut me faire crever si j’ai pas de traitement et j’ai que dalle si je suis déshéritée. Tu me fais trop rire ! A ton avis, entre toi et moi, c’était à qui de se rebeller, hein ? Le pauvre type majeur pas capable de faire face à son père ou la fille qui rêvait de quitter cette famille de cons comme tu dis et qui n’avais pas d’autre choix que d’obéir pour pouvoir se barrer ? »

Salope.
Mais elle ne s'arrêta pas là. Elle fit couler son venin, encore et encore.

« Alors, si tu veux, tu peux dire qu’ils ont gâché ta vie, tu peux dire qu’à eux ça leur fait plaisir et tu peux aussi me détester, mais je t’interdis de dire que MOI j’ai foutu ta vie en l‘air. J’ai rien fait de plus qu’obéir aux ordres et tu n’as pas le droit de m’en vouloir pour ça, tu as fait exactement la même chose de ton côté ! »
- LA FERME !!

Le hurlement résonna sur le toit. Si on ne se faisait pas choper, on avait vraiment du bol. Mais ce cri tonitruant ne la fit pas bouger car, déjà plaquer au mur, elle ne pouvait plus faire grand chose. Mais cette plaisanterie avait assez duré. Elle m'en avait fait baver. Et je refusais de la laisser gagner. Pas cette fois. Pas encore.



Je me tus. Les larmes montèrent d'elles-mêmes. Putain, la honte. J'allais me mettre à chialer comme une fillette. Mais c'était injuste. Trop injuste. Mes lèvres se serrèrent, elles ne devaient pas trembler. Alors que les larmes emplissaient mes yeux, je fixais Haily sans ciller. Je ne voulais plus la voir. Il fallait qu'elle disparaisse de ma vie. Elle avait tout gâché. Si seulement...



Je m'effondrais sur le sol, m'appuyant sur le mur. Personne, je dis bien personne à part mes parents, ne m'avaient vu pleurer. Jamais. Même pas Domenica. Et je sanglotais. Devant cette fille que je méprisais. C'était injuste. Putain d'injuste.

La colère du compositeur se reflétait sur son visage. Haily voyait bien qu’elle le mettait hors de lui, mais elle s’en moquait, elle aussi était en colère. Mâchoires et poings serraient, elle le regardait sans ciller même en sachant qu’elle ne faisait pas le poids face à lui. Elle avait pensé, pendant un bref instant être débarrassée de lui en partant pour Miami, puisqu’elle avait cru comprendre qu’il était repartit en Italie, mais sa grand-mère s’était fait un plaisir de briser ses rêves -une nouvelle fois - en lui disant qu’Ezio étudierait à Wynwood lui aussi. La réaction aux parole d’Haily fut presqu’immédiate, il fit quelques pas vers elle, la pointait du doigt, menaçant. Elle recula autant qu’il s’avança, essayant de cacher sa peur, tant bien que mal.

"Ta gueule Haily. Ça t'a pas suffi de détruire ma vie, il faut en plus que tu m'inflige ta présence alors que je demande rien à personne ?!"

Lui gâcher la vie ? Infliger sa présence ? Haily n’avait pas eu le choix, elle. Sa famille lui avait fait du chantage et l’avait menacé pour qu’elle fasse tout cela, qu’Est-ce qu’il croyait, que cette histoire l’enchantait et qu’elle rêvait de lui tous les soirs ? Il continua de parler, toujours plus effrayant, toujours plus blessant.

"Tu crois que tout ce bordel en Australie ça m'a amusé ? Ça m'aurait fait jouir de te dire franchement ce que je pensais, et au moment crucial en plus. Ta famille ne mérite même pas que je leur crache à la gueule. Et toi... toi, c'est pire que tout. T'as foutu ma vie en l'air. Toute ta putain de famille de cons a foutu ma vie en l'air. T'es fière de toi Haily ?! ça te fait mouiller de me voir comme ça hein ?! Allez, profite du spectacle ! Éclate toi à me pourrir l'existence ! Si ce qui nous est arrivé peut au moins faire une heureuse !!"

Elle entendit le claquement avant de comprendre qu’elle venait de le gifler. Elle recula de quelques pas supplémentaires, une main plaquée sur sa bouche, effrayée par son propre geste. Elle tremblait et ses yeux étaient embués de larmes, mais l’adrénaline et la colère l’obligèrent à répliquer en hurlant comme une folle.

« Moi j’ai gâché ta vie ? Attends, j’espère que tu plaisantes là ! Je te signale tout de même que t’as dix huit et la chance d’avoir un talent sur lequel tu peux compter pour te faire de l’argent. Moi, j’ai seize ans, une maladie qui peut me faire crever si j’ai pas de traitement et j’ai que dalle si je suis déshéritée. Tu me fais trop rire ! A ton avis, entre toi et moi, c’était à qui de se rebeller, hein ? Le pauvre type majeur pas capable de faire face à son père ou la fille qui rêvait de quitter cette famille de cons comme tu dis et qui n’avais pas d’autre choix que d’obéir pour pouvoir se barrer ? »

Reculant à nouveau de quelques pas, Haily se retrouva plaquée contre un mur, cette fois, elle ne pouvait plus s’enfuir. Elle essuya les larmes sur son visage avant de reprendre un peu plus calmement.

« Alors, si tu veux, tu peux dire qu’ils ont gâché ta vie, tu peux dire qu’à eux ça leur fait plaisir et tu peux aussi me détester, mais je t’interdis de dire que MOI j’ai foutu ta vie en l‘air. J’ai rien fait de plus qu’obéir aux ordres et tu n’as pas le droit de m’en vouloir pour ça, tu as fait exactement la même chose de ton côté ! »

Elle essuya une nouvelle fois ses yeux, guettant une réaction de l’italien, si elle pouvait éviter de se faire tuer se soir là, c’était déjà pas mal.

Perdue. Elle s’était encore perdue. Comment avait-elle réussit ? Elle avait pourtant reprit le même chemin que le matin en sens inverse. Oui, mais dans ce cas, pourquoi se retrouvait-elle devant une porte avec une inscription « Toit. Formellement interdit aux élèves. » Au lieu d’être dans sa chambre ? Haily hésita durant une poignée de seconde, elle se demandait si elle allait faire demi tour, essayant de rentrer à sa chambre comme la petite fille bien sage qu‘elle n‘avait jamais été, ou bien faire ce qu’elle avait envie de faire, à savoir ouvrir la porte bien que cela fut interdit et se rendre sur le toit. La décision ne fut pas longue à prendre, la jeune australienne ouvrit lentement la porte pour apercevoir les escaliers menant au toit, sans réfléchir elle monta et finit sur le toit, face à quelqu’un qu’elle connaissait et qu’elle détestait. Ezio Cavalli. Quand il l’aperçut, il laissa tomber sa cigarette, il paraissait tendu, il ne devait pas être ravi de la voir, parfait, elle non plus n’était pas ravie de le retrouver là. Les yeux d’Haily furent aussitôt attirés par la main gauche du compositeur, elle eut une grimace de dégout et s’obligea à le regarder en face afin d‘éviter de penser à cette atrocité. Monter sur le toit avait finalement était une très mauvaise idée.

"Dégage Haily. Casse toi, mais alors, Vite."

Elle serra les dents et les poings en lui lançant un regard noir. Jusque là, elle l’avait toujours vu en étant sous le surveillance de ses grands-parents, elle avait donc été obligée d’obéir aux ordres et de se laisser faire sans rien dire, montrant son dégout uniquement par ses expressions. Mais ce jour là, il n’y avait plus personne pour la surveiller et elle n’avait aucune intention de le laisser lui donner des ordres sans rien dire. Elle le haïssait peut être même plus encore qu’elle ne détestait sa famille et elle savait que ce sentiment était réciproque. Pourtant, elle restait là à le défier du regard, elle ne lâcherait pas cette fois.

« Je t’emmerde Ezio. Lorsque l’on était en Australie tu pouvais peut être me parler comme ça, ici, tu n’as rien me dire. » Annonça-t-elle d’une voix blanche.

Il avait l’air vraiment en colère, un peu comme chaque fois qu’il la voyait en fin de compte et ce n’était surement pas une bonne idée de le provoquer alors qu’il était dans cet état. Cependant, Haily était bien trop aveuglée par la haine pour s’en rentre compte.

Cigarette.

Bon dieu, que ça faisait du bien. J'étais monté sur le toit pour me laisser le loisir de réfléchir autant de temps que je le voulais. J'avais été sagement en cours, et la journée touchait à sa fin. Je n'avais pas de nouvelles de ma Princesse depuis quelques jours, et je commençais à m'inquiéter. Elle avait coupé tout moyen de communication, filtrait ses appels, n'ouvrait plus à son appartement. Et Sonata, comment allait-elle ? Je l'ignorais. Alors je m'étais plongé dans les études, en attendant des nouvelles, fébrile, mon portable toujours calé en mode extérieur dans ma poche, de manière à ce que je le sente vibrer lorsqu'elle se déciderait à m'appeler pour me dire quel problème elle avait. S'isoler, Eva l'avait déjà fait, on me l'avait raconté. Mais là, il y avait sa fille, et elle ne pouvait plus se permettre ce genre de fantaisies. L'inspecteur, qu'en avait-elle fait ? Est-ce qu'elle l'avait renvoyé dans un avion ? Et si il lui avait refusé la garde de Sonata ? C’était peut-être pour cela qu'elle ne parlait plus à personne. Peut-être que la petite était rentrée dans son orphelinat sordide, en France. Je ne voulais pas le croire. Non. Il y avait autre chose. Sonata était encore là, et Eva avait un problème. Et j'étais impuissant. Je collectionnais les punitions et les heures de colles, auxquelles j'allais régulièrement pour voir le temps passer le temps plus vite. Mais cela ne passait pas. Je surveillais mon portable toutes les trois secondes. Je n'avais pas un instant à moi, sans songer à ma folle aux cheveux rouges. La Voix avait raconté qu'elle avait défoncé la porte d'une jeune fille amoureuse de Lancelot. Eh oui, c'était donc pire que je le croyais. Elle était vraiment dingue de ce mec. Voilà qui ne faisait qu'améliorer ma journée, tiens. Youpie.

J'observais ma main gauche. Ce que j'y vis ne m'inspira que le dégout. Il y avait ça aussi. Comme si Domenica ne suffisait pas, il fallait en plus que j'aie ça. Bordel. J'avais pas beaucoup de veine ces derniers temps, il fallait le voir ainsi. Je remis machinalement ma perruque en place, tout en grillottant ma cigarette d'un air distrait. Je voyais le soleil se coucher sur Miami. On entendait le bruit des voitures. Ce n'était que moyennement agréable. Mais les couleurs du ciel étaient magnifiques. Dommage que je sois enchaîné. C'était mon ticket d'entrée à Wynwood. Et je n'avais pas pu refuser ça à mon père. A mon connard de père. J'avais coupé tout moyen de communication dès l'instant où j'avais mis les pieds à Wynwood. Je ne pouvais pas revenir en arrière, mais les responsables de ce qui m'était tombé sur le râble allaient en chier. Et je n'étais pas tout seul dans l'histoire.

En parlant du loup...

ELLE. Elle était là. Elle venait me déranger. Encore. Putain, mais elle pouvait pas aller voir ailleurs, poser son petit cul sur un comptoir, je sais pas ? Tout m’insupportais chez Haily. Tout. De la pointe de ses cheveux aux ongles de ses pieds. TOUT. Je n'avais qu'une envie, c'était de la secouer, de la jeter par dessus bord. Son regard farouche, ses yeux accusateurs, sa mine déconfite en permanence, elle me foutait la gerbe. Et dès que je la vis arriver sur le toit, je sentis mes muscles se tétaniser, et mes poings se serrer. Ma cigarette, à moitié fumée, tomba sur le sol. Je ne la ramassais pas. J'étais fou de colère. Je l'aurais assassinée si j'avais pu tuer avec le regard. Elle serait tombée foudroyée. Mais non. Je lui adressais un regard plein de colère. Avec Lancelot, c'était les deux personnes qui me faisaient sortir de mes gonds lorsque je les voyais. Elle. Ma chaîne, mon poison. Dieu, que je la haïssais.

"Dégage Haily. Casse toi, mais alors, Vite."