Salome Angela Taylor [over]

« Une peau chocolatée, ça ne vous met pas en appétit vous ? Alors imaginez une belle glace au chocolat d'un mètre soixante dix huit. Car c'est ainsi qu'on pourrait résumer Salome au premier regard. Deux pépites noires vous observant avec une certaine distance, par méfiance. Et vous, malgré ça, vous ne pouvez vous retenir de la fixer, dégustant chaque parcelle, chaque centimètre d'épiderme, visuellement parlant, toujours. Au sommet, une belle chevelure noire et bouclée, là, vous faites une foireuse comparaison avec du chocolat noir fondu mais la dose est assez volumineuse pour créer du relief sans que la demoiselle n'ait l'air de faire partie des Jackson Five. Un des atouts que l'on apprécie le plus chez Sela, ce sont ses longues jambes, le mini cornet chocolaté si vous préférez avec au commencement du cornet un fessier bien rebondi mais pas imposant contrairement à beaucoup de nanas africaines ou d'origine afro. Et si tout cela ne vous donne pas envie de céder à la gourmandise, je vous dirai tout simplement de regarder par vous-mêmes...
Qui sait, peut-être serez vous celui fera fondre la glace ? »

« Qui a dit que la beauté et l'intelligence étaient incompatibles ?

Salome Angela, dite «Sela» préfère se servir de sa cervelle pour se sortir d'une situation que de son corps, mais parfois, elle a assez de jugeote pour comprendre que dans certains cas, sa plastique lui sera plus utile, mais ne croyez pas qu'elle se sortira d'une embrouille en écartant les jambes, il ne faut pas exagérer. Ce n'est pas un symbole de pureté et d'innocence mais ce n'est pas une Marie couche toi là non plus. Aussi, Sela n'est pas de celle dont on parle en tant que «reine de la débauche», certains la croient même «coincée du cul», les rares rumeurs qui pourraient courir sur elle seraient du genre «je suis sûre qu'elle est végétarienne», «elle est vierge, obligé» ou bien «elle tuerait pour être la meilleure !». Ce qui au passage est faux, elle charrie même son frère jumeau qui lui est vraiment végétarien. Tout ça pour dire que seules des rumeurs aussi stupides que ça pourraient courir sur elle.

Cette jeune demoiselle qui, comme dit précédemment, est a de bonnes capacités cérébrales, se trouve donc dans la confrérie des Khi Omikron, les études l'intéressent réellement, elle lit énormément depuis gamine des livres en tout genres, des encyclopédies, aux romans, en passant par des méthodes de langues, des recettes de cuisine, l'Art de la Guerre de Sun Zi, etc... D'ailleurs, si vous cherchiez à taquiner Sela, ce ne sont pas les représailles physiques qu'il faudrait craindre, mais psychologiques car c'est la meilleure façon de mettre un adversaire à terre selon elle...

Là, vous vous dites sûrement que cette nana est à éviter à tout prix. Je vous répondrais que non, excepté si vous êtes du genre à chercher les embrouilles à tout bout de champ, évidemment. Salome est une fille comme les autres, elle a des mauvais et des bons côtés. Mais parler du négatif en premier, de l'aspect froid et coincé apparent me paraissait -stratégiquement- une bonne idée pour qu'à la fin, vous ne gardiez que la belle face, celle dont je vais vous parler de suite.

Salome a, comme vous le savez déjà, un frère jumeau : Nate Yassine. Elle y est très attachée, c'est simple, il a été pour ainsi dire son seul véritable ami, il est son meilleur ami. Malgré leurs caractères radicalement opposés, ils sont inséparables depuis leur naissance. Lorsqu'elle va mal, ou qu'elle manque tout simplement d'affection, elle réfugie dans les bras de son gros nounours de frère. Car il faut savoir une chose sur cette jeune femme, c'est que malgré son calme apparent, dû en partie à une maîtrise de soi quasi inné, Sela a un sale caractère, elle est du genre «eau qui dort mais bouillant à l'intérieur», un paquet d'émotions peuvent l'envahir elle ne les montrera vraiment qu'à son frère en craquant totalement. Sensible refoulée ? Non, juste pudique, un peu réservée aussi et extrêmement fière, pour ne pas dire légèrement orgueilleuse. Ah mince, je devais dresser un beau tableau de Sela pour cette partie de la narration, j'avais presque oublié...

Donc oui, disais-je, elle a aussi un bon fond comme chacun d'entre nous. J'avais signalé son côté affectif, elle est très câline mais jusque là, peu de gens ont eu droit de voir cet aspect là de sa personnalité. Son frère donc et un de ses ex. Elle n'est d'ailleurs pas sortie avec beaucoup de garçons, trois à dire vrai. Pas grand chose à raconter sur ses relations avec eux, ça n'était que de banales histoires même si la dernière a quand même duré un an.

Pour en revenir à son comportement, les rares personnes qui ont gagné sa confiance disaient d'elles qu'elle était toujours à l'écoute, altruiste, loyale, franche -et elle ne mâche pas ses mots s'il faut être directe- etc... N'établissons pas de grande liste, les actes décriront mieux ce qu'elle est que de simples mots. »

« 13 Avril 1994, au Libéria
Papa a fait deux cadeaux à maman : Nate et moi.
Après tout, il lui devait au moins ça, non ? Avec tous les cadeaux qu'il fait à ses amantes... Oui, papa est riche et il en profite bien. Mais bref, revenons à nos moutons...

Nate et moi sommes faux jumeaux, cela signifie que deux ovules ont été fécondées en même temps, sinon on est bien réels, huhu. Je m'égare, passons. Depuis ce jour, donc, mon frère et moi avons une relation plutôt fusionnelle, quiconque s'en prend à l'un des deux a des retombées venant de l'autre. N'essayez même pas de nous tourner l'un contre l'autre, on vous croira pas et vous aurez deux personnes sur votre dos. C'est une histoire qui dure depuis le 13 Avril 1994, vous n'y pouvez rien, cherchez pas, il n'y a aucune faille possible.

Notre enfance s'est déroulée de manière plutôt ordinaire. Enfin, pour vous c'est certainement "quelque chose" si vous venez d'une famille modeste/pauvre, etc.. Mais pour des enfants de riches, c'est banal d'être dans une bonne école primaire. Puis une fois entrés au collège, là, ça a commencé à bouger un peu...

2005,
Première fois que Nate et moi devions quitter le pays et évidemment, pas de notre bon vouloir et je vous le donne en mille... Oui, c'est Papa qui veut qu'on intègre une bonne école parisienne. Alors ok, je n'avais rien contre le fait d'apprendre une langue étrangère en deux mois à peine mais, tout quitter comme ça, d'un coup pour une autre culture, un pays avec pleins d'étrangers qui parle pas un traître mot d'anglais... Heureusement que Nate était là. L'un sans l'autre, on aurait encore plus mal vécu le changement, sans compter que j'étais et je suis toujours un peu réservée de nature donc pour me socialiser, c'était mort.
Bien sûr, on s'habitue à tout -ou presque- mais c'est là que ça devient dangereux surtout quand...

2007,
Et oui, s'accommoder pour de nouveau partir sans explications, sans raison réellement valable. Bruxelles cette fois-ci. Encore une fois, je ne pouvais qu'être heureuse d'avoir mon frère à mes côtés, mon gros nounours adoré et quand t'es une gamine de 13 ans qui craint les autres, c'est plus qu'important, c'est vital.

2008,
Première grande décision dans ma vie, bouger tous les deux de là, choisir notre destination. Pour moi, le choix me paraît frappant : Londres. Une vie où la langue officielle est l'anglais, la plus proche de notre lieu précédent qui plus est donc un trajet rapide, même si techniquement, ce n'est pas un critère dont on se soucie réellement mais pour trouver le plus d'arguments possibles pour père c'en est un, de plus, il y a de très bonnes écoles là-bas. Nate approuve mon idée sans plus attendre.
Mais rapidement, une chose nous déplaît là-bas : la météo grise, monotone et régulièrement pluvieuse.

2009,
Année où nous, pauvres adolescents insouciants, voyons attirés par le continent américain, plus particulièrement son pays qui, soit disant, prônerait la liberté : les États-Unis d'Amérique. Nous pensions donc que le rêve américain nous serait offert sur un plateau d'argent lorsque nous nous installions à New York. Les fantasmes sont par définition des choses à ne pas réaliser, malheureusement, mon frère a eu du mal à garder les pieds sur terre très longtemps. Il ne voulait pas me dire ce qu'il lui était arrivé pour tomber dans les méandres de la drogue mais moi, je le voyais se dégrader jour après jour, impuissante. Les livres, les théories toutes aussi ridicules les unes que les autres, nos parents, les professeurs, le sport qu'il pratiquait, rien ne pouvait nous apporter une quelconque aide. J'étais juste là, à ses côtés, prête à lui en apporter une si cela pouvait, un jour enfin, s'avérer utile/possible/imaginable -gardez la mention de votre choix. Cependant, je savais que dans cette situation là, j'étais sans solution, que seule sa volonté pourrait le sortir de là. Pourtant lorsqu'il sortait de désintoxication en fin décembre 2011, il me remerciait pour le soutien que je lui aurais apporté. Qu'importe, j'étais heureuse de le revoir de nouveau en bonne santé et pour son retour, je lui avais offert un berger allemand du nom de Nini, je l'avais adopté à la SPA, un adorable chien sauvé comme mon frère, je savais que ce geste symbolique compterait pour lui autant que pour moi. D'ailleurs, il recueillit aussi un chihuahua, son Dudu d'amour qu'il l'appelait. Je trouvais ça trop mignon mais je ne pouvais pas m'empêcher de le taquiner avec ça. Mon gros nounours et son Dudu d'amour, huhu ! Quant à moi, je ne résiste pas non plus et prend un chaton sous mon aile, un bleu russe qui venait tout juste d'être sevré mais que les anciens propriétaires ne pouvaient pas garder. Le nom est vite trouvé, je l'ai appelé Hendrix.

C'est donc en janvier 2012 que mon frère et moi prenions les décisions les plus importantes de nos vies, du moins de nos dix sept jeunes années vécues. Tout d'abord, de ne plus revoir notre père, ne plus toucher à un seul verre d'alcool, plus une seule cigarette ou de drogue. Sur les addictions, j'avais -sans même qu'on ait eu à se concerter- suivi mon frère, ça l'avait déjà détruit une fois, hors de question que l'un de nous soit un jour piégé par ces saloperies. Notre dernière décision était de migrer vers Miami, une nouvelle ville américaine, mais une cité ensoleillée.
Le lycée portait le nom de Wynwood High School et cette fois, nous ne laisserions rien nous barrer le chemin !»