New Flatmate! (PV Alfred) TERMINE!

Rien.

Il se contenta de sourire lorsqu'elle lui dit qu'il était sûrement parano. Ce n'était pas cela, sinon ses lèvres ne serraient pas légèrement étirées sur son visage: qu'il gardait constamment fermé, comme pour faire écran, pour que personne ne devine ses pensées. Une technique relativement efficace, mais il y en avait une seconde, qui était l'opposé exacte: le sourire. Un sourire constant. Les gens pensent que vous êtes heureux, que vous dégagez de la joie et de la gaieté. Alors qu'il s'avère qu'intérieurement vous hurliez au monde ces quatre vérités, que vous portez une immense haine envers le monde entier. Ou encore, que vous êtes le pire des sadiques, un plan machiavélique en tête pour toutes les situations. La technique du sourire constant est fréquemment utilisée par les bimbos et les filles les plus populaires dans les établissements scolaires confondant tous les ages.

Nicki n'était pas une bimbo et encore moins une fille populaire dans cette école, surtout qu'elle venait d'arriver. Mais elle ne voulait pas avoir le feux des projecteurs braqués sur elle. Malheureusement, elle avait déjà fait parler d'elle à la cafétéria lorsqu'elle avait volontairement renversé son plat de spaghetti bien juteux, sur le décolleté d'une miss populaire et qu'ensuite elle avait confronté le petit ami de la ''victime''. Celui-ci s'avéra surprenant: sans s'y attendre la Djette trouva son secret par pur hasard, en bluffant. Fascinant et...amusant.!

Alfred ne répondit rien, il souri, termina son joint et le jeta par la fenêtre évitant la fille à la chevelure flamboyante. Il prit son manteau et quitta la chambre en claquant la porte.

Nicki resta...sans voix, elle s'attendait plus ou moins à tout, mais certainement pas à cela. Elle s'étira les mains jointes au dessus de sa tête. Poussa un soupir en se relâchant. Elle regarda au dehors; l'air était frais, agréable. Elle avait l'impression d'être une boule de nerfs: il fallait qu'elle se défoule.

Elle regarda en bas; plusieurs arbres à différentes hauteurs, plusieurs points de prises, le rebord des fenêtres aux étages inférieurs. Un bref reniflement. Elle sauta à l'intérieur de sa nouvelle chambre. En quelques minutes elle changea de pantalon, troquant son sarouel contre un jean slim pour agréable pour des mouvements de grande ampleur. Elle enfila un sweat noir à capuche. Rassembla ses cheveux oranges en une queue de cheval. Et pour finir une paire de petites basket, style puma, avec une semelle fine.

Elle ferma la verrou de la chambre, au cas ou quelqu'un voudrait entrer, alors qu'il n'y était pas invité. Elle retourna s'asseoir à la fenêtre, cette fois-ci l'extérieur dans son dos. Elle plaça ses fesses de sorte à ce qu'elle soient à moitié sur le rebord. Les bras écartés, elle ferma les yeux, et se laissa tomber en arrière.

Le projet de science s'éclipsa dans la pénombre qui se faisait plus présente chaque minutes.

Consternée.

Il était effarant! Nicki n'avait jamais vu quelqu'un s'énerver pour si peu. Elle lui avait simplement dit qu'elle n'était pas une droguée! En quoi cela le perturbait-il? Le cerveau de la jeune femme fonctionnait à cent à l'heure. Elle n'ajouta rien après ses derniers hurlements; elle le fixait, cherchant ce qui n'allait pas. Comme un ordinateur ou presque, elle analysait très rapidement toutes possibilités. Il n'aimait pas les drogués: peut-être que l'un de ses amis ou un parents proche était mort à cause de cette merde. Ce qui expliquait pourquoi il en voulait tant aux gens qui y touchaient. La vue d'une seringue, hors d'un hôpital, devait le sortir de ses gonds, Nicki en avait fait l'expérience. Ensuite, il lui disait de ne pas le prendre pour un con. De quoi parlait-il? La jeune femme remarqua qu'il tiqua lorsqu'elle dit ne vouloir tuer personne.

Paranoïaque.

Notre jeune homme était parano. En trouvant cette évidence, la rousse se calma, elle sourit même et retint un rire nerveux. Elle reposa les yeux sur son écran, enregistra ce qui était nécessaire et referma le pc. Elle pensait avoir trouvé la cause de l'agitation d'Alfred. À présent il lui ''suffisait'' de jouer la fille normale, rôle qu'elle tenait depuis toujours. Et dans ce cas de jouer un peu l'idiote et la fille maladroite. Il finirait tôt ou tard par se calmer, il remarquera qu'elle ne lui veut aucun mal, juste devenir son amie. Alfred semblait être quelqu'un d'intéressant, bien que très compliqués également.

Il la regarda, les yeux noirs. Elle, un sourire..satisfait? Aux lèvres. Il souffla la fumée dans la chambre, simplement pour l'énerver. Ce qui fonctionnait à moitié. Mais elle n'obtiendrait rien de lui tant qu'il serrait aussi agressif à son égard. Elle glissa son ordinateur portable sous son coussin et quitta son lit. Elle se dirigea vers la fenêtre qui se trouvait au centre du mur, à quelques pas d'Alfred. Elle ouvrit les vitres en grand, elle ne souhaitait pas que la chambre devienne un aquarium. Et elle n'allait certainement pas quitter la pièce: se serrait lui donner raison et Nicki ne voulait pas. Cela revenait au même que de céder aux caprices d'un enfants.

Elle respira une grande bouffée d'air FRAIS! Et sauta sur le rebord de la fenêtre, passa une jambe à l'extérieur et garda l'autre repliée sur la bordure vers l'intérieur, et posa un coude sur le genoux de cette même jambe repliée. Elle lui sourit à nouveau.

-T'es complètement parano, tu le sais ça? Dit-elle jovialement.

Attention à la réaction...1,2,3...

Comme elle le pensa, il ne dit rien. Elle aperçu un sourire au coin de ses lèvres. Ce qu'elle venait de dire le faisait rire? Cela n'avait pourtant rien de drôle. Il pensait certainement qu'elle lui mentait, histoire de se couvrir. Nicki l'ignora et poursuivit son activité sur son pc, elle recherchait les artistes que le danseur lui avait donné, ainsi elle pourrait composer un morceau qui plairait au jeune homme. C'était l'un de ses nouveaux objectifs. Ce projet pourrait peut-être donner naissance à un premier album, qui se démarquerait pas un mélange de style. Au jour d'aujourd'hui il fallait créer des chansons originales, sinon vous tombiez vite dans l'oubli et ça, Nicki ne le voulait certainement pas!

Elle jeta un bref coup d'œil à Alfred qui était en train de rouler un pétard. S'en était trop: la cigarette passait mais pas le joint! Cette odeur était plus que nauséabonde! Et la jeune femme était un sujet de laboratoire; il ne fallait pas que se genre de substances pénètre son corps. Elle s'apprêtait à lui faire une remarque quand il lança:

-Tu me prends pour un con en plus. Fais gaffe, à la moindre erreur, je te louperai pas.

Alors là, elle ne comprenait pas. Il la prenait définitivement pour une tox'. Mais elle ne pouvait rien lui dire! Elle aurait beau jouer les filles modèles, convaincre ce glaçon n'allait pas être une partie de plaisir.
Elle releva le nez de son écran, assez énervée.

-Qu'est ce que tu veux que je te dise? Même si je te disais la vérité tu ne me croirais jamais! Tout ce que tu as à savoir sur moi c'est que je ne suis pas une droguée et que je ne suis pas là pour te tuer ou qui que ce soit dans cette école! Et épargnes-moi le joint s'il te plaît.

Mais oui, elle se voyait tout à faire lui raconter les 5 ans de tortures qu'elle avait subit, elle qu'elle subissait toujours, lui raconter ce qu'on attendait d'elle, ce que le Président des États-Unis attendait d'elle et de ses soit-disant parents adoptifs!

Mais oui! C'est la fête de la vérité tiens! Se dit-elle rageuse.

Il ne répondit rien. Il s'installa à son bureau, alluma une cigarette et la regarda. Un véritable glaçon cet homme. Comment deviner ses intentions ou ce qu'il pense? Nicki avait un peu de peine avec lui. C'était un bon entraînement d'ailleurs; il devait bien avoir des gestes ou des regards qui pouvaient le trahir. Elle trouverait, elle le devait. Elle continua de ranger en le regardant de temps à autre.

La jeune femme ne déballa aucune photo, ni d'amis et encore moins de famille. Alfred non plus n'en avait pas mit dans la chambre. Et le genre souvenirs n'avait pas l'air d'être du goût du jeune homme. Aussi, qu'est-ce qui était de son goût? Mis à part la cigarette et probablement les filles?
D'où venait Alfred? Il n'avait rien d'Américain en tout cas. Cette question pourrait être pour plus tard: il ne devait pas apprécier qu'on lui pose des questions, surtout de la part d'une fille qu'il n'avait vu qu'à deux reprises et qui l'avait mis au tapis. Nicki n'aimerait pas non plus qu'il lui pose des questions, bien qu'elle était préparée à répondre au plus curieux sur sa vie: un magnifique tissus de mensonge. Obligé.

Prenait-il plaisir à la regarder ''travailler''? Ou comme elle, il se posait des questions à son sujet? Sur la nature de ses capacités qui n'ont rien d'humain? Ce qui était sûr, c'est qu'il ne la reverra pas user de ses ''pouvoirs'' de si tôt. Elle avait commis une énorme bêtise ce jour là en lui faisant une démonstration: elle aurait dû lui dire qu'elle n'était pas une droguée.

Elle repensa d'ailleurs à la scène.

C'était l'occasion de lui expliquer qu'elle n'était pas une droguée. Il n'en avait certainement rien à faire, mais pour la jeune femme c'était important: en temps normal elle se fichait de ce que pouvait penser les autres à son égard, mais pas qu'elle soit dépendante de ces substances illicites.

Elle lui tournait le dos, posant un livre sur l'étagère, elle garda le bout des doigts sur la rainure et dit de but en blanc:

-Je ne suis pas une droguée.

Un silence passa.

-J'aurais dû te le dire plus tôt, mais je n'étais pas dans mon état normal, bien que je n'étais pas sous l'influence de drogues. Elle se tut à nouveau. Tu ne me reverras pas avec une seringue à la main, termina-t-elle.

Elle prit son ordinateur, s'assit en tailleur sur son lit et alluma le pc. Elle n'attendait pas vraiment de réponse de la part d'Alfred, qui l'ai écouté lui suffisait. Maintenant s'il la croyait ou non, c'était une autre affaire.

Quel accueil.

Le sourire affiché quelques secondes plus tôt s'évanouit aussitôt, laissant place à la surprise: elle ne s'attendait pas à une telle réponse. Plutôt un salut glaciale.

Irrité, énervé, agacé... Autant d'émotions facilement déchiffrables sur le visage d'Alfred. Il avait l'air de mauvaise humeur. Était-ce la jeune femme qui le mettait dans cet état? Si c'était le cas, leur colocation commençait mal, tout le contraire de ce qu'avait espéré Nicki. Elle n'aimait pas être en conflit avec les gens, mais cela ne la touchait pas plus que cela; s'il ne pouvait pas la voir, c'est lui qui devrait faire avec et non l'inverse.
Elle remarqua le regard noir qu'il jeta à sa chaîne hifi quand il entra; déduction logique, il n'aimait pas la musique. La rousse saisit rapidement la petite télécommande et coupa le sons. Pas de musique quand Alfred était là: noté.

Lui en voulait-il toujours pour ce pseudo combat dans les bois? Apparemment... comme tout homme, son ego devait être blessé. Nicki allait devoir redoubler d'attention pour éviter une nouvelle crise ou quelque chose du même genre et surtout; bien cacher les médicaments qu'elle devait prendre. Histoire qu'Alfred ne se doute de rien ou pire: qu'il découvre ce qu'elle était. Combien même s'il effectuait des recherches sur elle, il ne trouverait rien. Sauf des documents comme un certificat de naissance, et des formulaires d'inscription aux différentes écoles qu'elle avait fréquenté avant d'atterrir ici. Rien d'autre. En supposant que le directeur du FBI fasse des recherches sur elle dans les bases de données des fédéraux: il n'aurait même pas accès au dossier ''Nicki Blacke''. SECRET DEFENSE. Voilà ce qu'elle était. Ne dit-on pas que les choses les plus convoitées sont souvent sous notre nez?

-Qu'est-ce que je fais ici? Been... je m'installe, tu savais que j'allais arrivé d'ici peu, c'est même toi qui m'a dit que tu serrais mon coloc'...

Une banquise, voilà l'ambiance glaciale qui décrivait la situation. Il ne manquait plus qu'un manchot passe par-là...

-Si je suis trop envahissante dis le moi, dit-elle d'un ton neutre.

Elle retourna à ses affaires, rangeant d'autres objets.

Un véritable iceberg ce mec... se dit-elle.

Libre!

C'est le mot qui résonnait dans l'esprit de la jeune femme: aujourd'hui elle déménageait quelques unes de ses affaires pour les installer dans sa nouvelle chambre à WHS. Elle était toute excitée à l'idée de vivre en communauté. Jusqu'à présent elle avait vécu dans cette prison dorée, considérée comme un jouet, un objet, une chose, mais au grand jamais traitée comme une fille, une adolescente ou une adulte. Ce semblant de distance serrait une bouffée d'oxygène. Évidement, elle allait devoir régulièrement retourner là-bas pour suivre ses entraînements et toutes les choses désagréables qui allaient avec. Choses qui faisaient parties de sa vie depuis des années maintenant. Choses qui avaient pour ainsi dire, anéantit sa vie!

Elle devait faire avec et profiter du semblant de liberté que tous ces pingouins lui accordaient. Priant pour qu'une troisième guerre mondiale ne se déclenche pas: aller au front ne enthousiasmait pas. Comme personne à vrai dire.

Aujourd'hui était un jour relativement joyeux. Dans sa mini Copper rouge décapotable, cheveux au vent, RayBan sur le nez, musique à plein volume, ses affaires à l'arrière, Nicki se dirigeait à l'école. Heureusement, le temps était doux pour la saison, il fallait en profiter. La pluie, la neige ne tarderaient pas à faire leur apparition.

À l'approche de l'établissement la jeune femme baissa le sons et se gara tranquillement et referma le toit de sa voiture. Elle mit les clefs dans la poche de son jean en sarouel, entra dans le hall principal et s'arrêta devant l'accueil. Après quelques minutes de parlotes, quelques signatures de documents, la femme de l'autre côté du comptoir lui remit les clefs de sa nouvelle chambre. Celle-ci lui proposa de l'y emmener pour lui montrer le chemin, mais Nicki déclina poliment son offre; elle savait déjà où elle se trouvait, Alfred lui avait déjà fait visité lors de son arrivée à l'école.

En parlant d'Alfred, elle repensa à lui pour la première fois depuis plusieurs jours, voir semaines. Il faut dire qu'ils ne s'étaient plus croisés depuis cette mésaventure. Elle espérait que la colocation se passerait bien. Il n'y avait pas de raisons pour que cela se passe mal.

Elle retourna à sa voiture pour prendre le premier carton et alla à sa nouvelle chambre. Devant la porte, qui était évidement close. Elle toqua, au risque qu'Alfred soit là, elle n'allait pas entrer ainsi sans prévenir. Elle attendit quelques secondes, voir une minute, rien. Elle essaya d'abaisser la poignée mais la porte ne s'ouvrit pas. Elle prit les clefs et la déverrouilla. Il n'y avait personne dans la chambre.

Nicki se dirigea du côté inoccupé et posa le premier carton. Elle fit ainsi plusieurs aller-retours sans voir Alfred. Lorsqu'elle eu enfin terminé de tout remonté elle entrepris de déballer ses affaires, commençant pas les draps de son lit. Une heure plus tard elle avait quasiment fini de tout installer. Elle peaufinait ses rangements en écoutant le dernier CD de David Guetta, le volume était à un niveau raisonnable, quand la porte s'ouvrit: Alfed

Elle s'arrêta un peu surprise. Puis un large sourire se dessina sur ses lèvres et lui dit:

-Salut!