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 Impromptu, si on peut dire. [Dudu/Eva/Ezio]

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MessageSujet: Re: Impromptu, si on peut dire. [Dudu/Eva/Ezio]   Impromptu, si on peut dire. [Dudu/Eva/Ezio] EmptyMar 27 Déc 2011 - 22:07

- Eva. Eva. Eva, Eva, Eva, Eva…

Une chaude caresse sur le visage, douce brulure. Les rayons du soleil l’illuminaient doucement. Quelle heure était-il ? Onze heures, peut-être midi ? Les paupières de Lancelot découvrirent paresseusement ses prunelles vermeilles, incitant instantanément ses iris à se rétracter. Trop de lumière. Il se tourna sur le côté, marmonna une plainte inaudible et peu articulée. Ses yeux se fermèrent à nouveau, s’enfuirent dans la touffe de cheveux colorés d’Eva. Quant à sa main, elle l’attira davantage contre lui. Qu’importe le temps qui passe, il voulait dormir de toute manière. Juste dormir. Et qu’on le laisse en paix. Grommellements féminin. Oh non. Il fallait qu’elle reste endormie. Que tout reste ainsi. Parfait immobilisme, ultime sérénité. Mais non. Juron. La main masculine dévala son torse pour retomber sur ses cuisses. Hein ? Quoi ? C’était quoi tout ce remue-ménage ? Aucune importance. Il tira les couvertures et les glissa vers le haut pour couvrir son visage. Voilà. Dans le noir, c’était comme si la nuit revenait, les songes avec elle. Malheureusement, la jeune femme tout juste éveillée ne semblait pas être de cet avis. Il sentit s’évanouir la chaleur de sa peau et la paume de sa main retrouver les draps de coton. Pichenette sur le nez. Aïeuh. Grognements. Ce geste là, c’était le symbole du réveil, et il ne voulait pas sortir de ce lit. Il dégagea indolemment sa tête des draps, ouvrit doucement ses yeux plissés.

- Okay, champion, mistinguette est réveillée. Tu veux un café ?
- Un ca… ?

Bâillement. Ses doigts vinrent titiller ses paupières endolories.

- Ouais. Ca vaut mieux je crois. Et ce serait nickel si tu pouvais aller rechercher mes… fringues… acheva-t-il en s’étirant brièvement.

Elle savait. Elle savait tout. Enfin, il pouvait être lui-même. Pour de vrai, sans mensonge. Qualités et défauts, peurs, forces et faiblesses.
Tout avait changé.

Terminé
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MessageSujet: Re: Impromptu, si on peut dire. [Dudu/Eva/Ezio]   Impromptu, si on peut dire. [Dudu/Eva/Ezio] EmptyDim 18 Déc 2011 - 11:14

    Tu es entré dans ma vie, alors que je ne t’avais rien demandé. Tu es entré dans mon monde, par la voie des mœurs, par ce qui nous a toujours relié, la musique. Ta musique. Ma musique. Mon chant combiné à ton talent. Tes doigts se referment sur mes hanches. Nous avons toujours été confrontés à cela. A ce monde qui s’offrait à nous, mais dont nous n’avons pas profité. Une souffrance que nous n’avons pas réussi à comprendre, tous les deux, idiots que nous sommes. Stupides petits êtres, qui ne pensent pas aux conséquences. J’aurais voulu. Te faire comprendre, j’aurais voulu. Tes doigts. Tes zygomatiques qui bougent. Tes yeux pleins de fièvre, observent la jeune femme nue à présent, nue de toute impunité, de tout artifice pouvant cacher son vrai mystère. Tu es mon impromptu, mon absolu. Tu es mon filigrane, mon papier fin. Tu es ma misère et mon bonheur. Tu es cette personne enfiévrée qui ne cesse de me regarder, et cela me flatte, sais-tu ? Je ressens comme une sorte d’immunité. Je ne peux plus t’échapper. Je suis à toi, il ne te reste plus qu’à choisir. Que veux-tu ? Que désires-tu, qui es-tu, pourquoi vis-tu. Montre-moi. Lapsus. Démonisme. Ton être qui brûle. Ton corps qui flanche. Tes mains qui avancent. Exploration corporelle. Toucher facial. Doute démoniaque. Prude allégeance. Corporellement parlant. Toucher. Frôlement léger, frissons de candeur. Textuellement stupide. Des mots qui s’échappent de ta bouche et filent, filent encore. Un avenir secret. Tu te lances dans une diatribe sans fin. Mes yeux t’observent. La pluie tinte sur les carreaux de la fenêtre. Il y a des gouttes qui descendent, et celle qui ira le plus vite aura gagné. L’oiseau s’ébroue, piaille, ses petites plumes laissent s’échapper de petites perlent d’eau légères. J’observe. J’attends. Je me laisse faire. Je ne suis plus rien qu’un cœur à moitié blessé. Une fille nue et grelottante. Qui te laisse parler. Evacuer tes souffrances et tes douleurs. Tu avais une belle vie, et tout a basculé. A présent, je comprends. Tu m’as pardonné, mais cette répulsion atroce que tu as envers les tueurs, voilà d’où elle vient. Lancelot. Toi et tes beaux principes. Toi et tes idioties. Toi qui ne vaux pas mieux que moi, pour moi tu es le plus parfait de nous deux. Tu acceptes ce que je suis. J’accepte ce que tu es. Je t’aime, comme tu es. Mes doigts frôlent ta peau à présent nue. Métacarpiens qui dansent. Phalanges qui plongent dans l’infini. Qui se trémoussent. Qui n’ont pas d’yeux ébahis pour te regarder, te regarder encore. Ma perfection. Ma douce perfection. Mon poison de perfection. Sauve-moi, avant qu’il ne soit trop tard. Aide moi. Echappe-moi. Retrouve moi. Tue moi. Ne m’abandonne pas. Tu as eu la vie que tu n’avais jamais choisi. La main qui attrape la tienne. Il ne suffit de rien. Rien, pour te rendre heureux. Seulement un regard plein de tendresse. Ce regard, que je pourrais t’adresser tous les jours. Je te veux. Rien qu’à moi, pour une fois. Ta voix est si belle. Tes cheveux caramel, ébouriffés. Les yeux se ferment un instant. Plaisir sensoriel. Un monde nouveau. Une exploration nouvelle. Offre-toi à moi. Déshabille moi le cœur. Dévore-moi. Anéantis moi. Transforme moi. Ta voix est parfaite. Respire la beauté et la sincérité. Nous en sommes au même point. La boucle et bouclée. Nous allons faire ce que nous aurions dû faire, ce soir là. Peut-être que cela aurait tout changé. Ou tout détruit. Ta peau goûte la mienne. Les doigts fins s’agrippent au dos sculpté exprès pour moi. Ma gorge offerte t’accueille. Je ne suis qu’à toi, pour le restant de mes jours. Dieu, si tu existes.

    Fais que Sonata ne se réveille pas.

    Moteur. Action.
    Mains balladeuses. Lèvres trompeuses. Douceur sensorielle. Exploration divine. Je te découvre. Sur le plafond, je ne vois plus les rayures. Mes yeux, seulement, examinent en silence le fond de mes paupières closes. Mes lèvres bougent. Au rythme des tiennes. Fusion. Caresses. L’oiseau s’est envolé. Une créature, allongée entre des draps noirs, n’est composée que d’un tronc mouvant et de huit pattes repoussantes. Deux têtes en pleine extase. Tu es moi, et je suis toi. Je suis le compositeur. Je suis celui qui a été aimé, puis moqué, puis rejeté. Je suis celui qui a fui. Qui a été malmené, qui souffre. Je suis celui qui regarde une femme aux cheveux rouges, et qui, peut-être, la trouve belle. Je suis enchantée de te rencontrer. Tu es beau. Tu es tellement beau. Chaleur. Les gouttes de sueur perlent sur le front blanc, sur les joues dont le cœur rouge n’est plus qu’un doux artifice de détresse. Mon monde, mon absolu, mon essentiel. Tu es ma merveille, la seule dans le monde. Mais cela, je ne te le dirai jamais. Je suis silencieuse, extrêmement calme. Enfiévrée, en même temps. Je suis une femme, une vraie. Qui a eu ce qu’elle voulait. Un peu d’amour, un seul instant. Peu importe ce qui se passera ensuite. Offre-toi. Donne moi ton cou, tes épaules, tes bras, ton torse, ton dos. Donne moi tes jambes, donne moi ce qui fait ta différence avec moi. Eva, dans les bras d’un homme. Son corps n’a plus aucun secret pour lui. Il l’explore en long, en large et en travers. Tu ne peux t’empêcher de penser avec un sourire, qu’il s’y connait, pas de doute. Mais tu oublies vite. Tu t’abandonnes. Tu as gagné. Il est midi et demi. Pour la seconde fois de la journée, tu te donnes. Mais la gajure n’est pas la même. Absorption de psychotropes. Il est ton médicament, ton remède à ta souffrance. Il est celui qui te laissera pleurer. Dans un souffle, tu murmures son nom. Encore et encore. Il n’est qu’un français comme les autres. Non. Il est tellement plus que cela. Son souffle frôle ton cou. Souffle coupé. Enfin. Oui, enfin. Offres-toi. Donnes-toi à moi. Donnes-toi à moi !
    Extase. Ravalement. Tendresse. Attention. Je ne suis pas comme les autres. Je ne l’ai jamais été, à tes yeux. Je suis celle qui chancelle, tombe souvent, mais sera toujours accrochée à ta main. Agripper tes épaules. Toucher. Sentir. Un parfum vaporeux. Une odeur musquée d’adoration. Absolution. Je t’absous. Médiocre, je vous absous. Nous le sommes. Tous les deux. Sourire. Te sourire. Caresser tes joues, t’embrasser, avec tout ce que je ne pourrais jamais t’offrir de plus que ma sincérité. Te prouver. Te montrer. T’aimer jusqu’à la fin. Ne jamais t’abandonner. Tu verra. Tu n’auras rien à me reprocher. Je chasserai toutes celles qui en ont après toi, comme je l’ai déjà fait avec Kity. Ta pureté n’est qu’à travers moi. Possession. Je te possède. Tes cheveux en bataille. Ton visage parfait. Ton air malicieux t’a abandonné. Il n’y a plus de masque. Un soupir. Un soupir qui dure une bonne heure. Un soupir qui n’en finit pas. Je ne réfléchis plus. Mon cerveau est dans une autre dimension. Ma tête va exploser. Mon âme t’appartient. Tout est à toi. Sers toi. Profites en. Tu es chez moi. Je te protègerai. Baisers sur ton cou. Frisson de rédemption.

    Je n’ai plus rien à te cacher.


    * * * * * * * * * *


    Dans l’entrebâillement de la porte, ses grands yeux observent. Il est deux heures de l’après midi, et elle dort encore, ce n’est pas normal. Normalement, elle aurait dû sortir Requiem, et l’emmener avec elle. Elle ne devrait pas dormir. Ses petites mains touchent le chambranle avec timidité. Elle ne veut pas se faire gronder. Elle est descendue de son lit toute seule, comme une grande, et sans tomber. Tu as vu ? Regarde-moi ! Je suis là. Elle est là. Mais personne ne la voit. Et elle s’inquiète. Réveille-toi, tu ne devrais pas dormir, ce n’est pas l’heure. J’ai fait ma sieste, on sort ? Mais non. Tes yeux de mère sont fermés. Depuis un petit moment. Tu n’as rien vu, rien entendu. Mais derrière elle, une main s’est refermée sur son ventre, suivie d’un bras, d’une épaule. D’un visage caché derrière ses cheveux rouges. Tu es si belle, mais personne ne te voit. Tu serres ta petite panthère en peluche dans tes bras. Ah mais oui. Tu fais quelques petits pas, pour observer la nature de l’intrus qui s’est incrusté. Tu le reconnais. C’est Lancelot. Le gentil monsieur qui te prend souvent dans ses bras. Il est gentil, et Eva l’aime beaucoup. Eva. Pas maman. Eva. Ce sera toujours Eva, pour toi. Les yeux du jeune homme sont résolument clos. Pourquoi il dort dans le lit d’Eva ? Quand elle elle voulait, elle lui disait qu’elle n’était plus un bébé. Alors lui, c’est encore un bébé ? Pourtant, il est drôlement grand. Elle décide de bouger. Elle s’avance vers Eva, son petit visage fermé de frustration. Secoue le bras blanc de sa mère. Ses petites lèvres bougent, chuchotent.

    - Eva. Eva. Eva, Eva, Eva, Eva…

    L’autre grommelle. Squisspasse ? Ouvre les yeux. Etonnement. Un millième de secondes. Puis se redresse.

    - Merde !

    Un juron. Rabat la couette sur sa poitrine nue. Mal réveillée, on dirait bien. Mais elle insiste. Elle tape du pied. Eva lui jette un regard sévère. Message reçu. Je me tais, et j’attends. S’asseoir par terre. Et tout retenir de ce qui est en train de se passer. Elle la chasse. Va dans le salon. Ah tiens, Requiem a fait pipi par terre.
    Trop tard.

    Sonata. Depuis combien de temps elle m’observait ? Je l’ignorais. Juste, j’avais un peu mal au crâne. Mal partout en fait. Putain de courbatures. Il me fallut un petit instant avant de réaliser ce qui venait de m’arriver. Et puis ça me revint. Lancelot. Mes fringues, dans le salon. Les siennes aussi. Tout s’était passé très vite. Il m’avait tout raconté. Je n’avais pas réfléchi. Je m’étais abandonnée à lui, comme lui s’était donné à moi. Sans aucun mensonge. Sans aucun artifice. Sans remords. Nous étions deux adultes. Il m’avait fait ce cadeau. Tel qu’il était. Avec ses souffrances. Et je compris soudain l’aversion qu’il avait pour Ezio. Je me sentis bête. Très bête. Mais je ne pouvais pas le savoir. A part la voix, je n’avais rien en commun avec Deila, c’était certain. Je me redressais péniblement, jurais et chassais Sonata dans le salon en maugréant que j’arrivais tout de suite. Elle hocha la tête, et fila. Gentille fille. Je me tournais, ôtais la main de Lancelot posée sur mon ventre, le long de ma hanche. On s’était endormis ? Ah ben peut-être. Cela ne m’étonnait pas. Je m’étais souvent réveillée dans ses bras.

    Mais heu. Jamais à poil.

    Je lui collais une pichenette affectueuse sur le nez. J’avais l’habitude de faire ça pour le réveiller. J’avais niqué ma journée. Enfin, presque. Je plaquais le drap contre ma poitrine, sourit. Je le vis ouvrir un œil, puis deux.

    - Okay, champion, mistinguette est réveillée. Tu veux un café ?

    Faire comme si de rien n’était. Comme si ce n’était pas le plus bel après midi de ma vie. Comme si m’endormir entre ses bras n’avait pas fait, à lui tout seul, l’explosion de mon bonheur. Comme si nous venions de nous endormir après avoir discuté pendant des heures, comme avant. Comme si je n’étais pas amoureuse de lui. Comme s’il n’était pas nu entre mes draps. Faire semblant. Lui sourire. M’asseoir contre un oreiller. Sans rien laisser transparaître d’autre qu’une joie profonde dans mes pupilles d’émeraude, de le voir avec moi, près de moi, depuis si longtemps. Rien d’autre. Faire semblant.

    C’est comme ça que je le respectais vraiment.
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MessageSujet: Re: Impromptu, si on peut dire. [Dudu/Eva/Ezio]   Impromptu, si on peut dire. [Dudu/Eva/Ezio] EmptyJeu 15 Déc 2011 - 21:17

[Désolée pour l'attente ma poulette ♥]

Les lèvres de la jeune femme s’écartèrent doucement des siennes, laissant s’échapper un dernier souffle vaporeux qui vint effleurer son visage apaisé. Le garçon rouvrit paresseusement les yeux. Elle souriait. Un sourire innocent et éthéré, pur et délivré. Presque enfantin. Mais dans le fond, c’était ce qu’ils étaient restés, des enfants. Ils avaient oubliés de grandir, l’un comme l’autre, enfermés dans leurs illusions et leurs rêves de jeunesse. Une immaturité si différente. Et pourtant si similaire à la fois. Un remerciement, rafale d’émotion et de sérénité. Les bras maternels se refermèrent sur la silhouette endormie de Sonata, ramenèrent sa petite tête blonde contre son cœur. Autoritaire, elle lui fit signe de rester là. Il le savait, elle s’en allait confier sa fille aux bras de Morphée. D’un pas tranquille, il déserta sa chaise de bois pour se faire une place sur le cuir poli du canapé, le regard voguant d’un bout à l’autre de cette pièce qu’il connaissait sur le bout des doigts mais ne cessait de redécouvrir. Une goutte, puis deux. Dehors, la pluie venue faire jouer son orchestre sur leur quotidien sans surprise commençait doucement à tomber. Ses courbes satinées de début d’hiver trempaient les arbres mis à nu du début de décembre, martelaient vitres et macadam, comme valsant avec le vent. Un oiseau frileux vint se poser tout contre la fenêtre pour protéger son plumage. Se languissait-il du ciel ? La pluie ne le dérangeait pas, lui. Dans son torrent, elle emportait les échecs. Mêmes si eux aussi seraient balayés, un jour.

Se mêlant au martellement de l’eau, Lancelot discerna le pas d’Eva s’approcher. Il tourna la tête. Elle était mignonne, emmitouflée dans son peignoir un peu trop large. Elle se présenta. Il sourit. D’un geste leste et gracieux, elle tira l’élastique qui maintenait enfermée sa chevelure embrasée depuis trop longtemps déjà. Elle s’évada, sauvage, dévalant en cascade sa colonne et ses épaules. Dans le fond, cette coupe que lui avait infligée Kate n’était pas si disgracieuse. Elle collait avec son air rebelle. Taquines, les pointes de ses cheveux venaient titiller son visage. Il baissa la tête, yeux relevés. Elle continua à parler, caresse mortuaire pour ses tympans. Sa voix, si douce. Ses paroles, si noires. Elle détacha l’attache de son peignoir. Le satin vermillon découvrit peu à peu les imprimés de son pyjama. Le bas qui glisse, le haut abandonné. Ils découvrent progressivement sa peau de porcelaine. Et ses perles de jade qui ne le quittait pas. Le garçon s’efforçait à ne regarder qu’elles, bercé par l’exquise mélodie de son timbre. Sa concentration semblait lui filer entre les doigts comme filaient les vêtements de son amie. Ses lèvres se pincèrent. Ses doigts de violoniste s’attardaient dans son dos, dégrafant agilement le dernier morceau synthétique qui protégeait sa pudeur. Colliers et bracelets s’écrasèrent à leur tour sur le tas. Délivrée. Eva se tenait debout, devant lui, délivrée de toute humanité. Délivrée de ses biens, délivrée de ses mensonges, délivrée de son histoire. Délivrée de ses peurs.

Les prunelles vermeilles se baladaient avec retenue sur ce corps dévoilé qu’elles n’avaient encore jamais exploré. Étrangement maladroites, ses mains se posèrent sur ses hanches finement tracées. La maladresse de deux chastes amants une nuit de noce. Mais ils n’étaient pas chastes, et il n’était pas question de mariage. Seulement de respect. Il l’attira doucement à lui.

- Mon nom, c’est Perez. Lancelot Perez. Je suis né le 12 avril 1991 à Paris, France. Ma belle France. Ma France adorée. Ma mère est cardiologue, j’ai toujours admiré sa lucidité et sa bonté. C’est une grande femme, intelligente. Mon père est luthier, doux avec ses instruments comme avec tout. C’est un très bon musicien, un très bon père aussi. Un défaut seulement : leurs gènes. Tu connais bien la chanson.

Ses doigts glissèrent précautionneusement de ses hanches à ses épaules. Il se débarrassa de sa veste.

- Jusqu’à mes dix-sept ans, j’ai fait le tour du monde avec mon père avide de notoriété. Pour moi, c’était comme un jeu. C’était chouette. De belles années. Mais ma mère a imposé ma scolarisation. C’est comme ça que je suis rentré à Paris, en 2009, pour reprendre mes études dans une école renommée, option musicale. C’est là que je l’ai rencontrée, Delia.

Sa chemise déboutonnée, il l’abandonna à son tour sur le parquet verni. Ses doigts effleurèrent la chevelure embrasée.



Il la poussa sur le lit, l’invita à s’y allonger, la surplombant.

- Je suis beaucoup trop maigre, mes cheveux sont impossibles à coiffer. Les cernes creusent mes yeux et mon nez dénote atrocement. Je ne suis pas très musclé, je suis… un peu fêtard, je déconne beaucoup mais c’est sobre et conscient de chacun de mes actes que je me tiens devant toi cet après-midi. Sans mensonge.

Il sourit. Ses lèvres vinrent caresser les siennes.

- Enchanté, également. fit-il en français. Ca te dérange si je crèche dans ta chambre ? Ma coloc’ est une véritable hystérique, elle passe son temps à gueuler et pester la grognasse. J’ai besoin de vacances. Promesse, je ne dégueulerais pas dans le lit du tien.

Scénario revisité de leur première rencontre.


Dernière édition par Lancelot Perez le Dim 18 Déc 2011 - 22:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Impromptu, si on peut dire. [Dudu/Eva/Ezio]   Impromptu, si on peut dire. [Dudu/Eva/Ezio] EmptyDim 27 Nov 2011 - 14:39

    Ezio.

    Je savais que ça arriverait. Un jour, une femme me ferait du mal. C'était indéniable. Je ne pourras pas y échapper suffisamment longtemps pour ne plus souffrir. J'avais fait du mal à beaucoup d'entre elles. Pourquoi ne pas me rendre la pareille, dans le corps d'un put bijou aux cheveux flamboyants ? Je ne voulais pas y croire, pourtant la triste vérité m'explosa à la figure. Je n'aurais rien de plus que son corps. Son corps lui appartiendra toujours. Je ne fis pas un pas en arrière. Elle me refusa Sonata, il me sourit d’un air mesquin. Elle me regarda m'éloigner. J'entrais dans sa chambre, ramassais mes dernières affaires, sans un mot. Je n'avais plus à interférer. J'entendis la voix mélodieuse d'Eva résonner dans la cuisine, sans comprendre un mot. Peu importe. Je n'étais plus le bienvenu, dans cet appartement. Alors, j'enfilais mes chaussures, ma veste, récupérais mon sac à dos. Je m'apprêtais à aller embrasser Sonata et à dire au revoir à Eva, quand quelque chose m'arrêta sur le pas de la cuisine.
    Il avait réussi. Ce salaud avait réussi. Il l'avait amadouée. Il allait ensuite la jeter comme une misérable. Qui serait là pour ramasser les morceaux ? Une vague de rage s'empara de moi, et je serrais les poings. Aucune expression sont mon visage. J'allais les laisser. Eva, trop naïve. Sonata endormie sur les genoux de Belzébuth. Quelle honte. Je n'arrivais pas à y croire. Je finis par faire bonne figure. Et fermais doucement la porte d'entrée derrière moi. Pas de scandale devant elle.

    Ce ne fut que lorsque je fus dehors que je poussais un hurlement de frustration, cognant un bon coup dans l'aile d'une voiture.

    ♥♥♥

    Eva.


    Envolées, les belles idées, les sentiments dégoulinants qui me bouffaient sans que je comprenne. Envolées mes belles phrases, mes belles pensés. Envolées mes envies d'aventure, ma soif de ballades et d'amourettes, mon besoin impérieux de le voix tous les jours, avec moi. Envolées, mes pauvres utopies. Il n'avait suffi que d'un geste, pour que tous mes rêves éclatent en fumée. Pour que toutes les bulles de mon existence explosent, sans la moindre importance. Il n'avait suffi que de quelques instants pour changer ma vie. Attraper mon cou. Ne plus bouger. Sentir sa présence. Des lèvres d'ami, de frère, plaquées doucement contre les tiennes. Sans réflexion. Sans dérangement. Ton coeur qui fond. Ton être qui respire, après plusieurs semaines d'apnée. Le pardon. La rédemption. Il n'y avait plus aucune réflexion. Ezio ? Oublié, pour le moment. Il faudrait s'expliquer plus tard. Mais nous avions tout le temps. Avec toi, non. Toison orée, brune à la fois. Ce goût épicé. Cette sensation de ne plus avoir quoi que ce soit à perdre que les deux créatures que je serre, à cet instant, sans réfléchir, sans me poser de questions. Seulement profiter de l'instant. Attraper ta joue. Sans violence. Les yeux clos. Respiration régulière. Ce baiser, qui s'enflamme. Je te veux. Juste pour aujourd'hui. Je te veux. Je te veux réellement. Plus jamais ensuite, si tu le désire. Mais maintenant, oui. Je te veux.

    Et je t'aurais.

    Se séparer de toi. Un instant. Sans un mot. Ou presque. Soufflé sur tes lèvres entrouvertes. Une prière exaucée. Un sourire franc. Un bonheur total, complet. La deuxième le sera peut-être.

    - Merci à toi.


    Attraper Sonata, à présent endormie, entre tes bras. Confiance absolue. Me lever, te faire signe de ne pas bouger. Je reviens. Prendre mon enfant dans mes bras, la conduire jusqu'à sa chambre, sans la réveiller. Ne plus bouger. Trancher les liens du réveil. Plonge toi dans le sommeil. Un instant, je reste là, penchée devant elle. Son petit corps fin aux yeux clos. Ses cheveux magnifiques, longs, sa frange d'enfant, comme du caramel. Ses joues roses, contrastant avec son petit corps pâle. Elle est belle, magnifique. Elle resplendit. Tout en elle. Magnifique. Ses mains collées contre sa petite poitrine, ses yeux fermés, son visage d'ange. J'ai engendré un ange, dans un corps de démon. Quelle ironie. Ma fille, cette perle, cette princesse. Je ne peux plus rien voir qu'elle. Si j'avais pu lui offrir un père, si seulement je l'avais pu, je l'aurais fait. Si j'avais pu lui donner une vraie famille, et pas une mère hésitante et trouble, les amants se mêlant et s'entremêlant sans réfléchir. Sa mère, indigne. Mais sa mère qui aime sa fille plus que sa propre vie. Il n'y a plus rien qui importe. Que vous trois. Sonata. Lancelot. Et comble de l'ironie, Requiem, qui, tranquille, s'allonge contre le lit à barreaux. Ce chien est presque amoureux de ma fille. Au moins, je suis certain qu'elle sera toujours bien protégée.

    Enfermée dans mon peignoir. Comme coupable. J'allais changer. Tout allait changer à présent. Assis sur le canapé, dans le salon, il semblait m'attendre. Rester, un instant. Ne pas se presser. Tout peut arriver. Refus, ou acceptation, je te laisserai venir à moi, même si je ne rechignerai pas à te donner un coup de pouce. Nous allions voir. Dans la rue, j'ai cru entendre un cri de souffrance, mêlé à la symphonie contemporaine des bruits citadins. Klaxons. Cris. Insultes. Chauffards. Métro. Bavardages incessants des gens qui se promènent. Les bruits agréables pour si peu d'entre nous. Un avion qui décolle. Sons artificiels. Un bruit trop dur à entendre. Odeur d'essence, de pollution, sensation pénible d'étouffement progressif. Les gens ne vivent plus dans l'air pur. Peu importe. Toucher le béton. La ville qui se développe. La chaleur du goudron lorsque le soleil y passe ses rayons. Vue. Ces buildings. Les parcs. La mer. Il ne manquerait plus que la montagne. Marécages. On m'a dit qu'on voyait parfois des crocodiles, à Miami. Goûter. Les hamburgers, hot dogs et autres cochonneries américaines. Je suis loin de chez moi. Trop loin. L'Espagne, et ses montagnes à perte de vue, sa mer, ses plaines. L'odeur de l'eau salée, des oliveraies et des orangers diffusant leur parfum merveilleux. Le goût des paëllas, de l'huile d'olive au petit déjeuner, sur une tranche de pain grillé. Le bruit des cigales, des loups dans les forêts de la sierra morena. La caresse de la terre, du sable sur notre main. La Ville Blanche. Ma ville. Elle me manque. Pourquoi y penser maintenant ? Je ne le sais pas.

    "Repartons à Zéro. Tu veux ? Mon nom, c'est Eva Esperanza."


    Retirer l'élastique retenant tes cheveux. Le feu tombe en cascade sur tes épaules. Tu baisses la tête.

    "Je suis née le deux Novembre 1991, à Madrid, Espagne. Ma mère était ministre, je ne sais plus exactement de quoi. Mon père travaillait comme avocat. Ma soeur Alexandra avait six ans, ce jour là. Le jour où ils sont morts, tous les trois, en collision avec un camion. Tu veux savoir ? La première gifle de ma vie m'a fait autant d'effet qu'une caresse sur l'échine. Bon débarras."


    Le peignoir tombe. Un pyjama de flanelle rouge en accord parfait avec la toison hirsute qui me sert de cheveux. Divine comédie.

    "Dans le pensionnat dans lequel j'ai été envoyée, il y a eu un homme, qui s'appelait Liam. Il est devenu mon professeur et mon amant. Quand j'ai appris qu'il était marié... la suite, tu la connais. Deuxième claque. Boum, boum."


    Le bas du pyjama qui tombe. Dessous noirs. Auréolés de fleurs rouges. En plus il est tout neuf. Marrant. Je ne te lâche pas des yeux.

    "Je suis venue ici, pour me cacher, sous un faux nom. J'ai charmé un garçon dont la copine est tombée enceinte. Troisième claque. Ban."


    Défaire la chemise du pyjama. Soutien-gorge, en accord avec le reste. Tout concorde. La noirceur du vêtement comparé à la pâleur de ma peau. Rejette moi ou garde moi. Comme tu le souhaite.

    "J'ai été attaquée par une fille, et j'ai perdu la seule chose qui me tenait à coeur, mon visage. Disparu. Clac, boum."


    Poitrine nue. Légèrement cachée par mon bras.

    "Maintenant, je suis là, face à quelqu'un qui a toujours pu faire preuve de bonté avec le monstre que j'étais, que je suis et que je serais peut-être. Ma fille dort. J'ai tout ce que je désire. Je n'ai plus peur."


    Retirer collier et bracelet.

    "Je suis un peu trop maigre, trop pâle. J'ai une poitrine trop petite, des cheveux ternis par les couleurs que je fais pour oublier le brun chocolat de mon pays. J'ai des cicatrices plein la figure, la trace d'une césarienne sur ma hanche. Hanches trop petites, d'ailleurs. Mais je suis là, devant toi. Pour la première fois, tu me vois telle que je suis, inchangeable."


    Nudité. Les bras le long du corps. Larme solitaire. Plus rien n'a d'importance. Rejette moi. Ou offre moi ce cadeau. Une fois au moins. Par pitié. Une fois.

    "Je suis ravie de te rencontrer..."

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MessageSujet: Re: Impromptu, si on peut dire. [Dudu/Eva/Ezio]   Impromptu, si on peut dire. [Dudu/Eva/Ezio] EmptySam 26 Nov 2011 - 21:50

Silence. Sa réponse avait jeté un grand froid sur la conversation un peu trop enflammée à son goût. Tant mieux. Il préférait le calme. Eva ordonna à Ezio de quitter la pièce. Ce dernier appela Sonata. Sans doute espérait-il se l’accaparer, ou avoir un peu de compagnie. Putain mais quel con ! Elle était en train de s’endormir, ce n’était pas le moment pour le chantage affectif. Enfin. Heureusement, la jeune femme le remit à sa place, tandis que l’enfant ne restait qu’à demi consciente, son chien de garde tranquillement installé à leurs pieds. Satisfait, Lancelot suivit du regard l’hurluberlu, jusqu’à ce qu’il soit définitivement hors de son champ de vision. Parfait. Sans lui, le tableau était parfait. Ou presque…

Les iris de l’Espagnole s’étaient plantés dans les siens, sévères. Le verdict, les explications. Tout allait tomber. Il le sentait. Elle commença à parler. Il serra les dents. La première phrase l’énervait déjà. Les deux suivantes aussi. Pourtant, il l’avait d’ores et déjà deviné. Quant aux sentiments qu’avaient pour elle ? Ils lui étaient indifférents. Totalement. Pas assez altruiste pour être peiné, trop pour jubiler. Puis elle se compara à lui. Il fronça les sourcils. Erreur. Grossière erreur. Pour commencer, lui n’avait pas de plans fixes. Il batifolait. Elle était presque fidèle. Ensuite, lui passait le temps. Elle se vengeait. La suite…

Pour la première fois depuis qu’elle s’était installée sur ses genoux, Sonata gêna sa spontanéité. Il aurait voulu croiser les bras, ou se lever, ou afficher sa révolte. Mais il était injustement bloqué, aussi se contenta-t-il de secouer la tête, crispé, refermant ses doigts sur ses genoux. Là, elle se mêlait de ce qui ne la regardait pas. Kity… De quel droit osait-elle comparer son drôle d’oiseau à la petite Américaine ? Ils étaient aux antipodes l’un de l’autre. Là où elle était la grâce, la fraicheur et l’élégance, la pureté et l’innocence, il semblait noirci par le monde, réduit à l’état de sournoiserie et de perfidie. Là où Eva ne voyait en lui que de l’intérêt et l’assouvissement de ses désirs, lui voyait en elle libération et réconfort. Kity, c’était le symbole de la vie. Alors qu’elle cesse ses sornettes et ses enfantillages, parce qu’elle ne comprenait rien. Et il n’avait pas envie qu’elle comprenne. Mettre tout cela à sa portée, ça aurait été détruire la magie qui les unissaient, l’un et l’autres.

Les unissait ?
Oui…. Enfin jusqu’à ce que Janane ne soit venue s’en mêler.
Soit. Il n’avait pas envie de penser à ça. Pour l’instant.

La jeune mère était jalouse, simplement. Ses mots, à ce sujet, n’avaient donc aucune espèce d’importance. D’ailleurs elle embrayait sur un autre sujet. Le bar. Elle s’était levée. Il aurait tellement, tellement voulu en faire autant. Mais non. Il était toujours ancré comme un con, sur sa chaise, immobile et passif. Il détestait cette sensation. La sensation de voir, d’entendre, de comprendre, mais de demeurer impuissant, à jamais. Cette sensation avec laquelle il allait pourtant devoir s’accommoder. Après tout, c’était à cela qu’il serait réduit plus tard, non ? « Trois semaines sans nouvelles. ». Il pinça les lèvres. Pourquoi faisait-il toujours ça, alors qu’il savait pertinemment que ça n’aggravait que les choses ? La diplômée déposa sa tasse dans l’évier, le sermonna. Encore une fois. Et les mots bénis se frayèrent un chemin entre ses lèvres. Instantanément, les muscles du compositeur se détendirent. Les mots, ces mots… Ces mots simples, ces mots sincères, ces mots de paix et de sérénité. Ces mots qu’il avait attendus. Jeté aux flammes, son caprice.

Doucement, ses doigts se refermèrent sur le poignet féminin, délicats. Il releva la tête qu’il avait baissée, chercha du sien son regard. Pas d’amertume, pas d’aigreur. Juste… un regard, comme à leur première rencontre. Et un sourire.

- Merci. murmura-t-il. Pour tout.

Il pencha légèrement la tête sur le côté, lèvres pincées, comme chaque fois qu’il avait envie de faire quelque chose d’idiot. D’insensé, de ridicule, d’inutile, d’irréfléchi. Juste un éclair qui avait traversé son esprit, une pensée qu’il regretterait certainement la seconde d’après. Une pensée idiote, vraiment idiote. Mais il était idiot. Elle aussi, un peu, parfois. Puis il regrettait tout, toujours tout, quoi qu’il fasse. Alors à quoi bon continuellement se battre contre cette nature ? Pourquoi ne pas, pour une fois, simplement agir…
D’une légère pression sur son bras, il l’attira en avant et, paisiblement, posa ses lèvres sur les siennes.

Agir… et puis seulement réfléchir.
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MessageSujet: Re: Impromptu, si on peut dire. [Dudu/Eva/Ezio]   Impromptu, si on peut dire. [Dudu/Eva/Ezio] EmptyVen 25 Nov 2011 - 18:24

    Enamorada.

    Il avait été le rayon de soleil, le rideau de pluie. Il avait été le regard chagriné, joyeux ou furieux. Il avait été les mots durs et blessants, les mots caressants et tendres. Il avait été la main qui te donne à manger, que tu mords de peur, sans réfléchir. Il avait été celui qui t'avait soutenue, puis trahie. Soutenue à nouveau. Abandonnée ensuite. Il avait été celui qui passe le pas de te porte, les yeux grands ouverts dans une expression de totale stupeur, comme sans avoir compris dans quelle position on se trouve pour lui expliquer le malheur et le chagrin. Il avait été tout cela. Il avait été mon ange et mon démon, mon ciel et ma Terre. Il avait été mon onde de choc. Mon tsunami. Mais à présent, qu'était-il devenu ? Rien qu'un homme, assis sur une chaise en plastique, regardant un duo de choc, une enfant dans les bras, du mépris plein les yeux. Il y a des choses qui ne s'expliquent pas. Je n'ai pas pu le voir venir. Je n'ai pas réussi à comprendre. Je n'ai pas pu apprendre. Tout ce que je voulais seulement c'était lui. Lui montrer. Lui faire comprendre. Dans mon coeur la lente agonie. La chose qui semble grandir et se développer tandis que je deviens petite et disparais jour après jour, nuit après nuit. Je ne veux pas oublier. Je ne veux plus souffrir. Je ne veux pas mourir. Je veux continuer à exister, jusqu'à la toute fin de ma vie. S'il y a un instant, un seul, que je puisse partager, je le ferais. Souffrir, c'est la démonstration de ce mal interne qui ronge chaque infime partie de moi. Et cela, je ne le veux plus. Je ne veux plus avoir mal. Alors je te regarde. Je parle. Je n'écoute même pas ce que je dis. Je ne le sais plus. Je ne me comprends pas moi-même. Je voudrais pourtant. Mais je n'y parviens pas. Par la fenêtre de la cuisine j'aperçois les buildings, arbres urbains profondément ancrés dans le sol, mais aussi fragiles que de vulgaires chateaux de cartes. Le soleil ne brille que trop peu, rafraîchi par la pâleur des nuages. Il y a du vent. Dans ma rue, les klaxon font un bruit d'enfer. Les gens crient. Descendent de leur voiture. S'insultent, se battent. Se haïssent. Mais moi qui n'ai jamais rien vécu d'autre que la haine. Je me demande parfois si aimer, ça change quelque chose.

    Non. Entre Lancelot et moi, cela ne change rien.

    Accoudé sur le comptoir du plan de travail, tu as l'air d'être un intrus. Tu ne vas pas avec le décor. Tu es trop étrange. Trop coléreux, sans doute pas très calme. Tu es celui, cependant, qui m'a sauvée d'une nouvelle vague de dépression. Chien et chat. C'est d'une tristesse. Je suis au milieu de vous deux, pseudo-foule bigarrée dans l'attente de quelque chose à se foutre sous la dent. Tu voulais du grand spectacle, en voilà. Tu n'aurais jamais dû lui dire, tu n'aurais jamais dû dire la vérité. Le mensonge est bien plus confortant. Il me semble que j'aurais dû faire l'impasse sur les choses qui me font du bien. Ta voix résonne, moqueuse, presque insultante. Ta voix de damné. Ta voix que j'ai chéri jusqu'au dernier instant, elle est là et elle se trouve dans le corps d'un homme que je ne reconnais plus. Peu impote. Il le fallait. Ne jamais abandonner. Ezio. Je me sentis chagrinée par ce que j'avais fait à mon second compositeur. Je savais qu'il m'aimait. Mais nous avions fixé des règles. Il ne les avait pas respectées ; il souffrait. Y étais-je pour quelque chose ? Je l'ignorais. Pour l'heure, il fallait régler tout cela, défaire le noeud. Il fallait crever l'abcès. J'étais prête à faire cela. A tout subir ensuite. Peu importe. Je regardais ma fille. Un regard tendre. Princesse. C'est toi qui choisis. Je fixais ma tasse. Un silence assez long s'installa. Ezio n'osa prendre sa défense face à la mesquinerie de mon ami. Il me respectait trop pour que cela tourne à la bagarre. Alors, je me tournais vers lui. Reconnaissante.

    Pour tout, reconaissante.

    "Ezio... laisse nous un moment, s'il te plait.
    Visage contrit. Déboussolé. Blessé. Blessé par une femme qui n'a jamais su choisir les bonnes personnes.
    - Okay, Eva, relax. T'as des trucs à régler avec ce crétin. J'vous laisse. Sonata ?
    - Non, laisse la avec lui."
    Ma fille commençait à s'assoupir dans les bras de Lancelot. Le chien, lui, s'avança et s'assit pile à sa droite, surveillant ses moindres faits et gestes, au cas où il viendrait à l'idée à mon français d'étrangler sa petite protégée. Ezio quitta la pièce. Sans un regard en arrière. Entra dans ma chambre. Mais je ne voulais pas qu'il s'en aille. Nous allions régler cela plus tard. Je fis face à mon ami. Celui qui était parvenu à me faire à la fois autant de bien que quelqu'un puisse m'en faire, et du mal, trop de mal. Je le regardais dans les yeux. Durement. Plus question de flancher. Pas devant toi. Plus jamais, devant toi.

    "Je couche avec lui. Trois ou quatre soirs dans la semaine. Sonata l'adore. Quant à lui, tu as dû le comprendre non ? Je ne le laisse pas indifférent. Il est gentil, à l'écoute, et il ne me pose jamais de question. Je ne vaux pas mieux que toi. ça te dérange pas toi, de coucher avec des greluches. Ou avec une certaine blonde que tu as outrageusement trahie."

    Je lui jetais un regard mauvais. Accusateur.

    "Kity. Je sais ce qu'il s'est passé. Tu t'es bien foutu de sa gueule. Te faire passer pour le mec parfait ! Mon dieu Lancelot, mais vois les choses en face ! Toi et moi on ne sera jamais que des gens qui ne pourront pas aimer sans souffrir. Et c'est pas en épinglant une nonne comme elle que tu arriveras à te convaincre que tu vaux autant qu'elle. Tu pourrais pourtant. Mais c'est comme si tu essayais de mettre une chaussure droite à ton pied gauche. C'est con."

    Je terminais ma tasse. Me levais. Sans le quitter des yeux.

    "Fais comme si je ne t'avais rien dit, dans le bar. Oublie cette histoire d'enfant, si tu n'en veux pas. Oublie ce que je t'ai dit, avant que tu partes et ne me laisse plus aucune nouvelle pendant trois semaines. Tu croyais quoi, que j'allais te courir après ? Je mange pas de ce pain là."

    La tasse dans l'évier. Croiser les bras. Ne pas lâcher son regard.

    "Considère à présent que nous sommes égaux. Tu baise, je baise. Tu picole, je picole. Tu compose, je chante. Tu es mal en point, je t'aide, et vice versa. ça a toujours marché comme ça. Et si tu veux plus, ou si tu veux moins, inutile de cesser de me parler pour me le faire comprendre. Me le dire, me parler, c'est quand même mieux que de m'ignorer comme si j'étais un monstre que tu ne conaissais pas."

    Se passer un peu d'eau sur le visage. Pauvre Ezio. Comme il devait souffrir, à cause de deux idiots comme nous.

    "Je continuerai à coucher avec Ezio. C'est un mec bien. Mais n'oublie pas que nous sommes égaux. Je suis une salope, Lancelot, j'en ai toujours été une, j'en serai toujours une. Et toi tu t'amusera toujours comme un adolescent. Que veux-tu qu'on y fasse. On est faits comme ça."

    Je m'avançais vers lui. Déposais un baiser léger sur ses cheveux. Sans la moindre arrière pensée.

    "Je t'aime, Cabron, comme j'aime l'ami, le frère qui m'a toujours aidée et soutenue. Cela n'ira pas plus loin. Je préfère perdre ton amour et un enfant de toi, que de te perdre pour toujours."
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MessageSujet: Re: Impromptu, si on peut dire. [Dudu/Eva/Ezio]   Impromptu, si on peut dire. [Dudu/Eva/Ezio] EmptyMer 23 Nov 2011 - 19:27

BANG !

Le poing de l’Italien s’était violemment abattu sur la petite table. Le Français venait à peine de bouger sa main. Heureusement. Qu’importe, il ne laisserait paraitre son désarroi. Paresseusement, il daigna relever la tête vers lui. Tout l’agaçait chez ce type. De son accent jusqu’à sa voix, en passant par cette manière qu’il avait de s’exprimer. « Pour qui tu te prends », qu’il avait dit. A priori, il pouvait lui retourner la question. De quoi est-ce qu’il venait se mêler, exactement ? Premièrement, il ne lui avait pas adressé la parole. Ensuite, il ne connaissait strictement rien de l’histoire, ni de leur relation. C’était juste un petit nouveau qui débarquait dans la soupe avec ses airs de diva, et qui prétendait tout comprendre par une prétendue divine magie.

Hurlement. C’était la voix d’Eva. Elle rappelait à l’ordre son nouveau caniche, impétueuse. Lancelot s’était apprêté à répondre, mais finalement, il préféra la simple esquisse d’un sourire provocateur. Beaucoup plus parlant. Plus frustrant, aussi. Et voilà. Le droit de l’insulter n’était pas accordé à ce petit con. Merci l’Espagnole. Il s’approcha du visage de sa victime, indéniablement immuable. Ok. Il ne pouvait pas avoir de gosses. Elle était cool, sa vie. Comme si ça pouvait lui faire quelque chose, qu’il puisse ou non avoir une descendance. La seule dérangée dans l’histoire serait la fille, derrière. Il faudrait qu’elle trouve un autre pigeon. Il ajouta un truc en italien. Haussement de sourcils. Hum. Ce n’était pas ainsi qu’il ferait passer le message. Parce que lui n’avait rien capté. Cette langue, elle lui donnait juste envie de gerber.

Les iris vermeils glissèrent sur le côté. De petites mains s’étaient agrippées au bras du musicien, qui esquissa aussitôt un sourire plus sincère. Sonata. Mignonne comme tout, cette petite. Et c’était loin d’être difficile pour elle d’accaparer l’attention du garçon malgré la confrontation. De toute manière, il n’en n’avait pas grand-chose à faire, du retardé impulsif. Il fit distraitement grimper l’enfant sur ses genoux, commentant l’action d’un petit « Allez, viens Mistinguett. » en français, puisque français parlait la gamine. Puis il suivit Eva du coin de l’œil. Avant de s’être installée face à lui, elle avait posé les tasses de café sur la table. Son regard bifurqua sur la sienne. Il n’y toucherait pas.

La violoniste reprit la parole, étrangement calme. Marrant, comme ça ne lui ressemblait pas. Elle insista sur leur langage déplacé en présence de sa fille. Il leva les yeux au ciel. Vu le vocabulaire qu’elle partageait avec sa mère, un peu plus, un peu moins, ça ne ferait pas grande différence. Elle enchaina. Céder à son caprice ? Ca voulait dire quoi, ça ? Depuis quand lui faisait des caprices ? C’était son chic à elle, ça. « Je veux un coucher avec toi. » « Je veux un enfant. » « Je veux ton affection. » « Je te veux. Pour moi. » Et lui, qu’exigeait-il ? Rien. Puis elle en vint au cas « Ezio ». Hm. Elle se justifiait, finalement ? Elle n’avait pas dit qu’elle ne le ferait pas ? Soit.

Elle bu une gorgée. L’Italien l’imita.
Lui n’y toucha pas. Néanmoins, il était assez satisfait. Satisfait qu’elle étale son misérable statut de jouet sur la table. Et voilà, ‘vieux. Voilà toute l’étendue de l’image qu’elle avait pour toi. Bien fait pour ta gueule. Mouais. Sauf que du coup, il revenait à la charge.

Froncement de sourcils.

- Profiter ?

Le compositeur releva la tête vers lui tandis que ses doigts faisaient machinalement tourner la tasse remplie sur le plan en bois.

- Effectivement. Je ne profite pas. Appelle ça de la connerie si ça peut te faire plaisir.

Il haussa brièvement les épaules. Ses lèvres s’étirèrent en un nouveau sourire ironique.

- Moi, j’appelle ça du respect.

C’était tout. Tout ce qu’il avait à dire. A ce mec-là, en tous cas.

- Et oui…

Il tourna la tête vers Eva.

- Oui, j’ai quelque chose à opposer. Parce que je ne veux pas que par ma faute tu… entaches ta réputation avec un hurluberlu pareil et écrases ton égo par frustration. Parce qu’il est évident que tu vaux plus que… ça.

Il avait nonchalamment désigné l’autre emmerdeur d’un signe négligeant de tête.

- Et Sonata aussi, soit dit en passant. ajouta-t-il davantage pour lui-même.

[Si ce n’est pas assez, MP-moi, que j’en rajoute une couche eheheh]
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MessageSujet: Re: Impromptu, si on peut dire. [Dudu/Eva/Ezio]   Impromptu, si on peut dire. [Dudu/Eva/Ezio] EmptyDim 20 Nov 2011 - 13:20

    Je ne savais pas si ce serait une bonne idée de nous mettre, Lancelot et moi, dans la même pièce. J'en doutais même fortement. Ben, ouais, quoi. Après tout, nous deux c'était physique. Je ne sais pas si c'est à cause d'Eva ou tout simplement parce que sa présence me donne envie de me jeter par la fenêtre, toujours est-il qu'Eva me somma de me rendre dans la cuisine pour aller faire du café, et enfiler des vêtements. J'avais écarté Sonata de cet individu, Sonata qui était arrivée de manière complètement impromptue vers lui, et lui avait même attrapé des pans de sa veste. Incroyable. Cette gamine aimait aussi cet énergumène ? Incroyable. Ce connard avait réussi à se mettre Eva dans la poche, et sa fille de deux ans et demie. Je n'arrivais pas à y croire. Quel foutu débile, ce français. Bref, je fis ce qu'elle me dit. J'allais chercher mes vêtements éparpillés un peu partout dans la chambre, et pénétrais dans la cuisine. Le temps seulement que je sois allé m'habiller, elle l'avait fait entrer. Putain, elle avait fait entrer ce mec dans sa cuisine, ce mec qui m'ignorait totalement tandis que je préparais le café. Corsé, comme elle l'aimait. J'eus soudain très, mais alors très envie de m'allumer une clope. Il valait mieux éviter. A en juger par l'état d'Eva, déjà dans un énervement contenu, valait mieux ne pas la chercher en m'allumant une cigarette sous le nez de sa petite qui avait encore les poumons dans un bon état, elle. Je versais le café dans trois tasses. J'aurais bien aimé cracher discrétos dans celle de Lancelot, mais bon hein, les Italiens avaient du savoir vivre, eux.

    Quoique.
    J'aurais dû cracher dedans putain. Rien que d'entendre ce que ce con balança dans la gueule d'Eva, mon sang ne fit qu'un tour. Je posais les tasses sur le plan de travail, et me retournais vivement.

    - Sympa, la nuit, alors ? Et mouvementée, je présume. J’espère que tu l’auras bientôt. Tu sais ? Ton deuxième môme. Dans le fond, tu vois, j’avais raison. C’était pas bien difficile de remplacer. En l’espace de trois misérable semaines, tu as déjà su oublier. Hm, faut dire que l’orgasme est une arme redoutable. Et bien vas-y, balance ! Je suis impatient d’entendre l’étendue de vos ébats sexuels.


    Je sortis de mes gonds. Il allait trop loin. Et puis, c'était quoi cette histoire de bébé ?! De quoi il parlait, là ?! J'abattis mon poing sur la table, là où sa main se trouvait deux millisecondes plus tôt.

    "Pour qui tu te prends, espèce d'enfoiré ?! ça va pas de lui parler comme ça ?! Tu la jette comme une merde et tu trouve encore le moyen de venir foutre le bordel ?! Tu crois que venir t'excuser à chaque fois que tu fera des conneries ça fera tout revenir à zéro ? Mais ferme la un peu ta grande gueule, de temps en temps !

    - EZIO !"

    La voix d'Eva avait résonné, tonitruante, dans la piece. Fou de colère, j'y prêtais à peine attention. Je n'en revenais pas qu'il puisse être assez con pour croire que le pardon viendrait comme ça, d'un coup de baguette magique. J'en pouvais plus. Mon poing se souleva de la table, mais mon visage se rapprocha de Lancelot. Il allait rapidement comprendre.

    "Tu veux un scoop, mec ? Je ne sais rien à votre histoire de gosse. Mais moi je peux pas en avoir. Ils ont pas trouvé le remède miracle. Vai a farti fodere, stronzo."


    Haha. C'était sorti tout seul. En effet, je ne pouvais pas avoir d'enfant. Sans qu'on sache très bien pourquoi, on avait découvert que j'étais stérile, à l'âge de onze ans. Cela ne me dérangeait pas trop, mais peut-être que plus tard, cela allait. En attendant je n'y pensais pas. Et puis, ils croyaient qu'avec des médicaments le mécanisme se remettrait à marcher. Je n'y croyais pas trop. Peu importe. Il faudrait s'y faire, non ? Mais ce que Lancelot avait balancé sur Eva avait été si dégoûtant que j'avais une envie mordante de le cogner. Mais Sonata était là. Sonata, réfugiée dans les bras de sa mère, Sonata qui m'avait regardé hurler sur Lancelot et qui à présent, avait le nez dans le creux du cou d'Eva, comme pour se protéger. Cette enfant savait qu'il y avait un problème, mais lequel elle l'ignorait. Elle était trop jeune pour se rendre compte que deux hommes étaient capables de se battre pour sa propre mère à elle. J'aimais profondément Sonata, c'était certain. Lui faire du mal, pour moi, était inconcevable. Mais Lancelot avait dépassé les bornes. Eva me jeta un regard meurtrier. Elle posa sa fille sur le sol, qui alla aussitôt se mettre à la gauche de Lancelot, et l'attrapa par le bras pour qu'il puisse la faire monter sur ses genoux. J'ignorais jusqu'où allait l'affection qu'avait Sonata pour cet abruti de français, mais je n'avais pas à interférer là dedans. Eva, elle, attrapa les trois tasses de café et les posa sur la table. Elle me fit signe de m'asseoir près d'elle, mais je restais accoudé au plan de travail, les bras résolument croisés, le regard furieux.

    Salopard.

    Eva s'assit face à Lancelot, et fit signe à Sonata d'être bien sage. L'enfant était obéissante, c'est déjà ça.

    "Bon. Tu crois que je vais me justifier ? Tu te trompes. Et je ne culpabilise absolument pas."

    Je poussais un reniflement moqueur.

    "Encore heureux.

    - Ezio, s'il te plait."


    Eva, raisonnable ? Mais où étaient les coups d'éclat, où était la fureur, les coups de poings sur la table, la colère, tout ça quoi ? Elle avait été lobotomisée ou quoi ?!

    "D'abord, je voudrais que tu surveille ton langage en présence de Sonata. C'est valable pour toi aussi"
    dit-elle en me fusillant du regard.

    Elle prit une inspiration.

    "J'ai rien oublié. Et je veux toujours un enfant, Lancelot. Mais j'ai eu droit à trois semaines totales de silence, et je ne voulais pas céder à ton caprice. Je refuse de te courir après comme une ado en chaleur. Tu as été très clair, non ? Ce n'est pas ça que tu désire, avec moi. Alors voilà."

    Elle me désigna de la main. Je tournais la tête (un peu comme un gamin, mais je n'avais pas honte.)

    "Ezio n'est ni mon petit copain, ni mon fiancé, ni le futur père de mes enfants, c'est le baby sitter de Sonata, et il arrive qu'il passe des nuits ici, avec moi. Il m'aide à ne pas me sentir seule. Où est le mal ?"


    Elle but une gorgée de café. Moi aussi. Bien fort. Bordel, j'étais fier d'être italien.

    "Mais rien n'a changé. Tu vis avec, ou tu ne vis pas avec. Mais je refuse que le fait d'avoir des sentiments pour toi m'empêche de vivre ma vie. Si tu n'en veux pas, je les garde pour moi. Mais moi aussi, si je le veux, je peux coucher à droite à gauche. Si tu as quelque chose à opposer à cela, dis le moi."

    Putain. Un vrai coup de poing dans la gueule. Pour moi en tout cas. J'étais amoureux d'elle. Et elle venait parfaitement de me faire comprendre que son coeur allait à ce bellâtre qui n'en voulait pas.

    "Tu veux que je te dise ? T'es un sacré veinard. Mais t'es tellement stupide que tu n'en profites même pas. C'est... pitoyable."


    Pas de regard moqueur. J'étais sincère. Eva voulait Lancelot, il ne voulait pas d'elle, alors elle couchait avec moi.

    J'eus la curieuse sensation de passer pour un bouche trou.
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MessageSujet: Re: Impromptu, si on peut dire. [Dudu/Eva/Ezio]   Impromptu, si on peut dire. [Dudu/Eva/Ezio] EmptyDim 20 Nov 2011 - 2:01

Le regard de cet homme était dérangeant. Horriblement dérangeant. Oh, qu’importent la prétention et l’impertinence. Comparées à l’insaisissable lueur qui incendiait ses iris chaque fois qu’elles se posaient sur lui, elles n’étaient que secondaires. Cet indescriptible embrasement, il en était certain, il l’avait déjà observé chez un autre, et il le savait loin d’être annonciateur de paix et de sérénité. Trop incandescent pour s’apparenter au mépris, il semblait, à peine posé sur lui, immoler tout son être immobile. Mais ces flammes-là n’étaient réchauffées ni par l’ardeur, ni par la passion, ni par la véhémence. Non. A l’image des émotions qui le consumaient, elles étaient de glace. Une haine hivernale bien plus ravageuse et meurtrière que tous les incendies. Pour en avoir déjà fait les frais, il le savait mieux que personne. Seulement… pourquoi ? Pourquoi, exactement, cet étranger n’avait-il de cesse de lui jeter cet effroyable regard ? Ce regard. Son regard. La manifestation de cette belliqueuse froideur qu’il aurait voulue enterrée. Le regard d’Anthony.

De son timbre sépulcral teinté de mépris, il lui avait donné raison, bras croisés. Pourtant, le Français n’avait pas noté, comme captivé par l’horreur de cet échange. Epris d’un étrange malaise, il avait la sensation pétrifiante que deux mains de métal se refermaient peu à peu autour de sa gorge, et d’autres autour de son torse, comprimant lentement cage thoracique et larynx. Il étouffait. Et paradoxalement, il ne parvenait à se défendre.

- Cabron !

Petite voix scintillante, tellement pure face aux ténèbres que dégageait cet homme. Surpris, Lancelot parvint enfin à se libérer de son emprise visuelle pour s’intéresser à la petite forme désormais pendue aux pans de sa veste. Sonata. Dans d’autres circonstances, il aurait sourit et surenchérit, taquiné Eva en lui faisant remarquer qu’à force d’indignement l’insulter, sa fille commençait honteusement à l’imiter. Mais il n’était pas d’humeur à rire, et ce doigt qu’elle avait pointé sur lui, il le voyait davantage comme celui du destin et de la fatalité qui se riaient tous deux de lui que comme celui de cette gosse qu’il chérissait.

Eva l’avait tirée en arrière, mais entre eux se tenait toujours figé l’Italien. Même dans ses mots. Il était effectivement venu la voir, mais il la lâchait parce qu’il était là, en sous-vêtement, excellent témoignage de la nuit qu’ils avaient passés. Il pouvait éventuellement entrer, mais il ne pourrait jamais parler. Parce qu’il était là. Et parce qu’il était là et qu’il ferait lui-même le café, il n’en boirait pas. Eva lui avait ordonné de s’habiller. Pourtant, il n’avait pas cillé, et il était resté là, à le dévisager, aussi figé et glacé qu’une statue de marbre. Puis, enfin, il s’exécuta, sans se priver d’une touche de cynisme qu’avait (presque) ignoré le concerné. Mouais. Qu’il critique les Français, seulement. Il était de la pire des races : Italien.

Quand il s’en fut allé, les mains de la jeune femme se refermèrent autour du bras du compositeur. Instantanément, il se crispa. Ses mains impures, ses mains sales ! Elle l’avait touché, lui. Se mêlait à sa peau les effluves de ce type à qui il portait une aversion réactionnelle, ce qu’il ne supportait pas. Elle lui demanda de rentrer pour lui… pour lui expliquer ? Expliquer quoi, exactement ? Il n’y avait rien à expliquer ! Et il n’avait certainement pas envie de se farcir ses excuses et justifications à la mords-moi le nœud. Qu’importe. Il irait malgré tout, même si ça ne devait s’être réduit qu’à une question d’orgueil. Il ne ferait plus la même erreur.

Il emboita donc le pas à la chanteuse, bras toujours figés, pénétrant dans le studio qu’il connaissait par cœur. Sonata ne l’avait pas quitté du regard, elle non plus, étonnamment sévère. En trois semaines, l’autre imbécile qui avait su mettre Eva dans son lit était-il également parvenu à la monter contre lui ? Si oui, pour sûr, il paierait. Arrivé dans la cuisine, il tira nonchalamment une chaise pour s’y installer plus ou moins confortablement, les yeux rivés sur les deux filles. Il savait qu’Ezio était là, mais il préférait ignorer l’animosité que dégageait tout son être. Pareil pour le clebs.

- Sympa, la nuit, alors ? Et mouvementée, je présume. J’espère que tu l’auras bientôt. Tu sais ? Ton deuxième môme. Dans le fond, tu vois, j’avais raison. C’était pas bien difficile de remplacer. En l’espace de trois misérable semaines, tu as déjà su oublier. Hm, faut dire que l’orgasme est une arme redoutable. Et bien vas-y, balance ! Je suis impatient d’entendre l’étendue de vos ébats sexuels.
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MessageSujet: Re: Impromptu, si on peut dire. [Dudu/Eva/Ezio]   Impromptu, si on peut dire. [Dudu/Eva/Ezio] EmptySam 19 Nov 2011 - 22:54

    J'avais souffert, trop souffert. C'était la seule excuse que je m'étais trouvée pour coucher avec Ezio, autre que "ce mec est une pâtisserie ambulante et comme je suis en manque de sexe, autant en profiter." J'avais décidé de faire le premier pas, et de le plonger dans ma vie en temps qu'amant. A titre provisoire ? Permanent ? Je l'ignorais. Toujours est-il que la présence rassurante de ce garçon m'avait fait oublier un instant la douleur que m'avait fait éprouver Lancelot. Oui, je n'oublierais jamais ce qu'il m'a dit avant de partir, c'est certain. J'avais eu mal, mal à en crever. Il avait quitté le bar en me traitant comme une esclave. Peut-être avait-il eu raison, finalement. J'avais trop souffert, et je m'étais aplatie devant lui. Et cela, n'était absolument pas normal. J'avais décidé de me reprendre en main, et avais dédié mes journées et mes nuits à ma fille. Et puis il était arrivé. Ses pitreries me firent rire. Ses paroles me changèrent d'air. Il avait un sale caractère, et il était diablement prétentieux, mais j'appréciais la personne qu'il était. Ses cheveux bouclés lui donnait un air d'enfant presque trop sérieux. J'allais lui montrer que je n'avais pas qu'un tour dans mon sac. Et puis, le mieux dans tout ça, c'est qu'il aimait réellement Sonata. Il faisait attention à ce que je lui donnais à manger, où je l'emmenais, ce que je lui offrais. Elle l'aurait presque appelé "oncle Ezio", si je n'avais pas mi le hola tout de suite.

    Après tout je couchais avec, hein.

    Bref, il était midi. J'avais levé Sonata, et j'étais retournée faire un somme, laissant ma fille au bon soin de Requiem, qui la protégeait comme un vrai serviteur chevronné. Je ne pouvais me résoudre à la laisser trop longtemps, mais je n'avais pas dormi de la nuit. Aussi, allongée paisiblement dans mes draps noirs, je m'étais laissée séduire par les doigts experts de l'italien qui m'avait promis monts et merveilles, mais pour le moment, il respectait parfaitement bien les règles que j'avais instaurées. Je n'étais avec lui que parce que je l'aimais bien et pour le sexe. Cela n'irait pas plus loin. Ainsi, il se leva, et me proposa du café. Rien de tel pour me réveiller. En plus les italiens avaient un don pour faire le café. Fabuleux. Bref, j'entendis la petite voix fluette de Sonata, et puis quelqu'un frappa à la porte. Je me demandais bien qui avait laissé entrer la personne qui était venu sur mon palier, sans avoir sonné à l'interphone. Il faudrait que j'en parle à la concierge. Je savais qu'Ezio, tout galant qu'il était, allait ouvrir, aussi je restais couchée. Mais ce qui me fit tiquer c'est lorsque j'entendis une voix s'élever.

    "Toi ?!

    - Qu'est-ce que tu fous là, connard ?!"


    Aïe. Il se passait quelque chose de pas cool. Ezio avait passé mon adresse à un de ses potes qui venait crêcher ici ? Je l'ignorais, mais j'aurais sans doute préféré ce cas de figure, par rapport à ce qui m'attendait en suite. J'enfilais une robe de chambre à la hâte, sans prendre le temps ne serais-ce que de redresser mes cheveux. Je sortis de ma chambre et demandais d'un ton bourru qui...

    "Merde..."

    Oui, merde. Lancelot était venu. Je ne l'avais pas revu depuis trois semaines, refusant de céder au caprice qui m'aurais obligé à le rappeler en rampant pour qu'il pardonne mes frasques. Mais qu'avais-je à me faire pardonner ? Rien du tout. Même pas coucher avec Ezio trois semaines après qu'il m'envoie promener. Je refusais de céder au caprice qu'il s'apprêtait à me faire. J'avais bien choisi la bonne personne pour l'énerver. Ezio détestait Lancelot, et cela semblait réciproque, à en juger par le regard de mépris dont fit preuve mon ami à l'égard de mon heu... amant, et bien oui, il fallait le décrire de cette manière. Il était devenu mon amant. Il n'y avait aucun doute. Mais peu importe. Ezio savait sans doute que je n'étais pas amoureuse de lui, mais du type, là, qui me regardait avec un air complètement ahuri. Ah putain. Il évita cependant soigneusement mon regard, trop occupé à vouloir tuer avec les yeux Ezio qui, le poing serré, devait sans doute se retenir de cogner. Il fallait arrêter le massacre.

    "Je crois que je vais m'en aller, maintenant."

    Ezio eut une moue méprisante.

    "C'est ça, casse toi."


    Il croisa les bras, en affront à Lancelot, qui avait les lèvres pincées, les yeux levés au ciel. Je me souvins de nous deux, lorsque nous étions à l'hôpital. Nous nous étions ouverts. Ezio ne savait même pas la moitié de ce que j'avais vécu. Mais Lancelot... non, tout était différent, trop différent pour être pris en compte. Mais je ne voulais pas abandonner. J'étais coincée. Je ne pourrais pas le retenir.

    "Cabron !"

    La petite voix fluette de Sonata résonna dans l'entrée. Ma fille, les cheveux en bataille, le regard fixé sur Lancelot, le pointa du doigt, une poupée dans l'autre main. Je ne voulais pas que Sonata prononce ce nom, mais bon. On ne pouvait rien faire. Mais surtout... elle l'avait dit devant Lancelot. Son petit doigt accusateur pointé devant lui. Elle fit des petits pas, pour se planter de toute sa hauteur (trois pommes) devant mon ami. Courageuse, la petite. Elle attrapa un pan de sa veste, et fit comme lorsqu'elle m'imitait, pris une voix grave dans la mesure du possible et fronça les sourcils.

    "Ne bouze pas ou ze t'attrape par la peau des fesses ! CABRON !"

    J'attrapais ma fille par le bras. Réflexe machinal. Ezio l'écarta de Lancelot, fusillant mon français du regard. L'apparition de ma fille me fit retrouver mes esprits. Je fronçais à mon tour les sourcils.

    "Tu te débines comme un lâche, et pourtant tu étais venu me voir non ? Alors entre. Je crois que tu as quelque chose à me dire. Et même si tu ne veux plus me le dire, je vais faire chauffer du café. Ezio, va mettre un haut, s'il te plait."

    Ezio resta un instant planté devant Lancelot. C'était un défi auquel ils étaient seuls mêlés. Peu importe ce que j'en pensais.

    "Putain, ça loupe jamais hein. Les français, des vrais fouteurs de merde, tiens."


    Sur ces charmants mots, il s'en alla en direction de la cuisine. Je pris Lancelot par le bras. Le fixais sans peur, et sans la moindre culpabilité. Il était temps d'en finir pour de bon, avec cette histoire.

    "Je sais pas ce qui se passe dans ta tête de linotte, mais je veux que tu prennes ton cul à poignée et que tu rentres chez moi, Lancelot. Comme ça, je pourrais t'expliquer la raison de ce remue-ménage."

    Je pris Sonata dans mes bras, et la soulevais. Ma fille continuait à regarder Lancelot, de ses prunelles claires. Elle ne le quitta pas des yeux durant tout l'échange. Un regard sévère, trop sans doute pour une enfant de son âge.

    "Allez, chiquita, il faut que je te fasse à manger."


    Un dernier coup d'oeil à mon ami. A présent, il devait choisir. Et tolérer la présence d'Ezio. Au moins pendant un petit moment.
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MessageSujet: Re: Impromptu, si on peut dire. [Dudu/Eva/Ezio]   Impromptu, si on peut dire. [Dudu/Eva/Ezio] EmptySam 19 Nov 2011 - 22:04

Hum...

Ok, d’accord. Il avait déconné. Complètement. Cette soirée, au bar, avait été un lamentable fiasco. Mais elle l’avait cherché, profondément. Provoqué. Oui, c’était ça. Elle l’avait provoqué. Ces phrases, ces mots qu’elle avait employés, toutes ces vérités qu’il aurait préférées mensonges, ça n’avait été que de la provocation. Et un peu de soulagement, aussi. Ouais. Il s’en était pris plein la gueule parce que mademoiselle avait eu besoin de vider son sac et de lui avouer le résultat qu’imposaient ses hormones déréglées. Il aurait voulu jeter sa mémoire aux flammes, comme elle avait réduit en cendres ses souvenirs de Tässäon. Malheureusement, les choses étaient loin d’être aussi simples. Dans la mesure où la lobotomisation n’était pas une option, oublier, il ne le pouvait pas. Personne ne le pouvait. Crucifier la dernière amie sur laquelle il pouvait compter non plus. Non. Certainement pas. Alors il avait du se résoudre à faire un choix, et ce choix, il était fait. Il se rendrait chez elle, et il lui expliquerait. Tout. Alors, seulement, elle comprendrait. Cette après-midi, les choses allaient changer, foi de Français.

Un… deux… trois ! Lancelot Perez s’extirpa vivement de sa BMW parquée aux pieds de l’appartement d’Eva Esperenza depuis dix minutes déjà. Il soupira brièvement, s’élança en direction du bâtiment, main dans les poches. Chaque expiration, marquée par un petit nuage de buée, se fondait dans l’air humide typique des fins d’automne. Il franchit la première porte, celle qui menait au hall d’entrée. Il jeta un bref regard à la série de noms étalés sur le panneau de sonneries. S’il faisait ça, jamais il ne rentrerait. Il appuyait sur le nom de la concierge. Deuxième option :

- Madame Berrada ?
- Qui est-ce ?
- Lancelot Perez. Vous savez ? L’ami d’Eva, la fille du huitième.
- Ah, bien sûr. Que voulez-vous ?
- Et bien, pour tout vous dire, je suis ici pour lui faire une surprise. Mais si je sonne, ça n’en sera plus une. Aurait-il moyen que vous…
- Oh ! Mais oui, bien sûr mon petit !

Et voilà, chose faite. La seconde porte se referma derrière lui. Il grimpa aussitôt dans l’ascenseur, s’arrêta à l’étage correspondant. Chambre 82. Il toqua. Plus de demi-tour possible. Il entendait déjà Requiem brailler de l’autre côté de la porte. Derrière ses cris forcenés, du mouvement. Ah. Elle n’allait pas tarder à ouvrir. Il croisa les bras, les décroisa. Non, pas d’attitude fermée. Alors ? Qu’est-ce qu’il avait prévu de lui dire, déjà ? Salut Ev’. Je suis venu pour… Non, non, pas de répétition, ça allait l’embrouiller. Tours de clés, déclic. Ah, la clinche s’abaissait. Son cœur bâtait la chamade. Cela faisait plusieurs semaines qu’il ne l’avait pas vue. Ils ne s’étaient jamais séparés aussi longtemps, et l’idée de la revoir enfin le rendait nerveux. Un filet de lumière s’infiltra dans le couloir. Elle ouvrait. Bientôt, elle serait là, face à lui. Si belle, si élégante, si…

Masculine ?!

- Toi ?!

Dans l’embrasure de la porte se tenait debout, droit et fier, l’énergumène illuminé, prétendu compositeur qu’il avait entre-aperçu au bar. Mais cette fois-ci, plus de costume. En fait, il n’était vêtu que d’un caleçon. Abasourdi, Lancelot n’avait pu s’empêcher de maintenir sa bouche entrouverte, expression ridicule de son ahurissement.

Ah PU-TAIN, celle-là il ne s’y était pas attendu ! Il fronça les sourcils, les haussa, pencha la tête sur le côté. Finalement, il croiserait les bras. Il n’y avait pas besoin d’écrire un roman pour commenter la situation. La voix d’Eva retentit. Elle semblait surprise de le voir. Pas étonnant, aux vues de la situation. Mais il ne lui adressa pas même un regard, trop occupé à dévisager ce connard d’Italien.

- Ok. Je vois.

Ouais. Il voyait. Le vent soufflait rarement dans sa direction et cette fois ne ferait pas exception à la règle. Il était toujours pris dans cet éternel recommencement, situation instabl, inconfort insupportable. Encore une fois, on lui coupait l’herbe sous le pied, lui donnait un bon coup de pied dans le crane pour l’empêcher de se relever. On le tuait, l’écartait. On le trompait, le traquait. On le toquait, le stoppait, le cotait, s’en moquait, l’empêchait et le craquait, le barrait et le traquait. Était-il le seul sur cette planète à se faire arnaquer comme ça ?!

Putain. Il aurait mieux fait d’aller se saouler.

Quelle étrange impression que celle d’avancer à reculons. Un pas en avant le menait de deux en arrière, et ce tableau-là en était la plus belle des démonstrations. Face à lui ne se tenaient non plus Eva et son animal de compagnie mais Deila et Anthony. Ouais. Deila et son timbre séraphique, Anthony et ses compositions à deux balles. C’était tout à fait ça. Enfin, presque. Comme le destin ne pouvait aller qu’en s’aggravant, il ne serait plus question d’avortement. D’ici neuf mois, ils seraient tous deux unis par un môme.

- Je…

Lèvres pincées, il leva les yeux au ciel.

- Je crois que je vais m’en aller, maintenant.

Il n’y avait plus rien à dire de toute manière. Si elle le remplaçait après à peine trois semaines, cela confirmait les doutes qu’il avait soulignés la dernière fois. Petite perte, en somme.
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MessageSujet: Impromptu, si on peut dire. [Dudu/Eva/Ezio]   Impromptu, si on peut dire. [Dudu/Eva/Ezio] EmptySam 19 Nov 2011 - 20:31

    Une main se posa sur le corps fin et fragile de la plus belle créature qu'il puisse exister sur cette terre. Cette main, fine et masculine, caressa la peau pâle et douce, légèrement épicée. Elle entama une exploration sensorielle de tout ce qui était possible d'être touché, senti, embrassé, goûté. Les yeux ne firent qu'observer la chevelure rouge de celle qui était allongée près d'un corps masculin. Des vêtements épars recouvraient une grande partie de la surface du salon de l'appartement d'Eva Esperanza et de Sonata Melody, les deux femmes de ma vie. Parmi eux, des habits d'époque classique légèrement remis au goût du jour, des rubans à en perdre la vue, un corset, des collants rayés de rouge, de blanc et de noir, des rangers, une jupe courte, et des sous-vêtements. Je n'arrivais pas à croire que j'étais là. Je venais de faire l'amour, une fois de plus, avec cette fille que j'avais trouvée, quelques semaines plus tôt, éplorée dans un bar, aux abois, après un espèce de crétin bariolé que je ne pouvais plus voir en peinture. Déjà qu'à la base je ne l'aimais pas parce qu'il se prétendait compositeur... là c'était le pompon. Oui, car lorsque j'avais quitté l'alentour de Lancelot Pérez après l'avoir copieusement bousculé, j'étais retourné à ma place, et cette fois ci, je ne m'étais pas gêné pour écouter le moindre mot qu'ils avaient échangé. Et pour le coup, je n'avais pas été déçu. J'ignorais toujours ce qu'Eva attendait de Lancelot, ce pourquoi elle l'avait fait venir. Elle avait refusé de me le révéler. Mais après tout, je m'en foutais. Ce n'était pas, pour moi, le plus important. Bordel, cette fille lui avait avoué son amour, elle s'était jetée à ses pieds et comble de tout elle avait chanté, oh, chanté, si c'est le mot ! Elle avait fait de sa voix un trésor, si on pouvait le décrire de cette manière. Oh ma rage, oh mon désespoir, c'était elle que je voulais, elle et personne d'autre. Et de fil en aiguille, j'avais compris. Elle m'avait appelé pour garder sa fille. Sonata.

    Parlons-en, de Sonata.

    Cette gamine est un ange et un démon à la fois. Lorsqu'elle se rendit compte que je voulais sa mère par tous les moyens, elle lui demanda si je pouvais être son baby sitter. Moi qui n'étais franchement pas fan de la marmaille, j'avais été obligé d'accepter, puisque mademoiselle jouait l'entremetteuse et que j'étais prêt à tout. Alors, elle m'avait testé. Elle avait mis ma chambre à sac en chantonnant des grossièretés en Espagnol (bravo Eva) puis s'était assise sur mon lit, avec un grand sourire, me réclamant un dessin animé. Je m'étais assis à coté d'elle. Avait attrapé son petit sac et en avait vidé le contenu (livre d'images, poupées, jouets en tout genre) que j'avais éparpillé copieusement dans ma chambre. Elle avait pleuré. Et je lui avais tout bonnement répondu que ce n'était pas parce que je voulais sa mère à tout prix qu'il fallait que cette gamine s'amuse à me tester alors qu'elle était à peine en âge de prononcer quelques mots en anglais distinctement.

    Non mais.

    Par la suite, je constatais l'abus de gâteries qu'Eva offrait à sa fille. Un cadeau par jour, presque. Cela faisait de Sonata une gamine terriblement gâtée et capricieuse. Je me demandais comment cela se faisait qu'il n'y avait pas de père pour réffrener cette fièvre de cadeau qu'Eva offrait à Sonata. J'appris cependant qu'il y avait un inspecteur et je lui en touchais deux mots ; finalement, j'obtins gain de cause, et la machine à cadeau ne fit pas brûler sa carte bleue. J'avais cependant rapidement compris que Sonata et Eva étaient étroitement liées par l'amour maternel et filial, et que si je voulais conquérir l'une, l'autre devrais être mon amie aussi. Alors je gardais Sonata dès qu'Eva me téléphonait. Je séchais des cours. L'emmenais manger une glace, ou au cinéma. La faisais courir dans le parc avec sa saleté de chien (j'avais en effet un peu de mal avec Requiem) et je considérais à présent Sonata un peu comme ma nièce, ou ma filleule. Eva appréciait le fait que je fasse rire sa fille, et Sonata me trouvait suffisamment amusant pour accepter que je me tape sa mère.

    C'est ainsi que je me suis retrouvée dans le lit d'Eva.

    Quelques jours plus tôt, elle m'avait appelée. Elle désirait me voir, non pour garder Sonata, mais parce qu'elle me devait un verre depuis l'incident Lancelot Pérez (que d'ailleurs je n'avais pas recroisé, ce petit con) et que donc, je devais me présenter au bar avec elle, bien habillé et les dents brossées. J'avais ri, puis accepté. Après tout, j'avais ce que je voulais. Mon plan avait marché comme sur des roulettes. Je savais qu'Eva était plus âgée que moi, mais cela n'avait aucune importance. Depuis que j'avais entendu sa voix, que je l'avais vue pleurer, briser son verre, cogner, j'étais tombé fou amoureux d'elle. Le reste ne m'intéressait pas. Je ne composerait de musique que pour cette muse. Et puis c'est tout. Bref, après avoir un peu bu, nous étions rentré chez Eva, à sa demande, et viré la babysitter qu'elle avait pris sans grande confiance. Après nous être assurés que Sonata dormait à poings fermés, elle ne m'avait pas laissé le temps de dire un mot. Elle m'avait entraîné sur le canapé. J'étais revenu plusieurs fois depuis, et elle avait décidé de fixer quelques règles entre nous. Pas de "Je t'aime." jamais. Je présumais qu'elle n'y croyait plus. Si je pouvais recroiser ce Lancelot, il mangerait bon. Ensuite, pas de cadeaux, ni pour noël, ni pour les annoches, et certainement pas pour la Saint Valentin. En fait, elle ne voulait que du sexe. Mais ce qui m'avait étonné...

    C'est qu'elle avait refusé catégoriquement de se protéger.
    Et moi, comme un con, j'étais tombé dans le piège.

    Il devait être midi, environ. Nous étions allongés, là, tandis que Sonata jouait avec le chien dans le salon. Pour une fois, Eva profitait d'une sieste bien méritée. Allongée sur le côté gauche, elle me tournait le dos. Peu importe. J'avais passé mon bras gauche sur ses hanches, collé mon visage sur son épaule. Sonata pleurait la nuit, et nous réveillait.

    ça nous donnait une bonne excuse pour faire boum tagada.

    "A quoi tu penses ?

    - Que j'ai des crampes aux cuisses à cause de toi, ducon."


    Elle rit. J'adorais quand Eva riait. C'était rare. Mais cela devenait fréquent. Du moins l'avais-je peut-être remarqué. Ou pas.

    "Tu veux du café ?

    - Ouais. Mets un calebard et un jean steuplait. La petite est dans le salon.

    - No problem."

    Je déposais un baiser sur son front, et me levais. Comme elle me l'avait demandé, j'enfilais un pantalon, mais restait torse nu. De toute façon, Sonata m'ignorerait sans doute totalement quand je pénètrerais dans le salon.

    Ou pas.

    "Ezio, elle est ou Eva ?

    - Elle dort ma puce. Tu as besoin de quelque chose ?

    - Peux avoir un gateau ?
    - Pas à midi chérie. Ta mère va se lever, elle va te préparer à manger."


    Je m'apprêtais à mettre du café dans le filtre, mais je n'en eus pas le temps. La sonnette retentit. Je savais qu'Eva somnolait encore, alors je me décidais à lui rendre service. Le chien se mit à aboyer, et ce fut l'enfant qui le fit taire, curieusement. Requiem et elle, c'était une sacré belle histoire d'amour. Bref, encore torse nu, les cheveux en bataille, même pas rasé, j'ouvris la porte.

    Et échappais la boite de café que j'avais encore dans les mains.

    Lancelot. Il était là.
    Et il semblait d'ailleurs aussi surpris que moi de se voir ici. Je fronçais les sourcils, m'apprêtais à fermer la porte.

    "Qu'es-ce que tu fous là, connard ?!"


    Mais je n'eus pas le temps de fermer la porte.

    "Ezio ? C'est qui qui a sonné ?"


    Et voilà. La merde. Eva apparut, elle avait enfilé seulement un peignoir. Ses cheveux semblaient avoir été passé dans une machine à laver et elle avait la mine de quelqu'un qui avait passé une petite nuit. Mais cette mine passa vite lorsqu'elle vit qui venait nous rendre une petite visite en ce milieu de journée.

    "Merde..."


    Ouais... on pouvait le dire.
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