Hoppipolla (PV : Heli) TERMINE

Je sentis une mains passer sur mes reins. Ma respiration devenait haletante quand sa main rencontra ma joue. Il chassa les traces traitresses sur mon visage. La chair de poule hérissa mon corps après un long frisson de ma part. Je sentis le souffle chaud du brun contre ma gorge, j’appréhendais la suite, une fournaise me brulait de l’intérieur. Je fermais mes yeux et ses lèvres vinrent s’emparer des miennes. Ce fut de très longues secondes qui passèrent. Si j’m’attendais à ça! Je rouvris mes yeux quand il se détacha de moi, un sourire conquis venait fleurir mon visage mais aussi une certaine gêne. Un nouveau frissons s’empara de moi, il ne faisait pourtant pas froid. Je tenais toujours fermement le petit ange contre ma poitrine. Le jeune homme retourna s’installer sur le rouleau de paille. Il répondit à mes doutes. Je n’en demandais pas temps. Mais il avait l’air de vouloir me le dire, même si j’avais l’impression qu’au fond cela ne lui convenait pas. Il y a des choses qu’on ne souhaite pas dire. On préfère protéger les gens qu’on aime ou que l’on connait. J’en appris plus sur son amnésie. J’étais horrifiée par ses dires, pas par lui bizarrement mais seulement par les gens qui lui avaient fait subir ça. Il disait tellement de chose négatives à son sujet que je n’arrivais pas à être satisfaite de sa réponse. Qui se dénigrais autant? L’autodérision n’est pas une solution. Je me plantais devant lui et lui souris.

- Tu sais ce que moi je vois? Je vois un jeune-homme gentil, sympathique, charmant, généreux, intéressant, mignon, attachant, perdu et qui se cherche. Tu n’es peut être pas l’homme qu’il me faut. Mais ne dis pas que c’est parce que tu n’es pas posé et mature. On commet tous des erreurs et parfois de grandes envergures tu veux savoir mon secret. Nous sommes tous deux criminels. Pourquoi je ne peux pas retourné en Finlande?

Je m’approchais dangereusement de lui. Je plaçais mes lèvres, ma bouche près de son oreille. Il croyait que j’étais toute rose et que je ne pouvais pas avoir fait quelque chose de répréhensible à mon âge. Je lui murmurais doucement lentement pour ne pas qu’il perde une miette de ce que j’avais à lui dire et surtout que je ne l’ai pas à le répéter.

Je me reculais et repris place à ses côtés.

- Comme je te le dis on commet tous des erreurs, même les gens qu’on croit les plus innocents. Ne te refuses pas l’amour à cause d’un échec. C’est totalement puéril et immature. La vie est faite d’obstacle alors surmonte les au lieu de rester planté là à regarder ce qu’il se passe. Carpe Diem Cueille le jour vit le moment présent. À toi de voir ce qui est bon ou non à vivre. Tu es le maître de ta propre vie. Le passé reste au passé. Le présent est à toi c'est toi qui décide ce que tu veux en faire.

Tout ce qu'elle venait de dire le touchait en plein coeur. La jeune femme pleurait en essayant de camoufler ses perles salées. Alfred se sentait con. Ah bah vraiment. Elle venait de lui ouvrir son coeur, déballant tout ce qu'elle avait sur le coeur. A présent, elle était avec son fils, dos à lui, attendant sûrement une réaction quelconque. Alors comme ça il avait été son premier baiser? A cette idée, Alfred ne pu s'empêcher un bref sourire en coin. Sa fierté se remettait du choc grace à ça, mais son sourire disparut rapidement quand il se rappela l'avoir fait pleurer. Lui aussi, il avait utilisé des termes peu élogieux et blessants, sous le coup de la colère. Il ne s'était même pas excusé et il avait eu une crise de colère. Le truc à ne surtout pas faire et encore moins devant Heli, avec le passé tumultueux qu'elle avait du vivre.

Le jeune homme resserra le bandage qu'elle lui avait fait, se caressant légèrement la main, tout en fixant la jeune femme de dos. Il s'approcha alors d'elle. Sa main vint glisser sur ses reins alors qu'il fit le tour de la jeune maman pour se retrouver en face d'elle. Le petit Aaron était là également, gazouillant sans se douter de ce qu'il se passait.

Le français passa sa main non bandée contre la joue de la jeune femme, essuyant ses larmes et la réconfortant un brin. Puis, il vint passer ses bras autour d'elle pour la serrer (par trop car le bambin est au milieux!) contre lui, passant sa main bandée sur son crâne pour l'appuyer contre lui un peu plus. Il sentait le corps du petit Aaron contre lui, il se calma quand il se retrouva coller contre lui à nouveau.

Alfred alla nicher ses lèvres dans le cou de la jeune maman avant de grimper petit à petit jusqu'à ses lèvres, lui offrant le premier baiser qu'elle mérite. Prenant son visage entre sa main et resserrant un peu ses hanches vers lui avec l'autre, il déposa ses lèvres délicatement sur les siennes. Il l'embrassa de façon romantique et non goulue. Il ne voulait pas qu'elle garde un mauvais souvenir de ce passage.

Pour lui, ce moment était loin derrière lui, mais pas pour elle, elle n'avait pas le même âge que lui... Le jeune homme continua durant de longues secondes son baiser avant de se reculer et de déposer un baiser sur son front. Il ajouta alors, une fois retourné à sa place, en face d'elle, tenant toujours sa main dans la sienne:

-Je te demande pardon, j'aurai pas du être aussi impulsif et égoïste. Je n'étais pas au courant pour ton amitié avec Chase, je ne savais pas tout ça. Je l'aurai su, j'aurai vraiment fais les choses différemment.

Il tenta de la réconforter un petit peu avant d'ajouter, concernant les craintes de la jeune femme sur le fait qu'elle ne connaissait pas vraiment Alfred:

-Que veux-tu savoir? Mon amnésie?

Le jeune homme souffla un coup et passa sa main dans ses cheveux avant d'aller s'asseoir sur la paille:

-C'était un soir, y'a quelques mois de ça, j'étais dans la rue, je me suis fait surprendre par un groupe de gars. Ils m'ont frappés et ont cru que j'étais mort, ils m'ont donc jeté en pleine mer, par dessus le bord de leur bateau et c'est un bateau de pêche cubain qui m'a retrouvé. J'avais perdu la mémoire face au choc et j'ai été interné dans un Hopital cubain jusqu'à ce que je retrouve la mémoire. Et la suite tu la connais.

Il passa ses mains sur son visage avant de secouer la jambe nerveusement, il n'aimait pas du tout parler de lui, car il n'y avait aucune chose positive à en dire.

-Qu'est-ce que tu veux savoir après hein? Que je suis pas le genre de mec qu'il te faudrait? Que je me drogue? Que je participe à des petits ou grands crimes? Que je suis impliqués dans différentes histoires en France, en Angleterre et même ici? Que je ne suis pas le genre de mec qui rigole à tout bout de chant, je suis plutôt celui avec qui on ne peut pas vivre une vie. Tout le monde part un jour. Je ne suis pas intéressant et encore moins pour une fille comme toi, tu as besoin d'un homme responsable, d'un homme mature et posé et pour le moment, je ne suis pas cet homme, je suis tout son contraire. J'ai voulu croire une fois en l'amour, je me suis dis "Allez, ça te changera peut être, ça te fera du bien, tu y as le droit toi aussi" Et puis au final quoi? J'étais encore plus détruit qu'avant. Je ne peux pas tout te dire sur moi, j'en suis incapable et puis comme je te l'ai dis, je ne vois même pas pourquoi je te dis tout ça, ça ne sert à rien, je ne suis pas le genre d'homme qu'il te faut...

Ca lui faisait mal au coeur de l'admettre, mais c'était la vérité, pour lui, Alfred était désormais fait pour rester seul, aucune fille ne devait passer sa vie à l'endurer et le supporter, il n'y croyait plus...

J’savais plus quoi faire. Voilà qu’il se refermait comme une huitre, cachant toutes ses émotions par la colère. Il me prenait réellement pour une fille facile? Il pensait réellement que mes actions n’étaient que manipulation et foutage de gueule. Oui après tout qu’est-ce que je savais de lui, rien, il en savait plus sur ma vie que moi je pouvais en savoir sur lui. Il attendait surement une réponse de ma part. J’étais énervée qu’il me croit être quelqu’un de si vil. Alors je pris un ton beaucoup moins gentil que précédemment j’avais pu le faire.

- Tu crois vraiment que je suis comme ça, quelqu’un de manipulateur? Réponds sérieusement à ma question là. Et tu crois vraiment que j’suis quelqu’un qui recherche une relation sans lendemain. C’est de la merde que tu as devant les yeux? Tu es le seul garçon que j’ai embrassé de toute ma vie est-ce que tu te rends compte de ce que ça signifie pour moi d’avoir seulement passé ce cap. D’avoir laissé un homme entré dans le périmètre que je me suis construit. Oui Chase était important pour moi, et non je ne l’ai jamais embrassé. Je comprends très bien que tu voulais me faire plaisir… et je te remercie de cette petite attention qui à illuminé ma journée. Mais le décès de Chase est trop récent et cette ferme il voulait m’y emmener. Il me l’avait promis. Est-ce que tu peux comprendre que c’est dur de mettre les pieds dans cette ferme sans lui. Ce n’était qu’un ami. Il m’est encore difficile de croire qu’il est mort.

De l’eau salée venait de déborder des mes yeux sans même que je m’en rende compte. Alfred c’était éloigné et il frappa dans un arbre non loin de moi. J’étais surprise pas son geste. J’essuyais rapidement mes larmes avant de ne me diriger rapidement vers lui après avoir pris la trousse de secours que j’avais dans le sac d’Aaron. J’aurais pu prendre une droite par cet homme imposant et impressionnant mais qu’est-ce que ça pouvait être de plus que ce que mon père m’avait fait subir. Je pris sa main dans la mienne tellement plus petite que la sienne et je sortis le désinfectant, j’en aspergeais le dessus de sa main avant d’essuyer son sang et le produit à l’aide d’un coton. Je repris mon ton que j’avais utilisé plus tôt.

- C’est bon tu es calmé? Je suis désolée de t’avoir blessé par mes paroles. C’est vrai que ce n’était pas réfléchis de ma part. J’aurais dû tenir compte de ta rencontre dans mes propos. Tu sais quoique tu puisses penser en ce moment même. J’suis vraiment heureuse de t’avoir rencontré. La journée qu’on a passé il y a de cela quelque jours je n’ai pas pu l’enlever de ma tête. Je ne m’attendais pas à rencontrer quelqu’un comme toi, quelqu’un différent des autres. Quelqu’un qui ne me juges pas. Je t’ai fais confiance Alfred alors que je ne te connaissais que depuis quelques heures, je t’ai confié une partie de ma vie donc tu ne peux pas dire que tu n’sais rien de moi. Par contre moi je pourrais le faire. Que connais-je de toi? Mis à part une amnésie? J’ai essayé de ne pas m’étendre sur le sujet la dernière fois, j’ai changé de sujet parce que tu ne paraissais plus bien à l’aise. Pourtant dieu seul sait si j’aurais voulu que tu approfondisses le sujet. Je n’suis pas méchante, encore moins manipulatrice et je cherche pas non plus une histoire sans lendemain. Et tu sais très bien pourquoi. Alors ne pense même pas une seconde que je me joue de toi. Tu es l’une des seules personnes qui n’a pas d’apriori sur mon fils et ce même si tu sais qui est le père.

Je lui souris tristement avant de ne lâcher sa main avec un bandage improvisé. Je retournais près du sac d’Aaron je remis la trousse à l’intérieur. Une fois fait mes pas se dirigèrent vers mon fils étendu dans la paille. Il ne se doutait de rien. Il babillait et balançait ses mains de gauche à droite. Qu’est-ce que je ne donnerais pas pour retourner à l’état de nourrissons quand je n’avais aucun problème et que la vie me paraissait si belle où la terre était peuplé d’éléphant rose et de papillon. Malheureusement pour moi cette époque était bien loin et en plus elle était révolue. Je pris mon fils dans les bras et je balançais doucement. Ses yeux tombèrent dans les miens, et il agrippa mon collier dans ses mains. Il était vraiment mignon. J’attendais patiemment une réponse ou une réaction de la part du brun que je venais juste de bander.

Bon okay après m’être éloigné d’Alfred l’attendant je revint sur les mots que j’avais employé. Mais qu’est-ce que je suis conne. Je venais tout juste de rejeté malgré moi Alfred. Je venais de dire que Chase avait été le seul à ne pas me rejeté. Je m’sentais tout à coup mal. Le proverbe tourne sept fois ta langue dans ta bouche avant de parler n’avait jamais aussi vrai qu’en ce moment même. Pour le coup je me maudissais. J’entendis un bruissement derrière moi je me retournais le visage toujours fermé, c’était le brun qui me disait qu’il avait appelé un taxi qui arriverait d’ici une trentaine de minutes. Son ton était froid et sans appel. Il me laissa là préférant aller dans un coin seul. Je ne pus réprimé des perles salées descendre le long de mes joues. Je me sentais mal, je ne pouvais pas rester là sans rien faire cela m’était impossible. Je savais le brun triste, même s’il ne le montrait pas. Et je culpabilisait. Alors qu’il avait préparé tout ça pour Aaron et moi, je venais de tout gâcher. Je pris une très grande bouffée d’air. Les yeux d’Aaron se posèrent sur moi, ses yeux bleus me donnaient le courage, je souris à mon enfant. Je me dirigeais d’un pas décidé vers le brun. Je pris place à ses côtés et je pris la parole.

- Excuse-moi Alfred, je n’ai pas réfléchi, je… Chase n’est pas le seul à ne pas m’avoir jugé. Tu… toi aussi tu n’est pas comme les autres. J’suis désolée de t’avoir blessé je n’voulais pas.

Le jeune homme faisait semblant de ne pas réagir à mes dires. J’étais blessé par son attitude. Je n’savais pas quoi faire pour qu’il abandonne cet air. Il… Que faire? Je n’avais jamais été dans cette situation je n’savais pas quoi faire. J’étais prise au dépourvu et j’avais enlever toute joie au visage du jeune homme qui hantais mes pensées depuis déjà deux jours. Une masse de paille par terre formait un tout p’tit lit naturel. Je détachais l’écharpe, ainsi qu’Aaron, j’étendis l’écharpe sur la paille et je déposais mon fils dessus. Je me plantais devant Alfred espérant lui décrocher au moins un p’tit tic mais rien, il tournait même la tête. Je pris son visage dans mes mains et ancrais mes yeux clairs dans les siens.

- Réagis Alfred…. Je sais que ce que j’ai dit à pu te blesser, mais Chase n’était qu’un ami. Il a peut être fait battre mon cœur pendant un instant. Mais c’était fini, il était simplement mon ami c’est tout.

Je n’savais pas pourquoi je ressentais le besoin de me justifier. C’est vrai, pourquoi vouloir à tout prix me justifier pour ne pas perdre son estime, pour ne pas perdre l’intérêt qu’il avait manifesté à mon égard. Pris d’un élan inconnu, je déposais mes lèvres sur les siennes. Pourquoi prendre l’initiative d’un tel geste. C’était ce que j’avais trouvé de mieux pour le faire réagir. Ce fut un simple baiser chaste, sans arrière pensées et je me défis lentement du brun.

- J’suis désolée Alfred, je comprendrais que tu veuilles rester seul. Excuse moi encore une fois.

Je retournais près de mon fils qui jouais avec un brin de paille, je lui enlevais des mains avant qu’il ne le mette à la bouche. Je me sentais tellement nulle en ce moment. Je m’en voulais tellement.

Le jeune homme avait commis une erreur. Helinä était partie devant, vers les champs et lui, attendait un peu derrière, fumant sa cloppe, adossé à la grange. Il avait merdé. Il n'était pas au courant qu'elle & Chase avaient été amis. Elle avait exprimé des mots forts à son égard, elle devait beaucoup tenir à lui. Et lui, qu'est-ce qu'il avait fait? Bah le con et puis c'est peu de le dire. Franchement, en voyant ça, Alfred n'avait qu'une envie, rentrer à Wynwood. Passer la journée ici, avec elle, après tout ça et surtout dans ce lieu par de telles circonstances, bah non, il n'en avait certainement pas envie. Il était blessé. Blessé dans son orgueil et sa fierté. Il lui avait pourtant demandé la veille, si elle avait des amis, attendant qu'elle parle de Chase ou de quelqu'un d'autre, mais non. Rien. Et aujourd'hui, il venait de se bouffer un mur en pleine gueule et il se sentait affreusement mal à l'aise. Vis à vis de Chase, de sa mère et puis d'Heli. Il n'avait plus envie d'être ici et de passer la journée comme ça.

Heli lui en voulait sûrement, elle ne l'avait pas regardé dans les yeux depuis leur arrivée ici. Elle ne lui avait pas deccroché un véritable mot et elle semblait tellement triste. Alfred n'aurait pas non plus imaginé que la roue tournait aussi rapidement. Pour le coup, il se dit qu'il vallait certainement mieux pour tout le monde de quitter cet endroit et de passer la journée chacun de son côté, histoire que les ressentiments de chacun se tassent un peu.

Il prit son téléphone et voulu appelé un taxi, mais il ne captait pas là où il était, il bougea alors un peu et soudain, le réseau revint. Il passa alors son appel. Comme un appel à l'aide.

Il écrasa ensuite sa cigarette et alla rejoindre Helinä qui l'avait attendu un peu plus loin. Il la regarda et d'une voix rauque et de son visage fermé et surtout pas prêt de sourire, il lança:

-J'ai appelé un taxi de la ville d'à côté, il sera là dans 30 minutes, je crois qu'il vaut mieux pour chacun d'entre nous que la journée s'arrête ici.

Son ton était tranchant et froid. Le bon vieux Alfred était revenu apparemment. Ne serait-ce que vis à vis de cette histoire, des paroles de la jeune maman et de la situation. Il ne savait même pas ce qui l'avait prit de venir ici.

Il était en réalité presque jaloux. C'était aussi sans doute ça qui le vexait le plus, Helinä avait employé des termes... ambigües pour parler de Chase et de sa relation avec lui. Il avait merdé sur toute la ligne et dans ces cas là, il avait besoin d'être seul. Il alla donc s'installer sur un banc de paille, à l'ombre, attendant l'arrivée du taxi.

Il était en colère, il était déçu, il était triste. Tout ça parce que ça ne se passait pas comme il le voulait, malgré ses efforts. Parce qu'il se sentait coupable de la tristesse d'Heli et qu'il s'en voulait énormément.

Quand le jeune homme me dit l’endroit ou nous nous rendions. Je crus pendant un instant que j’allais m’étouffer. Je repris mon souffle longuement avant de ne laisser échapper quelques larmes des mes yeux. Je savais que Chase était mort, je l’avais appris par mon frère. J’avais essayé d’oublié au moins le temps d’un jour sa mort. Mais Alfred avait manqué de tact en parlant de ça. Il avait rendu ma journée joyeuse après quelques jours de pleurs et de regret et il remettait sur le tapis ce qui m’avait rendu triste. Chase était la première personne que j’avais rencontré à Miami. La première personne à m’avoir accepté, il m’avait confié son secret, et j’avais passé une merveilleuse semaine avec lui à Londres. Je n’avais pas cru en sa mort mais malheureusement pour la mort est une chose que l’on ne peut pas vaincre et mon ami était bel et bien mort. Les corps rigide, les yeux fermé, un expression neutre figé. Il n’avait même pas pu voir mon fils. J’avais pourtant reçut un message de lui peu de temps après la naissance de mon fils. Il devait venir me voir, il aurait du voir mon p’tit Aaron mais il n’avait pas pu. La mort l’avait arraché à la vie. Il est mort noyé par la mer, endroit ou je m’étais rendu compte que je me sentais attiré par lui et aussi que je découvris pour la première fois ce qu’était l’amour. Chase était le premier homme pour lequel j’ai ressentit des sentiments forts. Le second homme après mon frère à connaître mon secret. Celui qui me fit découvrir Londres. Il devait m’apprendre beaucoup de chose notamment la country. Voilà que je n’étais pas bien. J’essayais de me changer les idées et je tombais sur un spectacle qui me fit légèrement sourire. Aaron dans les bras d’Alfred. Le plus grand des deux avait l’air bouleversé par ce contact. Nous arrivons enfin à la ferme. Que pouvais-je dire à la maman de mon ami. Un désolé ne ramènerait pas son fils et cela ne soulagerait pas sa peine. Je partis changer mon fils dans la salle de bain de la vieilles granger rénové pour en faire une superbe maison de campagne tout en pierre et poutre apparente. J’adorais ces petites maisons qui malgré leur âge avait un charme et il régnait une ambiance familiale. Cela me rappelait que trop bien ma vie en Finlande. Je revins dans la salle et je remerciais gentiment tout en la serrant dans mes bras la maman de Chase. Je finis par prendre la parole.

- Vous saviez madame, je connaissais Chase, c’est le seul qui ne m’ait pas juger. J’suis partie avec lui à Londres pendant une semaine. Chase était un jeune homme remarquable quoiqu’il arrivait il me remontait le moral. Je ne le remercierais jamais assez de m’avoir fait retrouver le sourire. C’est lui qui m’a donné la force d’accepter Aaron et de le mettre au monde. Ne vous laissez pas submerger par la tristesse Chase n’aurait jamais voulu ça soyez en certaine. Il vous aimait énormément et j’suis sûr que de là haut il nous surveille tous et il veille sur nous. Nos sourire seront sa force de là où il est. Merci de nous accueillir ici malgré la situation.

La femme partit, nous laissant le domaine pour nous tout seul. Si j’m’attendais à ça. J’avais ravaler mes larmes paraissant forte devant une mère éploré. J’essayais tant bien que mal de reprendre contenance. J’avais aimé Chase, ses sentiments n’étaient pas réciproque je l’avais accepté et j’avais compris rapidement que Chase ne pouvait être qu’un ami et rien de plus. J’avais mis mes sentiments de côté et je ne pensais plus à Chase de cette manière là. Je pouvais voir quelques photos sur la cheminé. Alfred me demanda si je voulais quelque chose je tombais dans ses yeux noirs. Ce que j’voulais, il ne pourrait pas me l’offrir. Ressuscité Chase c’était impossible. Si il pouvait me prendre dans ses bras pour me consoler. Mais je me tenais bien de lui faire la remarque. Je pris l’écharpe que je passais sur mon ventre avant de ne la croiser dans mon dos pour la passer sur mon ventre, je pris Aaron contre moi croisais les pans de l’écharpe entre les jambes de bébé et ensuite tout noué. C’était un geste devenue presque quotidien le penser avait l’air compliqué mais finalement c’était tout con. Aaron contre ma poitrine je dis à Alfred qu’on pouvait entamer notre découverte de la ferme. J’avais fermé mon visage personne ne pouvait voir que je n’allais pas si bien que ça. Chase restait gravé dans ma mémoire. Mais je ne devais pas y penser pas en présence d’Alfred alors le masque d’impassibilité que je m’étais efforcé de laisser tombé en arrivant à Wynwood venait tout juste de revenir sur ma face.

Alfred n'aimait pas vraiment répondre aux questions "ça va?", "tu as passé une bonne journée / semaine" etc... Tout simplement parce qu'il était névrosé et qu'il avait du mal à répondre simplement, donc il ne préférait rien dire. Le chauffeur avait enfin quitté la ville et trainait à présent vers les grands axes routiers pour pouvoir se perdre en campagne, où se trouvait la fameuse ferme. Alfred lança alors:

- Tu connaissais Chaise? Un gars de l'école. Il est décédé il y a peu de temps, c'est sa mère qui tient la ferme où l'on va aller. Bon, ça casse un peu l'ambiance mais si on la croise, ça peut éviter une boulette.

La route était longue et durant le trajet, Alfred demanda à la maman s'il pouvait l'alléger un peu au niveau du bambin et se proposa pour le prendre un petit moment. Elle accepta et le jeune homme prit pour la première fois de sa vie, un bébé contre lui.

-Comment je dois le prendre? Je ne lui fais pas mal là?

Il était un peu paniqué oui, parce que pour la première fois, même si ce n'était que durant 5 minutes, il était responsable d'une vie. C'est quand même beau de se dire ça. Etre responsable d'un petit bout d'Homme. Qu'une petite Humanité dépende de vous pour tout et que sa vie est entre vos mains. Ca intimide énormément parce qu'il s'agir d'un bébé, du bébé d'Heli pour être précis. Il avait déjà eu la vie de personne entre ses mains, mais sans jamais en avoir vraiment quelque chose à secouer. Là, c'était différent. Les champs défilaient à l'extérieur, à la vitesse du taxi, le vent qui passait par la fenêtre passager laissait s'envoler légèrement les cheveux d'Heli et puis il y avait ce petit bout d'Humanité, tout frêle, fragile, rose, qui était là, qui le regardait sans comprendre qui il était, sans rien comprendre au monde. Ses petites mains toutes rondes qui vinrent se poser sur ses yeux et son nez, laissant un rire s'échapper de la bouche d'Alfred. C'était la première fois qu'il ressentait ce genre de sensations et d'émotions. Il était touché. Oui, c'est ça. Il venait de prendre conscience de certaines choses de la vie. Juste en cet instant.

Il était le genre gros dur, délinquant, presque petit gangster. Il n'aimait pas vraiment la vie, asociale, presque méchant, cassant, violent, colérique et névrosé et c'est comme si, à l'instant où Aaron l'avait regardé dans les yeux et que sa petite main s'était posée sur lui, ça s'était envolé. Oui, ça peut paraître fou, mais la tension qui se dégageait de cet instant était magique. Lui, l'homme au coeur de pierre et au regard impénétrable venait tout simplement de se faire démasqué par ce petit bébé de trois mois. Il n'en revenait pas, il ressentait énormément de choses là. C'était un flux, comme une vague prise en pleine face sans qu'on s'y attende. Il n'aurait jamais pu prétendre, ce matin en ce levant, qu'il vivrait un jour, une expérience si forte. Pour beaucoup ce n'est rien, ou alors c'est touchant, mais juste ça. Mais là, pour Alfred McMathis Jr, c'était beaucoup plus qu'une simple rencontre. Il en était sur.

De ce fait, il garda Aaron contre lui durant tout le trajet, le petit avait sans doute trouvé ses bras et son torse bien confortables, puisqu'il s'y était endormi sans perdre trop de temps, à la grande surprise de sa maman d'ailleurs.

Les deux jeunes gens discutèrent de choses et d'autres durant le trajet, la ferme était à plus d'une heure de route de l'école et il est vrai que cela faisait une petite trotte. Après ce laps de temps écoulé, le taxi prit un petit chemin poussiéreux, perdu au milieu de champs de blé pour la plupart. Il faisait beau, les champs étaient tellement colorés et puis au loin, la ferme apparut comme par magie, comme sortant de terre soudainement. La maman de Chaise nous attendait, suite à mon coup de fil la veille. Elle paraissait triste et fatiguée par les épreuves qu'elle venait de vivre. Je ne l'avais jamais rencontré et ce serait pour la première fois, en ces circonstances.

Nous descendîmes de la voiture, je régla la somme tandis que Heli fit la connaissance de la maman de Chaise, attendrie par Aaron. Je m'approchais d'eux et la salua poliment. Lui présentant par la même occasion, mes condoléances. Après quelques minutes de discussion, elle nous invita boire un petit café chez elle, nous acceptons avec plaisir et Heli en profita pour changer son fils.

Seul avec la maman triste, je fis de mon mieux pour ne pas qu'elle s'effondre en larmes. Je ne connaissais pas son fils, je ne l'avais jamais rencontré, mais était-ce une raison pour ignorer la souffrance des gens? Non, au contraire. Au retour d'Helinä, j'annonçais le planning de la journée à la patronne du lieu mais aussi à Heli. La maman de Chaise m'apprit qu'elle devait se rendre en ville pour préparer les funérailles de son fils et qu'elle ne pourrait pas nous faire de visite, mais qu'elle nous laisserait sans problème nous promener librement sur le domaine. Je l'en remerciais et lui paya la course pour son trajet à la ville. Quand le taxi partit, je me retourna vers Heli et lui lança:

-Ca va aller? Tu veux quelque chose?

Deux jours où je n’avais eus aucune nouvelle cela m’attristèrent un peu je devais bien l’avouer. Mais après tous aucune promesse n’avait été faites. Aaron me réveilla comme à son habitude. Je me levais toujours en pyjamas et la tête dans l 'cul. Je n’étais toujours pas habitué au rythme du bébé. Je le pris dans mes bras et le nourrit au sein. Je le faisais boire au sein tous les deux jours et il s’était habitué à ce rythme. Je me demandais d’ailleurs comment faisait ma colocataire pour supporter bébé sans perdre son calme naturel. Une fois que mon fils eut fini de manger. Je pris mes affaires ainsi que celle d’Aaron pour aller lui faire prendre un bain et prendre ma douche. Je haïssais tellement les douches communes. Une mini-baignoire pour mon fils, des regards insistants se posaient sans cesse sur moi. Oui j’étais maman et j’étais jeune et alors. Ça ne les regardait pas. Après avoir habillé mon petit garçon je retournais à ma chambre pour laisser la garde de mon fils à la rouquine. Dieu bénit soit celui qui ait mis Alisa sur mon chemin et surtout dans ma chambre. Je partis prendre ma douche et finis par m’habiller de manière simple accordée avec le temps. Une simple petite robe dos nu blanc qui m’arrivait au-dessus des genoux. Je retournais dans ma chambre, mon pâtit bout de chou était dans son berceau les yeux grands ouvert, il n’était pas près à s’endormir visiblement, mais il avait quand même son pouce dans la bouche. Une chose était sûre j'étais contente qu'il se contente de son pouce parce que courir après une tétine toute une journée, je ne pense pas que c'était plaisant. Une serviette à la main essayant tant bien que mal de sécher mes cheveux j’entendis qu’on frappait à la porte. Qui pouvait bien frapper à cette heure du matin. Je n’attendais pas de visite et vu la réaction de ma colocataire elle non plus. J’allais ouvrir la porte et je fus surprise de tomber dans deux orbes onyx et un jeune homme brun. Je clignais plusieurs fois des yeux avant de ne reprendre contenance. Et je ne pus m’empêcher de sourire. Heureusement que je me contrôlais un peu sinon j'suis sûr que je lui aurais sauté dessus.

- Je vais mieux depuis que tu es là, répondis-je à sa question.

Le jeune homme me tendit un paquet brun et je l’ouvris, des croissants, tu parles d’une surprise déjà il venait embellir ma journée par sa visite et en plus il m’apportait des croissants. Sans me laisser le temps de le remercier il enchaînait déjà sur autre chose, me demandant si ma fin de semaine s’était bien passée et aussi qu’il avait mes cours. Il était bien rapide, je n’étais pas pressée moi. M’enfin bon je n’allais pas lui gâcher sa joie de vivre. Il avait une surprise qu’il en soit ainsi, j’eus à peine le temps de prendre des affaires pour Aaron et finir de me préparer que nous étions déjà partie. Je remerciais Alisa pour son aide et lui dit de passer une bonne journée. Oubliant presque au passage mon écharpe pour porter bébé je la pris au dernier moment alors qu’elle trainait sur la chaise de mon bureau. Mon samedi s’annonçait mieux que je ne le pensais. Je ne fis même pas attention aux regards que lançaient les autres. J’étais pris au dépourvu par l’arrivée soudaine et le kidnapping d’Alfred. Un taxi s’arrêta devant nous et nous nous engouffrions dedans. Et enfin il me dit qu’elle était sa surprise. La ferme! Je souris et pris enfin la parole.

- Et toi alors la fin de ta semaine c’est bien passé j’espère.

J’avais pris les croissants avec moi et je demandais alors au brun s’il en voulait un. Il me répondit que oui, je lui entendis un et e pris un pour moi. Je n'savais pas dans quel état j’étais. Je n'savais pas quels étaient les sentiments que je ressentais en ce moment même. Heureuse, surprise, contente, peureuse, tout un tas de sentiments contradictoires en fait. Mais j’étais heureuse c’était un fait avéré.

Spoiler:

• Cela allait faire deux jours qu'Alfred et Helinä avaient passé leur journée ensemble. Les cours avaient repris et le jeune garçon avait fait les démarches nécessaires auprès des professeurs de la jeune maman, pour avoir ses cours. Nous étions aujourd'hui Samedi, le week-end commençait tranquillement. Alfred était encore au lit, il était 10 heures passée seulement. Ses yeux s'ouvrirent péniblement suite au bruit de Blacke. Ah, la douce joie de vivre seul lui manquait parfois. La jeune femme était à la lueur d'une petite lampe, étalée par terre en train de travailler. Le jeune homme passa ses mains sur son visage et resta quelques secondes dans le lit.

Il discuta un peu avec elle, histoire de savoir pourquoi elle n'allait pas sur le bureau... Puis, il finit par se lever. Allant directement aux toilettes, il sortit en caleçon et prit quelques vêtements assez simples: un tee-shirt colle en V gris et un jeans noir plus des sous vêtements et sortit pour aller prendre sa douche. Il y avait déjà du monde à cette heure et il du attendre un peu pour avoir une place, une fois une cabine libre, il alla se laver. L'eau chaude le détendit et le décrassa, ça lui faisait toujours du bien la douche bien chaude au réveil. Il en profita pour s'habiller et retourna dans sa chambre. Il prit son porte feuille et demanda à Blacke si elle voulait l'accompagner faire une petite course, celle-ci accepta bien évidemment.

Ils discutèrent rapidement sur la route, Alfred alla à la Boulangerie près de l'école, acheta trois croissants et trois pains au chocolat puis les deux colocataires retournèrent dans leur quartier. Alfred donna un croissant & un pain à son amie, prit les cours d'Heli et lui annonça qu'il partait pour la journée. Sur ce, il sortit dans le couloir, à la recherche de la chambre d'Heli. Il ne l'avait pas prévenue et pas non plus appelé depuis leur petit rendez-vous, il espérait donc qu'elle ne soit pas fâchée vis à vis de ça. Arrivant devant la porte de la jeune femme, il toqua et attendit qu'elle lui ouvre. Elle était tout juste habillé en vue de ses cheveux encore humides et de son lit défait. Elle était rayonnante, un sourire radieux sur le visage, avait-elle une bonne nouvelle?

-Comment vas-tu aujourd'hui?

Attendant sa réponse, il lui tendit le petit sachet gourmand et lui rajouta:

-Tiens, petit déjeuner.

Alors qu'elle prenait le sachet, le jeune homme se dirigea vers Aaron qui était dans son berceau, il était réveillé. Il lui caressa alors la joue, tendrement, puis se tourna à nouveau vers Heli:

-Comment s'est passé ta fin de semaine? J'ai tes cours au fait. Il les lui tendit puis ajouta: On peut travailler dessus ensemble aujourd'hui, mais par contre, je vous kidnappe tout les deux, j'ai une petite surprise.

Après quelques minutes où la jeune femme se prépara elle et quelques affaires pour son fils, ils se mirent en route vers la sortie de l'école. Là encore, les regards se faisaient presque moqueurs. Alfred fusilla du regard ceux qu'il pouvait, fermant son visage à tout sourire. Il appela un taxi et ce n'est qu'une fois à l'intérieur qu'il décida d'annoncer le lieu où ils passeraient la journée:

-Je vous emmène à la ferme, c'est un passage obligé pour tout enfant. Et j'espère que tu n'avais rien de prévu, car je te l'ai dis, c'est un rapt et je ne compte pas vous libérer avant un petit moment.