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 Sonata. [Pollo]

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MessageSujet: Re: Sonata. [Pollo]   Sonata. [Pollo] EmptyLun 21 Nov 2011 - 17:25

    Eva pleure toutes les larmes de son corps, mais ce sont des larmes de joies. Elle me dit que Sonata arrive dans deux semaines. C'est long, et très court à la fois. Elle a l'air vraiment comblée, ça me fait plaisir. Elle me dit aussi que Lancelot l'aidera sans doute en se faisant passer pour son concubin. Je suis plutôt soulagé que ça soit lui qui s'en charge, même si je ne l'aime pas. Eva me l'aurait demandé, je l'aurais fait avec plaisir. Mais je ne sais pas si ça aurait été génial. Je ne lui aurais peut-être pas rendu service, avec la tête que j'ai. Son idiot de... super ami (BAH !) a l'air bien plus normal que moi, ça sera plus rassurant pour l'inspecteur. Surtout que comme ça, j'évite d'énerver Lena, enceinte jusqu'aux yeux. C'est pas plus mal. La jeune future maman, je me comprend, essuya ses yeux, avant de me sourire.

    Mais quand ta gamine naîtra fais-moi signe. Je pense que Sonata aura besoin de copains, si tu vois ce que je veux dire... ah et une nounou aussi, si tu en dégotes une pour ton gosse, j'essaierai de te la piquer de temps en temps. Je ne suis pas fan des promenades au square avec les gamins qui braillent.

    Pas de soucis, je te tiens au courant... Par contre, pour la nounou, je ne sais pas encore si on en prendra une. 'Faudra voir avec l'université et les cours de Lena, si on arrive à tout gérer. Mais quand même, ça m'trouerait l'cul de devoir laisser mon bébé à une fille que j'connais même pas. J'préfèrerais éviter. Ou la confier à des amis, genre.

    Une idée me traversa l'esprit.

    Au pire, on s'renvoie l'ascenseur. Si un jour tu as besoin, tu me laisses Sonata, et ça marche à charge de revanche. Enfin ! On en est pas encore là, de toute manière. Et puis... ajoutai-je pensivement, je crois qu'il va falloir que je change de look. J'ai pas envie de faire peur à ma fille. Déjà qu'il y a une tripotée d'Eta Iota qui osent pas m'croiser dans les couloirs, alors un bébé...

    Eva me fixait gentiment. C'était marrant, je ne l'avais jamais vue me regarder comme ça.

    Merci d'être là Pollo. C'est... vraiment gentil.

    De rien... Merci d'accepter que je sois là. J'avais peur que tu ne veuilles plus me parler...

    Nous échangeâmes un sourire qui en disait long. Comme je ne voulais pas rester là comme un con à ne rien dire, je lui balançai gentiment un petit coup de poing sur le bras. Une pichenette.

    Bon, trêve de bavardages ! Ca te dit d'aller faire un tour au disquaire ?



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MessageSujet: Re: Sonata. [Pollo]   Sonata. [Pollo] EmptyVen 11 Nov 2011 - 15:20

    Mon enfant, mon amour. Ma princesse.

    J'avais souvent entrevu une porte de sortie pour moi, mais elle ne diffusait qu'une petite lumière à peine visible. Ainsi, elle n'apparaissait dans mon regard comme un éclair de lumière dans le noir. A présent, je sens la délicate chaleur de l'aube. Je sens mes doigts frôler un linge doux, celui d'une victoire que, je crois, j'ai amplement mérité, certes. Le soleil prend des teintes de rose, de pourpre, orangé voire carrément bordeaux ou mauve. Les couleurs du ciel, dans ma tête uniquement, accueillent, en lettres d'or, un nom de plus à ajouter à la liste des personnes qui m'offrent joie et bonheur. Sonata Esperanza, même si ici, son nom demeurera Sonata Melody. Je devais passer un minimum inaperçue. J'esperais de tout mon coeur qu'elle n'ait aucune ressemblance avec Liam, mais il ne fallait pas se leurrer ; elle aurait forcément un petit quelque chose de son père. Je sentis mes ailes pousser dans mon dos. Ma fille, mon sang, celle que j'avais mis au monde (six heures de travail, j'avais manqué d'arracher la tête de l'infirmière) et que j'avais, par la suite, lâchement abandonnée par peur des fantômes du passé. A quoi allait-elle ressembler à présent ? Mon enfant. Ma fille, qui avait grandi sans moi, dans un endroit sans doute trop triste pour une petite fille de mon sang. Dans les bras de Pollo je laissais mes larmes s'écouler, rassurée par la présence d'une personne qui m'était chère, même si des mois de haine envers lui m'avaient consumée jusqu'à m'en avoir donné envie de lui faire plus de mal que jamais. Peut-être Lancelot était-il arrivé à point nommé dans mon esprit. Après tout, ces deux là étaient comme chiens et chat depuis que Lancelot avait déclenché les hostilités, et sans doute rien n'aurait pu faire plus de mal à Pollo que de me voir dans les bras de la personne qu'il haïssait plus que tout. L'avais-je décidé, inconsciemment ?

    Porte moi en extase. Offre moi le monde, la vie, offre moi quelque chose de nouveau. Offre moi ce que personne ne m'a jamais offert. Vénère moi. Ne regarde que moi. Méprise ceux qui ne méritent pas ton affection. Ecrase les. Compose. Fais moi un concerto. Un requiem. Ecris moi un requiem, pour ma voix, mon violon. Montre moi. Ecoute moi. Sens moi, goûte moi. Prouve moi. Tellement de choses. Chante, danses, écoute lentement le chant qui semble ne plus vouloir te lâcher. Plonge toi dans le typhon infernal de toutes ces notes qui t'envahissent et te secouent. Dies Irae, Dies Illa. Montre moi ta rage, ta haine, fais couler tes larmes, prouve-moi qu'il n'y a rien de plus beau et de plus triste à la fois. Méprise moi mais voue-moi un culte. Il n'y a pas pire que ce chant qui t'emporte dans la mort. Dies Irae, Dies Illa. Lancelot Pérez, je te veux. Les yeux flamboyants d'un attrait nouveau, d'une attirance profonde, de quelque chose que je n'ai pas ressenti auparavant, ni pour Pollo, ni pour Liam, quelque chose de plus profond et de plus violent, comme si je voulais arracher ton coeur à mains nues pour le coudre à la place du mien. Dévorer ta bouche, attacher tes mains et percer des trous dans ta peau de supplicié. Un jour, oui, un jour, tu mourras, plus tôt que nous, mais ce jour là, je serais là. Deviens mon obsession. Deviens mon rêve et mon cauchemar. Deviens ce que je voudrais que tu ne sois pas. Sois toi. Et moi à la fois. Et elle. Aime la autant que tu le pourras. Autant qu'il le faudra. Tu es elle, elle est toi, elle est moi, tu es moi. Plus jamais seule. Plus jamais.

    Je me rends compte que l'étreinte de Pollo me rappelle celle que mon français et moi avions eu à l'hôpital. Des larmes, des larmes de douleur et de cette joie du pardon. Je me suis sentie revivre à cet instant. Une vague, méli-mélo de bonheur absolu. Un repos tout entièrement consacré à ma joie et à mon triomphe. Lorsqu'il me reposa je ressentis une sorte de soulagement. Je ne voulais pas le gêner. Et certainement pas lui faire croire qu'il y avait quelque chose d'autre qu'une amitié entre nous. Aussi, lorsqu'il me posa la question, je répondis à son sourire. En quelque sorte.

    "Deux semaines. C'est court, tu te rends compte ? Deux semaines avant de récupérer Sonata... c'est inespéré."


    Mes larmes forment un torrent que je ne peux contenir. Peu importe. Je les laisse couler. Ma voix, elle, ne change pas et reste la même. J'ai l'air d'une enfant à qui on offre le plus beau cadeau de noël de toute sa vie.

    "T'en fais pas, je ferais croire à l'inspecteur que Lancelot est mon concubin, il aime bien se prêter aux jeux, en général. Je me demande même s'il n'en fera pas trop !"
    dis-je avec un petit rire.

    J’espérais de tout coeur que Pollo n’avait pas cru que je parlais de lui au téléphone.

    "Mais quand ta gamine naîtra fais-moi signe. Je pense que Sonata aura besoin de copains, si tu vois ce que je veux dire... ah et une nounou aussi, si tu en dégotes une pour ton gosse, j'essaierai de te la piquer de temps en temps. Je ne suis pas fan des promenades au square avec les gamins qui braillent."

    Eh oui, comme l'avait dit un grand philosophe de notre époque "les gosses c'est comme les pets, on ne supporte que les siens."
    Charmant, Eva.

    Je fixais mon ami. Pleine de reconnaissance.

    "Merci d'être là Pollo. C'est... vraiment gentil."

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MessageSujet: Re: Sonata. [Pollo]   Sonata. [Pollo] EmptyJeu 3 Nov 2011 - 0:56

    Tu sais très bien que je suis pour qu'on reste amis, Pollo. Mais cela ne dépend pas que de moi. Je voudrais que Lena soit d'accord. Au pire, tu n'as qu'à lui parler de Lancelot. Mais que ça ne s'ébruite pas.

    Je ne lui avouai pas, mais je ne dirais pas à Lena qu'Eris était amoureuse de Lancelot. D'un côté, ça aurait pu rassurer ma femme, l'encourager à accepter que je continue à fréquenter Eva, mais... ça rendrait les choses trop réelles, de une. Et ensuite, je lui avais fait la promesse de ne pas le dire. Je ne dirais donc rien. Pas même à Lena. L'amitié commence par cette confiance mutuelle que l'on place en l'autre, et je ne voulais pas la décevoir. En tout cas, je ne voulais plus la décevoir. Plus jamais. Alors que je m'apprêtais à lui répondre, son téléphone sonna. La Discorde décrocha, véhémente. Je l'observais, tout en tirant sur ma clope. Une partie de la conversation, c'est assez pour comprendre l'essentiel. Quand elle parla de concubinage, nos regards se croisèrent. Pieu mensonge pour récupérer sa fille. Je savais déjà que je l'aiderais, coûte que coûte. Quitte même à ma faire passer pour son "concubin".

    Apportez-la moi, avec l'inspecteur. Il vivra chez moi et se rendra compte que je suis apte à m'en occuper.

    La conversation avait l'air de tourner en sa faveur. Ainsi, ils avaient retrouvé Sonata. Je portai la main à mon cou et triturai le pendentif qu'elle m'avait laissé après notre séparation, celui-là même qui contenait une mèche de cheveux de son bébé. Ce petit bijou était l'un de mes biens les plus précieux, sentimentalement. Je ne m'en séparais jamais, pas même pour dormir. Il trônait au creux de mon cou du matin et au soir, et du soir au matin, bien caché sous mes vêtements. Enfin, elle raccrocha. Je ne dis rien, soutenant son regard. J'attendis simplement qu'elle atterrisse, qu'elle prenne la pleine mesure de ce qui allait arriver : elle allait revoir sa fille. Et ça, je l'avais bien compris. Je comprenais également parfaitement les sensations qui devaient l'agiter, plus son esprit remettait dans l'ordre les pièces du puzzle. Quand enfin Eva comprit qu'elle allait vraiment pouvoir serrer sa fille contre elle, un torrent de larmes s'abattit sur ses joues meurtries et elle se jeta à mon cou. Je la rattrapai et entourai son corps de mes bras. Tout en me redressant, je l'entrainai avec moi. Ses pieds quittèrent le sol un instant.

    Étreinte particulière. Un mélange de sentiments... Cette sensation était vraiment étrange. Il y avait la joie, joie de la serrer à nouveau contre moi et joie qu'elle retrouve enfin son enfant. Le soulagement, aussi. Encore un peu pour les deux raisons. L'envie de la repousser. Je n'étais pas encore guéri. Tel un drogué en pleine cure, son étreinte parfumée me faisait l'effet d'une piqûre de rappel. Proprement horrible, et à la fois tellement important. J'en avais peut-être besoin, qu'en sais-je ? Oublier quelqu'un que l'on a aimé, que l'on aime... c'est un vrai déchirement. Comme une partie de soi qu'on s'oblige à abandonner le long de la route.

    Ils vont me la rendre... Pollo, ils vont me rendre Sonata... Ils vont me la rendre !!!

    Je sais... C'est merveilleux, Eva. Je suis vraiment heureux pour toi, vraiment très heureux.

    Je laissai encore quelques instants à ma nouvelle amie - façon de parler... - pour extérioriser sa joie, puis la reposai doucement au sol, avant de me dégager de son étreinte. Je sortis une nouvelle cigarette de mon paquet. La dernière. Sans lâcher le regard d'Eris, je l'allumai, avant de lui adresser un sourire amical. Les seuls que je m'autoriserais à présent avec elle.

    Alors, dis-moi... Quand est-ce qu'elle arrive ? Et puis, surtout... est-ce que tu as besoin d'aide, pour les convaincre de te la rendre ? Si c'est dans mes cordes, tu sais que je ferai mon maximum pour t'aider.

    Mon aide, je ne la proposais pas pour me faire pardonner quoi que ce soit. Ni par "politesse". Non, je voulais sincèrement aider Eva à se sentir mieux. Et j'étais certain que son bonheur passait par Sonata. Elle était la clé de toute cette histoire. Alors, si de mon aide elle avait besoin, mon aide elle aurait. Un point, c'est tout.
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MessageSujet: Re: Sonata. [Pollo]   Sonata. [Pollo] EmptyLun 24 Oct 2011 - 16:02

    Lorsque Pollo me prit la main, une sorte de frisson me pris.

    Je savais que je ne ressentais plus rien pour lui. Il était passé de gentil garçon attentionné à cette espèce de loque de papa gateux. Ce n'était pas fait pour moi. J'avais besoin d'hommes colériques, énervés, des hommes qui me poseraient des problèmes. J'aimais les problèmes. J'adulais les problèmes. J'avais enfin pu lui cracher tout le ressentiment que j'avais à l'égard de ce garçon, et je me sentais bien mieux à présent. J'éprouvais cependant pas mal de regrets. Que se serait-il passé si j'avais décidé de laisser la vie à Liam ? Si j'avais décidé de souffrir seule, et de m'occuper de Sonata sans en dire un mot à quiconque ? Je serais restée en Espagne. Je me serais peut-être remise, et ma fille n'aurait jamais eu à me haïr. Ou alors, j'aurais souffert, longtemps et énormément, avant de me jeter dans le fleuve près de la Ville Blanche, laissant cette enfant seule. Mon égoïsme, aurait peut-être repris le dessus, et il m'aurait sans doute suivi jusque dans la mort. Je ne dis pas que j'avais bien fait d'abandonner ma propre enfant devant une porte. Mais au moins, essayais-je de réparer mon erreur. Lorsque Pollo s'excusa, je me sentis légèrement rassénée, mais je n'arrivais pas à lui pardonner. Comment avions-nous pu en arriver là ? Je ne comprenais pas. Je savais qu'il voulait couper les ponts, mais en me voyant six pieds sous terre, n'aurait-il pas, au moins, pu me dire bonjour, ou m'envoyer un sms ? J'avais ressenti, presque, sa jalousie lorsque j'avais commencé à lui parler de Lancelot. Sans doute n'avait-il pas encore digéré la chose, toujours est-il qu'il me promit de ne rien dire. Il prit ma main avec douceur, la serra, pour me montrer qu'il serait là, si toutefois je voulais encore de lui. Ignorait-il encore la réponse ? Il était évident que je voulais de lui. Le revoir, lui reparler, cela allait de soi. Mais les règles du jeu avaient changé, et je ne le verrais plus comme la personne avec qui je couchais pendant qu'il se fiançait avec Lena. Les temps avaient changés, et moi aussi. Alors, je serrais sa main, à mon tour.

    - Tu sais très bien que je suis pour qu'on reste amis, Pollo. Mais cela ne dépend pas que de moi. Je voudrais que Lena soit d'accord. Au pire, tu n'as qu'à lui parler de Lancelot. Mais que ça ne s'ébruite pas.

    Je m'apprêtais à le remercier pour ses excuses, lorsque mon téléphone portable sonna. Tremblante, je décrochais ; l'appel venait de l'étranger.

    - Oïga ?

    - Mademoiselle Esperanza, ici Laurent Dumas, de la Police Française. C'est vous qui cherchiez votre fille ?
    - Oui. Alors ?

    - Avant de vous dire quoi que ce soit, je veux savoir pourquoi vous cherchez à la retrouver.
    - Je veux qu'elle vienne vivre avec moi. Je suis adulte, suffisamment pour m'occuper d'elle.

    - Oui, nous avons fait des recherches sur vous. Vous êtes espagnole, mais vous vivez à Miami et avez un travail fixe.
    - C'est exact.

    - Vous êtes mariée ?
    - En concubinage.


    Je mentais. Mais Pollo me couvrirait, j'en étais certaine. Il était le seul témoin de mon petit mensonge.

    - Bien. Nous ne pouvons pas vous refuser l'adoption, votre casier est vierge... Mais mon collègue m'a dit que vous l'aviez abandonnée. Pourquoi ?
    - J'avais à peine dix-huit ans, et personne ne pouvait s'occuper d'elle, certainement pas moi. C'était la seule solution.

    - Vous n'avez malheureusement pas frappé à la bonne porte, en abandonnant votre fille. La personne qui vivait dans cette maison était célibataire et complètement camée. Elle a laissé votre enfant à la police, avec toutes les affaires que vous lui aviez laissé. Il n'y a qu'une seule Sonata Esperanza en France. Une chance que vous lui ayez laissé un mot avec son nom dessus.
    - Et alors ?
    - Nous l'avons confiée à un orphelinat, mais personne n'est venue l'adopter. Nous cherchons des gens, mais apparemment votre fille a la poisse. Nous souhaiterions faire venir un inspecteur de Miam...
    - Apportez-la moi, avec l'inspecteur. Il vivra chez moi et se rendra compte que je suis apte à m'en occuper.

    Il y eut un silence. J'entendis mon interlocuteur discuter avec des gens en français. Puis, il reprit le combiné, après cinq bonnes minutes d'attente.

    - La personne qui va venir chez vous est française, mais bilingue, il vous sera donc facile de communiquer avec lui. Il viendra avec votre fille. Si le bébé bouge, il bougera aussi. Vous sortez avec elle, il vous suit. Si vous la confiez à une nourrice il lui posera des questions, et vous en posera d'ailleurs beaucoup aussi. Vous êtes prête à tenir le coup pendant deux mois ?
    - Tout ce qu'il faudra faire, je le ferais.

    - Dans combien de temps voulez vous votre fille ?
    - Aussi vite que possible.

    - Il nous faudra quinze jours.
    - J'attendrai. Donnez moi seulement la date.

    - Nous vous communiquerons les détails par E-mail.
    - Je vous remercie... merci infiniment.


    Je raccrochais le téléphone. Il y eut un long moment silencieux, moment durant lequel je me mis à fixer Pollo en silence, sans esquisser la moindre émotion. Je n'arrivais pas à atterrir. Ce bébé, que j'avais laissé devant une porte, m'était rendu, à condition que j'accepte la venue d'un inspecteur qui logerait chez moi pendant deux mois, deux mois pendant lesquels il me mettrait à l'essai. Si j'étais capable de m'occuper de Sonata, il s'en irait seul. Dans le cas contraire, il la prendrait avec lui. J'avais du mal à croire que les choses se soient faites aussi vite. Ils avaient étudié mon dossier, appelé l'ambassade des Etats Unis, tapé le nom de ma fille sur leurs ordinateurs, et constaté que nous pouvions nous revoir à condition que je sois stable mentalement et que je ne lui veuille aucun mal. Il me faudrait ensuite signer d'innombrables papiers, peut-être faire un voyage jusqu'en France. Mais j'étais prête à le faire. Pendant deux mois, en tout cas, j'allais la revoir.

    Sonata. Ma Sonata allait m'être rendue. Avec des conditions, certes, mais elle me serait rendue.

    Lorsque cette pensée me vint enfin à l'esprit, un torrent de larmes j'aillit de mes joues, et je me séparais de ma froideur de glace pour me jeter dans les bras de Pollo, un sourire désespérément heureux aux lèvres, au milieu des larmes qui dévoraient mes joues.

    - Ils vont me la rendre... Pollo, ils vont me rendre Sonata... Ils vont me la rendre !!


    Je m'accrochais à lui, à son cou, ses bras, rayonnante d'un bonheur que j'avais alors oublié. Il était là, et de toute manière j'aurais pu me jeter dans les bras de n'importe qui. Mais il en était ainsi. Pollo serait mon ami. Et j'allais récupérer mon enfant. Ma Sonata. Mon Opale. Ma vie. J'avais envie de le hurler, mais je sanglotais dans les bras d'Apollo, le premier qui avait connu l'existence de Sonata et qui en gardait une belle trace, sous forme d'une petite mèche de cheveux logée dans le médaillon de son cou. J'aurais pu passer des heures à pleurer de joie. Des heures là, dans les bras de cette personne que j'avais aimée, tout cela parce que je retrouvais enfin une véritable raison de vivre. Ma fille de deux ans. Ma petite princesse. Une chose était certaine.

    Je ne l'abandonnerais plus jamais.
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MessageSujet: Re: Sonata. [Pollo]   Sonata. [Pollo] EmptyLun 24 Oct 2011 - 12:39

    Sincère, Pollo ? Ne te fous pas de ma gueule. On s'est dit au revoir, mais tu ne t'es même pas inquiété de voir que je ne donnais pas signe de vie. J'aurais pu crever que tu ne l'aurais jamais appris. Lancelot, c'est le seul qui venait me voir. Le seul, t'as compris ? Tous les jours j'espérais que tu toquerais à la porte, au moins pour t'entendre me demander comment j'allais. Mais rien. Rien. Alors toi, ne joue pas à ça avec moi, j'ten prie.

    Une main rageuse s'écrasa dans ma poche. Cette main, elle tremblait. Je sentais le sang couler dans ma paume tellement j'écrasais mes doigts contre celle-ci, y enfonçant mes ongles sauvagement. Ma mâchoire se serrait, pour éviter de laisser s'écouler un flot de paroles que je regretterais, au point de m'en faire mal. J'avais l'impression que tout en moi allait exploser, alors que n'importe quel quidam qui m'aurait observé à l'instant précis aurait pu me croire anesthésié de toute sensation. Vide. Mais c'était tout l'inverse, jamais je n'avais ressenti une telle rage envers quelqu'un. Moi-même. Je me détestais de n'avoir pas été capable d'aller sonner à sa putain de porte, mais ne comprenait-elle pas ? Couper les ponts avait été la seule solution pour que je commence à l'oublier, pour que je puisse vivre ma vie avec Lena et le bébé qui grandissait dans son ventre. Je ne voulais pas être un père et un mari qui pense sans cesse à une autre, cet éloignement avait été nécessaire. Comment pouvais-je lui reprocher de m'en vouloir ? Elle avait raison, mais rien que le fait d'entendre sa voix à travers une porte m'aurait replongé dans un tourbillon de pensées illicites. Et le pire, dans tout ça, c'est que je n'en étais pas guéri. Je le savais. Voir son visage, auquel les cicatrices ne faisaient que renforcer cette force douloureuse qui en émanait... La beauté de celui-ci, en rien égratignée par ses blessures... Et mon poing se serrait encore plus, mes ongles mordaient ma peau inlassablement. Concentre toi sur la douleur, oublie tout le reste. Alors, c'est ce que je fis. Je ne répondis rien, la laissai parler. Et elle en avait, des choses à raconter. Elle me dit que dans son malheur, elle avait appris quelque chose, à la soirée sur la plage. Faire durer le suspens... La Discorde s'alluma une clope, et je crachai le filtre de la mienne. L'envie me démangeait d'en reprendre une autre, mais il n'en était pas question. Il fallait que je résiste, tout comme j'avais résisté durant ces longs mois à l'attraction d'Eva.

    Je ne t'aime plus... quelqu'un t'a remplacé Pollo, quelqu'un qui m'a soutenue et aidée, et qui m'a avoué ses souffrances. Je suis tombée amoureuse de quelqu'un qui ne m'aimera jamais. Je crois que je suis maudite... mais je n'attends plus rien des hommes à présent.

    La précision était inutile. Je savais très bien de qui elle parlait. L'entendre m'avouer qu'elle ne m'aimait plus provoquait en moi une sensation paradoxale. Souffrance et Soulagement. J'étais libre, libre d'aimer Lena et Katariina du plus profond de mon être. Mais une part de moi restait attachée à Eris, et cette part de moi souffrait de ses paroles. Elle se sentait vide, désertée. Quand les larmes de la jeune fille se mirent à couler, la pression de mon poing se relâcha, de même que celle de ma mâchoire. Le fait qu'elle laisse aller libre cours à son émotion me donnait l'impression d'un poids en moins sur mes épaules. C'était... étrange. Sa souffrance complétait la mienne, je n'avais plus qu'une envie, à présent. Massacrer ce lâche de Lancelot, qui échouait là où j'avais également faillis.

    En décidant de me séparer de toi je me suis attachée à Lancelot plus que tu peux l'imaginer... mais je ne lui ai pas parlé de tout ça. Ni du bébé. Ni de ma détermination à récupérer Sonata. Tu es le premier à savoir tout ça. Et surtout... ne dis à personne que je suis tombée amoureuse de lui. Je ne veux pas briser son amitié. J'ai ça au moins, et je m'en contenterai.

    Un sourire dépité étirait doucement ses lèvres. Ses joues étaient rougies par deux sillons de peinture, que ses larmes avaient tracés bien malgré elles. Doucement, je m'approchai d'elle. Je n'avais pas de rancoeur, pas de colère envers elle. Juste... une profonde amitié, teintée de bribes d'amour, de souvenirs partagés. Je lui tendis ma main gauche, la droite étant toujours enfoncée dans ma poche, meurtrie.

    Je ne lui dirai rien, Eva... Ni à Lena, à personne. Je te le promet. Ça sera le secret que... que partagent deux amis qui un jour se sont aimés.

    Un triste sourire apparu sur mes lèvres, tandis que je plongeais mes yeux dans les siens. L'amitié, c'est tout ce que je pouvais à présent aspirer à obtenir d'elle. Et c'est même plus que ce que j'étais capable de supporter, sans doute, mais qu'importe. Elle en avait besoin, et moi aussi. J'espérais simplement qu'elle ne la refuserait pas. J'avais une boule à la gorge, et l'horrible impression qu'une page se tournait, enfin. J'avais tellement de choses à lui dire, mais à quoi cela aurait-il servi ? C'est pourquoi je me contentai de serrer doucement sa main dans la mienne, et de m'excuser.

    Peut-être qu'un jour, je t'expliquerai pourquoi je ne suis pas venu toquer à ta porte, Eva, mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui, je veux juste que tu saches que je suis désolé de ne pas l'avoir fait. Je te présente mes excuses, pour tout. Pour la souffrance que j'ai causée... Je sais que c'est facile à dire, mais... je suis désolé. J'aurais aimé que les choses se passent différemment, mais il faut qu'on avance, maintenant. Et si tu veux bien de moi à tes côtés, je serais plus que ravi de t'épauler, Eva. Je... Si tu me laisses une place à tes côtés, je remplirai mon rôle d'ami avec plus de foi que je ne l'ai fait en tant qu'amant. La décision t'appartient.

    Doucement, je lâchai sa main, avant de sortir mon tabac de ma poche intérieure. Pourquoi lutter ? C'était vain, complètement inutile. Je ne pouvais pas canaliser mes forces dans deux combats différents. Je préférais concentrer toute mon énergie à oublier Eris une bonne fois pour toute, à ne ressentir pour elle que de l'amitié sincère. Le tabac attendrait.
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MessageSujet: Re: Sonata. [Pollo]   Sonata. [Pollo] EmptySam 22 Oct 2011 - 14:46

    Un jour, je te reverrai. Je regarderai ton petit visage baigné du Soleil de l'Espagne. Je le promets, je le jure. Mais pour l'heure, je suis en pleine confrontation avec un amant. Un amant contre qui je garde une rancoeur toute entière.

    Il me dit qu'il ne m'a jamais oubliée, jamais manquée de respect, jamais menti ? Non, seulement qu'il a été sincère. Sincère, jamais de la vie. La fureur que j'emmagasinais dans mon coeur depuis des mois mettait trop de temps à sortir. A cet instant encore, elle le refusait catégoriquement. J'étais cependant tellement furieuse que j'avais envie de hurler. Sincère, Pollo ? Non, jamais il ne l'avait été. Il fallait le deviner, qu'il finirait avec cette greluche, et je ne m'étais même pas étonnée de savoir que ça s'était concrétisé. En fait, il fallait retenir ça. Dans la mesure où je n'étais même pas surprise du fait qu'il ait choisi la sage et prude Elena à ma place, je n'avais pas ressenti un chagrin aussi fort que j'aie pu le croire. Non, j'étais seulement atrocement jalouse. Une femme jalouse et folle de colère et de haine de s'être faite bernée alors que ce n'était pas surprenant. Cependant, une autre forme de colère était née de ma dépression, une colère difficile à contenir. Une colère qui m'épuisait plus qu'elle me rassurait. Une colère que je gardais, là, dans mon corps, qui me détruisait de l'intérieur. Mais curieusement, c'était une colère froide, calme. Sans doute avais-je pu prendre du recul, tous ces jours que j'avais passé dans le noir à me morfondre, pleine de chagrin et de colère. Mais à présent Polo était là. Et je pouvais déchaîner ce que je contenais depuis un certain temps.

    - Sincère, Pollo ? Ne te fous pas de ma gueule. On s'est dit au revoir, mais tu ne t'es même pas inquiété de voir que je ne donnais pas signe de vie. J'aurais pu crever que tu ne l'aurais jamais appris. Lancelot, c'est le seul qui venait me voir. Le seul, t'as compris ? Tous les jours j'espérais que tu toquerais à la porte, au moins pour t'entendre me demander comment j'allais. Mais rien. Rien. Alors toi, ne joue pas à ça avec moi, j'ten prie.

    Tant pis pour lui. Il s'était arrêté, que voulait-il entendre ? Que je lui parle de ma fille comme si il n'avait rien fait et qu'il avait été blanc comme neige ? Il avait tout fait foirer, c'était de sa faute. Je ne ressentais plus rien à son égard qu'une sorte de mépris mêlé à de la fascination. Après tout je l'avais un peu aimée. Je ne devais pas faire l'hypocrite. J'avais aimé Pollo, et je l'avais beaucoup aimé. Si j'avais pu, c'est moi qui l'aurais épousé. Mais rien ne s'est passé comme prévu, et je lui en voulais. Je lui en voulais de m'avoir abandonné de cette manière. Mais finalement... n'étais-ce pas une si bonne chose ? J'avais Lancelot pour moi toute seule. Enfin, tout était relatif. Depuis la fête, j'étais un peu retournée, et j'avais tendance à l'éviter, pour réfléchir. En étant amoureuse de lui, pouvais-je lui demander de faire ce que je voulais de lui ? Non, sans doute. Il me rirait au nez, et c'est pour cela qu'il ne devrait jamais savoir; Il ne saurait pas que pour mon Français, j'éprouvais une affection maladive qui se traduisait par une distance que je prenais peu à peu. Il fallait que je me calme, et que je ne pense plus à cette idiotie. Je n'avais pas envie de passer pour un coeur d’artichaut. Mais jamais personne ne m'avait soutenue et aimée comme Lancelot l'avait fait. Stupide que j'étais, persuadée, dans mes rêves idylliques qu'un jour il viendrait me dire qu'il m'aimait. Mais non. ça n'arriverait jamais. Lancelot était sauvage, comme moi je l'étais. Deux tempéraments de feu. On ne pourrait à la limite n'en tirer qu'une vulgaire histoire de sexe, mais rien de plus. Je le savais, et j'étais résignée. Je ne m'accrocherais pas, pas comme je l'avais fait avec Pollo.

    - Mais... dans mon malheur, il y a quand même quelque chose que j'ai fini par comprendre à la soirée au bord de la plage.

    Je pris une forte inspiration. Je songeais que sans doute ce que j'allais lui révéler n'allait que moyennement lui plaire. Aussi, je m'allumais une cigarette, faisant durer le suspense.

    - Je ne t'aime plus... quelqu'un t'a remplacé Pollo, quelqu'un qui m'a soutenue et aidé, et qui m'a avoué ses souffrances. Je suis tombée amoureuse de quelqu'un qui ne m'aimera jamais. Je crois que je suis maudite... mais je n'attends plus rien des hommes à présent.


    Je regardais mon téléphone. Peut-être que le flic français allait m'appeler rapidement, qui sait. Quelques larmes coulèrent sur mes joues. Mais je souriais malgré tout. Je souriais, parce que c'était une situation monstrueusement cocace. Je me retrouvais là, à fumer une cigarette avec la personne que j'avais profondément aimée, et je lui parlais de l'attachement profond que j'avais à présent pour un français égocentrique qui l'avait fait chanter. Eh oui. Mais bon, après tout, il m'avait faite souffrir aussi non ? Les larmes dessinèrent un sillon léger sur les coeurs maquillés sous mes yeux. Des larmes de sang. Oui, j'étais maudite. Trois hommes, trois déceptions. C'était vraiment à en pleurer de rage.

    - En décidant de me séparer de toi je me suis attachée à Lancelot plus que tu peux l'imaginer... mais je ne lui ai pas parlé de tout ça. Ni du bébé. Ni de ma détermination à récupérer Sonata. Tu es le premier à savoir tout ça. Et surtout... ne dis à personne que je suis tombée amoureuse de lui. Je ne veux pas briser son amitié. J'ai ça au moins, et je m'en contenterai.

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MessageSujet: Re: Sonata. [Pollo]   Sonata. [Pollo] EmptyVen 21 Oct 2011 - 18:40

    Eris, avant qu'elle ne se décide à reprendre son vrai nom, à retrouver ses racines, était bien plus virulente. Eva était plus douce, plus mâture peut-être. Les épreuves avaient fait d'elle une femme. A l'époque, elle m'aurait crié dessus. La rage aurait pris le pas sur sa civilité, et elle se serait jetée sur moi pour ne pas lui avoir obéi. Au lieu de quoi elle se planta devant moi. Eva avait enfin fini de fuir.

    Elle est en France. Mais j'ignore encore si je pourrais la récupérer.

    Je hochai doucement la tête. J'allais être père, dans moins d'un mois. Je connaissais mieux qu'un autre jeune de mon âge cette sensation d'amour inconditionnel qui reliait Eva à Sonata, sa fille. La douleur qu'elle devait ressentir de ne pas la voir grandir, depuis deux ans, je pouvais aisément l'imaginer, alors que ma propre fille n'était pas encore née. Plus que quiconque, je comprenais Eva. Dans ma tête, les rouages se mettaient en marche. Malgré notre passé houleux, notre séparation brusque, notre amour fané... Malgré toutes ces choses, j'avais envie d'aider Eva. Ou peut-être à cause d'elles, qui sait ?

    Elle va venir vivre ici. Avec le chien, moi... et peut-être quelqu'un d'autre, si j'ai un peu de chance, qui sait ?

    C'est tout ce que je te souhaite..., murmurai-je.

    Un sourire tendre s'épanouit sur mes lèvres. Un chien. La grande Eris, indépendante et solitaire, avait un chien. Cette idée me plaisait. Curieusement, j'avais l'impression de me sentir moins coupable. Depuis cette dernière nuit, je n'avais presque plus eu de nouvelles d'Eris. Nous avions définitivement coupés les ponts, et je ne savais pas ce qu'il advenait de sa relation avec Lancelot. Il faut dire qu'il ne figurait pas parmi mes meilleurs amis, je ne le fréquentais donc pour ainsi dire jamais. J'avais donc peur que tout ce temps, elle l'ait passé seule, isolée du Monde. La présence d'un animal l'avait peut-être ne serait-ce qu'un peu réconfortée ? C'est ce que je voulais croire, pour elle. Pour moi. Son regard changea, tout d'un coup.

    Tu sais, le truc que je voudrais demander à Lancelot, je t'ai envoyé un texto, mais apparemment tu étais trop occupé avec ta femme et ton moutard pour t'occuper un seul instant de l'état de la fille que tu as prétendu aimer.

    Bam.

    Ne joue pas à ça avec moi, Eva.

    Énervé, j'écrasai le filtre de ma cigarette éliminée sous ma chaussure, avant d'en sortir une nouvelle de son paquet et de l'allumer, pour tirer avidement dessus, puis souffler le fumée par le nez. Je rangeai mes affaires dans ma poche, croisai les bras et le regard d'Eris.

    J'ai toujours été sincère avec toi, du début à la fin. Je t'ai toujours...

    ... aimée. Mais tout ça devait être du passé. Je devais oublier, une bonne fois pour toute. L'ennui, c'est que ma fidélité en amour comme en amitié était inébranlable. Alors, il me faudrait du temps. Juste... un peu plus de temps. Rien que de repenser à son SMS, la moutarde me montait au nez. Je ne supportais pas l'idée qu'un autre la touche... Alors, Lancelot. Ce connard prétentieux qui avait voulu tuer mon enfant... Comment pourrait-il réaliser cet exploit ? Aimer quelqu'un devait être au dessus de ses forces. Il avait vendu son âme au Diable et rien ne pourrait plus à présent absoudre ses péchés. En apparence, j'étais très calme, mais au fond de moi, le tonnerre grondait, menaçant.

    Non, rien. Eva, au risque de me répéter, tu sais ce que je pense de cette idée, mais... Qu'est-ce que lui, en pense ?

    Curiosité malsaine. Je ne voulais pas savoir, et paradoxalement j'en ressentais le besoin. Et cette putain de clope qui rétrécissait, inexorablement. Y avait-il une chose au Monde qui ne disparaisse pas, qui ne se désagrège pas, une fois placée entre mes mains ?
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MessageSujet: Re: Sonata. [Pollo]   Sonata. [Pollo] EmptyJeu 20 Oct 2011 - 18:10

    "Querida niña,

    Aujourd'hui, tu as un an. Tu sais ce que j'avais prévu de t'acheter ? Un landeau tout neuf. Tout rose. Avec des tonnes de petites notes de musiques dessus. Et puis une énorme peluche. Rouge. Un gros ours rouge, pour que tu puisses mettre ton nez dedans lorsque je ne suis pas là, quand je te manquerai. Mais je ne te manquerai jamais, pas vrai chérie ? Non, aujourd'hui tu as un an, et tu dois vivre dans une famille qui t'aime, une famille dont j'ignore jusqu'au nom et composants. Oui, tu es sans doute aimée, choyée, prise en pitié, pauvre de toi, petite espagnole lâchement abandonnée par une mère meurtrière. Que se serait-il passé si je t'avais gardé, ma chérie ? Tu m'aurais sans doute longuement ri au nez. Ou tu aurais fugué. Commencé à fumer du crack, à boire. Tu aurais certainement fait toutes ces choses, et je m'en serais voulue, tellement voulue de ne pas être capable d'être une bonne mère. J'aurais aimé être quelqu'un d'autre, pour prendre soin de toi, le sais-tu ? Oui mais voilà. Dans l'hypothèse où je t'aurais gardé. Tu n'aurais jamais compris pourquoi j'avais tué ton père, sa femme et ton demi frère. Il aurait eu deux ans de plus que toi, tu te rends compte ? Comment ne pas me remémorer des instants comme ceux-là ? J'ai peur. Peur de toi, et en même temps je t'aime comme une folle. Je ne passe pas une journée sans me demander à quoi tu ressemble. Si tu fais tes nuits. Si tes dents ont poussé. De quelle couleur sont tes yeux, tes cheveux, si tu préfères plutôt le rose ou des couleurs moins féminines. Si tu souris souvent. Si tu dors bien, si tu manges bien. Si personne ne te fait de mal. Je voudrais réellement te protéger des Méchants, mais ce n'est pas si facile, mi angel, lorsque ta mère est aussi la méchante dans l'histoire. Je suis celle qui t'a abandonnée, mais je suis aussi celle qui t'aimera comme personne ne pourra jamais t'aimer, même ton fiancé. Tu n'as qu'un an, mais je suis certaine qu'aux yeux de ceux qui t'ont recueillie, tu es une véritable princesse, pas vrai ? J'espère que tout va bien. Mais si j'avais eu ton adresse, crois bien que je te l'aurais envoyé, ce putain d'ours.

    Je t'aime, et je t'aimerai toujours.

    Tu madre que te quiere màs que su vida.
    "

    ...

    "Sonata, querida Sonata,

    Tu auras bientôt deux ans, et moi je suis là, enfermée dans cette chambre, où je ne peux plus réfléchir, plus penser. Je voudrais pourtant. En vérité je ne pense qu'à toi mon ange. Je ne vois qu'à travers toi, je revois ton petit visage fripé à l'hôpital, avant de m'enfuir lâchement dans la nuit. La souffrance que j'ai éprouvé lorsque je t'ai donné naissance n'était rien comparé à celle que j'ai enduré lorsque j'ai laissé ton petit corps sanglotant devant une porte close, après avoir sonné. Je n'ai même pas eu le courage de me présenter. Je t'ai laissé là. Je ne savais pas où aller. J'étais recherchée, essaie de me comprendre. A présent ? J'ai été abandonnée. Abandonnée par la personne que j'ai aimé, la deuxième personne. La deuxième personne qui m'a abandonnée. Je n'ai plus la force de supporter ton absence. Je pense qu'il est temps de faire ce que j'ai toujours désiré de faire, sans pour autant en avoir la force. Les lettres ne servent plus à rien. Elles ne me consolent plus. Elle me rendent plus malheureuse encore. Je ne vis pas. Pas sans toi. Peu importe du reste. Il faut encore que j'y réfléchisse. Mais je te retrouverai. Maintenant ou plus tard... je te retrouverai.
    Tu madre que te quiere
    "

    Curieux que je me sois rappelée de ces lettres en regardant celui qui fut autrefois mon amant. Il se tint face à moi et ne bougea pas le moins du monde, alors que je le lui avait pourtant bien demandé. Je me rendis compte presque avec soulagement que je ne ressentais plus rien pour ce type qui avait échangé son statut de "bombe de sexe" contre celui de "papa gateau".

    Berk.

    Je le foudroyais du regard un instant. Je lui avais fait cadeau de mon pendentif, et j'étais tout de même contente de voir qu'il le portait autour du cou. Au moins, il savait quelle valeur avait la moindre mèche de cheveux de l'enfant que j'avais abandonnée au bras d'une famille de français. Je sentis la boule me monter à la gorge, lentement. Cette boule qui me prenait lorsque je devais parler de mon enfant. Cette boule qui me faisait pleurer. Mais pas cette fois, non. Certainement pas. Je fixais un instant Pollo, sans véritablement comprendre ce qu'il attendait de moi. Il n'était pas venu me voir une seule fois, depuis qu'il m'avait parlé de la trahison de Lancelot et couché avec moi. Je ne savais plus quoi ressentir à son égard. De la rage, c'était bien trop doux pour lui.
    Pourtant, je lui fis face. Même Lancelot ne pouvait pas se vanter d'en savoir autant que Pollo au sujet de Sonata. Il ignorait l'existence de ce pendentif.

    "Elle est en France. Mais j'ignore encore si je pourrais la récupérer."

    Je me surpris à observer le ciel. Et à me demande si elle, elle voyait le même que moi. Peut-être pas. Il devait faire nuit, là bas.

    "Elle va venir vivre ici? Avec le chien, moi... et peut-être quelqu'un d'autre, si j'ai un peu de chance, qui sait ?"


    Je lui jetais aussi sec un regard sévère.

    "Tu sais, le truc que je voudrais demander à Lancelot, je t'ai envoyé un texto, mais apparemment tu étais trop occupé avec ta femme et ton moutard pour t'occuper un seul instant de l'état de la fille que tu as prétendu aimer."


    Bam.
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MessageSujet: Re: Sonata. [Pollo]   Sonata. [Pollo] EmptyJeu 20 Oct 2011 - 0:03

    Vert eau ou jaune pâle ?

    Telle était la question existentielle du jour. Ils se suivaient, mais ne se ressemblaient pas. Un coup, on débattait couleur de papier peint pour la chambre, un autre liste de naissance, et un troisième layettes et chaussons. En fait, on ne parlait plus que de l'arrivée de Katariina. Les préparatifs, l'université, Helinä et Aaron... Je n'avais plus une minute à moi. Dès que je me retrouvais loin de mon Home Sweet Home, je fumais clope sur clope. Le tabac avait le don de me déstresser, j'en avais besoin. J'étais bien conscient que quand ma fille nous rejoindrait, je devrais arrêter... alors, je me sentais obligé de fumer plus, toujours plus. Profites-en jusqu'au bout.

    Aujourd'hui, j'avais enchaîné 4 heures de trigonométrie avancée. Le cerveau en bouillie, vous dites ? Dès que je quittai l'amphithéâtre, mes mains fouillèrent nerveusement les poches de mon jeans. Putain, où est-ce que j'avais foutu ces satanées clopes ? J'essayai ma veste en cuir. Succès. Frrt, le paquet s'ouvre. Déjà mes nerfs se calment. Shhhl, une cigarette glisse de son étui, termine sa course entre mes lèvres. Clic, le feu jaillit. Huuuh, inspiration. Fuuuh, expiration. La nicotine traçait son chemin. Plus elle s'infiltrait vers mes poumons, et plus je me sentais serein. Ma clope, enfin. Je soufflai la fumée par le nez, rangeai mon paquet et mon briquet, puis direction l'internat.

    Je n'étais pas pressé de rentrer. Aujourd'hui, on se décidait enfin pour la couleur de la chambre. Il nous faudrait deux secondes pour nous mettre d'accord, et ce qui m'attendait ensuite n'avait rien d'enthousiasmant. Des maths, encore. Qu'est-ce qui m'avait pris de choisir cette branche, nom de Dieu ? J'en bavais, et même une grosse tête comme moi devais faire appel à toutes ses ressources pour suivre le rythme. Je n'osais même pas imaginer ce que ça donnerait quand Kat' serait parmi nous. Dans un mois. Le temps passait bien trop vite.

    Je décidai de faire un détour par une ruelle moins fréquentée, où un disquaire aux goûts éclectiques avait établi son magasin. En chemin, je terminai ma clope... avant d'en sortir une nouvelle de ma poche. Nouveau rituel, sons apaisants, inspiration... expiration. Là, plus loin sur la droite. La ruelle du fameux disquaire. A son entrée, je m'arrêtai net. Cette voix... Je faillis en perdre ma cigarette. Eris. Je m'appuyai contre le mur, soufflant la fumée de ma bouche. Elle parlait, et son discours était ponctué d'interruptions, comme si quelqu'un lui répondait. Il ne me fallut pas deux secondes pour comprendre qu'elle était au téléphone. Je captais sans peine sa conversation, à propos de Sonata. Ainsi, elle voulait la récupérer ? Je ne pouvais qu'approuver son choix. Ma main se porta à mon cou, là où trônait son pendentif. C'était la deuxième fois que ça m'arrivait, en une semaine.

    La première, c'était à la plage. J'avais été très étonné de la revoir, dressée, fière et scandaleuse, dans le monde des vivants. A une fête, qui plus est. Nos regards s'étaient croisés, et elle m'avait bien fait comprendre que ce n'était pas la peine de venir la voir. Ce que, de toute manière, je n'aurais pas fait. Et là ? Il me suffirait de m'en aller, elle ne m'avait pas encore remarqué... Je fis tourner le médaillon entre mes doigts, pesant le pour et le contre. D'habitude, ça ne m'arrivait jamais... de le tripoter, je parle. Je le portais jour et nuit autour du cou, mais il faisait partie de moi, comme sa précédente propriétaire. Et je n'y pensais pas, tout comme je m'appliquais à ne pas penser à elle depuis de longs mois. Pour Elena, pour Kat', et puis pour moi, surtout. A quoi ça m'aurait servi, de ressasser le passé sans arrêt ?

    Et puis merde, il fallait que je sache. Que je lui parle. Pas longtemps. J'essayais de me convaincre que je voulais juste voir comment elle allait. Et d'ailleurs, c'était bien l'unique raison qui me poussait à pénétrer dans cette ruelle, n'est-ce pas ? C'était uniquement pour prendre de ses nouvelles, que je me plantai non loin d'elle, attendant sagement qu'elle termine sa conversation ? Ce qui, au passage, ne tarda pas à arriver. A nouveau, nos regards se croisèrent.

    Passe ton chemin, Pollo.

    Le message ne pouvait pas être plus clair. Je soufflai la fumée qui m’asphyxiait les poumons, secouai doucement la tête de droite à gauche, sourire narquois aux lèvres. Et puis quoi, Eva ? Tu espères sincèrement que je vais t'obéir ?

    Tu sais où elle est ? Sonata.

    Précision inutile, elle avait dû comprendre que j'avais intercepté une partie de sa conversation. Nouvelle inspiration. Et expiration, lentement. Lentement, je levai les yeux vers elle. De près, j'avais peur de ce que j'allais découvrir. Pas sur son visage, non... Je le connaissais par cœur, le moindre trait, la moindre ride d'expression, jusqu'au plus petit grain de beauté. J'avais peur de ce que j'allais découvrir dans mon cœur.
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MessageSujet: Sonata. [Pollo]   Sonata. [Pollo] EmptyMar 18 Oct 2011 - 23:55

    Je ne parlais presque pas le français. Peu importe.

    ça m'avait pris comme une envie de pisser. Oui, pas très élégant, mais c'est la seule comparaison potable que j'aie, parce que c'est vraiment comme ça que ça s'est passé. Installée dans mon appartement, j'avais déballé tous les cartons, rangé tous les vêtements, les meubles, et installé un petit coin pour que Requiem prenne ses premiers repères. Journaux, croquettes, jouets, j'espèrais seulement qu'il ne me ferait pas trop de saletés le temps que je m'adapte à la présence d'un chien chez moi, et surtout d'un animal de son envergure (lorsqu'il grandirait). Bref, tout était fin prêt. Les meubles fraichement achetés décoraient mon appartement avec goût, j'avais tout sous la main, bouffe, bonne, une salle insonorisée pour travailler mon violon et mon chant, la ligne de téléphone, tout. La télé, aussi, pour regarder les dernières horreurs en date, ainsi qu'internet, ben oui, quoi, il y avait toujours des rumeurs qui circulaient. J'avais eu très envie d'envoyer promener la Voix, mais elle n'avait rien fait de plus que de déballer la vérité sur ce qui m'était arrivé. Oui, c'était bien vrai. J'avais passé des mois enfermés, n'allant plus en cours, ne sortant que pour manger un morceau et filer aussi sec dans mon lit pour ne plus en sortir. A présent, j'étais là, dans mon nouvel habitat, avec une vie nouvelle, elle aussi qui s'annonçait. J'avais changé tous mes papiers et repris mon ancien nom d'Eva Esperanza. J'avais lu la presse espagnole pour savoir comment s'était déroulée l'enquête au sujet du meurtre de la famille de Liam. Un voisin avait été arrêté. On avait trouvé du sang devant sa porte. Le leur. Ah oui tiens. Je crois qu'en effet, j'avais dû passer devant chez eux. Peu importe. J'étais redevenue moi, sans le paysage espagnol. Et il me manquait encore autre chose, oui. Une chose que j'avais pourtant ardemment désiré, toute ma vie. Elle avait deux ans. J'avais compté. J'avais écrit des lettres, que je n'avais jamais su où les envoyer, et d'ailleurs, je n'en aurais jamais eu le courage. Tout cela, n'avait pas d'importance pour moi le jour où je m'installais dans mon nouveau chez moi, jusqu'à ce que je finisse par les retrouver, ces lettres. Ecrites en Espagnol. Pour ma fille, qui ne devait sans doute baragouiner que quelques mots de français, sa langue maternelle, ne connaissait pas un mot de la langue de sa mère. Oui. Il était temps de dévoiler mon secret au grand jour. Je n'avais plus peur de ma propre enfant. Et pour le lui prouver, j'allais lui créer un petit frère. Ou une petite soeur.

    Mais avant, je devais retrouver ma Sonata.

    Je descendis les escaliers de mon appartement quatre à quatre, manquant de renverser deux vieilles, un type avec un attaché case qui se vida sur mon chemin, une starlette et un couple d'amoureux dans lesquels je fonçais sans le moindre ménagement. Il était temps d'agir. De ne plus me laisser faire. Le moment était venu de prouver à tous que j'étais, moi aussi, capable de me montrer responsable. Fini les conneries. J'étais une nouvelle femme. Même si mon caractère ne changerait certainement pas de sitôt. J'entrais dans un café, demandant le numéro de la police française. Ce fut assez difficile de me faire comprendre. Lorsque j'étais énervée, je parlais aussitôt espagnol... et trop vite pour être comprise par le Quidam moyen. Aussi, le patron finit par comprendre ma demande et m'écrivit le numéro sur un papier. Je ne pris pas le temps de rentrer chez moi. Je me posais contre le mur d'une rue peu fréquentée, et attrapais mon téléphone portable. Parler français allait être très difficile, voire laborieux... mais il faudrait m'y faire.

    "Allô, j'écoute ?
    - Allo monsieur, je être de Miami, cherche Sonata,
    mi hija...
    - Parlez plus fort je vous prie, je ne comprends pas... vous appelez de Miami ?
    - Je de Miami oui... Avez vous des informations de Sonata ? Sonata ?

    - Une Sonate ? Vous êtes musicienne ?
    - Qué no, cabron, quiero saber donde està mi hija !!

    - Euh... vous êtes espagnol ou américaine ?

    J'étais à deux doigts de raccrocher. C'était peine perdue... Je ne parlais pas un mot de français, et cet homme allait vite croire à une blague. Bon. Dans la police française, on parlait bien anglais, pas vrai ?

    - Vous comprenez l'anglais ?

    - Oui, un peu... que voulez-vous, madame ?
    - J'appelle de Miami, je cherche ma fille. Elle vit en France depuis deux ans.

    - Nom de famille ?
    - Je ne sais pas...

    - Pardon ?
    - Je l'ai laissée devant une porte... je n'avais que dix huit ans, tuve miedo señor...

    - Vous avez abandonné votre enfant et vous croyez que vous allez pouvoir la récupérer comme ça ??
    - Je veux récupérer ma fille. Je vous en prie señor, recherchez la...

    -... Quel est son prénom ?
    - Sonata.

    - Je suppose qu'avec un prénom pareil je la retrouverai vite. Elle a gardé son prénom ?
    - Je l'ai stipulé dans la lettre que j'ai laissé.
    - Il va être difficile de la retrouver avec seulement le prénom.
    - C'est votre boulot non ? Alors bougez-vous, elle ne peut pas s'être envolée dans la nature !! Ma fille est toute ma vie à présent, et je veux la récupérer, la retrouver !
    - Il fallait penser à ça avant de l'abandonner.
    - Pardon ?
    - Rien mademoiselle.


    Il y eut un silence. Il semblait réfléchir. Mais j'étais la mère de cette enfant ; il était dans mon droit de la récupérer. Et s'il le fallait, j'étais prête à payer. Et à payer très, très cher.

    - Nous allons faire une recherche. Patientez environ un quart d'heure une demi heure, et nous vous rappellerons. Nous en profiterons pour contacter la famille.
    - Je ne veux pas parler à sa famille. Sonata a deux ans, elle est trop jeune pour s'être attachée. J'ai une situation maintenant. Si vous la retrouvez, je veux que quelqu'un me l'amène. A Miami. Avec Passeport et pièce d'identité, tout le tralala.

    - Vous en demandez beaucoup.
    - Si tù eres bastante estupido para entenderlo, puedes ir al diavolo.


    Il raccrocha. Je souris à travers ma colère. J'avais une chance de revoir ma fille, et c'était déjà une bonne nouvelle. Sonata était quelque part en France, et le bon plan, c'est que j'avais laissé son prénom dans une lettre adressée à la famille qui s'en occuperait. J'avais peut-être une chance. Serrant mon téléphone contre moi, je m'autorisais enfin à sourire... mais ce dernier fut de courte durée.

    Face à moi, il était là. J'étais presque sûre qu'il avait entendu une partie de ma conversation. Je choisissais une rue peu fréquentais, et il était là, sur mon chemin. Je m'autorisais un soupir de frustration. Oui, vraiment, j'avais tout prévu dans mon appartement. Mais dans ma vie en tout cas, il n'y avait plus de place pour Apollo Tässäon.

    - Passe ton chemin, Pollo.

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