. rêve ou cauchemar . [ TERMINE ]

La jeune fille venait tout juste de comprendre que j’étais condamné et que je mourrais aussi très jeune. Elle exprimait son mal être en ayant hausser le ton. Je ne savais pas quoi dire. Elle souffrait elle aussi de sa vie qui ne risquait pas d’être des plus longues. Comme la mienne vous m’direz. Je la laissais s’exprimer, laisser sa peine l’envahir et surtout se rendre compte de l’injustice du monde. Tout à coup son mal être disparut pour laisser place à un sourire malsain et teinté de folie. J’deviendrais peut être fous d’ici là. Avant que je ne meurs. Je secouais la tête descendant de mon lit afin de venir me place près de la brune. Elle trouvait nos vies injuste et se disais qu’il fallait profiter avant de ne mourir aussi jeune. Je passais mon bras sur ses épaules et la fis venir contre mon torse. Caressant de ma main libre ses cheveux lisses. Elle finit par me dire qu’elle avait la haine parce qu’on allait mourir. Elle était très pessimiste dans sa façon d’être et de dire les choses. Elle ne laissait aucune once d’optimisme et d’espoir dans sa vie. À quoi bon se battre se c’est pour mourir ou alors pourquoi se priver de certaine chose puisqu’on va mourir. Je pris la parole d’une voix grave et fatiguée aussi.

- Tu sais Swann, il est difficile de voir un peu de douceur, de joie, d’optimisme, d’espoir avec nos maladies parce qu’on peut mourir à tous moments. Mais c’est en dérision que tu tournes toutes tes répliques. Il est vrai qu’on est condamné à mourir jeune. Mais est-ce vraiment une raison de nous rendre encore plus malade que nous le sommes? Accélérant ainsi notre dégénérescence, notre chute vers le fond. Six pieds sous terre comme des macabre alors qu’on a tant de chose à vivre. C’est dur d’accepter la réalité et de se bercer d’illusion mais justement ce n’est pas ce qui est réel. Oui nous allons mourir mais tout le monde va mourir un jour ou un autre. Alors j’veux bien profiter de la vie mais pas me mettre dans des état improbables et qui me tuent plus qu’autre chose.

Je serrais la jeune fille un peu plus contre moi. Lui montrant que j’étais là et que je ne la quitterais pas toute suite. Les choses sont compliquées pour des gens comme nous mais nous n’y pouvons rien. La seule chose qu’on peut faire c’est se battre contre la maladie. Se battre contre le mal qui nous ronge et espéré au fond de nous qu’ils trouveront une solution pour notre maladie.

La jeune fille se rétracta automatiquement quand je lui parlais de ce que je pensais de tout ça. Me lâchant comme un venin qu’elle savait ce qu’elle faisait, qu’elle était grande, et que son seul souhait était de crever. Je fus atteins d’une certaine jalousie vis-à-vis d’elle. Moi qui cherchais à fuir la mort, moi qui cherchais à ne pas crever, elle voulait mourir. Je ne sais pas pourquoi mais pris dans un élan d’affection ou que sais-je encore, je m’avançai jusqu’à elle, je me plantai face à elle. Et je la pris dans mes bras. À croire que sa vie n’était pas toute rose. C’est vrai-je ne connaissais rien de cette fille mis à part que c’était une toxicomane. Ma bouche près de son oreille je lui murmurais au creux:

- Tu sais Swann Neige, peut-être que tu penses que les amis ne sont là que pour te faire encore plus souffrir. Mais je t’offre mon amitié en tout bien tout honneur. Je ne ferais aucune réflexion quant à tes addictions. Je te laisserais vivre ta vie. Mais n’oublie pas une chose la vie et un bien précieux.

Je me recule lentement et j’ancre mes yeux dans les siens et je continue sur ma lancée.

- Je suis atteins d’une maladie incurable, je risque de mourir dans peu de temps. Pourtant dieu seul sait ce que je peux me battre pour ne pas partir. Pour rester en vie. Je ne connais rien de ta vie. Et tu as raison je n’ai pas le droit de te juger. Je m’excuse de mon comportement, repose-toi tu en as besoin. Tu es bien pâle et tes yeux sont cernés.

Je retourne m’asseoir sur le lit positionner en parallèle au sien. Je m’allonge sur le dos. Observant le plafond blanc. L’odeur de l’antiseptique empeste dans cette chambre. Je place mes bras derrière ma tête. Je ferme les yeux et je pense à plusieurs choses. Ma vie pour commencer, une belle succession d’échecs. Une vie semée d’obstacle en tous genres que j’ai moi-même dressés pour la plupart. Des parents absents qui n’ont d’yeux que pour leur travail et ne souhaitent qu’une chose que je devienne directeur d’une multinationale. Côté cœur, n’en parlons pas…Sacha m’a mis au premier sens du terme sur l 'carreau. Ses yeux emplis de haine me font rater un battement cardiaque. Sa rage, son comportement ne correspondait pas du tout au jeune homme que j’aimais. Allie, devenue toxicomane à son tour. Dans quel monde vivions-nous? Les adolescents riches ne pouvaient s’éclater que par la drogue, pas seulement les drogues douces, non les drogues dures aussi. C’est sur tout devient accessible quand nos comptes en banque sont blindés de tunes. On ne se prive pas. On s'fait plaisir, mais est-ce que cela tiens vraiment plutôt du plaisir, où préférons-nous tout courts, oublier notre triste et misérable vie. Je pencherais pour la deuxième solution. Nous essayons tous d’oublier, nos problèmes. Nos comportements s’apparentent à de la lâcheté. On ne veut pas affronter les obstacles qui se dressent devant nous. Nous stagnons comme de pauvres victimes de la société, essayant de partir dans un autre monde accessible apparemment pour la plupart que par l’alcool, la drogue ou le sexe… Mais bien souvent on s'éprend une claque monumentale quand la réalité nous rattrape au vol. Victime d’un cercle vicieux nous replongeons inexorablement sans cesse et inlassablement dans nos addictions. Je tourne ma tête vers la jeune fille. Je l’observe. Elle a tout pour elle pourquoi se drogue-t-elle? Pourquoi veut-elle mourir alors que sa vie vient tout juste de commencer. Des questions qui resteront encore une fois sans réponses.

Je réalisais pas vraiment pourquoi j’avais fait ça. Peut être étais-je inconsciemment nostalgique de ma période junkie même si après mûres réflexion et aussi plusieurs overdoses je pensais qu’être sortis des drogues dures était la meilleure chose pour moi. La jeune fille pensait peut être que cela nous ouvrait sur une autre monde mais elle était peut être loin de se douter des méfaits que cela peut avoir sur le long terme. Seul, antisocial, muet, toutes ses choses venaient avec le temps quand on se droguait. Je ne pouvais rien faire pour la faire changer d’avis c’était après tout ses propres choix. Je n’avais pas vraiment le droit d’interférer et raison de plus je ne la connaissais pas. Elle prit la parole toujours dans sa voix aigüe et fatiguée. Je la laissa terminer et prit la parole pour lui répondre.

- Je ne suis pas « tous » , ce qu’il y a de plus, je ne te dirais pas que les études est un plus. Par contre les amis si. Si tu perds tes amis sans même le temps de dire ouf et bien fais en sorte de les garder. Mais pour te poser la question dans l’autre sens. Qu’est-ce que cela t’apportes de te droguer? Mis à part peut être te rendre joyeuse l’espace d’un instant. Mais sur le long terme?

Je lui souris, fragilement, mon état ne me le permettait pas. Si seulement je n’avais pas eu cette maladie qui me rongeait de l’intérieur. Si seulement je n’étais pas dans cet état. Peut être serais-je en train de fumer un joint et qui sait peut être en compagnie de la brune. M’enfin avec des si on referait le monde. Et malheureusement pour nous le monde n’est qu’une partie de l’univers, nous en sommes un simple grain de poussière. Une seule vie, nous en avons qu’une seule. Un accident grave était arrivé à la jeune fille. Se rendait-t-elle compte de la chance qu’on lui offrait. Moi suffisait que mon état empire encore et je ne serais plus de ce monde. Je n’aurais jamais une autre chance. Le destin est risible n’est-ce pas. La mort me nargue sans cesse, je la sens glisser

Apparemment je n’étais pas le seul à avoir du répondant. Bon okay j’avais peut être été un peu sec dans mes paroles et certainement trop franc. Mais bordel je ne comprenais pas vraiment pourquoi les gens voulait absolument s’envoyer au septième ciel avec simplement des produits chimique et mauvais pour la santé. Bon je disais ça mais avant que je ne tombe un peu plus malade je fumais des gros joints dans ma chambre. Et puis j’avais tester, l’héroïne et la cocaïne. Heureusement pour moi je m’étais limité au shit et encore j’aurais mieux fait d’arrêter. La jeune fille prit la parole d’un ton cinglant.

- Qui je suis, j’m’appelle James. Et oui pour info j’me suis déjà piqué en effet mais pour rien au monde je n’en reprendrais.

Mes paroles étaient pleine de sincérité. Il était vrai que je ne voulais plus ressembler au légume que j’avais été et surtout parce que j’avais faillit y rester. Heureusement qu’on avait appeler les secours. J’étais à peine âgé de quinze ans. J’ai vraiment été con. La voix fatiguée et au consonance aigüe venait à nouveau de frappé. Qu’Est-ce qu’elle foutait cette putain d’infirmière je n’allais pas rester toute ma journée ici.

- Mon problème c’est que j’suis obligé de venir dans cette putain d’infirmerie pour qu’elle me donne ma dose d’antibio. Ton état j’m’en contre fou royalement. Après tout tu ne peux t’en prendre qu’à toi si tu es dans une telle situation. Malheureusement pour moi, moi je n’ai pas choisi d’être ici.

Oui parce que si la jeune fille se retrouvait ici, elle l’avait choisit même si ce n’était pas volontaire. L’héro me menait complètement ailleurs et me faisais oublié mes soucis même s’il n’était pas aussi grand que ceux que j’avais aujourd’hui. Je m’approchais de la jeune fille lentement. Pris son poignet dans ma main droite et de l’autre je touchais ses marques dans le creux de son coude. Avant de ne prendre la parole sur un ton moins froid que précédemment.

- Tu sais, j’ai peut être déjà touché à ces conneries mais c’était une erreur. Arrêtes tant qu’il est encore temps. Avant que tu ne te retrouves comme un légume. Je sais que les effets produits sont miraculeux, on se sent bien mais après la chute est bien plus douloureuse quand on revient à la réalité.

Je lâchais son bras et allais m’installer sur le lit plus loin. Attendant bien sagement l’arrivé de cette bonne femme en blouse blanche. Elle allait pas se magner celle là. Non mais c’est pas vrai…

J’étais blasé fatigué, j’en avais marre de cette putain de vie. Mais qu’est-ce que je foutais là? Cet imbécile de médecin au caractère exaspérant voulait que j’aille voir l’infirmière tous les jours. J’avais essayé tant bien que mal de le résoudre à son idée idiote mais il n’en démordait pas. Alors pour ne pas à rester dans cette immondice bâtiment public qui se trouvait être l’hôpital je m’étais résolu à écouter le médecin. C’est donc d’un pas lent et avec très peu d’entrain que je me dirigeais vers cette satanée infirmerie. Endroit que je n’aurais jamais fréquenté si je n’y avais pas été obligé. Comment ça ils préviendraient mes parents si je n’écoutais pas ses conseils. Ne lui avais-je pas déjà dit que j’étais émancipé et fier de l’être. Mes parents n’étaient que deux bourgeois avides d’argent et ils n’ont jamais fait attention à moi. Alors ce n’allait pas changer d’aussitôt. Mais je ne voulais tout de même pas qu’ils soient au courant de ma maladie. J’entrais dans cette pièce et l’odeur de désinfectant vint titiller mes narines. Mon dieu qu’est-ce que je détestais cette odeur nauséabonde. L’infirmière aussi bête qu’elle en avait l’air me fit un grand sourire, que je ne pris pas soin de répondre.

- Monsieur Sanford, qu’est-ce qui vous amène.

Fermes ta gueule pour voir! C'est mieux. Non mais elle se foutait de ma gueule… Comme si elle ne le savait pas, je venais chercher ma dose d’antibiotique, conserver dans un petit tube et que l’infirmière aspirait avec sa seringue. Bécasse. Je pouvais pas me la voir cette bonne femme. Je pris la parole sur un ton catégorique et sans appel.

- A votre avis! Pour que vous fassiez votre boulot.

Je voulais rajouter une insulte mais je me retins. Essayant de garder le contrôle. Elle me dit gentiment avec un sourire de greluche d’aller dans la salle au fond. Ne cherchant pas à me faire plus remarquer je me dirigeais dans la salle située au fond de la petite pièce centrale où se trouvait le bureau. J’entrais sans vraiment faire attention à ce qui m’entourait. Jusqu’à que j’entende un bip qui ne m’était pas inconnu. Mais qu’est-ce que foutait une putain de machine comme ça a l’infirmerie. Je relevais les yeux, pour tomber sur une jeune fille allongée dans le lit avec une perf’ dans le bras. Je n'étais pas dans la merde. Je ne pris même pas soin de sourire à la jeune fille brune, un simple bonjour franchit mes lèvres. Qu’est-ce que j’étais méchant ces derniers temps. La maladie aggravait sérieusement mes fonctions sentimentales. Ou était-ce peut être les médocs que je prenais et je penchais plutôt pour cette option que la première cela me semblait plus réaliste. D’un ton sec et cassant je pris la parole.

- Qu’est-ce que tu fabriques-la-toi? C’est à l’hosto que tu devrais être et pas à l’infirmerie.

Bon okay les médicaments jouaient vraiment sur ma personnalité. Et pas qu’un peu en plus. Je m’attardais sur le corps de la jeune fille et mes yeux tombèrent sur l’endroit où se trouvait sa perfusion. Un rictus s’empara de mes lèvres. J’avais déjà vu ce genre de piqûre ayant moi-même testé les drogues dures étant plus jeune. Je remerciais le ciel d’avoir fait une cure de désintoxication. Bon c’est sûr cela me menait dans un pays sans souffrance sans douleur mais dans quel état j’étais après? Un vrai légume même pas capable de me lever et tenir debout. Sans hésitation et surtout sans qu’elle ne me demande rien je souris et pris la parole une deuxième fois.

- En plus d’être dans un état pas vraiment chouette, tu te piques… Pauvre de toi, regarde dans quel état tu es. J'suis sûr que tu es incapable de savoir pourquoi tu te retrouves dans un lit avec une Perd’ dans le bras. Heureusement que l’infirmière est là pour te donner la raison de ta présence ici.

Clair net précis voilà à quoi se résumait la phrase que je venais de dire.