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 Now, see, burning in the sun, fire in our bellies. [Elsa & Luce]

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MessageSujet: Re: Now, see, burning in the sun, fire in our bellies. [Elsa & Luce]   Now, see, burning in the sun, fire in our bellies. [Elsa & Luce] EmptySam 29 Oct 2011 - 18:30

Un, deux, trois... quatre petits grains de café au fond de la tasse. Un, deux, trois, quatre, cinq... douze miettes de pain autour de la table. Compter tout, compter rien, une distraction comme un autre pour éviter d'avoir conscience de ce pour quoi on pleure. C'est frêle, c'est précaire, et c'est surtout très lâche, mais c'est la pseudo-solution que j'avais choisie pour passer l'après-midi.
J'avais griffonné. Longtemps. Des visages, des corps, des pieds, des mots. Une lettre à Eden. Une lettre à Samantha. Que j'avais vite froissées. J'avais tenté de dessiner les gens autour. Mais ne résultaient du crayon que des ersatz de croquis, à peine déchiffrables et dénués de vie. Ca me fait peur. Ca me fait peur, parce qu'on est ce qu'on dessine. A la manière des redondants "Dis-moi qui tu fréquentes", "dis-moi ce que tu manges", ou encore "dis-moi de quoi tu rêves, et je te dirai qui tu es", à cet instant, j'avais peur que mon "dis-moi ce que tu dessines, et je te dirai qui tu es" ne soit que trop vrai. Parce que, si je suis vraiment ce que je dessine, alors je suis gris, fripé, mort.

Je gribouille encore. Cette fois, je reproduis l'oiseau qui pioupioute sur la branche en face de moi. Une tête, un corps, des plumes vaguement suggérées. Ailes rabattues, gorge déployée, queue en panache. Un joli piou. Je termine, j'esquisse quelques finitions. Puis je soupire. Toujours aussi terne, immobile. Je n'arrive plus à capter le mouvement, à capter la vie. J'écarte mon carnet d'un geste, et je prends ma tête entre mes mains. Je pleure toujours, mais c'est devenu une habitude. C'est plus un "écoulement en continu" qu'autre chose.
Un, deux, trois...

Pof. Une main sur mon épaule. Je lève les yeux. Visage rond, cheveux clairs coupés mi-longs, iris bleu. Bras menus qui m'étreignent, me réchauffent, un peu. Bouche étroite qui murmure :

- Qu'est-ce qu'il se passe, Luce ?

Qu'est-ce qu'il se passe... c'est vrai ça, qu'est-ce qu'il se passe ? Je sais même plus. Je sais même plus pourquoi je suis venu m'asseoir là. Je deviens totalement dingo. Mais j'en ai conscience. Elsa s'assoit en face de moi, je lui souris.

- C'est ça le pire. Je sais même plus ce qu'il se passe. Ca concerne Eden, j'en suis presque sûr, mais j'ai même plus envie d'y penser... ou plus la force. Rayez la mention inutile.

Je souris. C'est sincère. parce que je n'ai pas envie qu'elle s'inquiète pour moi. Ce n'est pas la peine, dan quelques temps j'irai mieux. Parce que le temps fait des meilleures sutures que les larmes ou les mots.


- Toi, comment vas-tu ? Ca fait un petit moment qu'on ne s'est plus croisés.
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MessageSujet: Re: Now, see, burning in the sun, fire in our bellies. [Elsa & Luce]   Now, see, burning in the sun, fire in our bellies. [Elsa & Luce] EmptyJeu 14 Juil 2011 - 2:26


Perturbée. Perturbant. Elena. Mariage. Apollo. Gosse. Appartement. Vacances. Londres. Chase. Isobel. Aidan. Merde. Les mots se bousculent dans ma tête. Ils résonnent, tournent en rond, croassent tels des corbeaux. Tellement de choses se passent dans ma vie. Elena et Apollo vont se marier dans quelques semaines. Le crevette qui grandit prend un plus de place dans le ventre d'Elena chaque jour. Les vacances arrivent. Je vais devoir retourner à Londres, à l'appartement. Retourner voir mon paternel. Chase sera à Londres aussi. Ma rencontre avec Isobel m'a secouée. Pas autant que celle avec Aidan, évidemment. Je suis incapable de faire le vide dans ma tête. Comme d'habitude. Je prends les médocs que le médecin m'a filés, quand je suis allée à l'hosto' avec Chase. J'ai l'impression que ça marche pas. Je toujours aussi mal. Je mange un peu plus. Mais c'est tout. J'ai toujours ces cernes bleuis sous mes yeux. Ma peau terne. Et les joues un peu creusées. Ca me tue.

J'ouvre les yeux. Samedi. Huit heures trente du matin. Personne ne travaille. Dante dort encore. J'ai dormi que trois heures cette nuit. De nouveau réveillée par ces foutus cauchemars. Parce que les vacances approchent, certainement. J'ai mal au ventre, rien que d'y penser. Je suis censée partir à Londres juste après le mariage d'Elena et d'Apollo. Ca approche. De plus en plus. Je me lève du lit. Tee-shirt trop grand des Pistols, short blanc qui laisse voir mes jambes maigrichonnes. Prendre des fringues. Se diriger vers la salle de bain. Eviter de réveiller le coloc'. Entrer dans la salle de bain. Allumer la lumière. Regarder par petite fenêtre. "Couvert, un peu frais". Se regarder dans la glace. Soupirer. Se passer de l'eau sur le visage. Grimacer. Mal au ventre. Se déshabiller, et entrer dans la douche. Se savonner, se rincer. Sortir de la douche. Tête qui tourne. Mauvais ça.

Je prends le jean trop grand qui traîne par là. Je l'enfile. Je mets un vieux tee-shirt des Pistols, et une veste. Je passe une main lasse dans mes cheveux, juste avant de vouloir enfiler une paire de chaussettes, mais je suis stoppée dans ma course. Je me sens mal. Je tremble un peu. Juste le temps de se pencher au dessus de la cuvette des toilettes. C'est bon. Ca va mieux. J'entends Dante qui entre dans la salle de bain. Il me demande si ça va. Il me frictionne doucement le dos, puis me tend mon portable. Un appel manqué. "Luce". Luce. Je l'aime bien, ce petit. Bon, ok, il a un an de plus que moi. On s'en fout. Bon, il me colle un peu et veut absolument savoir ce que cache. Mais, il est gentil, et il est rigolo. J'ai pas peur de lui. J'ai appris qu'il avait une attirance pour les garçons et non pour les filles. Je m'en fiche. Tant qu'il est heureux, ça me va.

Un message sur la messagerie vocale. J'appuie. J'écoute. J'aime pas le ton employé par Luce. Sa voix me paraît si... triste. Si désemparée, démunie. Bon. Le café, en face du lycée. Dante me demande ce qu'il se passe. Je lui dis qu'il peut aller se recoucher. Avec une petite bise sur la joue, ça passe mieux. J'enfile ma paire de chaussettes, prends porte-monnaie, téléphone portable et me chausse de mes converses. Et je pars. Je suis fatiguée. Non, en fait, je suis éreintée. Mais bon, ça va faire plus de six mois, maintenant. On s'habitue. Je dévale les deux étages qui mènent jusque dans le hall, je traverse la cour. J'arrive près du café. Je le vois. Jurant totalement avec Luce que j'ai l'habitude de voir. Il est recroquevillé sur lui-même, les pieds sur la chaise. Il a l'air si fragile. Je m'avance. Et pose une main sur son épaule. Il lève la tête vers moi, et je croise ses yeux humides et embués de larmes. Je m'abaisse un peu, et le serre contre moi. Je suis pas très à l'aise, mes mains sont congelées. Je souffle :

« Qu'est ce qu'il se passe, Luce ? »
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MessageSujet: Now, see, burning in the sun, fire in our bellies. [Elsa & Luce]   Now, see, burning in the sun, fire in our bellies. [Elsa & Luce] EmptyJeu 14 Juil 2011 - 1:30

Now, see, burning in the sun, fire in our bellies. [Elsa & Luce] 1107141219461115478466884


Une tasse de café à moitié vide. Un oeuf au plat à peine entamé. Et, accoudé à la table de marbre, en terrasse, Luce, le visage enfoui dans ses mains. En ce moment, il avait l'impression de passer sa vie à chialer. Ce qui n'était pas totalement faux. La vérité, c'est que tout l'exaspérait. Le jeune garçon était à bout. Que ce soit le comportement de connard d'Eden, la passivité accrue de Samantha, ou tout simplement ses sentiments et sa libido qui prenaient un malin plaisir à le torturer, tout semblait lui dire "Bravo Luce, tu as bien compris, ta vie, c'est de la merde."
Le jeune homme était mal coiffé. Des poches s'étaient creusées sous ses yeux, et les paupières du garçons se fermaient toutes seules. Cela faisait quelques nuits déjà qu'il n'avait pas dormi. Trop à penser. Et l'impression de brûler de l'intérieur. Son ventre nourrissait inlassablement un feu ignoble et malsain qui le rongeait. "Pourquoi", c'était devenu le leitmotiv de ses nuits d'insomnie.
Son cauchemar le plus fréquent : il était seul, au milieu de rien. Quelque part dans le vide. Même un grand espace noir lui aurait paru moins atroce, mais le vide n'a pas de couleur.

A côté de sa tasse à moitié vide, le garçon avait griffonné sur son carnet de croquis. De la merde, comme à chaque fois ces derniers temps. Il s'en était déjà rendu compte, mais ne s'était jamais résolu à l'accepter. Pourtant, il fallait bien se rendre à l'évidence : Luce n'arrivait plus à dessiner quoi que ce soit. Même la moindre esquisse lui paraissait plus dure à réaliser que de creuser un tunnel dans l'Himalaya à coups de fourchette.

"Vu mon état, pas étonnant que je ne sois plus capable de rien. Putain, tu fais vraiment pitié, mon pauvre. Te voilà assis sur la terrasse d'un bar, il fait moche, et toi tu chiales pour rien. Bon, évidemment, dans le rien, j'inclus Eden, tes dessins de merde, tout ça tout ça..."

Le garçon fit tourner sa fourchette entre ses doigts. Les larmes continuaient de couler sur ses joues blanches, mais Luce restait figé, la tête reposant dans sa paume gauche. Il n'eut pas le courage de penser plus, alors il décida de parler à voix haute.

- Bon, faut vraiment que je fasse quelque chose, là. Que je voie du monde. La seule chose que je fais en restant seul comme ça, c'est me rendre malade. Mais... j'appelle qui ?

Il se tut. Puis recommença à penser. Pas Eden, ça, c'était tout bonnement exclu, le voir n'aurait fait qu'empirer son état. Pas Samantha non plus. Luce ne savait pas trop ce qui lui arrivait, ces derniers temps, mais la jeune fille lui semblait... absente. Et puis, le nom d'Elsa lui vint en tête. Elsa, c'était une jeune fille, assez farouche, qu'il avait trouvé assez effacée lorsqu'il était arrivé à l'université. Elle avait l'air intéressante. Alors, Luce l'avait un peu harcelée. Juste un peu. Mais le fait est que, maintenant, même si les deux éprouvent un malin plaisir à se chamailler, ils n'en sont pas moins bons amis. Le garçon décida que ce serait elle qu'il appellerait. Même s'il ne parlait pas de ses problèmes ou de ses états d'âme, voir quelqu'un, en soi, lui ferait du bien. Premier bip. Un second. Et d'autres. Mais pas de réponse. La pétasse du répondeur l'invita à laisser un message. Luce soupira.

- Euh... Yop. Enfin, salut, Elsa. C'est Luce. Je... Non, tu fais quelque chose, là ? Bon, évidemment, ça paraît bizarre, dis comme ça, puisque tu n'as pas répondu, mais... en fait, là, je suis au café en face du bahut. Donc je me disais, si tu n'avais rien de spécial à faire, que ça m'aurait fait plaisir de te voir un peu. J'ai besoin de voir du monde en ce moment. On peut pas vraiment dire que ce soit la grande forme. Donc voilà... j'espère quand même que tu auras mon message. De toute façon, je n'ai rien d'autre à faire, je vais rester le cul collé à cette chaise jusqu'à ce soir... donc tu as tout le temps pour me rappeler. Peut-être à tout à l'heure, alors.

Bip.

Le garçon empoigna sa tasse par la anse, et sirota encore un peu de son café. Il pleurait toujours. Mais il avait tellement versé que c'est était presque devenu normal, à peine s'il s'en rendait compte. Il mettait ces larmes sur le compte du petit lui qu'il portait au fond de son ventre, encore plus profondément que le feu qui lui mangeait les entrailles. Car même si le Luce extérieur s'efforçait de ne rien laisser paraître, le Luce intérieur, lui, ne pouvait trahir ses émotions, et pleurait.
Alors, Luce pleurait.
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