[Terminé] La maternité, quel beau lieu de rencontre [Helinä]

Alors qu’il était partit dans ses pensées il me fit sursauter quand il me dit qu’il était en senior Year et surtout il me demanda si je préférais la fraîcheur à la chaleur. Je réfléchis quelques minutes je ne m’étais jamais vraiment poser la question et je m’étais juste adapter.

- Bah disons que je n’ai pas vraiment de préférence entre les deux et puis il ne fait pas si froid non plus en Finlande nous ne sommes pas en Sibérie.

Je souris au jeune homme qui avait l’air un peu plus bavard. Trouvait-t-il que mon pays natal était quelque chose d’original? M’enfin l’Italie ça restait aussi un pays original. Je ne savais pas vraiment mais je fus prise d’un bâillement plus que certain à m’en décrocher la mâchoire. Je regardais mon fils, il avait épuisé sa maman le p’tit ange et la fatigue se faisait ressentir. Mais je n’allais pas m’endormir alors que j’avais un visiteur. Je secouais ma tête de gauche à droite le regardant droit dans les yeux. Oui il fallait que je dorme.

- Je suis désolée Valentin, mais j’suis fatiguée, je ne suis pas sûr de pouvoir parler encore bien longtemps. Si tu veux on peux s’échanger nos numéros téléphoniques et je te recontacterais ou alors toi peux m’importe. Mais j’aimerais bien laisser le marchand de sable. Aaron m’a épuisé, et j’dois bien t’avouer que ça fait un petit moment que je n’ai pas dormi. Je te remercie encore d’être venu me voir. Je suis enchantée de t’avoir connu et ce sera au plaisirs de te revoir.

Européenne elle aussi. Mais d'un pays un temps soit plus original. Il ne rencontrait pas tous les jours des finnois. Il n'entendait pas non plus beaucoup parler de la Finlande. Il se demandait bien d'ailleurs à quoi elle pouvait bien ressembler, lui qui avait toujours vécu en Italie. Il n'avait jamais vraiment voyagé aussi, parce qu'il en avait jamais ressenti le besoin, et n'avait jamais eu assez d'argent aussi.

- Je suis en dernière année, en Senior ... Mais dis-moi, c'est pas trop dur le changement climatique ? Tu préfères la chaleur ou la fraîcheur d'ailleurs ? Ça doit vachement te changer n'empêche .. !

A croire qu'apprendre qu'elle était d'un pays du nord lui avait délié encore plus la langue. Il avait toujours été curieux quand il rencontrait des personnes qui sortait du commun, du "normal", de l'habituel. Il aimait tout simplement ce genre de personnes, cela varier et changer un peu, cela le revigorait. Et puis parler un peu de pays et de culture et d'avis différent c'était toujours intéressant, surtout quand on venait de lieux un peu beaucoup différents.

Le jeune homme me dit qu’il était Italien. Donc je n’avais pas eu tort. C’est vrai qu’il avait un petit accent chantant et qui venais du Sud. C’était un européen comme moi. Je souris au jeune homme avant de ne répondre à sa question qui était à peu d’chose près la même que moi.

- En effet je suis finnoise.

Le jeune homme le savait très bien. En même temps je ne le cachais pas et puis il était vrai que j’avais un petit accent. Même si je me suis entraîner pendant plusieurs jours à parler correctement avec l’accent anglais pour montrer que j’étais bilingue et que mon frère n’était pas le seul à être intelligent. J’aimais les langues j’avais appris le Français aussi, ainsi que l’Espagnol. Je connaissais les bases principales et puis je savais le parler. Si j’partais dans un de ces pays là j’étais sûr de pouvoir décrocher un peu plus de deux mots dans cette langue. Merci à mon frère de m’avoir forcé à apprendre tout ça et de m’avoir motivé parce que je ne suis pas sûr que j’aurais pu aller jusqu’au bout et apprendre aussi bien l’anglais. Les rares fois ou on pouvait se voir en conversation vidéo il me parlait pour la plupart du temps en anglais ce qui m’aidait fortement aujourd’hui, je le remarquais plus que jamais. Je souris au jeune homme et lui demandais en quelle classe il était.Ouais j'étais pas forcément bavarde et ne savait pas vraiment faire la conversation alors demander les choses toutes bêtes et dont on est obligé de répondre, parce que ce n'est pas des questions pièges. Alors je jouais les simples questions de bases si je faisais passer le garçon au détecteur de mensonge.

La jeune maman lui répondit par quelques petits prénoms, assez courts. Elle lui avait dit qu'elle n'y avait pas vraiment réfléchis. Certainement parce qu'elle avait déjà su le sexe de son enfant avant qu'il naisse. Il avait pensé à cette possibilité qu'après avoir posé la question. Mais au moins, si jamais elle voulait d'autres enfants, elle avait déjà quelques prénoms féminins en vue.
Elle s'installa ensuite dans son lit et posa une petite question au jeune homme. Sûrement avait-elle du remarqué son léger accent, qui s'était atténué largement depuis qu'il vivait aux États-Unis :

- Italie ! Pure souche italienne !

Lui répondit-il en souriant. Oui il était fier de ses origines et aimait toujours parlé de son pays bien-aimé. Mais il savait qu'il n'y avait plus que lui à aimer, et cela le désolé parfois, un peu trop souvent. Mais autant arboré un sublime sourire quand il parlait de son Italie.
Il continua donc sur les origines :

- Toi non plus tu n'es pas d'ici je me trompe ?

Elle aurait très bien pu être américaine, vu toutes les blondes qui pouvait y avoir ici, mais quelque chose lui disait que ce n'était pas le cas. Sûrement du à l'accent aussi, ou bien à autre chose, ou bien les deux.

Heureusement le jeune homme ne dit pas qu'il était contre le fait est que j'allaite mon fils. Oh et puis de toute manière si ça avait été l'cas j'me serais pas gênée pour lui dire que s'il n'était pas content c'était la même chose. Il regardait avec amusement mon fils tété mon sein c'est vrai que c'était amusant à voir. Je souris comme une bien heureuse. Ce garçon était comme attiré par mon fils, mais il ne faisait rien pour le montrer. Il finit par prendre la parole pour me demander que si j'avais eu une fille comment l'aurais-je appeler. C'était une très bonne question. Je n'avais jamais réfléchis à cette éventualité, je savais que c'était un garçon depuis plusieurs mois déjà alors je m'étais concentrée sur le choix d'un prénom masculin.

- Et bien pour tout te dire je n'ai jamais réfléchis à ce sujet. Mais j'aurais pris un prénom court. Lea, Lia, Ana enfin un prénom du genre.

Je lui souris et je mis mon fils dans son berceau je recouvrais la partie de mon corps dénudé. Je me tournais vers mon visiteur.Je ne savais pas quel sujet aborder avec un inconnu. Je m'installais à mon tour plus confortablement dans mon lit, plaçant mes oreillers correctement derrière mon dos pour me surélevé légèrement. Je venais tout juste de remarquer qu'il avait un petit accent.

- Tu es originaire de quel Pays?

Alors qu'il était plongé dans ses pensées, la jeune maman le remercia de sa proposition. Il lui rendit son sourire, ayant laissé échappé l'odieuse petite-amie qu'il avait eu. A quoi bon y repenser ?! Le passé reste là où il est hein ! Surtout dans ce cas-là.
Par la suite, elle reprit son bout de chou et demanda à l'italien si cela ne le dérangeait pas qu'elle lui donne le sein. Il avait été pris de court et ne répondit pas tout de suite. Ce ne fut que lorsque le petit Aaron commença à téter, qu'il put enfin ouvrir la bouche. Et encore, il avait simplement répondu un peu bas :

- Non non ...

Alors que c'était déjà trop tard pour donner son avis. Au pire il aurait très bien pu partir, mais il n'y avait aucune raison. Si cela ne la dérangeait pas elle, il n'y avait aucune raison pour que ça le gêne lui. Et puis c'était choupi de voir un bébé téter comme ça, au sein de sa mère. Il ne put s'empêcher de penser que cela pouvait lui faire un peu mal. Surtout lorsque parfois il y a une petite dent qui pousse et que la mère l’allaite toujours.

Il finit tout de même par se détendre, par reprendre ses esprits, et changer de position sur sa chaise, à s'installer plus confortablement, appuyé contre le dossier de la chaise. Il avait envie de parler, enfin de poser des questions, alors :

- Et si cela avait été une fille tu l'aurais appelé comment ?

Mon p'tit bébé était dans les bras du jeune homme, Aaron n’avait pas pleuré, il se contentait juste de regarder avec un certain intérêt celui qui le portait. Ils étaient mignons tous les deux, inconsciemment un sourire vint se poser délicatement sur mes lèvres jusqu’à ce qu’il s’efface bien vite quand je me rappelais que je n'verrais certainement pas ce tableau d’ici un très long moment. Le jeune homme me dit que si j’avais besoin de lui que ce soit le jour où la nuit il serait bien content de faire le babysitter. Je lui souris tout en le remerciant de sa proposition. Après sa réplique son regard se fit plus sombre et ses yeux étaient partis bien loin. Un souvenir, plutôt douloureux pus-je constater par son rictus plus ou moins contrarié, qui se comprenait comme je le hais ou je la hais. Je finis par poser mon index sur la joue d’Aaron, il était vraiment captivant ce gosse. Il finit par se mettre à pleurer, je regardais l’heure c’était l’heure de le nourrir. J’avais pris la décision il y a de cela deux jours de lui donner le sein. Une infirmière vint me dire qu’il était l’heure mais j’avais déjà ouvert le devant de ma chemise de nuit immonde de l’hôpital. Je pris Aaron dans mes bras avant de ne prendre la parole.

- Ça ne te dérange pas que je lui donne le sein?

Enfin de toute manière je ne lui laissais pas vraiment le choix, je devais nourrir mon enfant alors il faisait avec ou au contraire il prenait la direction de la sortie. Mon p'tit garçon prit dans sa bouche l’extrémité de mon sein gauche et il tétait tout en fermant les yeux. Il était trop beau.j'aimais déjà beaucoup trop mon fils

Avec Aaron si proche de lui, il put se rendre compte vraiment qu'il ressemblait à sa mère. C'était bizarre de faire une telle constatation sur un être si petit et si jeune. Mais il avait quelque chose, peut-être les yeux, le nez ou la bouche ou les trois qui ressemblaient drôlement à la jeune femme.
Mais il ne pouvait s'empêcher de s'inquiétait pour elle. Il savait que le petit serait bien choyé, vu qu'elle l'aimait plus que tout, comme toutes mères normalement constituées. Il lui proposa donc :

- En tout cas, si un jour ou une nuit même t'as besoin d'un baby-sitter, tu peux compter sur moi !

Un peu trop prévenant ? Peut-être, mais c'était dans les gênes du jeune homme d'être comme ça, et attentionné aux besoins des autres, encore plus à ceux des femmes, et à ceux qui en ont vraiment besoin. On ne se refait pas. Cela lui a déjà porté préjudice, comme l'exemple de son ex, elle qui s'était bien foutu de lui. Il espérait juste ne plus jamais rencontrer telle con***se.

Fallait croire qu'il lui en voulait toujours, et certainement qu'il lui en voudrait à jamais. Jamais il ne pourrait lui pardonner, c'est quasi certain. Ils étaient si proches, et elle avait vraiment tout gâché. La bonne recette pour que l'italien vous en veuille à vie. Voilà pourquoi il comprenait la solitude de la jeune femme, et l'impression d'être abandonnée. Il ne s'imaginait pas la laisser tomber, alors même qu'il venait juste de la rencontrer.

Ses paroles étaient assez déconcertantes pour le coup. Une certaine mélancolie mais surtout un trop plein d’émotion avait légèrement fait changer son ton. Je ne connaissais rien de ce jeune homme mais j’avais une certaine impression que l’on se reposait trop sur lui. Peut être avais-je tord. Mais c’Est-ce que j’avais pu ressentir quand il me répondit qu’il s’occupait un peu trop souvent de sa petite sœur. Le trop souvent montrait comme si celui lui pesait sur le dos. Comme si ce n’était pas son rôle. Et j’étais assez d’accord pour le coup ce n’était pas le rôle d’un frère ou d’une sœur de s’occuper de ses frères et sœurs mais c’était le rôle d’une mère et d’un père. M’enfin bon cela ne me regardait pas vraiment même si je devais bien avoué que ma curiosité avait été quelque peu titillé. Il prit Aaron avec un plaisir non feint. Je ne pouvais le nier, j’aurais préféré que ce soit un jeune homme autre que Valentin qui se trouve ici. Mais bon au moins j’avais une présence avec moi et cela me réconfortait drôlement. Une réplique de sa part me fit sortir de ma contemplation me faisant remarquer qu’un bébé était léger et petit. S’était une information capitale. Je ris donc de ma pensée en prenant la parole.

- C’est sûr qu’en règle générale un bébé est petit et par la même occasion léger.

Je trouvais que c’était une remarque plutôt marrante. Heureusement que je n’avais pas sortit un monstre de deux tonnes. Déjà que j’en avais carrément chier pour rester polie à le faire sortir alors s’il avait fait quelque kilos de plus. Je crois bien que je n’aurais pas survécu. Heureusement que Pollo était là quand même parce que je crois que toute seule je n’aurais pas pu.

Après ce que Val avait raconté à la jolie blonde, elle supposa qu'il était l'aîné. Il lui répondit donc, puisqu'elle n'avait pas vraiment raison :

- En fait je suis la cadet, mais c'est vrai que je m'occupais un peu trop souvent de ma petite sœur.

Il aurait très bien pu laisser croire que c'était lui l'aîné, car après tout cela ne changeait pas vraiment car c'était lui qui s'occupait de tous le monde. D'ailleurs il aidait aussi beaucoup sa mère dans les tâches ménagères. Et voilà comment elle le remercier ... Bref, il ne voulait pas penser à ceux qui l'avait blessé, cela ne lui ferait que du mal.
Ce qui le fit sortir de ses esprits, et lui fit plaisir, c'est lorsque Helinä lui demanda s'il voulait prendre Aaron dans ses bras :

- Oh ! Oui avec plaisir !

Il semblait en pleine forme le petit, mais le prendre dans ses bras lui permettrait de s'en rendre encore plus compte. Au moins, il pourrait dire à ses supérieurs qu'il s'était bien assurer que les deux jeunes gens allaient à merveille, même si Helinä semblait très fatiguée, mais ça c'était normal !
Il prit alors délicatement Aaron, fit très attention à sa petite tête et le regarda. Il était à la limite du sommeil et vraiment adorable. De toute façon quel bébé ne l'était pas ?! En tout cas, il trouvait vraiment Aaron sublime. Mais tous les bébés ne l'étaient, parce qu'il y en avait ... Mais ils étaient tous choux, donc ça allait.

- Ça faisait longtemps que je n'avais pas porté de bébés ... Toujours aussi léger et si petit !

Il était toujours impressionné de voir un si petit bout d'homme, et qui allait devenir un grand gaillard. La nature était décidément extrêmement bien faite.

Il était plein de surprise ce jeune homme vraiment. Il devait avoir quoi un ou deux ans de plus que moi et il adorait les gosses. Bon c'est sûr qu'entre avoir une enfant dont on est le paternel et les enfants qu’on voyait tous les jours. M’enfin c’était un point pour plaire aux filles. Je tournais ma tête vers Aaron et le regardais dormir avec sa tétine dans la bouche. Sa respiration était lente. Rien à dire il était beau et trop mignon. Rien de tel pour craquer. En une seule réplique je pus savoir qu’il était originaire d’Italie et qu’il était membre d’une grande famille. Après je ne pouvais pas savoir s’il était l’ainé ou le cadet, ou le plus petit. Ce qui titilla légèrement ma curiosité et je me fis entendre.

- Tu es l’ainé de ta famille.

Bon l’utilisation du futur m’avait aussi intrigué qui parlait de sa famille au passé à part les personnes qui avaient perdu toutes leurs familles, ou alors des personnes qui n’étaient plus du tout en contact avec eux. Enfin moi il ne me restait plus que mon frère et je parlais de mes deux parents au passé. Mais bon j’avais des circonstances atténuantes ou pas d’ailleurs. Je souris à Valentin et un balbutiement d’Aaron me fit perdre le court de mes pensées. Je le pris dans mes bras, je lui donnais un baiser sur le haut de son front et le tendis à Aaron.

- Tu veux le prendre?

Pas que je ne voulais pas le prendre dans mes bras, mais s'il était là ce n’était pas pour moi mais bien certainement pour Aaron. Pour être avec les enfants. Ne le laissons pas ici sans raison. Il n’était pas là pour tenir compagnie à une pauvre adolescente qui venait tout juste accouché et qui n’avait pas d’amis.

Comme l'avait bien imaginé Valentin, la demoiselle n'allait pas poursuivre ses études pour l"instant. C'était plus que normal, déjà qu'avoir un bébé c'est extrêmement fatiguant, alors en plus avoir des cours et devoir bosser ses devoirs, ça doit être carrément insoutenable. Alors forcément, quand elle lui expliqua cela, il hocha de la tête pour montrer qu'il était d'accord avec elle, sans pour autant lui couper la parole.

D'ailleurs il avait bien fait, puisqu'elle enchaîna sur une question sur lui, sur ce qu'il pouvait bien faire ici en tant que bénévole :

- Tout simplement parce que j'adore les gosses ! Je travaille aussi en pédiatrie, avec les gamins un peu plus grand qui ont besoin d'être vraiment distraits. Ça me passionne vraiment de pouvoir les aider. Faut dire que j'ai toujours vécu avec des enfants, vu qu'on était une grande famille en Italie !

Une pointe de nostalgie dans son monologue passionné. Ça lui manquait la famille, mais heureusement, il avait réussi à en trouver une autre, ici, à l'hôpital avec les enfants qu'il pouvait rencontré. Le seul problème était lorsqu'il s'attachait un peu à l'un d'eux et qu'il mourrait peu de temps après. C'était vraiment l'épreuve la plus horrible et la plus dure ici, mais il le savait, et se contrôlait de plus en plus chaque jour.

Il aidait aussi de temps en temps les kinés, vu qu'il fait du sport, c'est quelque chose de pratique. Mais il préférait largement se retrouver à la pédiatrie ou à la maternité comme aujourd'hui. Il ne s'en plaignait jamais, car il faisait tout le temps de belles rencontres. Même quand certains malades étaient grognons, il les trouvait toujours drôle, et arrivait à les détendre.

Le footballeur s’excusa et je m’empressais de prendre la parole.

- Tu n’as pas à t’excuser… C’est du passé, même si il est dur à avaler faut que je fasse avec.

Mes paroles étaient sincères après tout c’était le passé, et je pense que même si c’est une chose affreuse il ne faut pas s’arrêter sur ça sinon la vie ne vaudrait pas la peine d’être vécu. Mon passé aujourd’hui était derrière moi. Le fruit de ce passé est devant mes yeux dans un berceau de plastique transparent, il dort. Si mon passé n’avait pas été là Aaron non plus ne serait pas présent. Je passais ma main dans le berceau pour lui caresser doucement la visage. Il était beau… Valentin prit finalement la parole.

- Les cours se passent plutôt bien malgré que l’Anglais ne soit pas ma langue maternelle. Mais je pense pas que je vais pouvoir concilié mes cours avec le rôle de maman. Je pense que je vais arrêter les études pendant au moins deux ans. J’ai pas envie de laisser mon fils à une nounou. J’veux pouvoir le voir grandir. Merci de t’inquiéter pour moi dans tous les cas. Et toi alors qu’est-ce qui te pousses à venir ici à la maternité?

Je finis ma phrase par un sourire. C’était vrai que je me demandais ce que pouvait bien faire un footeux dans une maternité et ce pour en faire du bénévolat. C’était pas commun de voir un lycéen être aussi intéressé par les enfants. Je ne pensais pas qu’une personne pouvait être aussi prévenante sans connaître la personne en elle-même. Il me rappelait un peu mon frère. Toujours prêt à aidé les gens même si il ne laissait pas paraître aux yeux des gens sa sensibilité. J’étais assez surprise de la gentillesse du jeune homme qui était dans la chambre.

A vrai dire, Valentin ne s'était pas vraiment douté que cette jolie blonde puisse avoir vécu quelque chose d'assez dur, par rapport à ce petit bout d'homme qu'elle aimait plus que tout. Mais comment peut-on y résister ? Encore plus apparemment quand on le porte pendant neuf mois. Cependant il se sentait mal pour la jeune femme. Il aurait su, il n'aurait pas été indiscret. Il croyait que le père avait eu un empêchement, mais certainement pas à cette histoire. Il lui répondit donc juste avant qu'elle ne rajoute qu'elle ne regrettait pas de l'avoir gardé :

- Je suis désolé ...

D'avoir posé cette question. Elle avait bien réagi pour lui, elle aurait très bien pu l'envoyer balader et ne pas lui répondre. Mais elle l'avait fait. Et il voulait parler d'un sujet plus joyeux, histoire qu'il évite de déprimer pour elle, ou qu'elle se sente mal par rapport à tout cela. Hop hop un nouveau sujet de conversation, après quelques secondes de silence :

- Et ça se passe bien les cours pour toi ? D'ailleurs tu vas réussir à gérer tes cours et ton métier de maman ?

Il ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour les autres. Il aurait pu lui demander quelles étaient ses passions, sa couleur préféré, son parfum de glace, ses loisirs, ... Mais non, ce n'était pas possible pour lui. Il avait besoin de savoir si tout irait bien.

Il était vrai que je ne faisais pas vraiment attention aux gens qui trainaient dans les couloirs du lycée. En même temps pourquoi devrais-je faire attention à ce qui m’entourait alors que j’étais venue dans cette école pour être avec mon frère et pour ne pas croupir seule en Finlande avec un enfant qui plus est. Je souris au jeune homme quand il me dit qu’il était footballeur, je ne l’aurais jamais cru s'il ne me l’avait pas dit en effet sa silhouette ne montrait pas qu’il pouvait être un joueur de foot. J’aurais plutôt dit qu’il faisait soit partie de la confrérie de sPi Stigma mais vu sa gentillesse et son dévouement je n’y croyais pas vraiment, ou dans la confrérie des artistes. Aller savoir pourquoi je le mettais dans celle-ci. Il s’était assis près de moi et cela faisait plaisir d’avoir une autre compagnie que celle qui oblige les médecins à venir. Valentin prit la parole et mon visage se fermait je pris soin de poser Aaron dans son petit lit… Je ne savais pas quoi lui réponde à vrai dire personne ne m’avait jamais demandé qui pouvait être le père du petit ange, à moins que ce soit moi qui en parle. Je pris donc la parole lui disant une partie de la vérité.

- Je… pour tout te dire, je n’ai pas vraiment envie de parler du père. Je ne voulais pas d’Aaron à cause de son père… Je ne pouvais pas accepter l’origine d’Aaron, et certainement pas comme il ait été conçu. Aujourd’hui je ne regrette rien, mais ce n’est pas un enfant souhaité. J’aurais même souhaité que rien ne se passe. Je n’en doute pas une seule seconde que tu aurais été là au début.

Je finis ma phrase par un petit sourire, il n’était pas forcé, Valentin dégageait une aura apaisante sur mon état d’esprit et me faisant oublier malgré lui le lourd passé que je trimballais derrière moi. J’étais à peine âgé de seize ans que j’avais subis des violences physiques, morales et autres choses que j’avais fait subir. Je posais mes yeux sur le visage endormi du p'tit bonhomme.

- Mais ce qui est sûr c’est que je ne regrette pour rien au monde de l’avoir mis au monde.

Lorsque la jeune maman remarqua qu'elle ressemblait à rien de présentable en mentionnant Halloween, Valentin se mit à sourire davantage. Elle semblait assez en forme pour faire un peu d'humour, certes un peu noir sur elle-même, mais au moins elle n'était pas complètement exténuée. Parce qu'il avait vu quelques mères, plus ou moins jeune qui avait du mal à s'en remettre. Mais la joie semblait toujours la plus forte.
Elle l'invita ensuite à s'asseoir auprès d'elle. Il alla donc s'asseoir tranquillement sur la chaise, proche de son lit. Elle lui annonça alors que son frère aussi attendait un enfant. Ils arrivaient tous en même temps les gosses dans cette petite famille, qui s'agrandissait bien vite. Elle rajouta ensuite qu'elle ne l'avait jamais vu au lycée. Il voulut lui aussi se faire un peu d'humour noir :

- Oui je comprend ... Ça doit être une aventure extraordinaire de donner la vie ! Et normal que tu ne m’ait jamais vu, je suis un de ces nombreux footballeur qui traîne en bande, qui se mêle à la foule, rien de bien perceptible.

C'était bien le cas, et cela ne le dérangeait pas. Ce n'était pas le cadet de ses soucis de se faire remarquer, pas comme certains mecs qui se sentaient obligé d'être beaux et de se faire remarquer par toutes les filles, pour finir par se rendre inaccessible. C'était pas son genre. Il était sociable, et il aimait rencontrer du monde. Il rencontrait beaucoup plus de filles ces derniers temps tout de même, mais il ne le faisait pas exprès. Et il n'allait tout de même pas s'en plaindre, même s'il préférait passer son temps avec sa meilleure amie, Brooke.
L'italien ne voulait pas casser la bonne ambiance qui régnait dans cette pièce autour du petit Aaron, mais la curiosité fut trop forte :

- Et le père ne peut pas être là ? Parce que moi, j'aurais été là dès le début !

Et cela lui donnait encore plus envie d'être père ! Quel idée aussi de faire du bénévolat ici, alors qu'il était loin d'avoir déjà son premier gosse, vu qu'il ne veut même pas se caser, pas pour l"instant.
Il ne se doutait tout de même pas que la question était assez délicate, car il lui avait demandé comme s'il avait posé n'importe quelle autre questions des plus normales et gentilles.

Mes yeux fixés sur l’enfant que j’avais dans mes bras, je souriais comme une bienheureuse. Combien de fois je m’étais dit en regardant les films que les femmes qui accouchaient pouvaient être niaises. J’en faisais partie maintenant, je riais pour avoir réagi de cette manière à l’époque. J’étais à ce moment même la femme la plus heureuse du monde. Même si j’étais affreuse physiquement. Me sortant de mes pensées j’entends la voix du jeune homme retentir dans la chambre.

- Magnifique!

Alors dans quel sens voulait-il dire magnifique, Aaron ou parlait-il de moi? Prenons le pour nous deux petits anges.

- Aaron oui est magnifique mais alors moi j'suis dans un état plutôt effroyable. Pourtant Halloween n’est qu’à la fin du mois dis-je.

Je ne savais pas pourquoi j’avais pensé à cette fête pour les enfants mais il était vrai que la comparaison pouvait être valide, je ne m’étais pas vu dans un miroir mais je devais faire peur à voir. Mais bon mon état m’importait peu la seule chose que je souhaitais était qu’Aaron soit heureux. Peut-être que j’avais souffert pendant plusieurs heures qui me semblaient interminables mais aujourd’hui dans mes bras se trouvait le n'être que je chérirais tout au long de ma vie Valentin me demanda s’il pouvait faire quelque chose et je relevais mes yeux vers lui et lui souris sincèrement.

- J’ai juste besoin d’un peu de compagnie vient t’asseoir… Je vois seulement les médecins et Sage-femme dans la journée et c’est en coup de vent et personne n’est venu me voir à part mon frère mais il va bientôt être papa alors je comprends qu’il veuille tenir compagnie à sa femme.

Je lui souriais mais j’attendais aussi qu’il vienne s’asseoir sur la chaise qui se trouvait près de mon lit. Pour ne pas rester dans un gros blanc sans raison je regardais dans sa direction et lui adressait la parole.

- Je ne t’ai jamais vu à Wynwood… Je me doute que toi tu as pu déjà me croiser et faire attention à moi je ne passais pas inaperçu une vraie baleine. Mais je regrette pas pour un sou…

La jeune femme était bien Helinä et elle était bien au même lycée que le sportif. Il se mit donc à sourire instinctivement, et ce sourire s'intensifia un temps soit peu quand elle lui présenta le petit Aaron qui se trouvait juste dans ses bras. Il s'approcha de la mère et de son fils, en regardant plus particulièrement ce dernier :

- Magnifique !

Il voulait bien sûr parler du petit bout de chou, mais si il y avait confusion ce ne serait certainement pas pour déplaire Val, vu qu'il trouvait la demoiselle plutôt jolie, pour une femme qui vient d'accoucher, et qui a des cernes de trois kilomètres. Le tableau était tellement touchant et adorable, qu'il ne pouvait que la trouver belle. Il pouvait vraiment être niais cet italien, mais bon, il avait l'habitude et s'y était fait, surtout aux critiques de ses camarades, du moins quand ils l'apprenaient.
Il trouvait donc cela touchant, malgré le jeune âge d'Helina. Si elle avait décidé de le garder et de ne pas le faire adopter, c'était un choix extrêmement mature qui prouvait qu'elle était prête à avoir cet énorme changement dans sa vie. Même si peut-être qu'à la base, elle ne l'avait pas souhaité. Peut-être que le père était mort et qu'elle avait voulu le garder par amour pour lui. Waw, il partait un peu trop dans ses délires et ses pensées. Tout cela parce qu'il venait de voir ce film hyper émouvant qu'était The Greatest.
Tout cela pour dire, qu'elle avait du en baver, autant par l'effort physique que moral, et qu'il la trouvait donc d'office particulièrement courageuse, et il l'admirait pour cela.

- Tu dois être sacrément fatiguée ! Tu as besoin de quelque chose en particulier ?

Quoi de plus normal, car après tout il était là pour ça. Et puis il ne se voyait pas lui poser des questions indiscrètes, même s'il avait celle du père en tête. Il ne la connaissait pas assez pour se le permettre et elle devait se reposer.

L’accouchement n’avait pas été facile loin de là. La seul chose que je me souvenais c’était d’avoir jamais autant souffert de toute ma vie. Le médecin avait été doux avec moi pourtant j’avais eu l’impression que ma vie allait s’arrêter sur cette table d’accouchement. Mon frère m’avait assisté, encore plus stressé que moi je ne l’avais été. C’est vrai qu’a y repenser c’était drôle. Pauvre Pollo je lui en faisait voir de toute les couleurs. Malheureusement pour moi mais heureusement pour lui il avait une femme chérie qui l’attendait dans son appartement somptueux. Et j’avais donc convenu à la laisser partir la rejoindre. Même si quelque part ça me blessait. Je ne lui dirais jamais… Bon il croyait que je lui dirais tout même si quelque chose n’allait pas avec lui. Mais soyons réaliste je ne pouvait empiéter sur le bonheur de mon frère pour me sentir heureuse c’était impensable. Et malgré tout j’appréciais Elena, j’espérais aussi que c’était réciproque. Je souris quand je vie l’une des auxiliaire m’emmener Aaron, soyons franc quand les médecins avait nettoyer le petit ange et que je l’avais vu je l’avais trouver moche. Ne croyant pas que cela pouvait être mon enfant. Mais aujourd’hui il avait deux jours et il était plus que resplendissant. Mon état à moi était horrible. Même pas peignée, des cernes sous les yeux de dix kilométré. J’étais fatiguée, et je n’arrivais pas à dormir ayant trop peur qu’il arrive quelque chose à mon p’tit bonhomme si je m’endormais. C’était complètement débile de penser ça puisque les médecins étaient présents si il arrivait quoique ce soit. Aaron était dans mes bras, les yeux fermés tout contre mon cœur. Le tableau était presque parfait à part qu’il manquait quelqu’un. Un père? J’éloignais l’image de mon géniteur de ma tête. Je pensais encore à ça après ce qu’il m’avait fait subir et ce que j’avais fait en retour. Allongé dans mon lit j’entendis la porte s’ouvrir je jetais un œil à l’endroit ou le bruit avait retentit, m’attendant certainement à un quelconque membre de l’hôpital je fus surprise en m’apercevant que ce n’était pas du tout le cas. Un jeune homme les cheveux frisés, le visage mal rasé. Il avait quoi, mon âge. Qu’Est-ce qu’il venait faire dans ma chambre. J’eu tôt fait d’avoir ma réponse quand sa voix grave retentit dans la pièce faisant sursauter Aaron qui referma de suite ses yeux, pas perturbé pour un sous.

- C'est bien toi Helinä ? Moi c'est Valentin, je suis bénévole ici et on m'a proposé de venir voir ... T'es au lycée de Wynwood, je me trompe ?

Un sourire passa sur mon visage quand mes yeux tombèrent sur la petite bouille que j’avais contre moi. Et je finis par répondre au jeune homme. Il était vrai que je ne passais pas vraiment inaperçu dans les couloirs du lycée.

- Je suis bien Helinä. Et je suis en effet à Wynwood.

Je ne pouvais rien répondre d’autre c’était la stricte vérité et puis personnellement pourquoi me cacher tout le monde était au courant. Je lui souris d’un sourire sincère et franc en désignant de ma tête le bébé dans mes bras.

- Lui c’est Aaron. Mon fils…

C’était la première fois que j’employais ce terme et cela me rendit toute chose. Des larmes menacèrent de tomber en constatant que c’était vrai, que ce n’était pas une illusion. C’était bel et bien mon fils, je ne pourrais le renié puisque j’avais souffert pour le mettre au monde.

Une aprem sans cours ! Parfait ! Valentin allait pouvoir passer quelques petites heures à l'hôpital pour aider, pour un peu de bénévolat. Sa spécialisation, la pédiatrie et parfois même la maternité. Il adorait vraiment les gosses, et c'était sa deuxième passion avec le sport. En étant né dans un famille nombreuse, et ayant grandi avec une valeur familiale importante, il ne pouvait qu'adorer ces bout de choux. Il avait aussi ça dans le sang bien sûr, parce que tous les gosses vont vers lui systématiquement, ils l'adorent. C'est pour cela qu'il s'est toujours plus occupé de sa petite sœur et ses petits cousins cousines, que n'importe qui.

Toujours disponible pour leur venir en aide ! Et c'était l'endroit idéal, l’hôpital, où les enfants avaient le plus besoin de personnes à leur attention. C'est pourquoi, avant de partir à l'entraînement ce soir-là, il avait décidé de passer un peu de temps avec eux. Il était arrivé, et il se dirigeait vers l'étage pédiatrie, quand un docteur qu'il connaissait un peu lui demanda un petit service. Il y avait une jeune femme, apparemment pas bien plus vieille que moi qui venait d'accoucher. Il voulait que j'aille lui tenir compagnie à elle et son bébé. Valentin accepta bien entendu.

Il monta au bon service et trouva la chambre de la demoiselle. S'il fallait il l'avait déjà vu, bien que son nom ne lui disait rien. Enfin, peut-être en fin de compte. Quand il rentra dans la chambre, il lui demanda :

- C'est bien toi Helinä ? Moi c'est Valentin, je suis bénévole ici et on m'a proposé de venir voir ... T'es au lycée de Wynwood, je me trompe ?

Il avait déjà eu un petit doute en l'apercevant, mais maintenant il était presque sûr de l'avoir vu au lycée.