[terminé] Direction Maternité Pv Pollo ^^

Mon frère me répondît même si j’sentais bien qu’il aurait voulu évité le sujet. Je souris à cette pensée, mon frère me faisait rire. J écoutais ce qu’il me disait. Alors c’était ça quand on était amoureux. Est-ce que j’ressentais ça pour Chase? Non pas vraiment, j’ressentais une forte attraction pour lui mais pas tout ce que mon frère me décrivait. Au début de notre rencontre si mais le temps qu’on a pu passer ensemble mes sentiments s’étaient transformés en amitié. J’éprouvais un réel attachement vis-à-vis du blond alors quand mon frère me demanda ce que je ressentais pour Chase je lui répondis.

- Non finalement j’crois que je le considère simplement comme un ami. Au début je ressentais ça et j’avais toutes ces sensations mais à l’heure d’aujourd’hui je suis simplement son ami et c’est réciproque. J’m’entends bien avec lui et j’aime passé du temps avec lui mais quand je ne suis pas avec il ne manque pas vraiment. M’enfin bon j’suis fatiguée, j’ai envie de dormir. J’te dis bonne nuit grand frère.Fais de beaux rêves.

Je ne savais décidément pas ce qui m’attendrais cette nuit ni même mon frère vous m’direz. Je fermais les yeux et je fus emporté dans un sommeil sans rêve, mon frère devait lui aussi être déjà en train de dormir et ce profondément au vu du sifflement qui se faisait entendre. Mais malheureusement pour nous ce fut un sommeil qui ne dura que très peu de temps au final. Mais ça c’est une autre histoire.

Quand nous rentrâmes dans la chambre, tous les trois, un lit supplémentaire avait été ajouté. Il était quand même tard et Heli' était épuisée. Nous nous couchâmes donc et ma soeur s'extasia : enfin elle allait pouvoir passer une nuit sur le ventre. Je rigolai à sa remarque, tout en ramenant les couvertures jusqu'à sous mon cou. Par-fait.

▬ Dis grand frère ça fait quoi quand on est amoureux ? Parce que je crois que j'suis tombée amoureuse de Chase. Même si aujourd’hui je n’en suis pas si sûre. Mais en fait j'suis sûr de rien parce que je ne sais pas ce que ça veut dire d’être des amoureux.

BAM. Elle avait pas plus compliqué, comme question ? Et dire que je venais de manger... Mais bon... Je suis un grand frère respectable et aimant, attentionné... Alors je ne soupirai même pas avant d'entreprendre une réponse valable. Et claire. Tu parles d'un casse-tête.

▬ Hm... Hé bien, euh...

Okay, ça commence bien. Bravo, Pollo. Dans le genre utile, tu vaux d'l'or.

▬ Disons que quand tu vois la personne que tu aimes, tu as envie de sourire. Quand tu penses à elle, ton coeur accélère, t'as l'impression d'avoir des papillons dans l'estomac, tu te sens anxieux avant de la voir, même après plusieurs mois... Et puis, quand tu imagines ta vie sans elle, un immense sentiment de tristesse t'envahit. C'est... Je ne sais pas comment te l'expliquer, ma puce. C'est un peu indescriptible. Dis-moi : Qu'est-ce que ça te fait, quand tu penses à lui ?

Bon. Cette petite tête de noeuds avait intérêt à être plus que génial avec ma soeur, au vu de ce qu'elle venait de me dire. Parce que sinon, j'l'encastre.

Je pris soin de détailler mon frère de la tête aux pieds il était sérieux quand il disait vouloir passer la nuit ici à l’hôpital avec moi? Ah oui apparemment ce n’était pas une mauvaise blague. Je lui souris en le remerciant mais me dit qu’il aurait quand même pu prévenir avant que je demande aux infirmiers qu’ils lui apportent un lit. Il commençait à se faire tard, d’ailleurs la nuit était déjà tombé sur le ciel de Miami seul les éclairages de la ville montraient qu’il y avait du mouvement et des gens. Je ne me privais pas de grand-chose j’avais pioché dans tous les plats qui nous étaient proposés bon outre le fait que je sois une gourmande et que j’aimais la nourriture. Je me laissais aller à mon appétit plus ou moins important j’avais l’impression de ne pas avoir mangé pendant plusieurs jours. Alors qu’on est final mon dernier repas remontait à hier soir. Une fois notre repas terminé nous remontions tranquillement à l’étage prévu pour les femmes qui venaient tout juste d’accoucher. Direction la nurserie où la plupart des bébés dormaient déjà. Aaron aussi vous m 'direz. Je pris soin de prévenir une infirmière que je récupérais Aaron et je lui demandai de faire apporter un lit pour mon frère qui allait passer la nuit avec moi. Une fois tout le monde prévenu je retournais à ma chambre avec mon prénom dessus. J’entrais avec le berceau à ma suite mon frère quelques minutes plus tard un lit avait été apporté et à notre disposition. Je souris à mon frère et je me disais en même temps.

- Je vais pouvoir dormir sur le ventre ce soir. Enfin!

Oui c’était la première chose que j’avais envie de faire dès que j’aurais accouché. Enfin dormir correctement. Sans avoir un p'tit bébé qui bouge comme un rugbyman à l’intérieur de soi et surtout, surtout je n’avais pas un ventre énorme qui m’empêcherait de dormir normalement. Je m’installais dans mon lit le berceau tout près de moi et Pollo fit la même chose que moi en s’allongeant dans le lit prévu à cet effet.

- Dis grand frère ça fait quoi quand on est amoureux? Parce que je crois que j'suis tombée amoureuse de Chase. Même si aujourd’hui je n’en suis pas si sûr. Mais en fait j'suis sûr de rien parce que je ne sais pas ce que ça veut dire d’être des amoureux.

L'estomac de ma petite soeur gargouilla à cet instant. Elle me lança un regard un peu gêné, avant de pousser le berceau dehors et de m'inviter à la suivre. Je le fis sans me faire prier. Une fois à la nurserie, elle laissa le soin aux infirmières de garder Aaron pour aller manger. Cool, j'avais justement faim. Je sortis mon portable pendant qu'elle parlait aux infirmières et envoyai un rapide texto à ma femme pour la prévenir que ce soir, je ne rentrais pas. Je lui annonçai également la bonne nouvelle et lui transmis les mensurations du bébé. Les trucs bateaux, quoi. Je lui enverrais une photo plus tard. Helinä se tourna ensuite vers moi, me prit la main et nous nous dirigeâmes vers le cafet' ensemble.

▬ Aller viens grand frère on va manger à la cafétéria j’ai trop faim. Enfin tu préfères peut-être retourner chez toi… déjà que je t’ai dérangé pour que tu m’emmènes à la maternité.

Je souris, tandis que nous pénétrions dans la cafeteria. Pas question, j'y étais, j'y restais. Puis je lui avais promis de m'occuper d'elle, en bon grand frère que j'étais. Je lui répondis, tout en la suivant vers le buffet, slalomant au milieu des tables et des gens qui mangeaient.

▬ Non, t'inquiète pas pour ça, j'ai prévenu Lena. Je lui ai annoncé la bonne nouvelle et je lui ai dit que je dormais ici. Enfin, seulement si tu veux de moi. Je n'ai pas envie que ma petite grenouille de soeur passe sa première nuit toute seule à l'hôpital ! Enfin, toute seule... Aaron sera là, mais si t'as envie de parler, ou besoin de quelque chose, je ne sais pas s'il sera très efficace, le petit bonhomme.

Nous prîmes tous les deux un plateau, et on commença à remplir nos assiettes. Celle d'Heli était immense, par rapport à la mienne. Mais il faut dire qu'elle venait de bosser comme une folle pour expédier son marmot, alors il fallait qu'elle reprenne des forces. Nous nous installâmes enfin à une table de deux, face à face.

▬ Alors, tu veux que je reste, cette nuit ? Si ça t'ennuie, j'irai pas contre ta volonté, c'est toi qui choisis ce que tu préfères. Moi, je suis à ta disposition, petite soeur !

Je lui fis un clin d'oeil, tout en fourrant dans ma bouche une bouchée de vol au vent. J'adorais le vol au vent. En fait, j'adorais manger, tout simplement. Et comme j'adorais aussi ma soeur, bah le moment était vraiment très agréable.

Mon frère avait le don de m’énerver parfois mais je ne fis rien. C'est vrai qu'il n'avait pas tout à fait tort sur la vérité que je pourrais dire quand Aaron serait en âge de comprendre. Je ne restais pas seulement dans le passé, je vivais aussi dans le présent mais n'est-ce pas grâce au passé qu'on vit dans le présent? Je ne préférais pas le dire à mon frère j'suis sûr qu’il trouverait une autre réponse aussi intelligente qu’il l’était alors je préférais fermer ma bouche. D’ailleurs je ne pris même pas soin de lui répondre. Après tout son discours n’en attendait pas vraiment. Mon enfant dormait tranquillement dans son petit lit, mon ainé me donna à son tour un baiser sur le front et me dit qu’il serait toujours là. Il se faisait tard déjà et après tant d’effort de ma part pour faire sortir le têtard j’avais faim et mon estomac le fit remarquer. Je souris gêné à mon frère avant de ne pas mettre les mains sur le berceau à roulette et je me dirigeais vers la sortie faisant signe à mon grand frère de me suivre. Je suivais les flèches qui indiquaient la nurserie et emmenais mon bébé jusqu’à celle-ci plusieurs auxiliaires de puériculture se hâtaient à la tâche et l'une d’entre elles vint vers nous.

- Excusez-moi pourrais-je laisser Aaron ici le temps qu’on aille manger mon frère et moi. Le p'tit bout à déjà manger et il a fait son rot.

À croire que j’ai fait ça toute ma vie. Je laissais le berceau à la jeune femme et pris la main de mon frère.

- Aller vient grand frère on va manger à la cafétéria j’ai trop faim.

Quoique je vene de me rendre compte que mon frère avait une femme et qu’il ne voudrait certainement pas manger avec moi et qu’il voudrait rejoindre sa petite femme chérie qui devait certainement l’attendre dans leur appartement avec un repas délicieux cuisiner par les soins de Lena.

- Enfin tu préfères peut-être retourner chez toi… déjà que je t’ai dérangé pour que tu m’emmènes à la maternité.

Je lui fis un sourire bienveillant et enfin nous étions arrivé à la cafétéria, il y avait pas mal de monde ici. Je me dirigeais d’un pas rapide vers le buffet. Je pris un peu de tout. De la salade, de la viande, des œufs. J’avais comme l’impression que ça faisait des mois que je n’avais pas manger. Je ne regardais même pas si mon frère me suivait je suivais seulement mon estomac qui criait famine.

Helinä fit rapidement taire le petite en lui laissant l'accès à ce qui serait son unique nourriture pendant quelques bons mois. Je détournai prudemment les yeux le temps que le marmot s'accroche au sein de ma soeur - chose que je ne voulais pas spécialement voir, même si quand nous étions petits nous prenions nos bains ensemble... Cette époque était révolue depuis longtemps, donc, bref, je détournai les yeux, et les rivai à nouveau sur elle quand elle me dit que je n'étais pas prêt à être père. Je haussai un sourcil interrogateur, tout en la fixant. Rapidement, elle s'expliqua.

▬ Tu plaques tes mains sur tes oreilles parce que mon fils pleure. Que feras-tu quand ma nièce pleurera ? Tu feras la même chose ? Que feras-tu quand ta fille pleurera la nuit t’empêchant de dormir ? Laisse moi deviner tu prendras soin de mettre ton oreiller sur tes oreilles et laissera ta chère et tendre s’occuper de ta fille.

Même si le ton n'était pas moralisateur, Heli parvint à me vexer. Ma fille, de une, elle ne gueulerait sûrement pas comme un cochon qu'on égorge, elle serait toute calme et toute gentille d'abord. (Na) Bon, c'était des suppositions, mais étant donné qu'elle bougeait très peu dans le ventre de Lena, nous avions bon espoir d'avoir un bébé plutôt calme. N'empêche, que ma soeur puisse penser que je laisserais faire tout le boulot à Lena me vexait. Dès que Kat' prendrait le biberon - parce qu'avant, ma foi, je ne pourrais pas faire grand chose - je me lèverais autant que Lena, si pas plus, pour m'occuper d'elle. Mais dans les premières semaines, la seule et unique personne qui peut faire taire un bébé assoiffé, c'est sa mère. Alors je ne voyais pas ce qu'il y avait de mal à protéger ses petites oreilles d'un tintamarre pareil. Et puis, il n'y avait pas que pendant la nuit que le bébé aurait besoin de ses parents. Il fallait le laver, lui donner tout l'amour dont il a besoin, jouer avec lui, le calmer quand il souffre de son petit ventre, ou que sais-je encore... Et ça, c'était tout à fait dans mes cordes de jeune papa, alors je n'appréciais pas que ma soeur pense que je laisserais tout le boulot à ma femme en "mettant mon oreiller sur mes oreilles", c'était bien mal me connaître. Renfrogné, les bras croisés sur ma poitrine, je ne répondis rien. J'avais présentement prévu de bouder. Un petit silence s'installa, brisé seulement par les bruits de sussions d'Aaron. Helinä reprit finalement la parole, monologuant un long moment sur la discussion que nous tenions auparavant : le père de son enfant.

▬ Tu sais grand frère tu dis que mon fils ne se rendra compte de rien s’il n’a pas de père. Mais crois-tu vraiment que les enfants sont si naïfs ? Il le verra bien avant la maternelle et il le verra grâce à sa cousine, sa tata et son tonton qui n’est autre que toi.

Ah... Tiens, j'avais pas pensé à ça. Je tourné la tête vers elle, tout en fronçant encore plus les sourcils. N'empêche, c'était peut-être vrai, mais Heli avait quand même devant elle un sacré délai. A 6, 7 mois, il sait reconnaître les gens qui sont toujours avec lui, dans le cas de Aaron, ça serait sans doute sa mère, son tonton et sa tata, puis la colocataire de ma soeur. A 8, 9 mois, il commence à se tenir debout en s'aidant de ses mains. A 10, 11 mois, il commence à faire des signes de la main quand les gens s'en vont et à cavaler au sol sur ses quatre pattes... A 1 an, un bébé commence seulement à babiller quelques paroles, du style "mama" ou "bababa", des trucs un peu primaires, somme toute. Alors il n'est sûrement pas capable d'effectuer une analyse comparative de sa famille à celle de sa cousine. Il n'est même pas capable de comprendre le principe même de la cousine. Je m'étais énormément renseigné à propos de l'évolution des bébés, parce que oui, j'étais prêt à le devenir et je voulais que tout se passe bien pour ma famille. Alors j'étais sûr de ce que je disais quand j'affirmais que Linä aurait plus que le temps d'y penser, et que pour l'instant elle ne devait pas se soucier de ça.

▬ J’ai peut-être le temps d’y réfléchir, mais quand viendra l’heure des réclamations crois-tu vraiment que je pourrais parler de son père comme quelqu’un de bien ? Tu n’étais pas là Pollo, tu sais pas ce que j’ai pu vivre depuis que tu es parti. Ce ne sont que des mots pour toi… Mais pour moi ce n’était pas que de simples mots. Il m’a tout pris… Mon innocence, ma virginité et voilà ce que j’ai comme souvenir. Je me retrouve mère-célibataire alors que j’ai à peine 16 ans. Pour Lena c’est facile, elle a un homme qui l’aime énormément, il est même son mari aujourd’hui, elle attend une petite fille qui sera superbe. Une petite fille qui aura sa maman et son papa qui s’aimeront toute leur vie et qui sera aimé d’eux.

Tout en parlant, elle s'était mise à arpenter la chambre de long en large, tout en tapotant le dos d'Aaron pour qu'il fasse son rot. Je l'observais, la joue appuyée sur mon poing serré, pensif.

▬ Heli, je sais très bien quel monstre il était. Ce n'est pas parce qu'il ne m'a pas violé que je ne me doute pas du calvaire que tu as vécu. Et je m'en veux, je sais que c'est ma faute. Si je ne t'avais pas abandonnée avec lui, il ne t'aurait jamais fait ça. Mais tout ça, c'est le passé. Tout ce que je peux faire à présent, c'est veiller sur toi et sur Aaron. Je n'ai pas envie de m'en vouloir éternellement et d'en oublier qu'à présent, il n'est plus là et que la vie continue. Quant à son souvenir... Je suis désolé, Lili, tu risques de ne pas apprécier, mais c'est le plus belle chose sur Terre, un enfant. Arrêtes de penser à Miko, vas de l'avant, pour Aaron. Il n'est pas responsable des actes de son père. Tu lui diras que celui-ci est parti, et un jour, quand il sera bien plus grand, il sera temps de lui raconter toute l'histoire. Il comprendra... Mais d'ici là, arrêtes. Arrêtes d'y penser, de ressasser le passé sans arrêt. Vis au présent, profites de chaque instant. Tu n'imagines pas à quel point les enfants grandissent vite. Ils atteignent un tiers de leur taille adulte en an un à peine, tu te rends compte ? Il ne faut pas que tu manques tous ces moments dans la vie de ton fils en restant fixée sur ton passé. Tu sais que je serai toujours là pour t'aider, tu peux m'appeler quand tu veux, je te l'ai déjà dit. Mais il n'y a que toi sur qui Aaron puisse compter, alors laisses tout ça derrière toi et concentre toi sur le présent, sur vous deux, sur nous 5... Notre famille, Heli, c'est tout ce qui compte maintenant. Et même si Kat' aura un papa et une maman, Aaron a un tonton qui l'aime déjà de toutes ses forces, tu sais ?

Tandis que je parlais, ma soeur avait bercé Aaron, pour ensuite le coucher dans son berceau. Endormi, il gazouillait doucement dans son sommeil. Elle vint ensuite vers moi et me fit une bise.

▬ Merci d’être là grand frère…

▬ De rien... Tu sais que ça sera toujours le cas, petite soeur...

Doucement, je lui souris, avant de la prendre dans mes bras et de poser un baiser sur son front. Ma montre indiquait 18h, il serait bientôt l'heure de manger. Il fallait que je prévienne ma femme que je resterais sans doute dormir à l'hôpital cette nuit, et qu'elle ne m'attende pas ce soir... Puis il 'faudrait envoyer les faire-part de naissance, tout ça... Piouh, et deux fois en un mois, en plus, parce que Katariina, c'était vraiment pour bientôt !

Spoiler:

Il me mit Aaron dans les bras… Mon frère me réconfortait toujours. Il trouvait toujours les bons mots, en fait il trouvait des solutions à tout. Il n’était pas dans la confrérie des intellos pour rien. Il me fit bien comprendre que j’avais largement le temps de trouver une excuse à donner à mon fils mais surtout les dernières phrases qui franchirent ses lèvres me fis plaisir en effet il me disait qu’un jour je rencontrerais quelqu’un à qui je plairais et qui me plaira réciproquement et que ce jeune homme acceptera le fait est que j’ai un enfant à mon âge et qui sait il le reconnaîtra peut-être comme son enfant. Cela me faisait tellement plaisir qu’il me dit ça mais d’un autre côté je ne croyais guère en ses paroles, preuve en est que pendant mes cinq mois que j’ai pu passer à Wynwood, je n’ai plus à personne physiquement parlant et personne n’a nourri aucun sentiment plus qu’amical à mon égard. Mon frère me dirait certainement que j’ai le temps. Mais le temps passe tellement vite, voilà que ça fait déjà neuf mois que je porte ce petit être innocent, que je le porte dans mes bras alors qu’il y a de ça cinq moi tout ça était à des années lumières. Un homme qui m’accepterait à part entière et qui accepterait en plus mon fils. Je n’y croyais carrément pas, mais bon ce n’était pas l’heure de déprimer surtout que bébé ne mit pas longtemps à nous faire part de sa présence en poussant des cris, plus ou moins aigüe. Je vis mon frère se boucher les oreilles, voilà qu’il fait l’enfant non mais je rêve qui va être papa d’ici un mois et demi? À oui c’est vrai Apollo Tässäon. Je dégrafais ma chemise de nuit qu’on m’avait ordonné de mettre et plaçais l’enfant de manière à ce qu’il puisse se nourrir via mon sein. L’effet fut escompté puisque Aaron ne pleurait plus et qu’il tétait. Il avait juste faim, merci mon dieu ce n’était pas autre chose. J’espérais au moins que cela ne dérangeait pas mon frère que j’allaite mon bébé et puis de toute manière gêné ou pas c’était la même la même chose. Je tournais ma tête vers lui un sourire accompagnait mon visage.

- Grand frère je crois que tu n’es pas prêt à avoir un enfant!

J’avais lâché cette phrase sans vraiment m’en rendre compte. Mon ton était sérieux. Mon ainé avait l’air surpris par mes paroles ne le laissant pas plus dans le doute je repris la parole.

- Tu plaques tes mains sur tes oreilles parce que mon fils pleure. Que feras-tu quand ma nièce pleurera? Tu feras la même chose? Que feras-tu quand ta fille pleurera la nuit t’empêchant de dormir? Laisse moi deviner tu prendras soin de mettre ton oreiller sur tes oreilles et laissera ta chère et tendre s’occuper de ta fille.

Bizarrement, même si mon frère était surprotecteur, prévenant, gentil, sympathique je le voyais très bien réagir de cette manière avec un nouveau-né, ou même un bébé. Enfin vous m'adirez c’était bien la dernière personne que je voyais devenir père alors j'suis sûr qu’il me surprendra toujours. Que ce soit de la façon dont il réagira d’ici un mois ou encore d’ici deux ans. Mon Polo était le meilleur des grands frères et même si mes paroles précédemment prononcées étaient totalement contraire à ma pensée, il ferait un bon père j’en étais plus que certaine. C’était mon frère après tout, c’était mon héros alors pourquoi ne serait-il pas le meilleur des pères au monde. Ma pensée me fit penser à ma vie et à mon bébé au moins Katarina aurait un père, même si ce n’est pas le meilleur qui puisse exister et le plus beau elle en aurait un. Je posais mes yeux sur mon fils et je réprimais difficilement mes larmes. Fruit d’un acte purement violent sans aucun sentiment, fruit d’un inceste effrayant, enfant d’une mère meurtrière. Je caressais doucement la tête du petit ange, il avait les yeux ouverts et me regardait. Je prenais soin de cacher mon visage à mon frère je ne voulais pas qu’il voit dans l’état que j’étais. Toujours mes yeux sur le corps si petit de mon fils, il avait les mains refermées et regardait le monde différemment. S’il savait! De ma main je chassais mes larmes qui s’étaient échappées de mes yeux.

- Tu sais grand frère tu dis que mon fils ne se rendra compte de rien s’il n’a pas de père. Mais crois-tu vraiment que les enfants sont si naïfs? Il le verra bien avant la maternelle et il le verra grâce à sa cousine, sa tata et son tonton qui n’est autre que toi. J’ai peut-être le temps d’y réfléchir, mais quand viendra l’heure des réclamations crois-tu vraiment que je pourrais parler de son père comme quelqu’un de bien? Tu n’étais pas là Pollo, tu sais pas ce que j’ai pu vivre depuis que tu es partis. Ce ne sont que des mots pour toi… Mais pour moi ce n’était pas que de simples mots. Il m’a tout pris… Mon innocence, ma virginité et voilà ce que j’ai comme souvenir dise-je en désignant Aaron. Je me retrouve mère-célibataire alors que j’ai à peine 16 ans. Pour Lena c’est facile, elle a un homme qui l’aime énormément, il est même son mari aujourd’hui, elle attend une petite fille qui sera superbe. Une petite fille qui aura sa maman et son papa qui s’aimeront toute leur vie et qui sera aimé d’eux.

Interrompu dans mon discours pas Aaron qui recommençait à pleurer. Je me mis debout le prendre contre mon épaule et le balançais doucement au rythme des pas que je faisais dans la chambre. Il se calmait doucement avant de ne pas faire un rot digne de ce nom. Toujours dans mes bras je le plaçais différemment et ses yeux se fermaient lentement. Je pris l’initiative de le mettre dans son berceau avant de ne pas aller jusqu’à mon frère et de lui faire la bise.

- Merci d’être là grand frère…

Sa simple présence me faisait du bien. Je le remerciais d’être venu me chercher alors que j’étais sur le point d’accoucher dans le parc, je le remerciais de m’avoir tenue la main tout le long de mon accouchement et je le remerciais d’être là ici dans ma chambre avec moi sans demander rien en retour.

Ma soeur me répondit par l'affirmative, sans omettre de préciser que je devais faire attention à sa petite tête. Bien sûr, elle me prenait pour un fou ou quoi ? J'allais traiter Aaron comme une poupée de porcelaine jusqu'à ce que je sois à 100% convaincu qu'il serait un minimum solide. Je me penchai vers lui, par dessus le berceau, et le soulevai avec moult précautions. Une fois qu'il fut dans mes bras, bien positionné et bien au chaud, je m'installai à côté du lit d'Heli, sur un fauteuil. J'admirais mon neveu, émerveillé. Il était si petit ! Ses doigts ne dépassaient même pas la taille de mon nez ! Discrètement, je les comptait, histoire de voir s'il était tout à fait normal. Dix. Tout va bien, de ce côté là. J'observais tout avec attention, captivé, sans vraiment faire attention à ma soeur. Son rire me sortit de ma rêverie béate. Je relevai les yeux vers elle et nous échangeâmes un sourire. Après un petit instant silencieux, elle me dit qu'elle voulait me parler de quelque chose de plus sérieux. A mon avis, il ne pouvait s'agir que d'une chose. Comme elle désirait être sérieuse, j'effaçai le sourire de mon visage et l'écoutai attentivement.

▬ Je ne vais* rien dire à Aaron, sur son père je veux dire, ni même la manière dont il a été conçu. Je ne pourrai pas et je ne veux pas. Mais j’ai peur qu'il me demande plus tard où est mon papa ou qui était-ce. J’ai peur de ne pas savoir quoi lui réponde. Je veux pas, je ne sais plus quoi faire Pollo.

Je comprenais bien la détresse de ma soeur, mais d'ici à ce que le petit se pose ce genre de questions, pour moi, elle avait encore bien le temps d'y réfléchir. Les interrogations viendraient probablement à l'entrée à la maternelle, quand mon neveu se rendrait compte que tous ses copains avaient un papa, et pas lui. Mais avant, sans point de comparaison, comment pourrait-il se dire qu'il n'est pas dans une situation "normale" puisqu'elle serait la seule qu'il n'ait jamais connue. Doucement, je me levai pour le rendre à sa mère. Il avait plus besoin de son contact que de celui de son tonton encore un peu pâlot et tout décoiffé. Quand le transfert fut effectué, je reposai doucement mes fesses sur le fauteuil, avant d'étendre les jambes comme un vieillard, devant moi.

▬ Écoutes, Linä... D'ici à ce qu'Aaron soit en mesure de comprendre quoi que ce soit, toi tu auras eu le temps d'y réfléchir. Tu as au moins deux ans devant toi, et encore là je mise serré, pour y penser. Si tu veux mon avis, c'est en effet mieux de ne pas lui dire. Parles-lui de Miko comme son grand-père décédé, et de maman comme de sa grand-mère elle aussi au Ciel... Quant à son père, tu peux lui dire la vérité dans le sens où il est mort... tu me suis ? Mais surtout, surtout tu ne dois pas oublier que malgré la situation familiale pas facile à gérer, ton petit bonhomme t'aimera toujours. Tu es sa mère, Lili, et ça ne changera jamais, ça. Puis qui sait, tu rencontreras peut-être un garçon qui te plaira, à qui tu plairas... tu lui plairas tellement que pour être avec toi, il reconnaîtra ton fils comme étant le sien, ou au minimum acceptera de l'élever avec toi. La vie est faite de surprises, ma belle, on ne sait jamais ce qu'elle nous réserve.

Je lui adressai un sourire chaleureux et posai ma main sur sa cuisse, tout en y appliquant une légère pression, pour qu'elle sache que quoi qu'il arrive, je la soutiendrais. A cet instant, la sirène se mit en marche. Malgré sa petite taille, Aaron en avait déjà dans le gosier ! Il s'époumonait, devenait tout rouge à force de pleurer. Je plaquai une main sur mon oreille, attendant désespérément que Linä fasse quelque chose pour remédier à ce bruit effroyable.

C’est avec mon frère tout fier, de moi et du bébé qu’une infirmière nous monte dans une chambre me séparant à regret de mon p'tit bébé pendant quelques minutes. L’infirmière qui s’était occupé de lui me l’apporta dans ma chambre dans son lit en plastiques transparent. Pendant qu’elle me parlait de tout ce qui était bon à savoir pour le nourrir, le laver etc.… J’avais vu Polo comme absorber par ce petit lit, il regardait mon fils. Bizarrement Aaron ne disait rien même si j’en suis sûr d’autres bébés aurait pleuré à la vue de mon frère. Il faisait peur… Je souris à ma pensée jamais je ne lui dirais. L’infirmière nous laissa seuls tous les trois ou tous les deux et demi à voir. Et la voix grave de mon frère me fit sursauter, je ne m’attendais pas à ce qu’il prenne la parole me demanda s’il pouvait le prendre tout en hésitant sur ses mots. Mon ainé me fit avoir un petit point au cur m; ur un sourire vint s’afficher sur ma face. Son hésitation était trop mignonne. Je voulais le prendre dans mes bras ce grand bonhomme si peu sûr de lui quand à sa demande.

- Bien sûr, tu peux! Mais fait attention à sa petite tête.

Mon frère se baissa pour prendre dans ses grands bras la chose toute minuscule, Aaron était trop petit par rapport à mon frère. Quand j’observais plus longtemps le tableau je ris. C’était improbable, c’était impossible, l’image était trop bonne. C’était tout simplement marrant. Je n’aurais jamais pensé voir d’aussitôt mon frère avec un bébé dans les bras, le mien certes mais le sien arriverait d’ici un mois et demi et ça arrivait vite je pouvais en être l’exemple même. Mon frère s’installa lentement sur le fauteuil qui se trouvait à ma droite. Babillant sur le fait est que bébé ressemblait beaucoup à sa sœur. J’avais envie de lui dire que tous les bébé se ressemblent quand ils viennent tout juste de naître mais je n’en fis rien. Laissant le loisir de trouver toutes les qualités du monde à mon enfant. Un tableau époustouflant se jouait devant moi. Mes pensées deviennent très vite plutôt noires. Je tourne ma tête vers Pollo et pris la parole.

- Tu sais Pollo je voulais te parler plus sérieusement!

Son sourire s’effaça quand mes paroles furent prononcées. Je pris une grande goulée d’air avant de ne pas reprendre la parole. Ce que je m’apprêtais à lui dire avait été murement réfléchis au préalable. Peut-être serait-ce une erreur dans le futur. Mais je n'voulais pas, j’avais tout simplement peur des répercussions que cela pourrait avoir si je disais la vérité.

- Je n'avais rien dire à Aaron, sur son père je veux dire, ni même la manière dont il a été conçut. J’ne pourrais pas et je veux pas. Mais j’ai peur que quand il me demande plus tard où est mon papa ou qui était-ce. J’ai peur de ne pas savoir quoi lui réponde. Je veux pas, je ne sais plus quoi faire Pollo

Helinä était déjà en sueur quand le médecin entra. Il lui demanda de pousser, la tête fourrée entre ses jambes. Argh, mais qu'est-ce que je foutais là, moi ? C'est si horrible que ça, un accouchement ? Et puis, j'avais plus de main. Heli hurlait, poussait, et j'essayais tant bien que mal de l'aider, stressé et dégouté à la fois, mais également impatient de voir mon neveu. J'avais, en mon âme et conscience, décidé qu'il ne faudrait pas lui dire que j'étais son frère, ainsi que lui révéler l'identité de son père... Mais ce n'était pas le moment d'en parler à Helinä, là. Elle se tourna vers moi, rouge et suante.

▬ Ce n'est pas toi qui accouches grand frère c’est moi arrête de faire le débile.

▬ Désolé... Allez, vas-y, tu peux le faire !

Je serrais sa main dans la mienne. Le médecin signala alors qu'on voyait la tête du bébé. Oh... my... god. J'étais tout blanc rien qu'à cette idée. Pourvu que l'accouchement de Lena se passe mieux ! Enfin, dans le sens où je serais plus ou moins habitué à ça, quoi... Là, c'était presque au dessus de mes forces. Quand enfin, le bébé sorti, je jetai un oeil... avant d'immédiatement me reconcentrer sur Linä. Berk, c'était tout mauve et plein de placenta. Le gynéco' me proposa de couper le cordon, mais je secouai la tête de droite à gauche, tout blanc. Soudain, un cri. Le premier de mon neveu. Aaron... Ma soeur se mit à pleurer, et je posai ma main sur son épaule, fier d'elle. Quand enfin une infirmière le lui mit dans les bras, je le regardai avec plus d'attention. Ce petit avait la même bouche que ma soeur ♥ Mais il était un peu violet, puis tout frippé aussi. Normal, il venait quand même de passer par un col d'utérus tout serré, là. Beuuuuuuuh, non, ne pas penser à ça, surtout ! Ma soeur salua son bébé, en larmes. Je souris, attendri. Elle me demanda alors si j'allais bien.

▬ Oui, oui, ça va... Il te ressemble, ajoutai-je en souriant. Je suis fier de toi, Heli'.

L'infirmière vint alors reprendre le petit, pour le laver etc, et une autre nous amena à une chambre personnelle à l'étage de la maternité. Une fois seuls tous les deux, avant que la jeune fille ne revienne avec Aaron, j'aidai ma soeur à se rafraichir un peu, puis elle s'installa sur son lit. L'infirmière nous rejoint et commença à lui expliquer tout ce qu'elle devait savoir, à propos de l'allaitement, ce genre de choses. J'écoutai d'une oreille distraire, les yeux rivés à mon neveu. Quand enfin la jeune femme quitta la chambre, j'approchai doucement du lit.

▬ Je... Je peux le prendre, Linä ?

J'avais envie de serrer contre moi ce petit être, qui venait d'être expulsé dans un monde de fou, où tout ce à quoi il pourrait se rattacher au début serait sa famille... Les Tässäon. Et voilà, de deux, nous étions passés à trois avec mon mariage, et maintenant, à quatre avec la venue d'Aaron. Quand Kat' pointerait le bout de son nez, nous serions presque au complet. Ne manquerait plus que le futur mari de ma jolie soeur, et nous serions enfin une vraie grande famille.

Une fois à la maternité je ne voulais plus quitter mon frère. Quand une sage-femme lui demanda de nous accompagner en salle de travail, je promettais mille morts à Polo s'il ne venait pas avec moi. Il l’avait apparemment bien compris. Je souffrais toujours autant le martyr, j’avais mal et les contractions devenaient de plus en plus régulières. Une chose était sûre j’avais mal. Mon frère avait revêtu ce que les infirmières lui avaient donné. Jamais de ma vie j’aurais cru voir mon frère aussi paniqué, mal à l’aise et habillé de cette manière. C’était drôle. Mon sourire disparu aussi vite qu’il était apparu sur ma face. On me proposa une péridurale, que je refusais catégoriquement. Je mettrais au monde mon fils seul et sans l’aide d’anesthésiant. Comme si les femmes il y a une centaine d’années avait droit à une péridurale. M’enfin je serais la main de mon frère de toutes mes forces. Si je lui brisais la main ce n'était rien par rapport à la douleur que je ressentais en ce moment même. Un homme aux cheveux noirs s’amena dans la salle de travail nous saluant mon frère et moi. Il se plaça face à moi, et me dit de pousser. J’avais envie de rire, je ne faisais que ça et j’avais hyper mal. Mon frère debout à mes côtés essayait tant bien que mal de me faire faire ce que le médecin me demandait. Je tournais mes yeux vers lui et rétorquais:

- Ce n'est pas toi qui accouches grand frère c’est moi arrêteé de faire le débile.

Bon je faisais preuve d’une certaine agressivité. Mais cela venait certainement de la douleur. Je m’appliquais à la tâche que le médecin m’avait demandé et je soufflais et poussais. Mon visage perlait de sueur, mes cheveux étaient dans un état indescriptible, j’étais rouge tomate, je pleurais… C’est dur. Quand d’un seul coup j’entendis la voix grave du médecin me dire.

- Continuez, nous voyons sa tête!

Comment ça il voyait sa tête, mon calvaire était bientôt fini. Je n’allais plus avoir aussi mal que maintenant. Inspire, expire, pousse, inspire, expire, pousse. Je sentais comme quelque chose qui partait de moi. C’était plutôt désagréable. Ma main serrait toujours aussi fermement celle de mon frère. Il évitait soigneusement de regarder vers les médecins, et me regardait moi les yeux légèrement dans le vague. Je ne cessais pas de pousser quant au bout de plusieurs longues minutes ayant laissé mes yeux dans ceux de mon frère j’entendis des cris. Surprise, je tournais la tête vers la provenance de ces pleurs.

- Vous avez bien travaillé mademoiselle.

Je ne pus réprimer une vague de larmes me submerger. Je voyais un petit bout de chou, je ne réalisais pas très bien que c’était mon enfant, mais je ne pouvais être qu'émerveillé par le spectacle qui se jouait devant moi, l’une des femmes qui s’occupais du bébé me l’apporta. Je pris conscience que je tenais toujours la main de mon frère que j’avais bien malmené. Il s’en remettra mon frère est fort ou pas. Le bébé était dans mes bras. Il n'était pas terrible, c’est moche un bébé qui vient de naître.

- Bonjour toi! dis-je à l'intention du petit bonhomme dans mes bras.

Je souris à mon frère avant de lui demander s'il va bien.

Ce matin-là, j'étais à l'université. Les cours se passaient bien, même si la trigonométrie avancée me sortait par les trous de nez. C'était plus dur que ce que je ne me l'imaginais, et il fallait que je bosse pratiquement tous les jours en rentrant pour tenir la distance, ce qui ne m'était jamais arrivé auparavant. Mon portable vibra dans ma poche, et je vérifiai automatiquement qui était l'émetteur. Helinä. Si elle m'appelait alors que j'étais en cours, c'est qu'il y avait un problème. Rapidement, je rassemblai mes affaires et quittai l'amphithéâtre tout en décrochant, sous les yeux réprobateurs de mon professeur. Déjà que mon look ne lui inspirait rien de bon... Je venais de briser ma chance de figurer un jour dans ses petits papiers, en quittant bruyamment son cours de la sorte.

- Allô, Linä ?

- Pollo viens me chercher je vais accoucher je suis dans le parc.

- Quoi ! Euh ! Oui, j'arrive !

Je raccrochai avec précipitation, avant d'appeler Chase. Pourvu qu'il soit à l'école, pourvu qu'il soit à l'école ! Il décrocha à la cinquième sonnerie, je faillis en faire un infar', ma soeur accouchait dans un parc, nom de Dieu !

- Chase ! J'ai besoin de toi, ma soeur va accoucher, elle est dans le parc ! Tu peux me passer ta voiture ?

- Quoi ! Euh ! Oui, bien sûr !

- T'es à l'école ?

- Ouais, j't'attendrai devant avec la jeep !

- Super, merci vieux !

Je raccrochai et me précipitai dehors. Il était temps que je m'en achète une, de bagnole ! J'en avais pas réellement besoin, étant donné que l'université n'était qu'à dix minutes à pieds de Wynwood, mais quand même ! Là, c'était un cas où elle se révélait absolument nécessaire. Je parcourus le chemin qui me séparait de Chase en 4 minutes, montre en main, courant comme un dératé. Il me tendit les clés, le moteur tournait déjà. Quand il me demanda s'il fallait m'accompagner, je secouai la tête. Je ne savais pas où en était sa relation avec ma soeur, alors autant ne pas prendre de risques. Dix minutes plus tard, j'étais dans le parc. Je ne pris même pas la peine d'arrêter le moteur, me précipitai hors de la voiture à la recherche de Linä. Quand je mis la main dessus, sa figure torchée de douleur me paniqua encore plus que ce que je ne l'étais déjà. Je la portai jusqu'à la voiture, avant de l'allonger sur la banquette arrière. Hop, y a plus qu'à !

- Dépêche-toi! Espèce de branquignole. Faut que j’aille à l’hosto toute suite. Je veux pas accoucher dans cette sordide voiture à deux balles.

- Putain, je fais ce que je peux, y a d'la circulation Linä !

Stress, énervement, circulation, femme enceinte à l'arrière. Tout ça, ça ne fait pas bon ménage ! Je klaxonnais sans arrêt, insultant les gens au passage. Heureusement, l'hôpital n'était pas loin. Une petite pensée traversa mon esprit, elle me sembla tout à fait déplacée : "Putain, accoucher sur des sièges en cuir, la classe." Oui, hum. Du coup, ça m'énervait encore plus.

- ‘Tain mais tu roules à combien grand frère, tu vas pas te grouiller oui. Incapable…

- Je roule à 90 sur une route à 50 et y a plein de gens Linä, me stresse pas nom de DIEU !

- Je me sens pas bien Pollo. On est bientôt arrivés ?

- Mais qu'est-ce que j'en sais moi ?! J'crois que oui, mais j'en sais riiiiien, y a trop d'bagnoles et... PUTAIN, CONNARD, REGARDE OÙ TU ROULES UN PEU !

La sueur commençait à perler à mon front. Un type venait de me faire une tête à queue et, si Heli n'avait pas été sur le point d'accoucher à l'arrière de la jeep, j'en serais descendu pour le flinguer. Finalement, nous arrivâmes à l'hôpital. Je sortis de la voiture en braillant que ma soeur allait accoucher, et immédiatement des brancardiers arrivèrent pour s'occuper d'elle. Ils la placèrent sur une civière, tandis que je fermais la voiture. Je revins près d'elle en deux enjambées, attrapai sa main au passage. Elle la serrait comme une folle, mais c'était pour la bonne cause. Une infirmière lui posa des questions, auxquelles ma soeur répondit difficilement. God, elle avait vraiment l'air de souffrir le martyre, là !

- Jeune homme, vous êtes le père ?

- Quoi ?! Euh ! Non, c'est ma soeur !

- Bon, accompagnez-nous en salle de travail si vous le souhaitez.

Je croisai le regard de Linä, qui me fit bien comprendre que si je ne venais pas avec elle, elle m'en voudrait jusqu'à la fin de ses jours. Yurk, je sens que ça allait me dégoûter tout ça. Les infirmières emmenèrent Linä et je suivis, sans lâcher sa main. Une fois sur place, une infirmière s'occupa de moi. Au programme : on désinfecte, on protège avec des blouses vertes ridicules, un masque super chiant et un chapeau trop con. Vert, lui aussi. Il jurait singulièrement avec la couleur de mes cheveux, mais pas le temps de me préoccuper de ça. Le travail avait commencé de l'autre côté. Je me précipitai près de ma soeur et m'emparai de sa main... Chose que je regretterais presque tellement elle me broya les doigts pendant les longues minutes qui suivirent.

Je savais que ça arriverait un jour. Cela devait arriver. C’était obligé. Debout comme une conne, des contractions de plus en plus répétées. C’était la meilleure j’étais dehors dans le parc et voilà que j’allais accoucher. La seule personne me venant en tête pour le moment était Pollo. Il fallait que je l’appelle, qu’il m’emmène à la maternité. J’avais mal en bas du dos, ce n'était pas encore le moment que j’accouche mais vraiment pas. À plus nous avancions dans le temps à plus j’avais mal au dos et à plus je m’inquiétais. Je ne devais pas accoucher maintenant. Il me reste encore deux semaines avant de faire sortir bébé. Des coups oui j’avais l’impression qu’on me mettaient des coups dans le bas du dos. Ni une ni deux je sors mon portable de ma poche et appuie sur la touche un, numéro favoris Pollo.La sonnerie d’attente retentit deux fois et mon frère décroche enfin.

- Pollo vient me chercher je vais accoucher je suis dans le parc.

Ma voix était paniquée, et je ne pouvais retenir les larmes de coulées le long de mes joues. Je n'étais pas vraiment sûr que j’étais sur le point d’accoucher, mais à mon humble avis c'étaient des contractions que j’avais. J’avais l’impression que j’allais mourir. J’attendis quelques minutes avant de voir débarqué mon frère. Tout aussi paniqué que moi. Je souris en l’apercevant avec ses cheveux noirs et bleus. Visiblement c’était sa couleur le noir. Il ne redeviendrait pas blond j’en étais certaine. J’avais mal aux reins. Je n'étais pas bien du tout. Des sueurs froides dans le dos, sur mon visage. C’était sûr j’allais mourir. En mois de trois heures j’avais eu droit à trois contractions qui devenaient de plus en plus douloureuses. J’inspirais et j’expirais. Le travail avait commencé. Pollo me prit dans ses bras et me posa dans le 4x4 de Chase le même quand il était venu me chercher à l’aéroport. Il allait connaître deux accouchements en moins de deux mois. Cela me fit sourire cruellement puisqu’une autre contraction venait de me faire perdre tout sourire et celui-ci devint plutôt une grimace. Il n’avait même pas pris le temps de couper le contact qu’il redémarra rapidement.

- Dépêche-toi! Espèce de branquignole. Faut que j’aille à l’hosto toute suite. Je veux pas accoucher dans cette sordide voiture à deux balles.

Je soufflais comme on me l’ait appris au cours de préparation à l’accouchement. J’avais mal au pubis, en fait non je ne savais pas vraiment ou j’avais mal, j’avais mal de partout. Et je n'avais qu’une hâte que le sérieux du travail commence le plus rapidement possible que je sois débarrassé de cette putain de douleur qui me martelait le corps. Allongé sur la banquette arrière. Je soufflais encore et encore. Il essayait de me parler, me rassurer certainement mais à vrai dire ma tête était plutôt préoccupé par la douleur ressentit. C’était insupportable. J’avais beau respirer je n’arrivais pas à ne plus ressentir de douleur. Je voyais les yeux de mon frère dans le rétro intérieur. J’avais l’impression que la voiture n’avançait pas et cela m’exaspérait.

- ‘Tain mais tu roules à combien grand frère, tu vas pas te grouiller oui. Incapable…

Le pauvre je l’insultais et je voulais qu’il aille plus vite. Je lui en faisais voir quand même. Je ne savais pas ou se trouvait exactement l’hôpital mais j’espérais qu’il n’était pas trop loin du lycée. J’avais déjà des petites contractions pas vraiment douloureuses une ou un semaine auparavant mais je ne m’en étais pas inquiété plus que ça. Aaron ne devait pas arriver avant un mois quand cela m’était arrivé alors j’ai laissé passer. Mais aujourd’hui je souffrais et les contractions étaient de plus en plus rapprochées.

- Je me sens pas bien Pollo. On est bientôt arrivé?

Expirer, inspirer, pleurer, expirer, inspirer, pleurer, voilà comment se passèrent les minutes dans l’habitacle de la voiture. Je sentis la voiture freinée. Ma porte s’ouvrir, des ambulanciers sortaient en toute hâte avec une civière. Je n'avais pas besoin de ça je n'étais pas handicapé. Mais ils ne cherchèrent pas plus loin et me forçant à m’allonger sur le brancard. Je pris soin de serrer la main de Polo le plus durement possible. Toute ma force était dans ma main, je ne voulais pas qu’il me lâche ne serait-ce qu’une seconde. Des médecins ou des sages-femmes m’avaient demandé quelle était la période entre chaque contraction. Ayant du mal à prononcer mes mots c’est par à coup que je leur dis.

- Toutes les heures… mais… maintenant c’est plutôt… toutes les demi-heures.

La main de Pollo toujours dans la mienne. Je le gratifiais d’un sourire, lui faisant passer tout mon amour dans ma poignée de main. Mes yeux le remerciaient d’être là.