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 This time, This place, Misused, Mistakes... [Naëlie & Eden]

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MessageSujet: Re: This time, This place, Misused, Mistakes... [Naëlie & Eden]   This time, This place, Misused, Mistakes... [Naëlie & Eden] EmptyDim 20 Nov 2011 - 22:16

... Je veux mourir. Non. Je sent son corps chaud et frissonnant contre le mien. Mes mains vont a la rencontrent des siennes, mes doigts rencontrent les siens, transformés pour l'occasion en glaçons d'apéritif. Je les frotte entre mes paumes, m'écartant un peu d'elle.

"tu es gelée"... Phrase prononcée en même temps qu'elle, qui me l'annonce. J'aurais envie de rire. Mais ce qu'elle dit est tellement mignon... J'ai trouvé un bébé renard. Eden, qui embrasse ce petit truc tout fragile et tout innocent... Je secoue la tête. comment vais-je faire pour ne pas pervertir cette enfant la ? La belle a des idées qui me font frissonner.... Me filant une baffe mentale du plus bel effet -après tout elle est chaste et pure, donc pas-toucher- j'esquisse un sourire un peu niais, et effleure mes lèvres des siennes, vites, comme pour lui voler un peu de sa chaleur, ou lui donner un peu de la mienne. J'en ai a revendre.

"Ok, on va faire comme ca".

Je lui souris, doux. Elle est jolie, et elle me donne envie de sourire. Presque tout le temps. Presque souvent. Mes joues elles n'ont pas très envies et collaborent mal, donc bon... Mais faut pas leur en vouloir, les pauvres. Les pauvres. Plus habituées. C'est fou ça. Les habitudes foutent vite le camps. Je passe un bras autour de sa taille, et marche avec elle en direction des fenêtres des dortoirs, a contre sens du gymnase.

"On va aller chercher des vestes, d'abord".

Je marche un moment, puis la lâche et attrape quelques cailloux au sol. Me reculant, je jauge, et ayant repéré la fenêtre d'Eden canarde la vitre sans cérémonie. Sa tête de shooté apparaît après un moment, hagard. Tâchant de parler a voix basse et fort en même temps -ce qui est peu aisé, je vous l'accorde- je l'interpelle, demandant un pull et une veste, expliquant que j'ai froid. Je m'attends a une montagne de question... Et reçois juste le tas sur la gueule, alors que mon ami referme la fenêtre sans plus de cérémonie. Il n'a pas vu la silhouette de Naëlie, peut être même pas la mienne, la nuit est peu éclairée. Tant mieux. Jaloux comme il l'est, on aurait peut être jamais eu ses vestes.

Je soupire sous le tas qui m’étouffe avant de m'en saisir. Enfilant le pull, je glisse la veste après l'avoir dûment ouverte autour des épaules de Naëlie.

"Maintenant, on peut aller voir du côté du gymnase..."

Ou pas encore. J'attrape chaque coté du col de la petite rousse, l'attirant a moi, et l'embrasse encore une fois. Ne pas penser. Ne pas penser.
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MessageSujet: Re: This time, This place, Misused, Mistakes... [Naëlie & Eden]   This time, This place, Misused, Mistakes... [Naëlie & Eden] EmptyMar 8 Nov 2011 - 22:58

Je ne sens pas lorsque mes pieds décollent du sol, je volais déjà. Que dire de plus stupide que ce que j'ai déjà dit ? Il m'embrasse, et ne pleure plus. Les traces de ses larmes qui ont roulées ne sont justement plus que trace. Témoins de sentiments. Témoins de douleur, de tristesse, de libération aussi. Il faut que j'arrête de philosopher autour des pleurs. Après tout, à quoi cela sert-il ? A se monter la tête, à réfléchir, à casser les pieds de ceux qui nous écoutent. Nos lèvres se séparent pendant un battement de cils, desquels une goutte d'eau tombe.

Il a pris ma main. Sa grande main, la peau rugueuse, à peine rêche, ses longs doigts de pianistes, se resserrent autour de ma petite main. La noirceur de la nuit nous a enrobée mais tu brilles comme un astre. Non, pas un astre. Un astre, c'est flou, ça ne ressemble à rien. Personne n'en voit jamais de près, et moi, je t'ai vu plus près que j'ai jamais vu. Une luciole, peut-être. J'aime bien ces bestioles, elles sont fortes pour fabriquer de la lumière toutes seules. Enfin, c'est un peu bête. Je compare l'homme, le géant à côté de moi à un insecte. Mais bon, l'idiotie n'est pas contagieuse, alors il ne me comparera pas à une mante-religieuse avec un peu de chance. Donc voilà, je me promène en tenant la main de ma luciole qui illumine la nuit. Puis, avoir des pensées idiotes, c'est normal. Je suis idiote. Cette grande luciole qui a fait fondre le marbre autour de mon cœur m'a rendu idiote. J'étais intelligente. Avant. J'avais de la répartie. Avant. Mais cette nuit a scellé la bêtise à l'intérieur de mon cerveau et de mon cœur, que j'avais conservés purs, intacts, jusqu'à ce soir. Ce soir, sans heure précise. Ce soir, après les cours. Cette nuit, avec ce petit air qui a poussé les nuages plus loin que l'horizon. Cette nuit fraîche. Très fraîche. Le seul point de chaleur dans mon petit corps agité de tremblement, il se trouve dans ma main gauche. Ou plutôt autour.

Non. Mais non. Mais c'est la nuit. Pour de bon, la nuit ! Je n'ai jamais raté l'appel du soir. Et ça commence à peine la rentrée arrivée ! En rentrant, on sera collés. Sinon, on passera la nuit dehors. Mais on la passe ensemble, hein ? Dans le froid, passons. Ses bras. Il me prend dans ses bras. Il me serre contre lui, mon visage s'échoue dans son torse chaud. Qu'est-ce que je veux faire ? Maintenant, je ne veux pas qu'il me lâche.

"- Je suis complètement gelée. Mais je ne veux pas être collée, et j'aimerais bien... J'aimerais bien rester avec toi. On pourrait aller au gymnase, il n'y aura personne. Il fera peut-être moins froid. Et puis... On sera tous les deux."
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MessageSujet: Re: This time, This place, Misused, Mistakes... [Naëlie & Eden]   This time, This place, Misused, Mistakes... [Naëlie & Eden] EmptyMar 8 Nov 2011 - 21:13

C'est un peu de jaune. Comment décrire le ciel à un aveugle ? On dira que le bleu est liquide comme l'eau et que lorsqu'il fonce et noircit, il a goût d'orage, on lui dira que le bleu gris est pareil à la douceur de la rosée, que le rouge est la chaleur du feu lorsqu'il rougit la peau... Mon cœur ne ressent pas, mais il n'est pas aveugle. Il voit jaune. Un peu de jaune au niveau de mes côtes, que soulèvent mon souffle. Qu'est-ce que le jaune ? C'est chaud. Son nez contre ma poitrine. C'est le jaune qui me fait pleurer. Je n'en veux pas, je l'expulse. Mon monde est noir, mon monde est blanc, mon monde ne saurait être jaune. Un poussin n'a rien de mignon, on dirait une balle de tennis. On ne peut pas jouer au tennis avec d'ailleurs, de peur d'obtenir un hachis parmentier, ou plutôt une pizza sur tamis, à déguster froid. C'est dégoutant non ? Pleurer est dégoutant. Je n'avais jamais ressenti le jaune. Le jaune ne brûle pas, c'est une goutte d'acide qui ronge le noir, qui teinte le blanc. C'est dégoutant. Ça pollue.

On pleure à cause des bébés phoques assassinés. Je peux bien pleurer pour mon cœur qui s'empoisonne. Non. Je ne pleure pas. Les quelques sillons qui marquent mes joues sont secs, mais je ne bouge pas, étirant son corps vers le ciel en le serrant contre moi. Ses mains qui saisissent mon visage sont chaudes. Elles passent sur mon visage et étalent mes tourments. Ceux-là s'assèchent. Elle dit des bêtises. C'est mignon. Pas comme un poussin. C'est beau. Surtout si elle décide de m'embrasser. La natation c'est pas trop mon truc, mais l'apnée, j'adore ! Il ne pleut plus. De lourdes gouttes d'eau s'échouent pourtant parfois, gouttant des feuilles, se réunissant en essaims suicides. Je la dépose.

Nous avons quitté l'arbre. J'ai ma danseuse au creux des doigts, sa petite main perdue dans la mienne. Le vent qui a chassé les nuages soulève ses cheveux. J'ai mon soleil portatif, c'est pas trop classe ça ? Mon. J'ai pas envie de partager. Comme j'ai pas envie de lâcher sa main. Me voici arriéré, collégien dans l'âme. Il fait très noir. Quelques lueurs soulignent le bâtiment. On a dû nous marquer absents à l'appel. Mais on est pourtant pas venu nous chercher. La pluie les en aura peut-être dissuadés. Il fait froid. Nous sommes sous le porche.

- " Nous sommes restés dehors un peu trop longtemps, ils doivent être en train de regagner leurs chambres. Tu veux faire quoi ?"

On pourrait rentrer et se faire coller, on pourrait marcher jusqu'à l'aube qui est loin mais pas inaccessible, on pourrait faire ce qu'elle veut. J'aime bien le principe. Elle tremble un peu de froid. Je veux bien lui servir de manteau. Mes bras se referment autour d'elle, ma main caressant ses cheveux, qui se barrent.
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MessageSujet: Re: This time, This place, Misused, Mistakes... [Naëlie & Eden]   This time, This place, Misused, Mistakes... [Naëlie & Eden] EmptyLun 10 Oct 2011 - 20:12

Ses lèvres se ferment et son souffle se coupe après mes paroles. Je pense avoir réussi à le surprendre, mais est-ce pour le mieux ? L'honnêteté, je lui ai dis la vérité. Je lui ai dis qu'il était le premier. Pourquoi lui ais-je accordé ça, je n'en sais rien. Mais quand j'ai senti ses lèvres sur les miennes, je me suis dis ; personne d'autre. Je ne l'aurais jamais dit à voix haute, même dans un murmure, mais je l'ai pensé. Ma main a glissé le long de son torse et se trouve maintenant contre ses côtes, un peu plus bas que mon visage, et je sens sa respiration courte. J'ai enfouie ma tête contre lui ; sa chaleur me réconforte dans mon aveu.

Sa voix, et mon prénom. Mon prénom dans sa voix, mon prénom par sa voix. Mon prénom par lui. Poussé, résonnant dans son souffle qui s'apaise. Il est calme. Mais pas seulement ; il baisse la tête, me serre contre lui. Cette étreinte, cette chaleur, cette douceur. Cette tendresse. Ce moment que nous possédons et qui peut nous filer entre les doigts à chaque instant, je ne veux pas le laisser s'en aller. Tu aimes l'odeur de mes cheveux, cette réflexion me fait sourire. Que s'est-il passé pour que nous en soyons là, alors que nous criions encore ce midi, nous hurlions même. Ce n'était pas la sérénité qui nous tient maintenant. Je ne connaissais pas encore ce bonheur, je ne connaissais rien encore. C'était une tempête encore. Mes bras s'enroulent autour de son cou tandis que sa tête viens se coller dans le creux du mien. Ce geste m'oblige à me mettre sur la pointe des pieds, qu'est-ce qu'il est grand ! Je suis à la limite de voler je pense. Mais ce n'est pas grave, un bébé phoque volant, c'est mignon !

La petite voix mesquine dans ma tête s'est tue, et même elle ne serait pas en mesure de m'expliquer ce qui est en train de se passer. Même elle ne saurait pas m'expliquer pourquoi je sens une secousse parcourir le corps d'Eden appuyé contre le mien. Des larmes. Ce sont bien des larmes qui coulent sur le visage du géant au soit-disant cœur de pierre. Ce garçon sec, et arrogant, désagréable au possible. Celui-là même pleure sur mon épaule. Je ne ressens pas le besoin de pleurer, personnellement. Il libère ce qui le retient, peut-être depuis longtemps, mais qu'est ce que je suis sensée faire, là ? Quel est le comportement à adopter dans ce genre de situation ? Je le serre contre moi. Fort. Je pose mes lèvres sur son cou, et mon regard se porte au loin. Le ciel ne saigne plus.

Je repense à la musique. Aux notes légères qui attaquent le silence et l'obligent à se taire. Et je sens une de tes larmes couler de mon cou jusqu'à mon cœur. Il ne faut plus que tu pleures ; c'est fini. Souris, souris moi maintenant. Ou embrasse moi. Mais ne pleure plus, je t'en prie. J'attrape ton visage au creux de mes mains ; je le relève en face du mien, et avec mes pouces, essuie les restes de larmes qui coulent encore.

- S'il en vient d'autre, je les effacerai aussi. Pleure, si tu veux, mais je préfère alors être là. Parce que tes larmes ne sècheront pas seules.


Sans lui laisser le temps de répondre, je dépose un baiser léger, bref, sur ses lèvres. Et je regarde les yeux d'Eden, une de mes mains toujours sur sa joue, la seconde au niveau de son cœur. Montre moi, montre moi qu'il bat.
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MessageSujet: Re: This time, This place, Misused, Mistakes... [Naëlie & Eden]   This time, This place, Misused, Mistakes... [Naëlie & Eden] EmptyDim 9 Oct 2011 - 22:30

Je l'ai mouillée.

Pourquoi ? Va savoir. Ma veste, cadavre agonisant au creux du bourbier qui se forme, nous la foulons. Ta solitude et la mienne. Le chant de ta douleur. Pourquoi ? Je sais. Je savais. Je ne sais pas. Va savoir. Samantha. Naëlie. Je ne veux pas penser. Tout est veux. Tout est envie. Tout est seconde. Pourquoi ? Je l'ai mouillée. Elle se venge. A vrai dire, ça me va bien. Partageons nos microbes. Elle sèche, moi mouillé, elle gelée, moi brûlant. Brûlant de quoi ? De fièvre, mais quelle fièvre ? Ne pense pas. Ressens. Je ressens. Je suis sous l'eau. Sinon, pourquoi cet instant s'étirerait-il comme une note sur le clavier du piano ? Mon cœur ne bondit pas, ne frissonne pas, il est à l'arrêt. Même lui ne bruisse pas pour ne pas briser la discordante et fragile harmonie de cette note qui s'étire dans un souffle. Ses lèvres sont fraîches. Son corps est froid. J'ai refermé mon bras autour de sa taille. Elle ne touche presque plus le sol. Moi qui pensait me relever, elle m'embrasse. Je suis grand. Trop peut-être. Faisons un compromis donc : tu t'envoles.

Tu m'embrasses.
Tes yeux sont fermés. Pourquoi ? Tu t'envoles. Je reste au sol. Pourquoi ? Je ne sais pas. Tu sais, toi ? Plus de colère.

" Tes lèvres sont les premières à violer les miennes."

Tes mots résonnent. Je ne suis plus sous l'eau. Tes mots résonnent. Je vole. Pourquoi. J'ai volé ? J'ai violé. Je veux. Tes lèvres. Toi.
C'est tendre. Le premier. La virginité de tes lèvres. la vie de tes lèvres. Je veux. Les premières. Les dernières. Ce sont les mots qui me viennent Je ne les dis pas. Pourquoi ? Va savoir. Naëlie. Naëlie. Le souffle du piano.

"Naëlie..."

C'est tendre. Tu es au sol, je suis penché. nous sommes au sol, nous volons. La musique n'est pas liquide. C'est lourd, c'est hachuré. Ça résonne dans le vide. Des mots qui pensent, des gestes. La musique est vie. La musique vit. La musique vole. Nous volons au creux d'un nuage. Le ciel nous environne, le monde se noie. Ces sont les larmes du ciel. De l'eau perdue. Elles ne sont là pour rien. Ce sont mes larmes. Elles ne sont là pour rien. Ce sont mes larmes. C'est le vide qui s'étiole. Je te connais. Je ne te connais pas. Le froid que tu transmets est un éveil. Je vis.

Tout contre toi. Ton corps, tout contre moi. A coups sourds, tu respires. Cela s'égare dans ma chemise. C'est chaud, c'est froid, ça frissonne dans mon cou. Tes cheveux sentent si bon. Le feu mouillé sent fort. Tu embaumes. Je te le murmure. Mon grand corps cassé, brisé, mon visage échoué dans ton cou. La ligne pure de l'harmonie s'étend ; tu es la perle de l'innocence. L'eau du ciel de sert à rien. Mes larmes ne servent à rien. Il pleut sur toi.

Le ciel s'épure. Il ne pleut plus. L'eau du ciel est dans mes yeux. C'est quoi ? Ça ne sert à rien. Pourquoi ? Nous sommes musicalement compatibles. L'eau du ciel ne sert à rien. L'eau du ciel est sur toi. Toi que je serre.

Il ne pleut plus.
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MessageSujet: Re: This time, This place, Misused, Mistakes... [Naëlie & Eden]   This time, This place, Misused, Mistakes... [Naëlie & Eden] EmptyDim 9 Oct 2011 - 21:20

Tout à coup, je me retrouve sur mes pieds. Il m'a relevée, sans mon consentement. Et il me crie dessus. Il est troublé. Et moi, je me sens d'une passivité déconcertante. Il est blessé par le mensonge ; il semble sincère, et sincèrement affecté. Me connaître ? Tu veux donc me connaître ? Ce n'était pas évident, jusque là. Ta réputation ? Je serais tentée de la croire, au premier abord. Mais quelque chose m'en n'empêche. Je ne sais pas quoi, mais je n'y crois pas. Tu n'es pas un connard, Eden. Tu joues le rôle d'un connard, peut-être. Ou l'es-tu un peu bel et bien. Mais pas seulement. Tu as trop de meurtrissures, tu es trop sensible au mensonge pour être un connard. Je voudrais te le dire, que tu ne te rabaisses pas à ça ; peut-être un jour. Un jour, je te dirai, non pas ce que tu es, mais ce que tu n'es pas. Tu veux m'enlever ton manteau ? Je te le rends. Pourquoi dans la boue ? Oh puis après tout, je m'en fous. J'ai tes yeux plantés dans les miens. Peu m'importe le froid, j'ai tes mains sur mes épaules. Peu importe le rien, peu importe ma colère ou ma rancœur, tu es si proche. Peu m'importerait que mon cœur s'envole, si je pouvais comprendre pourquoi...

Mes yeux se sont fermés automatiquement et j'ai cessé de penser. J'ai cessé d'exister, j'ai rompu ce pacte qui me raccrochait à la vie. Toute la violence s'est effacé, tout le sang s'est envolé. Tout le manque est apaisé et je ne sais plus penser. Tout ce que j'ai pu connaître se trouve être faux ; tout ce que j'ai vécu de plus vivace me paraît mort. J'assiste à ma propre renaissance, je vis le rétablissement après une longue et dure maladie. Un médicament, c'est cela. Un médicament qui fait fondre l'étau de marbre duquel mon cœur était prisonnier. Comment faire fondre le marbre ? Le froid incarné, la solidité, l'imbrisable. J'abandonne la virginité de mes lèvres à cet inconnu qui m'affole. Comment s'y prend t-il pour m'ensorceler de la sorte ? Je n'ai jamais compris ce besoin qu'avaient les gens de s'embrasser. Les seules personnes que j'aimais m'ont laissée. Alors je n'ai jamais compris. Quel sorte de bonheur, de plaisir niais deux personnes saines d'esprit peuvent avoir à coller leurs lèvres comme on colle un post-it sur le haut de sa feuille ? Pourquoi ais-je maintenant non seulement l'impression de les comprendre, mais d'aimer ? D'aimer mes lèvres contre les siennes ? Pourquoi, comment ? Pourquoi, comment une telle chaleur coule t-elle à travers tout mon être, causée seulement par la seule pression, légère, de ses lèvres sur les miennes? Ce n'est qu'un contact, après tout. Un contact, comme ses mains sur mes épaules. Et pourtant, c'est tellement différent. Ce contact là mêle le frisson à la chaleur, la passion à la question, l'étonnement et le plaisir. C'est cette chaleur qui fait fondre mes barrières, se sont ces frissons qui m'étonnent, en me rendant heureuse. Je ressens le bonheur de tous les imbéciles de la Terre. Je le ressens, mais tellement plus fort. Personne n'a pu être heureux de la sorte auparavant, sinon le monde serait tellement beau. Cet instant de doit pas s'arrêter. Le temps doit être mis sur pause. Je ne suis plus maîtresse de mon cœur, de mon corps. Je ne connaissais pas jusque là le sentiment.

Mais j'en redemande. Pourquoi, où est passée ma pudeur, où s'est envolée ma pureté immaculée de tout sentiment ? Je ne le sais pas, je ne le contrôle même pas. Mais à peine ses lèvres décollées, à peine commence t-il à se redresser du haut de ses deux mètres, je ne veux pas. Je refuse que tu t'en ailles. Ma main s'agrippe à son cou, aux cheveux courts dans sa nuque. J'entre-aperçois ses yeux avant de refermer les miens ; ils sont tellement plus doux. Calmes. Je l'attire vers moi, à bas ma timidité, je ne la connais même plus, celle-là. Elle n'existe plus, au même titre que tous les bons souvenirs que j'ai cru posséder ; ils sont bien ternes à cet instant. Je cherche ses lèvre à nouveau, et à mon tour, dépose délicatement mes lèvres sur celles du jeune homme si étrange, mélancolique ; cet homme renfermant tant de colère, j'aime à sentir ses lèvres, appuyées sur les miennes. Appuyées avec pourtant tendresse, délicatesse. Le frisson me reprend, la chaleur me tient en suspens ; je suis coupée de mes sens, coupée du temps, coupée de la réalité. Même si ce n'est qu'un contact.

- Tu voulais que je sois sincère avec toi. Tu veux de la sincérité.


Il se redresse de sa hauteur et j'appuie ma tête contre lui. Qu'il sache, cela changera t-il quelque chose ? Peut-être aura t-il peur. Mais je m'en fiche. Je ne veux plus mentir.

- Tes lèvres sont les premières à violer les miennes.
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MessageSujet: Re: This time, This place, Misused, Mistakes... [Naëlie & Eden]   This time, This place, Misused, Mistakes... [Naëlie & Eden] EmptyDim 9 Oct 2011 - 20:16

Elle est au sol, dans la boue. Avec mon manteau. MON manteau. Plein de boue? Sûr, il est foutu maintenant. Connerie. Pourquoi je lui ai filé hein ? Je suis pas galant bordel de merde. Il n'y a plus de porte-manteaux viables de nos jours. C'est fini, ça. C'est sale. Cette fille est définitivement sale. Je l'attrape par l'épaule et la remet sur ses pieds en un mouvement. Elle pourrait être malade, je vais être accusé de maltraitance après. Faut pas maltraiter les roux. Avec leur passif, ce sont de trop beaux martyrs. Et puis en plus de me niquer mon manteau, elle va pas crever pour couronner le tout, genre choper ma pneumonie à moi dans une ultime tentative de me faire chier.

"Tu m'emmerdes. Je pose une question, tu mens. Envoie moi chier, mais mens pas ! Bordel."

Ca m'énerve. Je veux pas qu'elle mente. J'en ai marre qu'on me dise pas les choses. J'ai une sale tête de con c'est ça ? Bon ok, je suis un connard. C'est pas une raison ! Les gens avec qui je suis un gros con me parlent pas mais ça me va très bien? Ceux avec qui je parle se taisent aussi. Sam qui n'avait rien dit. Luce. Je la regarde? Mon manteau est mort, c'est sûr. Il est tout pourri. Elle ça va, il l'aura quand même protégée un minimum. C'est tant mieux, j'éviterai de m'en foutre partout. Je pose mes mains sur ses épaules soudainement, la faisant sursauter. Il n'y a pas de violence. Sauf dans mon crâne peut-être. Ça fume dans ma tête. Si elle parle, je n'entends pas. Je n'écoute pas. Je la regarde.

"Tu ne m'as rien confié, j'ai deviné. On connait pas les gens sans leur parler. Ni sans les toucher. Si ton cœur est en pierre, tant mieux. J'ai une réputation de sale connard."

Mes mains glissent de ses épaules, entraînant le manteau au sol. Il s'étale dans les feuilles mortes et la flaque d'eau où croupissent en chœur nos pieds. On va être malades. C'est con. Je ne l'ai pas lâchée. Pour connaître quelqu'un, on lui pose des questions. On fait parler quelqu'un. On le touche. Naëlie, c'est pas quelqu'un. C'est une rousse. Les roux sont bizarres. Pourtant, je vais rester sur le format type. Les informations s'embrouillent dans ma tête. Merde.

Je mouille son visage avec le mien qui est trempé. Bien fait. Mon manteau contre un baiser, c'est pas super cher payé. J'ai envie. Tous les manteaux du monde pour te connaître, mais ne mens plus s'il te plaît. Mon cœur a décidé de danser la samba, et avec toi en plus. Si tu ne danses pas, ça va plus bien aller. Voilà. J'ai encore l'air d'un con.
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MessageSujet: Re: This time, This place, Misused, Mistakes... [Naëlie & Eden]   This time, This place, Misused, Mistakes... [Naëlie & Eden] EmptyDim 9 Oct 2011 - 19:38

Son regard se durcit. Les chaînes se resserrent dangereusement. Il n'est pas dupe, et je suis une idiote. Je suis idiote de prétendre à mentir alors que je ne sais le faire. Mes qualités de mensonge sont égales à l'agressivité d'un bébé phoque. Alors, pourquoi ais-je menti ? Pourquoi ne pas m'être contentée d'une petite déformation de la réalité, qui ne m'aurait pas valu ce regard de reproche et ce sentiment de stupidité intense ? Eh bien, parce que je n'avais aucune raison de répondre la vérité à cette question dont le seul résultat fût de me faire paniquer. Pourquoi lui aurais-je dit, hein ? Pourquoi lui plus qu'un ou une autre ? Pourquoi cet inconnu ? Mais il se fout de mes questionnements absurdes. Je suis une idiote absurde devant ce type à qui j'ai menti, alors que je ne mens pas. Je ne mens jamais. Mais maintenant, aux yeux de ce type, je ne suis qu'une idiote banale, et menteuse.

Sa réponse. Une douche glacée. Les barbelés s'enfoncent dans mon cœur et il hurle dans le silence de ma stupéfaction. Ils prennent un malin plaisir à s'y enfoncer, à se retourner à l'intérieur avec un sadisme non-dissimulé, peut-être dans le but de faire de moi un morceau de viande hachée, qui sait. Il s'en va. Comment, il s'en va ?! Je ne voulais pas te mentir. Je ne voulais pas, je ne voulais pas. C'est la vérité. Ne me laisse pas, reste là ! Ma bouche reste béate et aucun son n'en sort. Je le regarde tourner sous la pluie qui s'abat. Des litres d'eau qui tombent sur ce monde où nous sommes seuls. La culpabilité m'étreint le cœur. C'est ma faute. La mienne.
L'abandon. Et les souvenirs me reviennent. Les odeurs. Les cris. Les planches de bois s'émiettant sous mes doigts. La vue d'une vie dévastée. Et un arrière-goût amer, aux saveurs indéfinissables. Cet arrière-goût qui perdure au fil des ans et ne se dissipe jamais. Celui de l'abandon. Un flash-back, mes sens retrouvent dans leur mémoire l'empreinte du passé. La maison flambée, quelques flammèches survivent encore. Maman crie, maman pleure. Et papa est parti. L'abandon. Seulement, plus aucune sensation. Plus la sensation d'avoir pleuré. Parce que j'étais, je suis vide. Parce que je n'ai pas pleuré. J'ai relevé maman. Et j'ai cogné dans le mur ; il est tombé.

Retour au présent, il est parti. Mais je ne pleure pas, je ne pleurerai pas. C'est pourtant le vide que je ressens. A moins que je ne ressente rien. Le vide, le rien, ce n'est pas tellement pareil. Ressentir le vide, c'est ressentir le manque de quelque chose. Rien, c'est juste rien. Ce n'est pas un vide, puisque c'est l'absence de tout. Donc, c'est aussi l'absence du vide. Je ne suis pas une petite chose fragile. Pour aujourd'hui, ce sera donc le rien. Je ne voulais pas le décevoir, mais s'il veut s'en aller, qu'il s'en aille. Je lui rendrai sa veste, un jour. Un jour, quand je le croiserai par hasard. Je lui donnerai rendez-vous à une heure vague, le lieu sera vague, pour qu'il la récupère, sa veste. Et lui aussi sera peut-être assis par terre à compter les brins d'herbe quand j'arriverai. Quoique, monsieur ne s'abaissera peut-être pas à ça. Il ne s'abaissera peut-être même pas à venir. Rien n'a plus d'importance Rien n'a jamais eu d'importance. La pluie ne compte pas, la boue non plus. Ni lui, ni moi. Je glisse le long du tronc, mes genoux plient sous mon corps qui se laisse aller. Ils heurtent la boue, et une racine. J'aurais encore un bleu. Mais je m'en fous. Il est parti. Et je m'en fous.

Je fixe un point devant moi. Le trajet que trace mon regard est brouillé par la pluie. Il revient. Hargneux, boudeur, complètement hautain. Au-dessus de la moyenne, mon grand ? C'est peut-être bien de se sentir supérieur, qui sait. Qu'il lève le menton s'il veut. Je ne lui suis pas inférieure. Je crois qu'il pourrait m'en mettre une, je m'en foutrais complétement. Je dois tirer une tête de bébé phoque enragé. Je me demande quelle tête ça a, un bébé phoque enragé. Les grands yeux adorables rougis de sang et exorbités, la bave qui coule sur la fourrure blanche et pelucheuse. Trop chou.
"Il pleut trop". Ça sent le mytho ça aussi. Et on s'en prend à moi ? Pfff. Il marmonne Il ronchonne. S'il veut. Je préfère parler distinctement.

- Tu m'intrigues. Mais tu restes un inconnu. Pourquoi t'aurais-je confié ça, la danse ? Personne ne le sait. personne, parce que je considère ne connaître personne Je n'ai pas d'amis. Je n'ai pas plus de cœur.

Mes yeux se durcissent. Adieu le bébé phoque. Je ne ressens plus de chaleur. Je suis froide. Froide comme le vide, comme le rien. Je suis plus froide que le marbre.
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MessageSujet: Re: This time, This place, Misused, Mistakes... [Naëlie & Eden]   This time, This place, Misused, Mistakes... [Naëlie & Eden] EmptyDim 9 Oct 2011 - 17:07

Il y a plusieurs manières de mentir. On peut mentir par omission et ne s'offrir qu'en partie au regard, afin de ne jamais tout à fait appartenir ou dépendre de qui se ce soit, de se préserver ou de préserver les autres. Encore que mentir est un acte égoïste, souvent voir toujours induit par un sentiment de crainte. Du jugement, du regard, de l'autre enfin. Il y a le mensonge habile, le regard droit, sourire franc, et celui-là est une attaque directe, qui détruit plus sûrement le menteur que celui à qui le bobard est destiné. La vérité se sait, et la nier ou la camoufler devient pesant. On creuse le fossé. Moi, les autres. En mensonge, il n'y a pas de nous. Il y a plusieurs manières de mentir. Il y a de petits et de gros mensonges. Il y a plusieurs manières de mentir. Il y a ceux qui mentent bien, et ceux qui mentent mal.

Il y a plusieurs manières de mentir. Naëlie ment très mal. Je la regarde, et je vois que la panique déjà ancrée en elle telle une moule à son rocher dans ses beaux yeux bleus s'accroit. Je vois le reflet du dédain profond qu'à provoqué la négation de cette vérité que crie son corps élancé en moi dans ses prunelles. Elle se liquéfie. Je ne veux pas de cette eau là. Elle est sale. Mieux vaut l'orage.

"-... Je ne sais pas pourquoi j'ai passé de temps à m'intéresser. Mieux vaut la pluie que tes sornettes? Je ne t'ai pas menti. J'aurais éprouvé une contre-partie."

Oui, "je". Je rapporte tout à moi. Habitue-toi. Ou ne t'habitues pas. Je m'en fous. Je pars sous la pluie glacée, mains dans les poches. Voilà. Seconde baffe. Je viens de me prendre une veste, et au lieu de me resserrer autour de moi, je m'attache au premier papillon venu. On dirait une scène à la mièvrerie dégueulasse du cinéma américain. Lasse. Il pleut. J'ai le corps tremblant, je meurs du froid. Ce froid me pousse. Trouver un abri. Mon esprit est en veille. Trouver un abri. Trouver un abri. Les larmes du temps pourri sont émoussées, je vais me choper une gangrène, à rester dehors. Pneumonie, sors de ce corps ! Stop. L'arbre. Et sa silhouette. Merde. Non. Non !
Pourquoi non ? Elle ment ? Je m'en fous. Je me fous d'elle, je veux juste un abri. Je me fiche qu'elle mente, cette fille n'a aucune sorte d'importance.

"Il pleut trop". C'est dit. Sur un ton que m'a inspiré ce temps de merde. Et je dis de la merde. En tremblant. Croisant les bras, je ferme les yeux. Un long frisson remonte de tout mon corps, chassant en partie le froid. Je m'en fous, et je vous emmerde. Plus de questions, pas de mensonges, juste le froid partout et cette connerie de flotte. "Il y a plusieurs manières de mentir".
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MessageSujet: Re: This time, This place, Misused, Mistakes... [Naëlie & Eden]   This time, This place, Misused, Mistakes... [Naëlie & Eden] EmptyDim 2 Oct 2011 - 17:05

Proches, proches, beaucoup trop proches. Je vois les gouttes d'eau qui luisent dans ses cheveux. Je vois une autre goutte qui roule sur sa lèvre inférieure. Un frisson me secoue, j'ai la chair de poule alors que je n'ai presque plus froid. Je sens même de la chaleurs au niveau de ma poitrine, de mon ventre. De mes joues aussi, mais ça n'a rien d'étonnant. Je ne comprends rien à ce qui se passe. Ses yeux sont plantés dans les miens et j'ai l'impression d'être sondée par des ondes qui me traverse de part en part. Une goutte d'eau reste suspendue à mes cils ; elle a chuté des feuillages qui nous surplombent, qui nous protègent de cette averse. Le silence nous pénètre ; il est solide, palpable, mais fragile. Seule la musique de la pluie résonne, mais nous isole du reste du monde. J'ai l'impression qu'il ne se passe rien ailleurs. Rien n'existe sur cette Terre, mis à part cet instant. Mais pourquoi ? Pourquoi, cette impression est pourtant idiote ! Je le sais parfaitement, que quelque part des gens crient, des gens se battent, des gens rient. Je sais parfaitement que quelqu'un meurt quelque part. J'ai conscience que quelqu'un naît quelque part. Sur cette Terre, à cet instant, des gens se détruisent. Des gens hurlent. Et au milieu de ce vacarme de cris, de larmes, de haine, de souffrance et de vie, nous sommes là. Nageant dans le silence et bercés par la pluie. Nous sommes là, coupés de tout ça. Plongés dans les songes, les souvenirs. Plongés dans le regard de l'autre.

Non. Il n'a pas posé cette question. Il n'a pas rompu le silence pour me faire paniquer. Non, c'est impossible. Pourquoi, pourquoi demander cela ? Il n'a pu le deviner dans mes mots. Je n'en parle jamais, je ne le dis jamais. La danse. Classique, moderne. Défouloir sans fond, énergie sans réserve. La danse, moyen d'expression. Moyen de libération. Grâce et violence, musicalité et silence. Comment ? Elle m'appartient, ma danse. Elle est unique, elle est personnelle. Je ne suis pas douée. Je ne suis pas forte, je ne suis pas particulièrement gracieuse. Mais j'aime. J'aime danser, j'ai besoin de danser. Il n'a pas pu me voir cet après-midi, il était en cours. Je ne danserai plus au gymnase, je me contenterai de ma chambre. Mais comment, pourquoi a-t-il posé cette question ? L'envie de fuir me saisi, mais le rideau de pluie me refroidi instantanément. Et son regard aussi. Je me sens enchaînée, enroulée dans un fil de fer qui menace de planter ses crocs dans ma chair au moindre de mes mouvements. Pourtant, ce n'est qu'un regard. Un regard qui me paralyse.

- Non. Non non, je ne sais absolument pas danser. Je cours, c'est tout. Je ne vois même pas ce qui te fait penser ça !

Je mens. < Mais bon Dieu, qu'est-ce que tu mens mal ! > Petite voix, tais-toi. Tais-toi, sinon je teste sur toi ces chaînes invisibles qui me déchirent le coeur. Je te mets littéralement en miettes. J'ai déjà l'impression de me décomposer. Il est vrai, qu'étant honnête de nature, je mens très mal. Et là, je crois que je me suis surpassée.
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MessageSujet: Re: This time, This place, Misused, Mistakes... [Naëlie & Eden]   This time, This place, Misused, Mistakes... [Naëlie & Eden] EmptyDim 2 Oct 2011 - 16:23

Elle ne répond rien, et le silence s'étire entre nous. J'aime pas trop les silences. Mine de rien, je suis à moins d'un mètre d'elle. Derrière moi, le froid humide du rideau mouillé. Surtout, surtout, ne pas faire un pas en arrière. J'ai toujours crains la pluie. Je suis un homme de décision et une eau qui vous mouille sans votre consentement, ça, ça ça peut pas le faire. C'est sale. J'ai toujours aimé me baigner. Me laver... Ca c'est un autre dilemme. Enfant, j'étais têtu, déjà. Je me mouillais quand je voulais. Je ne me mouillais pas souvent. La distance entre elle et moi confine à l'indécence. Son corps mouillé aussi.J'ai chaud, et il fait très froid. Je ne connais pas cette fille bordel de merde de cachalot unijambiste !

Je ne la connais pas. Elle s'appelle Naëlie. Elle joue... Merveilleusement, ok, elle joue de la harpe. Elle a un corps sculpté, sportif. Peut-être qu'elle court souvent. Peut-être qu'elle danse. Elle danse ?

"- Tu danses ?"

C'est terriblement exigu ici. Elle lève le nez. Ses yeux ont changé de teinte. J'écoute sa réponse, sans quitter de vue son regard singuler. Si je la fous mal à l'aise, tant pis. Elle avait qu'a pas avoir les yeux en mode roulette russe, un coup bleu, un coup bleu... Mais pas le même.

On ne devien plus grand chose d'elle avec ma veste sur les épaules. On ne voit plus que ses jambes nues qui dépassent, même pas l'ourlet de sa jupe. Le col remonte en haut de son cou. Avec son air défait, on dirait une gamine, ou une femme, une femme enfant qu'on viendrait de violer. Bordel de merde, pourquoi c'est encore moi celui qui a eu l'air d'abuser hein ? C'est pas moi qui ai fait chier le monde et venant taper l'incruste en salle de musique (oui, parfaitement, je sui Le Monde, et je vous emmerde, parce que je vais pas emmerder le monde du coup...) et qui, en se faisant remballer avec art, en redemande ! Il pleut. Nous sommes proches. Je ne pense plus à rien. J'ai oublié le temps.
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MessageSujet: Re: This time, This place, Misused, Mistakes... [Naëlie & Eden]   This time, This place, Misused, Mistakes... [Naëlie & Eden] EmptyDim 2 Oct 2011 - 15:54

Sa réponse avait le mérite d'être aussi pensive que lui. "Le temps du si", j'aime beaucoup. Le ciel, le ciel. Je crois que du moment où j'ai eu les yeux ouverts et un cerveau qui fonctionnait, j'ai commencé à le contempler. Du moment où j'ai vu le premier oiseau s'envoler, j'ai rêvé de décoller et de me laisser planer au-dessus du moindre courant d'air. Dans ma petite campagne loin de tout. Je me rappelle m'allonger dans la paille, des heures durant. J'aime bien parler avec lui ; il me replonge dans ma nostalgie. Dans un passé que je croyais trop loin enfoui. Le ciel continue à se vider de son sang ; l'hémorragie se fait plus abondante encore.

3 ans. A 3 ans, on est naïf encore. A 3 ans, on croit en l'Homme encore...

Sa veste, sur mes épaules. Je n'ose le remercier, je pense qu'il est assez spécial pour m'engueuler d'avoir dit merci. Elle est humide, mais encore chaude de la chaleur de son corps. Elle arrête les caresses du vent, et je me sens mieux. Je lève mes yeux vers lui, me contentant de sourire. Je repense à son rire. Qui sonnait faux, mais qui restait un rire. Mais que donnerait un rire franc, je pense que je ne suis pas prête de le savoir. Je le sens partir encore loin dans ses songes. Attend t-il vraiment une réponse à sa question ?

- Quand je suis rentrée en primaire, il y en avait une. Elle trônait, fière, dans la salle de musique. J'ai saisi les cordes entre mes doigts. J'ai été littéralement envoûtée, je ne voulais plus retourner en classe. J'y suis retournée tous les jours où j'ai pu. Jusqu'à ce midi, je n'avais pas joué depuis plusieurs mois. C'était long.

L'averse ne semble pas vouloir cesser, le sang coule à flots. L'égratinure se transforme en plaie béante. la pluie résonne dans le silence, et je ne sais plus que dire. J'ai le coeur serré, comme une éponge gorgée par l'eau du ciel.
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MessageSujet: Re: This time, This place, Misused, Mistakes... [Naëlie & Eden]   This time, This place, Misused, Mistakes... [Naëlie & Eden] EmptyDim 2 Oct 2011 - 15:36

La semi-obscurité me dissimule ses traits. Je ne la distingue qu'à moitié. Elle a baissé le nez. Depuis combien de temps ? Combien de temps à être sous la pluie ? Combien de temps à la chercher ? Combien de temps, à tenir Luce, effondré, contre moi ? Combien de temps à rire ? Combien de temps à lire ? Combien de temps à mourir ? A regarder mourir ? Combien de temps a t-il mis à exhaler le souffle, le dernier souffle, celui qui a remplit ses poumons afin de l'achever ? Combien ?

Ceci est bien intérieur. Me voici enfant. Peut-être nourrisson.

"- 2 secondes... C'était... C'est le temps du si. J'étais plus petit. Plus petit que toi-même, mais quand ?Quand commence t-on à regarder le ciel avec envie, ou à soupirer ?"

Je me tais. Je sais quand. Quand, c'est la première fois que ma grand-mère a posé ses doigts sur le long clavier. "J'avais trois ans." Je m'en rappelle. Je la regarde étrangement. Repense t-on à son premier morceau de chocolat croqué ? Pense t-on au premier rire, au premier émoi ? Peut-on situer le premier frisson ? Moi, je le peux. Et je frissonne. Le premier soubresaut de mon âme vide, creuse, c'était grâce au piano. Et cela tenait du divin? Je ne suis plus trop là. Un peu absent, je demande "Et toi, la harpe ?" et retire ma veste gorgée d'eau, que j'essore derrière moi. L'eau tambourine au-dessus de nos têtes, et parfois, une grosse goutte éclate sur nous. Elle est plus légère maintenant. Je n'ai pas froid. Ne voyant pas trop quoi en faire, et décelant des frissons, je la lui pose d'autorité. Elle est mouillée, mais bloquera le vent. Le premier qui parle de galanterie, je lui éclate sa gueule, vu ?
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MessageSujet: Re: This time, This place, Misused, Mistakes... [Naëlie & Eden]   This time, This place, Misused, Mistakes... [Naëlie & Eden] EmptyDim 2 Oct 2011 - 15:18

- Heu, tu me le rends ?

- Oups. Pardon.



Je le lâche prestement ; décidément, les situations gênantes m'appellent. Je ne calculais même plus que je le tenais. Il va me prendre pour une folle. Une folle avec qui il coure sous la pluie et qu'il pousse contre le tronc d'un arbre. Normal. Une goutte roule dans mon cou, une autre descend très lentement le long de ma cuisse. Mes vêtements me collent, tout comme ceux d'Eden. Un courant d'air me caresse, un frisson parcourt tout mon corps. J'ai froid...

Il est pensif. Il a l'air ailleurs, comme d'habitude en fait. Il fait une grimace étrange. Je le dévisage assez discrètement appuyée contre le tronc. Je tente de retenir mes tremblements. J'aime la pluie. J'aime la pluie, quand elle tombe doucement et s'écoule comme les larmes qui ne veulent pas sortir. J'aime la pluie quand je peux m'assoir par terre, sur du goudron, en survet, sans finir pleine de boue ; en effet, au milieu du lycée, ça le fait pas trop. J'aime la pluie, mais avec une veste et de la musique ! Et de préférence seule. Seule avec les lamentations de l'orage pesant sur mon coeur. Pourtant, c'est étrange, il ne me dérange pas. Je sens ses doigts glisser sur ma joue ; ils attrapent une mèche de mes cheveux, pour la lever de mon visage. Ses doigts effleurent mon cou en fuyant mon contact. J'ai trop froid pour rougir.

En effet, la nuit risquerait d'être longue.

- Elle risque d'être froide surtout... Tu ne m'as pas répondu tout à l'heure...

Je baisse les yeux, me décollant un peu du tronc. Par conséquence, je me retrouve plus proche de lui ; en même temps, je n'ai pas tellement le choix, étant donné la promiscuité à laquelle nous sommes soumis. Mes yeux ont du changer de couleur, mes cheveux dégoulinent de partout ; je dois être horrible à voir. Au moins, je n'ai pas de maquillage coulant, parfait pour avoir une allure de cadavre.
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MessageSujet: Re: This time, This place, Misused, Mistakes... [Naëlie & Eden]   This time, This place, Misused, Mistakes... [Naëlie & Eden] EmptySam 1 Oct 2011 - 22:52

C'est le son grêle de clochettes qui me fait me retourner. Elle rit, et son visage déformé semble fondre, avec cette eau qui ruisselle sur la peau de son visage. Elle attrape mon bras et m'entraîne. Je me laisse guider jusqu'à l'arbre au milieu de l'esplanade. Les arbres, ça attire la foudre. Au pire, je serai cuit. Le Eden cuit ça doit pas être terrible. Je l'ai perdue, elle va me faire cuir.

Pourquoi pas ? L'eau cesse de tomber et l'air froid rend les vêtements trempés plus lourds peut-être, et plus froids. L'eau tombe encore dans mon dos, je la pousse contre le tronc. Elle tient toujours mon poignet. Mes yeux suivent le mouvement, lorsqu'elle remet une mèche de ses cheveux en place, et je me rends compte que je suis très près d'elle, comme mon regard est baissé vers elle. Je recule un peu, et elle retient toujours mon bras. C'est peut-être du fétichisme.

"- Heu... Tu me le rends ?"

J'ai une grimace tordue. l'eau a collé ses vêtements sur son corps, et je me contraint à ne pas la regarder au-dessous du cou, sachant assez que je la mettrais mal à l'aise. Je le suis un peu moi-même. Les endroits exigus n'ont jamais été ma passion. Bon. Ok. Un endroit exigu avec Sam... J'en avais rêvé. Ce n'est pas Sam. Mais mon coeur ne se noie pas. Mon coeur est en pierre. Le ciel pleur assez pour rien, inutile d'en rajouter. Je replace une mèche de ses cheveux derrière son oreille.

"- J'espère que ça va se calmer, sinon... La nuit risque d'être longue."
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MessageSujet: Re: This time, This place, Misused, Mistakes... [Naëlie & Eden]   This time, This place, Misused, Mistakes... [Naëlie & Eden] EmptySam 1 Oct 2011 - 21:50

Pas de réponse, mais une goutte d'eau tombe sur mon nez. Fine, elle roule et s'écoule pour finir sa chute sur ma lèvre inférieure. Je lève les yeux et dévisage le ciel enragé, tous crocs dehors ; le ciel, avec ses nuages agressifs et larmoyants, s'assombrit et gronde. Un éclair, lance de feu assommant le silence, les déchire. L'averse s'abat.

Les yeux ronds, j'observe ce ciel dont les larmes recouvrent mes cheveux, mon visage, mes vêtements. L'herbe autour de nous est scintillante ; le sol devient vite boueux. Les cheveux d'Eden, comme les miens, s'aplatissent sur son front? Et tout à coup, un sourire dessina ses lèvres ; le rire sortir de sa gorge, nerveux, légèrement rauque. Je reste ébahie devant cet instant, les yeux écarquillés et un sourire béat aux lèvres. C'est impossible. Il est capable de rire. De rire ! Mine de rien, je n'y croyais plus !

Le tonnerre grondant nous fait sursauter et rompt ce moment rare. Il se lève avant même que j'ai eu le temps de réagir et se met à courir ; sauf qu'en passant par l'herbe et la boue mon grand, tu vas moins vite, peu importe vers où tu te diriges à cette allure.Je le suis en courant en empruntant le chemin sur le coté, je le regarde de loin. Il se retourne, fait plusieurs tours sur lui-même. Je crois qu'il me cherche. Sa voix prononçant mon prénom résonne dans le brouillard. je cours jusqu'à lui, au milieu de l'esplanade où il se trouve. Il ne m'a pas vue derrière lui et m'appelle encore. Je lui saisis le bras en riant doucement ; je l'attire sous un arbre, histoire de se mouiller un peu moins. Mes vêtements sont lourds et collent à ma peau, l'espace est restreint sous cet arbre. En reprenant mon souffle, j'écarte une mèche trempée de mon visage. Il en reste autant que j'ai pu en enlever ; inconsciemment, je tiens toujours son poignet entre mes doigts.
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MessageSujet: Re: This time, This place, Misused, Mistakes... [Naëlie & Eden]   This time, This place, Misused, Mistakes... [Naëlie & Eden] EmptySam 1 Oct 2011 - 21:00

Piano. Le temps tremble, le ciel décline. Les nuages aux reflets solaires gonflent et relâchent leur air. Ce n'est pas le rugissement d'une trompette qui retentit. Contre toute attente, c'est la note froide d'une goutte d'eau, qui éclate sur l'herbe verte. Le Piano viole la terre, et nous noie sous le son de ses milliers de touches. Il pleut, il pleut à pierre fendue. Je suis en pierre.

La pluie m'a surpris, nous a surpris, tombant avec la précipitation d'une masse, attirée et violente. Le ciel nous est tombé sur la tête. Je regarde son visage dégoulinant et ébahi. Mes vêtements trempés pèsent sur moi, et je ressens la désagréable sensation de la peau qui se trempe. Elle fait de tous grands yeux, on dirait un cocker plongé dans un bain forcé. Je ris. C'est un petit rire, éraillé, nerveux. Cela me soulage. Je peux rire, si tôt. Je ne m'y attendais pas, c'est ce qui le rend précieux. Ce rire en fausses notes.

Je me lève sur un coup de tonnerre qui nous fait tressaillir tous deux, et me mis à courir. La pluie fait un rideau de perle, une mer qui gronde et vole, et nous englobe. Nous sommes au milieu de l'océan. Je l'ai perdue. Je l'appelle, ma voix se perd dans le vibrato rythmé de l'orage.
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MessageSujet: Re: This time, This place, Misused, Mistakes... [Naëlie & Eden]   This time, This place, Misused, Mistakes... [Naëlie & Eden] EmptyMer 21 Sep 2011 - 19:33

Les cours, les cours. Oui, normal en même temps. J'en ai pas eu beaucoup aujourd'hui, personnellement. En fait, j'ai essayé la bibliothèque. Mais aucun moyen de rester concentrée sur mes traductions. Alors, je suis allée au gymnase, qui étonnamment était vide. Et heureusement, sinon je serais repartie illico. Et j'ai mis un CD. Et j'ai dansé, pendant plus d'une heure. Ca fait un bien fou. Mais ce n'est pas ça que je répondrais au "et toi ?". Son genou. Contre ma cuisse. Et cette chaleur, encore. J'espère que je ne rougis pas. Enfin, de toute façon, ça ne signifie rien.

- Pareil, les cours. Et la bibliothèque. Ensuite, à 17h, je suis venue ici, et j'ai compté les brins d'herbe.


Quelle réplique.

- Depuis combien de temps joues-tu du piano ?


Je lui adresse un beau sourire en lui posant la question. Il faut avouer que la réponse m'intéresse, en même temps. J'ai envie de lui en poser des questions. De lui demander s'il compose au point d'écrire ses inventions. Parce qu'il a beau dire ce qu'il veut, mais ce midi, c'était de l'improvisation, et quand je suis arrivée, je doute fort que c'est été autre chose que de la compo. Mais s'il ne me l'a pas dit, poser la question serait un bon prétexte pour me faire envoyer balader. J'aimerais bien le voir sourire. Jusqu'à présent, je l'ai vu sec, hargneux, méchant, ému, indifférent. Mais j'aimerais le voir, son sourire, éclairé par les derniers rayons du soleil qui se noie.
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MessageSujet: Re: This time, This place, Misused, Mistakes... [Naëlie & Eden]   This time, This place, Misused, Mistakes... [Naëlie & Eden] EmptyMer 21 Sep 2011 - 19:20

Elle se retourne au son de ma voix, et sonde mon regard, à la recherche de je ne sais qu'elle information capitale. Navré ma grande, mes yeux, ils sont tout vide, je trouve plus la clé de la chambre à bordel, tu sais, le coin "émotions et sentiments", celui ou vont les amoureux des bancs publiques... Et puis entre nous, c'est mal parti non ? On est quand même par terre devant le banc. "Je me demandais si tu viendrais". Elle est contente que je sois là, c'est déjà ça. Et elle avait envie de me revoir. Cette constatation m'apaise un peu. Mais rien de plus, bien sûr. Cette fille m'intrigue. Quelle m'intrigue me fait mal. Chacun de ses sourires me renvoient à un autre visage, qui je le sais, s'il finira par s'estomper dans les traits, sera toujours présent.

-Assez, si on aime aller en cours... J'ai pas mal gribouillé sur mes feuilles. Et toi ?

Je me décale un peu, m'appuyant contre le banc, à côté d'elle. Mon genou droit, replié, touche sa jambe nue. Un autre jour, j'aurais profité de sa tenue pour me rincer éhontément les yeux. Maintenant, cela m’indiffère simplement. Je ne veux d'ailleurs même pas savoir comment je suis habillé moi-même, ayant sauté dans mes fringues ce matin. Le matin, heure des supplices : Se réveiller AVANT Luce surtout, et s'habiller en mode 15 secondes insides, puis fuir -j'ai bien dit fuir- vers mon petit déjeuner. Je suis assis à côté d'une belle inconnue. Nous sommes assis entre étrangers. Je ne sais rien d'elle, elle ne sait rien de moi. Nous partageons notre tristesse comme de savoureux bonbons, à la façon de ses héros débiles des grandes séries américaines. Tout ce passe bien ! Tout se passe bien. Le soir tombe.
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MessageSujet: Re: This time, This place, Misused, Mistakes... [Naëlie & Eden]   This time, This place, Misused, Mistakes... [Naëlie & Eden] EmptyMer 21 Sep 2011 - 18:40

J'ai l'impression d'être plongée dans un univers totalement parallèle quand je pense comme ça. Non non, je ne suis pas distraite. C'est juste ma manière de m'isoler pour réfléchir, seule, tranquille... Le flot de pensées se stoppe comme la mer face à un rocher lorsque je sens qu'il s'assoit à côté de moi. Je tourne légèrement la tête, mes cheveux tombent en rideau autour de mon visage. Je relève une mèche derrière mon oreille pour lui sourire. Le soleil qui vient embraser l'horizon lance des reflets dorés sur ses cheveux. J'ai l'impression d'être sondée par ses yeux ; il semble calme, mais sans plus. Comme s'il était venu là parce qu'il n'avait rien à faire de mieux. Enfin, pourquoi je cherche des scénarios de ce qui peut se passer dans sa tête enfin ?! Je ne le connais même pas...

- Bonsoir.

Je ne me comporterai pas comme l'idiote de ce midi ; je ne suis pas une cruche sans cervelle, et c'est pas demain la veille que ça changera. N'empêche, je suis quand même contente qu'il soit venu...

- Bonsoir. Je me demandais si tu viendrais... T'as passé un bon après-midi ?

J'avais envie d'en dire, des choses stupides. Le genre de choses mièvres et incompréhensibles, le genre de choses que, lorsqu'elles sortent de la bouche des autres, je trouve ça pathétique. Pour l'instant, je ne trouvais rien de plus neutre à dire. Il doit me prendre pour une hippie ou un truc du genre, assise par terre. Quoique j'ai pas vraiment la tenue idéale, et c'est vrai qu'un jean aurait été plus judicieux qu'une jupe courte pour s'assoir par terre. M'enfin, on s'en fiche. De toute façon, j'y suis, j'y reste. Si je recommence à parler, je vais dire n'importe quoi. Alors, on fait comme les enfants, Naëlie. On met le doigt sur la bouche. Cette pensée me fait sourire, tandis que j'attends sa réponse.
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MessageSujet: Re: This time, This place, Misused, Mistakes... [Naëlie & Eden]   This time, This place, Misused, Mistakes... [Naëlie & Eden] EmptyMer 21 Sep 2011 - 18:13

Maintenant que j'y songe... Parce que oui, je songe, donc je pense, -tout ceux qui croient le contraire sont priés de sortir immédiatement-...

L'auteure est sortie. J'en ai marre de cette vie de con. Reviens et je te donne du chocolat. Une barre.

...

Bon. Une tablette.

Voilà qui est mieux. S'inventer tout seul n'a rien de bien palpitant. Végéter sans nouvelle pensée ne me ravit pas, j'aime pas être un poisson rouge. Un poisson rouge, c'est con, ça tourne en rond, ça bulle, ça a des gros yeux exorbités d'amoureux éperdu ou de trisomique, j'ai pas encore bien défini ça... Enfin c'est moche, un poisson rouge.

Tout à l'heure, j'ai fait le poisson rouge. "Ce soir, au parc. Si tu veux"
J'ai été un poisson rouge toute la sainte journée. Sam, Sam, Sam. La bouche grande ouverte, j'ai avancé dans mon eau bien claire, la buvant au bouillon. J'ai mal à la tête.

Ce soir. Quand ce soir ? Gros crétin. Ce soir après la fin des cours ? Ce soir 19h? Ce soir au beau milieu de la nuit ? Ce soir ? Quand ce soir ? Hein ? Poisson rouge! C'est dur de s'insulter soit même. Quand on est pas masochiste, évidemment... Grâce au ciel, je le suis bel et bien.

Le couchant pointe son nez, les ombres s'allongent et avalent les allées pavées. L'ombre du feuillage s'étale sur l'herbe vert tendre, à l'aspect plus sombre sous le soleil déclinant. Je ne sais pas si je viens pour elle. Je ne viens pas pour elle. Je viens pour me griller une clope. Bien sûr. Ou deux ou trois. Attendre une paire d'heures, dans l'immobilité totale pour fumer! C'est tellement palpitant après tout.

Elle est assise au sol, les fesses dans l'herbe sauvagement tondue. Son visage est baissé, et la lumière clair-obsur constelle sa chevelure : des gouttes de feu sont déposés sur a tête, auréaulant l'ovale de ses traits. Samantha s'impose à mes yeux. J'ai mal au coeur. Naëlie joue avec les brindilles, semblant ailleurs. Depuis combien de temps est-elle là ? Elle m'a attendu ? Elle est venue. Sans savoir pourquoi, je me sent soulagé. Pourtant je ne doutais pas qu'elle vienne, tout comme je savais que je viendrais. Je suis derrière elle. Étrange, comme perdue dans son monde, elle ne m'a pas attendu approcher. Je me laisse tomber dans l'herbe à ses côtés, au pied du banc. Pourquoi n'est-elle pas assise dessus d'ailleurs ? Je ne sais pas, mais ça me plait. Donc je fais pareil.


-"Bonsoir"
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MessageSujet: This time, This place, Misused, Mistakes... [Naëlie & Eden]   This time, This place, Misused, Mistakes... [Naëlie & Eden] EmptyMer 21 Sep 2011 - 15:19

Ce soir, ce soir. C'est quand ce soir ?! C'est pas une heure, "ce soir" ! Je suis venue, évidemment que je suis venue. Mais POURQUOI je suis venue ? Pour revoir un inconnu, un parfait inconnu, soyons clair ! Tout ce que je connais de lui, après tout, c'est quoi ? Son prénom !

[ Ah ben bravo, tu fréquentes les inconnus maintenant ! Toi qui n'a pas d'amis, qui ne te fait pas d'amis ! ]

Ce petit ange tout mignon tout adorable, qu'on appelle communément "petite voix", est un monstre.
Et le parc ! Mais où, dans le parc ? C'est que c'est grand ici ! Non, je ne ressens aucune pression. Je n'ai pas l'impression que mon cœur, mes tripes et tout ce que j'ai de visqueux dans le corps se tordent en des dizaines de nœuds. J'ai l'impression d'avoir le trac, et j'ai chaud. Mais POURQUOI ?! Ca fait quand même deux heures que je suis là. Ca fait long deux heures, pour attendre un inconnu. Il est 19h, le soleil commence à décliner. A tous les coups il viendra à 21h. Le pire, c'est que je crois que je serai capable d'attendre. Je me suis assise par terre, adossée contre un banc. Oui, c'est normal, il y a un banc et je suis assise par terre. Contre le banc. Mais je suis face au soleil, et je suis bien par terre. Je peux jouer avec les brins d'herbe.

Je me demande s'il a oublié de venir. Ou bien s'il s'est rendu compte que c'était stupide, ou puéril, ou qu'il n'a pas eu envie de me revoir, parce que j'ai agis, tout à l'heure, de manière complétement stupide et puérile. J'ai été nulle quand même, d'habitude j'ai plus de répartie que ça. Je fais un petit bilan de mes rencontres ces dernières années, et je n'ai jamais paniqué de la sorte...

Je ne l'ai pas rêvée cette rencontre. L'agressivité. La peine, le chagrin. La torture. La musique. Notre musique, nos souffrances. La proximité. Le cœur serré. Sa voix. Ses doigts qui courent sur le clavier pour accompagner la mienne. Je ne l'ai pas rêvé... Et quand il s'est retourné, que j'ai failli me le prendre en pleine tête. "Ce soir, au parc. Si tu veux". Il devait espérer que je ne voudrais pas... Et il ne viendra surement pas. Je crois que pour la première et la dernière fois de ma vie, j'ai été assez stupide pour faire confiance à un étranger.


Dernière édition par Naëlie Lisanski le Dim 2 Oct 2011 - 17:22, édité 1 fois
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