[Terminé] Retard appréciable [Warren]

Desideria venait pour son dossier médical. Je tiquai. Ça prenait autant de temps ? L'infirmière fit ce qu'il fallait pour chacun de nous et elle moi sortîmes du cabinet. Elle ayant son dossier, et moi étant légèrement soulagé de mon arcade. A peine la porte fut fermée que la jeune demoiselle râla.

Moi au moins, j'ai la décence de m'excuser quand je suis en retard !

Je riais, elle était marrante quand elle pestait de la sorte. Je ne l'avais pas vue faire souvent, mais ça me faisait rire. Elle était le genre de personne qui ne s'énervait pas souvent non plus, mais qui avait tendance à trop dire ou montrer ce qui l'agaçait.

On ne s'appelle pas tous Désideria Petrovitch, jeune fille !

Je lui adressai un sourire. C'est vrai que l'infirmière aurait pu au moins s'excuser de son lourd retard. Mais bon, qu'est-ce-qu'on pouvait lui dire ? Elle faisait ce qu'elle voulait, et sans doute avait-elle une vie après le boulot, ou avant. Une main passa dans mes cheveux, alors que je sentis mon téléphone vibrer. Je le sortis et examina la chose. J'avais un nouveau message d'une amie qui me demandait de venir, se faisant embêter par des petits cons. J'embrassai Desi sur la joue, et m'empressa de lui expliquer la situation.

Je suis désolée mais je dois y aller. Une amie sans défense se fait attaquer par des petits cons de lycéens qui se croient tout permis, et donc elle me demande d'aller l'aider ! A bientôt, j'espère.

Je partit presque en courant, il fallait dire qu'il fallait pas qu'on touche à certaines filles. Ca aurait été Paige, je serais parti en courant sans aucune explication, mais bon, ce n'était pas elle et heureusement pour la personne qui aurait subi mes foudres, car il aurait beaucoup plus souffert que moi et mon arcade !

Desideria avait trouvé le sujet sensible, puisqu'un sourire se dessina sur le visage du jeune homme. Bingo ! Il avait bel et bien une namoureuse. Desi' se mit à sourire aussi. De voir les gens heureux la rendait automatiquement heureuse, même s'il lui arrive toutes les poisses du monde. Un trait de sa personnalité. Le plus grand.
Et puis la blonde était impressionnée. Connaissant un peu la réputation de Warren à aller de filles en filles, elle trouvait ça formidable qu'il ait pu tomber amoureux de la sorte. En fin de compte, elle n'aurait rien à faire pour l'aider, il s'était débrouillé tout seul, comme un grand.

- Je suis ravie pour toi !

Lui répondit-elle sincèrement, avant que l'infirmière ne fasse sa royale entrée. Les tourtereaux ?! Hé ho c'était pas elle la blonde en question ! Elle aussi avait son brun qui l'attendait. Bon, un temps soit peu un peu plus loin, à quelques millier de kilomètres plus loin, mais bon, c'était un peu la même chose.
Warren ne fit pas attention à la remarque de l'infirmière, à quoi bon, il avait raison. Alors une fois qu'il eut donné sa réponse, elle fit de même :

- Je viens pour mon dossier médicale.

Elle était arrivée depuis quelques semaines déjà ici, dans cette ville et même dans le bahut, mais on ne l'avait convoqué que longtemps après. Tous ces papiers administratifs qui prenaient un temps considérable. Mais bon, elle n'y pouvait rien. Au moins, elle, quand elle s'occupait de personnes, elle se débrouillait toujours pour être à l'heure et les faire le moins attendre possible.
Les trois personnes rentrèrent donc dans le bureau, et l'infirmière s'occupa d'abord de la blessure du brun, pendant que Desi' s'installa au bureau et sortit tous les papiers nécessaire. Encore heureux que tout soit à jour, cela ne prendrait que quelques instants, c'était ce qu'elle espérait. Et ce fut le cas heureusement.

Une fois en dehors du bureau, et la porte fermée, Desi' ne put s'empêcher de pester :

- Moi au moins, j'ai la décence de m'excuser quand je suis en retard !

C'était si rare quand Desi' fronçait les sourcils. C'était seulement quand les personnes agaçaient vraiment trop la jeune blonde.

La jeune fille présente en face de moi passait en somophore year. Elle était... Jeune. Elle s'était elle-même qualifiée de petit bébé. A vrai dire, je n'avais rien contre le fait d'être ami avec quelqu'un qui a trois quatre ans de moins que toi. Ou trois quatre ans plus vieux. Le truc qui gênait le plus entre Dési et moi, était le fait qu'elle commençait la période d'adolescence, et que moi, j'en sortais. Fraîchement, mais j'en sortais quand même. Puis ça ne voulait pas dire que l'étudiante était une gamine. Chacun a sa part de gaminerie, plus ou moins évoluée.

Et sinon, une femme en particulier dans ta vie ?

Une femme dans ma vie... Ah ça oui. Inconsciemment, un sourire se dessina sur mes lèvres. Je devais avoir l'air amoureux. Vraiment. Et une once de nostalgie devait sommeiller en moi. Oui, je n'avais pas vu Paige depuis quelques jours et un manque se faisait ressentir... Deuxième fois que j'étais tombé amoureux de la sorte. Je ne restai pas longtemps dans cette position figée. Il fallait quand même que je réponde.

J'ai trouvé la femme parfaite. Elle est tout ce que j'avais pu rêver. Vraiment. La seule fille qui a réussi à me faire passer une bonne journée en ayant pas fini dans un lit. Cette fille est incroyable. Extraordinaire. Puis, tellement belle...

Mon regard croisa le sien. Je lui lançai un sourire. Paige me rendait fou. Il fallait vraiment que je la voie. Alors que j'allai lui retourner la question, des pas résonnèrent dans le couloir. Si c'était l'infirmière, hallelujah ! Une femme passa l'encadrement de la porte, habillée d'une espèce de blouse blanche. Je savais pas que les infirmières scolaires portaient des blouses... Elle avait une feuille dans les mains, et avait l'air d'être complètement absorbée par ce qu'elle lisait. Lorsqu'elle entra dans la salle, elle leva la tête, et nous regarda, un petit sourire au coin des lèvres.

Alors, les tourtereaux, qu'est-ce-que vous faites ici ?

Je lançai un regard à Dési, et ouvrit la bouche pour prendre la parole.

Bah en fait, on vous attendait. Je suis blessé à l'arcade, et j'aimerais bien que vous me désinfectiez la plaie, s'il vous plaît. Pour ce qui est de la demoiselle, je ne sais pas pourquoi elle était là en fait.

Sourire charmant-charmeur, qui devait plaire aux deux femmes présentes dans la salle. Désideria répondit, et l'infirmière nous emmena tous deux dans son cabinet. Nous entrâmes, et elle me dit de m'asseoir sur le tabouret présent à côté de son bureau, ce que je fis sans tarder. Elle nous posa quelques questions, du style dans quelle classe nous étions, quel âge nous avions, et me demanda comment je m'étais fait ça, allant chercher une compresse et du désinfectant. Je lui expliquai la situation et rigola. Elle s'approcha de moi, et mis l'antiseptique sur le coton, avant de me le tamponner sur l'arcade. Ça picotait un peu, et grimaçai légèrement.

Desideria se sentit tout à coup vachement jeune. Il était bien vrai qu'elle n'avait encore que 15 ans, mais se semblait si mature, avec tout ce qu'elle avait vécu en Russie ces dernières années. Pas toujours facile d'ailleurs, Parfois même traumatisantes. Mais c'était fini, tout avait tout bien fini heureusement. Elle avait bizarrement si vite grandi depuis.
Cela étant, elle se sentit tout à coup toute petite comparé à Warren. Elle lui répondit donc :

- En Sophomore, ce qui fait de moi un petit bébé !

Se mit-elle à rire. Elle n'avait vraiment pas calculé qu'elle aurait pu être si jeune comparé à lui. Après tout, deux ou trois ans de différence n'était pas si énorme, à part quand on était en pleine adolescence. Ils sortaient petit à petit de là-dedans, mais seulement bientôt pour la blonde. Elle pouvait agir aussi bien en gamine comme en adulte responsable. On lui avait en quelque sorte arraché sa jeunesse et son innocence, mais au moins, elle était prête, préparée à endurer la dure réalité de la vraie vie, que certains se tuent à éviter et à ignorer. Pas la meilleure solution.

- Et sinon, une femme en particulier dans ta vie ?

Elle savait bien que c'était un vrai petit dragueur, mais sait-on jamais, il s'était peut-être trouvé quelqu'un et avait peut-être réussi à se caser, pour être fidèle. Elle ne supportait pas tellement que les gens ne le soient pas, elle qui était amoureuse et qui ne pouvait pas songer tromper son Aleksei, alors qu'il n'était même pas officiellement ensemble. Mais elle pensait tellement à lui, et ils s'appelaient tellement souvent, qu'elle ne pouvait pas penser à un autre garçon. Elle préférait de loin s'occuper à aider les personnes qui en avaient besoin, qu'elles soient d'accord ou non.

Elle songeait alors qu'elle devrait peut-être appeler Aleksei. Il lui manquait vraiment trop ces derniers temps, et seulement l'avoir au téléphone ne lui suffisait déjà plus. Vivement les vacances pour aller en Russie ! Malheureusement, ce ne serait que celles de Noël ...
Mais alors qu'elle était en train de penser à lui, elle entendit des pas dans le couloir. L'infirmière ? Ce serait pas trop tôt !

La jeune fille finit de trifouiller les prospectus en tous genres entreposés sur la table, puis se tourna complètement vers moi. Elle s'appuya sur le meuble où était posé pas mal de papier, de je-ne-sais quelle origine. Cette pièce respirait le papier. En fait, je n'aimais pas beaucoup l'odeur des hôpitaux, des pièces où on doit attendre pour être soigné, des cabinets médicaux. Enfin, je n'avais pas franchement le choix. Je n'avais pas de matos dans la chambre pour désinfecter ma malheureuse arcade. La douleur était un peu partie, même si elle était encore faiblement présente. Elle répliqua en disant que c'était une bonne question, et qu'elle me soignerai bien si elle avait des pansements, mais n'en avait, apparemment, pas. Je n'aimais pas trop porter des pansements, ma mère m'avait toujours dit qu'il fallait laisser les petites plaies à l'air libre. Et j'avais gardé cette habitude. Non pas que je voulais mettre en avant mes soit disant blessures de guerre, mais maman me l'ayant dit, je n'avais en quelques sortes pas envie de mettre sa parole en doute. Surtout qu'elle n'était plus de ce monde désormais... Je vis l'étudiante jeter un coup d'oeil dans son sac, que je trouvais quand même vachement grand. D'ailleurs, je m'étais toujours demandé ce qu'elle pouvait bien mettre dans leurs sacs... Enfin, donc elle jetait un coup d'oeil à l'intérieur comme pour vérifier si elle n'en avait pas dans son grand bazar. Comme elle ne dit rien, ça voulait certainement dire qu'elle n'avait rien, et je n'aurais pas mis de pansement sans avoir désinfecté la plaie.

Au fait, tu rentres en quelle classe cette année ?

C'était vrai que ni elle, ni moi savions quelque chose d'autre que le prénom. D'ailleurs, je devais passer en senior year, et je me demandais comment j'avais fait pour passer, puisque je n'étais pas souvent allé en cours. Je n'aurais certainement aucun mal à reprendre le rythme.

Je passe en senior, et toi ?

Même si Desi' n'était pas du genre obsédée sexuelle, elle comprit la légère allusion qu'avait faite Warren, mais n'y prêta guère attention, préférant changer de sujet. Elle ne préférait pas s'aventurer dans ce genre de conversation, vu son manque d'expérience. Mais ce n'était pas pour cela qu'elle avait peur d'en parler, elle savait très bien que la plupart des hommes étaient plus ou moins des obsédés. Rien de bien méchant, tant qu'il n'y avait pas de violence, à part pour les maso ...

Il répondit ensuite à sa deuxième remarque. Il avait raison oui, c'était la meilleure façon de se faire comprendre, mais il restait tout de même une façon de le dire, à part quand on cherchait exprès une réaction. Et elle était sûre que Warren n'aimait pas dire certaines choses d'une façon agréable. Elle sourit donc quand il lui avait répondu cela. Elle ne voyait pas l'intérêt de répondre. Son silence signifierait qu'elle est d'accord avec lui et qu'elle n'a plus rien à rajouter.

Toujours plongée dans ses prospectus, le brun lui demanda ce que faisait l'infirmière. Ah ouais c'est vrai, elle attendait l'infirmière ! Elle avait carrément oublié. Fallait dire qu'elle ne l'attendait pas spécialement. Elle n'était pas blessée elle. Elle avait enfin fait le tour des prospectus, alors elle se retourna complètement vers Warren qui semblait avoir un peu mal à l'arcade. Elle s'appuya sur le meuble où se trouvaient les papiers et lui répondit :

- C'est une bonne question ... Je te soignerai bien, mais je ne suis même pas sûre d'avoir un pansement dans mon sac !

Elle regarda dans son trop grand sac, et remarqua que dans une petite poche elle avait en effet deux petits pansements, mais ceux pour les pieds, quand les nouvelles chaussures font mal. Mais cela ne servirait à rien, il fallait d'avoir lui essuyer le sang et le désinfecter. L'infirmière n'allait certainement pas tarder à arriver. Mais en attendant :

- Au fait, tu rentres en quelle classe cette année ?

A vrai dire, elle ne savait même pas quel âge il avait, ni même dans quelle classe il était. Alors autant en profiter pendant qu'ils attendaient.

La jeune fille tira une grimace quand elle remarqua mes blessures. C'était si horrible que ça ?

Surtout que tu dois bien avoir la haine qu'on est abîmé ton instrument de travail !

J'étais au bord du rire lorsque j'entendis cela. Mon principal instrument de travail n'était pas du tout amoché et n'avait reçu aucun coup. Il était encore bien au chaud couvert pas deux épaisseur, l'une en jean, l'autre en licra. L'étudiante me fit un clin d'oeil avant de sortir un sourire plutôt malicieux. Je me contentais de sourire à nouveau.

Oh, mais mon instrument de travail peut toujours servir même amoché.

Bien sûr, je n'avais pas dit ce que j'avais pensé sur mon principal instrument de travail, elle aurait pu partir en courant en me traitant de pervers dégueulasse obsédé. Soit, c'était vrai, je ne pouvais pas renier ma nature.

C'est tout de même con de se faire tabasser tout cela parce qu'on dit ce qu'on pense ...Tout dépend de la façon dont on le dit n'est-ce pas ?!

C'était quand même vrai. Même si bien sûr, la manière la plus efficace de dire ce que l'on pense et de ne pas tourner autour du pot pour essayer de se faire comprendre. C'est comme dire à la place de "Tu me fais chier, dégage." "Bon, écoute... C'est pas que tu m'embête mais un petit peu quand même... Tu voudrais pas aller prendre l'air deux minutes s'il te plaît ?" Oui, bah ça. Vous l'entendrez jamais de ma bouche. Enfin, j'étais aussi de nature impulsive. J'étais heureux moi. Et plus rien ne me faisait peur, désormais. J'avais rencontré la fille dont j'avais pu retomber amoureux, j'étais comblé.

Quand on veut se faire comprendre, c'est mieux de dire les choses direct, tu ne crois pas ?

A nouveau un petit sourire, également à mon habitude. Je passai mes doigts sur mon arcade et grimaçai de douleur lorsque mon doigt toucha la blessure. Je tournai la tête vers Desideria.

Elle fout quoi l'infirmière ?

Après que la jolie eut posé la question à Warren, elle vit qu'il était salement amoché. Elle tira une grimace à cette vue. Ce n'était pas non plus trop grave, mais cela enjolivait pas son visage. Et il devait bien être ennuyé par cela. Sur le coup, Desi' fut surprise, et répondit à peine à sa remarque :

- Surtout que tu dois bien avoir la haine qu'on est abîmé ton instrument de travail !

Elle lui fit un petit clin d’œil accompagné d'un petit sourire malicieux. Mais elle comprenait parfaitement que ça pouvait être dérangé de se faire abîmer la face. Elle retourna ensuite à ses prospectus, regardant s'il n'y en avait pas d'autres d'intéressant. Puis elle se rappela ce qu'il avait dit :

- C'est tout de même con de se faire tabasser tout cela parce qu'on dit ce qu'on pense ...Tout dépend de la façon dont on le dit n'est-ce pas ?!

Du peu qu'elle connaissait de ce jeune homme, elle savait qu'il était assez impulsif et qu'il créait facilement la bagarre, mais cela ne la dérangeait pas, tant que cela ne la concernait pas et qu'on ne touchait pas aux personnes qu'elle aime. Ils font ce qu'ils veulent de leur vie. Bien qu'elle adore aider son prochain, si ce dernier préfère s'en abstenir, elle n'insistera pas, à part si elle s'attache à cette personne. Warren pourrait bien être cette personne, mais pour l'instant, elle voulait un peu l'embêter.

Dire ce qu'on pense. Être honnête, franc, direct, cru. Bah ça peut vous rapporter quelques petits ennuis en fait. J'avais jamais été aussi franc qu'en ce moment, et mon arcade ainsi que mon nez légèrement saignant regrettent juste un petit peu. Tout ça pour avoir dit une toute petite phrase apparemment complexée...

Ecoute, mon gars. Si t'es jaloux, et que t'arrive pas à choper une fille, c'est pas mon problème va faire de la chirurgie esthétique et reviens me voir plus tard.

Bam. Coup de point dans la gueule. Le temps que ma tête revienne dans un axe normal, et que je reprenne un peu mes esprits, le gars s'était barré en courant. Courageux, moi je dis. Même pas le courage de m'affronter, j'aurais pu lui faire gratuitement, sa chirurgie esthétique moi. Quand c'est gratuit, faut en profiter bordel ! Enfin, tout ça pour dire, que j'avais quand même un peu mal. Et comme j'étais dans l'enceinte du lycée, je pouvais profiter -gratuitement aussi- des services de l'infirmière. Mon nez ne saignait plus à présent, mais fallait quand même désinfecter l'arcade. Je sais pas comment il fait pour m'ouvrir, mais j'lui revaudrait ça. Je passai dans les toilettes pour au moins nettoyer le sang présent sur mon nez, et garder un mouchoir avec moi. J'arrivais dans la salle d'attente, et espérais croiser personne que je connaisse. Il n'y avait jamais vraiment de monde à l'infirmerie, surtout en ce moment. C'est vrai quoi, pourquoi se presser de rentrer de vacances ? Bref. J'ouvris la porte, entrait et une voix m'interpella.

Ah tiens ! Comment ça va depuis la dernière fois ? C'est un râteau qui t'amène ici ?

Desideria. Je la connaissais pas bien, j'avais du lui parler deux trois fois, elle était gentille. Je l'aimais bien. Mais pas autant que Paige. La journée que j'avais passé avec elle à côté des terrains de sport avait tout bonnement été magique. Seulement, d'un jour à l'autre, plus vraiment de nouvelle. La voix avait foutu la merde, paraît-il. En ce qui concerne Desi', elle aimait bien me taquiner. Moi, je la taquinais aussi, mais beaucoup moins. Je n'étais plus le même qu'avant avec les filles, maintenant que Paige était rentrée dans ma vie. Mais ceci n'empêche en rien d'avoir des relations tout à fait amicales.

Nope, je suis ici car j'ai dit ce que je pensais. Piètre châtiment n'est-ce-pas ?

Pour ce qui était de la première question, elle devrait s'en rendre compte par elle-même. Puis je n'allais pas si mal que ça en plus. La douleur était supportable. Juste que je voulais que ça cicatrise vite. Je lui fis un sourire, tout à fait charmant, et naturel. En quelques secondes, j'avais déjà jeter mon mouchoir dans la poubelle à côté de moi.

Warren & Desi'

Pour sa première semaine, cela commençait bien ! Voilà que mademoiselle Desideria Cassie Petrovitch, se retrouvait à l'infirmerie. Bon d'accord, elle n'était pas malade la jeune russe blonde, mais elle ne voulait pas particulièrement se retrouver à l'infirmerie de son nouveau lycée, la première semaine de son arrivée à Miami. Enfin bon, elle n'avait pas vraiment le choix. Elle devait passé pour son dossier. En Russie aussi cela se passait de la sorte, mais elle n'avait jamais autant attendu ...

Car oui l'infirmière était terriblement en retard. Elle avait rendez-vous il y avait un quart d'heure. Non pas qu'elle était pressée, mais elle préférerait passer sa journée ailleurs que dans une infirmerie. Fallait dire aussi que Desi' n'était pas d'une très grande patience. Alors autant s'occuper. Elle se leva et alla fouiller un peu dans la salle d'attente. Magazines, tableaux, prospectus. Dans ces derniers, il y en avait de très intéressants, surtout pour la jeune femme qui adorait son prochain.

Voilà pourquoi elle mit tous les prospectus sur les différentes associations dans son sac. Pour les enfants, pour les malades, pour les affamés, et même pour les SDF. C'est à ce moment là qu'elle eut une énorme pensée pour son ami Aleksei. Lui qui était resté en Russie, lui qui avait toujours vécu dans la rue, quand ce n'était pas chez elle, lui qui était tombé amoureux d'elle. Bien sûr c'était réciproque et il lui manquait énormément.

Elle rangeait donc ces quelques prospectus dans son sac quand la porte s'oouvrit. Ah, enfin c'est pas trop tôt ! ... Echec. Ce n'était pas l'infirmière, mais un charmant jeune homme, que Desi' avait déjà rencontré vite fait. Elle l'avait trouvé sympa, mais avait très vite remarqué que c'était un grand dragueur. Cependant, elle avait envie de devenir son ami, pour ensuite l'aider, de la façon qu'elle pourrait :

- Ah tiens ! Comment ça va depuis la dernière fois ? C'est un râteau qui t'amène ici ?

Elle se mit à lui sourire pour lui faire comprendre qu'elle blaguait. Elle aimait bien le charrier un peu aussi.