[Terminé] Quand deux gens se retrouvent au gymnase [Charlie]

Il avait comprit qu’il avait touché un point sensible, rien d’étonnant, cela se voyait très bien. Il avait l’air désolé et Charlie essayait de gardait le sourire pour le rassurer, après tout, elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même, c’était elle qui avait proposé ce jeu stupide. Il répondit à sa phrase avec un sourire désolé et récupéra le ballon qu’elle lui avait balancé. Mais il ne lança pas le ballon, il regarda sa montre, eu un air un peu surprit par l’heure, puis il parla.

«  Presque déjà 1:00 p.m. ! Ça te dit qu'on aille manger un morceau ? Parce que je suis en train de mourir de faim là ... » Annonça-t-il en riant.

Elle sourit à sa remarque tout en s’apercevant qu’elle avait également faim. Elle était étonnée que l’heure soit aussi avancée. Elle n’avait vu le temps passer. Puis elle se mit à réfléchir à sa proposition, la cafétéria était l’endroit où l’on se moquait le plus d’elle. Mais en même temps, elle allait forcément aller y manger quand même donc autant être accompagnée.

«  - Oui, j’ai faim moi aussi ! Il faut juste que je récupère mes livres. »

Elle se dirigea vers les gradins pour récupérer ses affaires et par la même occasion, son livre de Victor Hugo en miettes. Elle attrapa au passage son portable et son vieux baladeur, puis elle repartit vers le terrain en souriant, s’empêchant de repenser à se qui avait causé le malaise. Après tout, il ne sert à rien de repenser au passé, seul l’avenir compte parait-il.

Le jeune grec avait bien remarqué qu'il avait touché un point sensible. Ce n'était en aucun cas ce qu'il avait désiré ... Il la comprenait totalement, lui aussi savait, il savait à quel point un premier amour pouvait faire souffrir. Enfin pas pour tous, car il y en avait qui en avait de bons souvenirs tout de même, heureusement.
Malgré le fait qu'elle semblait partie dans ses pensées, elle essaya de shooter, mais elle était vraiment trop à côté de la plaque. Cela a pu permettre à Alecto de bien voir que la question qu'il lui avait posé l'avait dérangé. Et il en était navré.

Il lui répondit par un petit sourire désolé et récupéra le ballon qu'elle venait juste de lui lancer. Pour une première rencontre, ils en savaient déjà bien assez non ?! C'était du moins ce que penser sincèrement le grec. Et puis il n'avait ni l'envie d'en dire trop sur lui, ni d'en poser trop à la demoiselle, de peur de la rendre encore pire qu'à cet instant précis. C'est pourquoi par un simple reflex il regarda sa montre, et vit qu'il se faisait déjà tard. L'heure du déjeuner. C'était fou comme les heures défilaient vite. C'est pourquoi il proposa donc à la blonde :

- Presque déjà 1:00 p.m ! Ça te dit qu'on aille manger un morceau ? Parce que je suis en train de mourir de faim là ...

Lui dit-il en riant un peu. Bah oui fallait bien un peu la détendre, elle semblait vraiment ... mal ? Oui peut-être un peu. Cela pouvait paraître sadique, mais de voir que les autres aussi pouvaient souffrir, le réconforter et le faisait aller mieux. En fin de compte, il avait bien fait d'aller au gymnase se défouler ce matin-là.

Il sourit lorsqu’elle lui raconta sa journée en pyjama au lycée, elle lui retourna son sourire, évidemment quand elle le racontait maintenant, c’était assez drôle, malheureusement, au moment où elle l’avait vécu, ça avait été beaucoup moins marrant, pour elle surtout. Ensuite elle marqua et lui retourna la question qu’elle trouvait évidemment très intéressante. En allant chercher le ballon, le garçon semblait réfléchir à sa réponse. Charlie ne comprit pas pourquoi, mais il inspira profondément avant de répondre comme si cela l’attristait d’y repenser.

« - C'était à peu près il y a deux ans, à Atlanta, je venais juste de rencontrer ma future meilleure amie à l'époque, mais je l'adorais déjà et c'était ma seule amie fille. Une après-midi, elle m'avait demandé de passer chez elle pour lui réparer sa tuyauterie, parce que je lui avais longuement parlé de mes talents de plombier. Seul problème, j'ai carrément cassé les tuyaux et je nous ai aspergés d'eau, plus ou moins dégueulasse ! »

Il se mit à rire et elle lui sourit. Elle ne pensait pas que c’était vraiment une honte, ça avait du être plutôt drôle même.

« - On en a quand même bien rit, bien que je me sois senti idiot sur le coup ! »

« - J’imagine, la scène devait être assez drôle ! »

Ensuite, le jeune homme resta un instant dans ses pensées comme si cette allusion à son passé l’avait replongés dans des souvenirs plus ou moins lointain. Son regard changea un instant, il devint triste, puis, il shoota à nouveau. Evidemment, il marqua et il ne réfléchit que quelques secondes à une question avant de la poser.

« - Ton premier amour, c'était à quel âge ? »

Cette question lui glaça le sang, elle qui détestait parler de son passé ! Cette simple question la renvoya dans un passé assez proche et fit ressurgir des blessures qui n’étaient pas totalement guéries. Son premier amour, évidemment elle s’en souvenait, il l’avait entrainait vers le bas si vite qu’elle n’avait même pas compris ce qui lui arrivait. Parler de lui, cela lui faisait mal, bien plus qu’elle ne l’aurait imaginé, bien plus qu’elle ne l’aurait espéré en fait. Elle alla chercher le ballon lentement et s’obligea à inspirer profondément avant de répondre.

« - C’était il y a deux ans et ça a duré jusqu’à la fin de l’année dernière. J'avais 14 ans, presque 15.»

* Et ça s‘est fini en désastre comme tout ce qui se passe dans ma vie*. Perdue dans ses pensées, elle alla rechercher le ballon et se plaça pour tirer. Seulement, elle n’était plus du tout dans le jeu, elle ne pensait plus qu’à lui. Il n’était plus là, il ne lui avait apporté que des mauvaises choses et pourtant, chaque fois qu’elle pensait à lui, elle était terriblement déprimée. Essayant de repousser son trouble, elle tira, mais le ballon ne toucha même pas le cadran du panier.

Elle soupira et passa la main sur son front, c’était vraiment génial, même après plus de six mois de rupture, pensais à lui la faisait raté ses paniers, heureusement qu’elle avait changé de lycée. Parce que s’il arrivé à la faire louper un shoot alors qu’elle ne l’aimait plus et qu’il était à des centaines de kilomètre, qu’Est-ce que ça aurait été s’il avait était là. Essayant de masquer son désarroi, elle alla rechercher le ballon et le lança à Alecto.

« - Voilà, je l’ai raté. »

Elle haussa les épaules en souriant. Masquer sa peur, son passé, ses secrets c’était sa spécialité, une question ne pouvait pas tout changer. Elle allait se reprendre et faire comme si tout allait très bien, après trois ans à ne faire que ça, ça ne devait pas être trop difficile.

Après avoir décrit sa journée à son lycée en pyjama, et après que le blond ait légèrement un peu trop sourit, Charlie tira et marqua de nouveau. Fallait bien se douter qu'elle allait lui retourner la question. Elle était ma foi très intéressante ! Tout en allant chercher le ballon, Alecto réfléchit à sa réponse. Il s'était rendu ridicule quelques fois, comme n'importe qui, mais il n'avait vraiment de pire honte. Pas à proprement parlé. Même la voix de Wynwood n'avait pas réussi à le rendre honteux.

En fait il y avait bien eu une fois où il s'était senti vraiment ridicule, mais c'était encore une anecdote avec elle ... Il respira un bon coup, essaya d'oublier son désespoir sans elle. Il allait répondre à cette foutu question par la vérité, et n'allait pas trouver une autre pire honte. Il fallait qu'il réussisse à parler d'elle, sinon il n'avancerait jamais. Et tant pis si ça fait mal !

- C'était à peu près il y a deux ans, à Atlanta, je venais juste de rencontrer ma future meilleure amie à l'époque, mais je l'adorais déjà et c'était ma seule amie fille. Une après-midi, elle m'avait demandé de passer chez elle pour lui réparer sa tuyauterie, parce que je lui avais longuement parlé de mes talents de plombier. Seul problème, j'ai carrément cassé les tuyaux et je nous ai aspergé d'eau, plus ou moins dégueulasse !

Alecto se mit à rire. C'était une honte oui, mais une quand même agréable à la fin :

- On en a quand même bien rit, bien que je me sois senti idiot sur le coup !

Surtout qu'il commençait déjà à l'époque à tomber amoureux d'elle. Et dire qu'il avait fallu attendre deux ans pour qu'il s'en rende compte ! Ça aussi cela pouvait rentrer en compte dans les hontes. Et voilà le résultat, il l'avait perdu ...
C'était de nouveau à son tour de shooter. Dans le panier. Il se mit à réfléchir à une question ...

- Ton premier amour, c'était à quel âge ?

Il pensait trop à ça, et n'avait que le mot "Amour" en bouche, en tête. Alors il était obligé de poser ce genre de question, surtout que bizarrement il en avait des tas.

Elle sourit en voyant l’air étonné d’Alecto lorsqu’elle marqua sont premier panier, de toute évidence, il n’avait pas pensé qu’elle puise être douée. En même temps, elle n’avait pas le physique de l’emploi non plus. Elle posa une question anodine et il sembla satisfait, il ne devait pas non plus apprécier l’idée de raconter sa vie intime à une inconnue, au moins, ça leur faisait un point commun. Il répondit sans réfléchir, comme si la réponse allait de soit.

« - J'attends juste août pour retourner à Athènes. Et je peux te dire que ça me tarde vraiment ! »

Elle lui sourit, l’Italie, il avait de la chance. Dans son enfance, elle avait vécu quelques semaines dans ce pays magnifique et c’était l’un de ses plus beaux souvenirs. Elle n’avait jamais été à Athènes, mais elle était persuadée que cette ville devait être géniale. Et puis, s’il voulait y retourner, c’était qu’il avait encore de la famille là bas, une autre preuve de sa chance, Charlie, elle, n’avait plus de famille. Il avait l’air vraiment impatient d’y aller, et elle le comprenait.

Lorsqu’elle lui lança le ballon, il le rattrapa sans effort. C’était à son tour d’essayer de marquer un panier, mais Charlie n’avait aucun doute sur le fait qu’il y arriverait. Il sembla se concentrer quelques minutes puis tira, le ballon atterrit directement dans le panier. Alecto sembla réfléchir un instant avant de poser sa question.

« - Ta pire honte ? »

Elle se mit à réfléchir, elle était maladroite, timide et bonne élève, elle avait déjà eu beaucoup de moment de honte. Néanmoins, la pire s’était sans doute produite à New York, c’était dans cette ville que tout avait dérapé pour elle, c’était la bas que tout avait été pire.

«  - Hum, je pense que c’était l’année dernière, je me suis réveillée en retard et ma grand-mère m’a obligé à aller en cour dans mon pyjama Winnie l'ourson, à la fin de l’année, j’en entendais toujours parler. »

Elle lui sourit, c’était étrange, elle se souvenait qu’un an auparavant, elle avait considéré ce moment de honte comme le pire moment de sa vie, et pourtant, un an plus tard, cette histoire paraissait minime. Elle attrapa le ballon et se prépara à tirer, elle dribla une nouvelle fois, et tira. Le ballon fit un tour sur l’anneau du panier avant de tomber dedans.

« - Eh bien à toi, raconte-moi ta pire honte. »

La jeune blonde attrapa le ballon, dribbla et marqua. Elle semblait douée. Il était mal barré. Mais elle semblait ne pas être indiscrète, ce qui était une très bonne chose, car il n'aimait pas vraiment raconter sa vie, surtout qu'elle n'était pas tellement joyeuse, et encore moins son passé. Elle lui posa donc une question à laquelle il put répondre aisément, après que la jeune femme lui eut rendu le ballon :

- J'attends juste août pour retourner à Athènes. Et je peux te dire que ça me tarde vraiment !

Il était vraiment impatient de pouvoir retourner dans son pays adoré, même s'il se plaisait bien en Amérique, mais rien n'était comparable au pays d'enfance. Puis ce fut donc son tour pour shooter, se forçant à oublier son amie perdue qu'il allait certainement revoir là-bas, pour pouvoir marquer. Heureusement, il réussit, réussissant à calmer sa force. Il chercha quelques instants une question, tout en allant récupérer le ballon :

- Ta pire honte ?

Il aimait cette question, du moins pour les autres bien sûr. Cela permettait d'entendre des choses intéressantes et bien amusante. Rien de tel que pour détendre l'atmosphère ou son moral. Et il en avait drôlement besoin, mais aussi de se changer les idées, de penser à autre chose, de penser à une autre vie.

Lorsqu’il lui annonça qu’il ne préféré pas savoir qu’elle opinion elle avait de lui, elle se sentit un peu mal à l’aise, elle n’avait pas voulu qu’il prenne sa phrase pour un reproche, mais apparemment ce n’était pas gagné. Il faisait une dôle de tête et elle se demandait pourquoi. Il devait savoir ce que la plupart du lycée racontait sur lui, mais croire que Charlie pourrait se faire une opinion rien qu'avec les rumeurs, c'était mal la connaitre.

« - Euh… Désolée mais je n’ai aucune opinion sur toi, je ne te connais pas assez pour ça, je ne me fis jamais à ce qu’on dit. Je sais que c’est bien trop souvent loin de la vérité. »

Elle aurait pu dire « je sais ce que c’est  », mais elle n’avait pas envie que tout le monde connaissent son passé peu glorieux, après tout, c’était en grande partie pour le fuir qu’elle était venue à Miami, alors elle n’avait pas vraiment intérêt de le raconter à tout le monde. Et puis il y avait cette voix à qui appartenait à une inconnue qui racontait les secrets de tout le monde, et Charlie commençait à avoir peur pour les siens.

Le jeune homme rendit tout de même son sourire à Charlie, avant de se replonger dans ses pensées. Lorsqu’elle lui proposa le jeu, il réfléchit un instant avant d’accepter, puis il se leva rapidement et descendit les marches des gradins, Charlie sur ses talons. Et une fois sur le terrain, il lança le ballon à Charlie, la laissant jouer en premier. Charlie lui sourit puis se tourna vers le panier en se concentrant. Elle avait de la chance, le seul sport dans lequel elle était douée, c’était justement le basket. Elle dribbla deux fois, lança le ballon en visant le panier et marqua.

« - Alors, euh…comment ce fait-il que tu sois ici pendant les vacances ? »

Bon, ce n’était pas la question la plus intéressante du monde, mais elle n’avait rien d’autre à demander, rien qui ne soit pas trop personnel, elle espérait déjà que cette question ne l'était pas trop. En attendant la réponse, elle alla rechercher le ballon et le lança au beau blond avec un sourire.

« - A ton tour ! »

Vivement qu'il retourne en Grèce cet été et qu'il s'explique avec Caly' et surtout qu'il se réconcilie avec elle. Isy l'avait bien fait elle, alors pourquoi lui n'y aurait pas droit ?! Sûrement parce qu'il a joué au salaud avec elle. Mais elle avait choisit Cedric, alors pourquoi est-ce qu'elle lui en voulait autant ?! Oui lui aussi il lui en voulait, mais elle lui manquait et maintenant qu'il avait Isy ça allait mieux, même s'il ne pouvait toujours pas et ne pourrait jamais encadrer le Cedric.

La jeune fille le sortit de ses pensées quand elle se présenta et qu'elle lui demanda si c'était bien lui Alecto. Oui il avait une bonne réputation dans ce lycée, la plupart du temps mauvaise, vu que les gens ici ne se basait que sur ce qu'il voyait. Pitoyable ! Enfin bref, il l'avait cherché aussi, et à présent il avait autant de conquêtes que d'ennemis, du moins des personnes qu'il ne connaissait pas et qui le détestait.

- Oui c'est bien ça. Mais je ne préfère pas savoir quelle opinion tu as de moi, je suis pas d'humeur aujourd'hui comme tu peux le remarquer !

Il lui rendit son sourire. Avant de replonger dans ses pensées, de son côté, il remarqua que la jeune fille avait un livre ancien qui tombait en miette. Et bim, encore elle ! Il repensait à son bouquin, celui qu'elle lui avait offert ! Pourquoi est-ce qu'il y avait tout qui lui faisait penser à elle aujourd'hui ?! En fait, c'était un peu trop souvent, mais d'habitude, il arrivait à les éviter, et à ne pas y faire attention. Fallait croire qu'aujourd'hui n'était pas le cas.

Puis le jeune femme blonde assise à ses côté lui proposa de lui remonter le moral. C'était gentil de sa part. Il ne répondit pas de suite, ne sachant pas vraiment quoi répondre. En même temps, en jouant avec quelqu'un, il se calmerait et ne jouerait pas comme un malade, surtout si cette personne est une fille.

- Allez, pourquoi pas !

Il se leva d'un coup, pour être sûr d'être motivé, maintenant qu'il avait pris sa décision. Il prit son ballon et descendit les marches du gradins. Une fois sur le terrain, il lança le ballon à la blonde :

- A toi l'honneur !

Il était à peu près sûr de marquer tous les paniers, mais peut-être ne voudrait-elle pas trop répondre à des questions sur elle, il ferait donc en sorte de rater ses paniers, à moins qu'il n'en ai pas si besoin que cela, vu dans quel état il était.

Lorsqu'elle lui rendit le ballon, il esquissa un sourire gêné et se laissa tomber dans les gradins. Charlie quand à elle ramassa les pages du livre qu'elle lisait avant l'incident, l'ouvrage était tellement vieux qu'il ne restait que cinq ou six page accrochées à la reliure, les autres étaient éparpillée au sol. Pendant ce temps, Alecto reprit la parole.

« - Pff, vaudrait mieux que j'arrête de jouer pour aujourd'hui ! Si ce n’est pas toi que je risque de tuer, c'est moi ! Donc autant que je respire et pense à autre chose ... »

Elle lui adressa un sourire qu'elle voulait rassurant puis ramassa les dernières feuilles du livre. Curieuse, elle se demandait évidement pourquoi le jeune homme voulait penser à autre chose et respirer, mais ce n'était pas vraiment son genre de poser des tas de questions. Elle reprit place sur les gradins, près d'Alecto, tenant dans ses mains le gros tas de feuilles.

« - C'est vrai qu'il vaudrait mieux éviter de tuer quelqu'un aujourd'hui, mais bon, c'est pas avec un ballon que tu risque d'y arriver. »

Hésitante, elle posa sa main sur son épaule en signe de réconfort. C’était bizarre de voir Alecto sans son habituel sourire, d’habitude il l’arborait continuellement, elle ne l’avait jamais vu faire une tête pareil lorsqu’elle le croisait dans les couloirs. La vérité, c’est qu’il avait l’air totalement désemparé, déprimé même. Il n’avait plus rien de l’attitude de Dom Juan dont il avait la réputation. Il souffla avant de se tourner vers Charlie pour lui demander son nom.
Ah oui, c’est vrai, moi je le connais, mais lui, ne me connait pas.

« - Moi c’est Charlie, je suis en Junior Year, et toi c’est Alecto, c’est ça ? J’ai déjà entendu parler de toi. »

Elle parla d’une voix douce et sourit à la fin, elle ne voulait pas qu’il prenne la fin de sa phrase pour un reproche car ce n’en était pas un, c’était juste une constatation. Elle entreprit de ranger les pages de son livre dans l’ordre, mais elle aperçut une nouvelle fois la mine déconfite du jeune homme et comme elle ne pouvait pas s’en empêcher, elle se sentit proche de celui-ci et se demanda comment elle pouvait l’aider.

« - Tu sais, c’est plutôt moi qui à l’habitude de faire une tête pareil, toi t’es plus du genre souriant, non ? »

Elle se mit alors à réfléchir à un moyen de l’aider tout en l’amusant si c’était possible. Un jeu peut être ? Le problème c’est qu’elle ne connaissait pas du tout le garçon, elle ne savait pas s’il allait accepter et elle ne savait pas non plus si elle aurait le courage de lui demander. Et puis, quel jeu ? Elle parcourut le gymnase des yeux, vit les paniers puis, ses yeux se posèrent sur le ballon, elle avait une idée.

« - Je te propose un truc pour qu’on apprenne à ce connaitre, si tu veux ? On essaye de marquer un panier chacun son tour, si on n’y arrive on peut poser n’importe quelle question à l’autre et si on le rate, c’est l’autre qui peut poser n’importe quelle question, ça te dit ? »

Elle n’avait pas tellement envie d’avoir des questions sur son passé, mais si ça pouvait rendre le sourire au garçon, elle prenait le risque !

Malgré le petit recul de la demoiselle quand il avait porté sa main à son visage, il n'y prêta pas attention, ce genre de reflex était normal. Il était toujours du genre à être comme ça avec les autres, hyper entreprenants. Il ne se rendait pas compte parfois que c'était un peu trop, et ça pouvait être mal interprété.

La demoiselle ne semblait pas en rogne contre lui ce qui était une bonne chose. Elle se rendit compte alors qu'elle avait toujours le ballon entre les mains, et elle le lui tendit :

- Ah ouais merci !

Il le reprit en lui faisant un sourire gêné et de remerciement. Pourquoi avait-il été aussi violent ? Il avait failli tuer la jeune femme. Il pouvait vraiment être taré parfois. Tout ça à cause d'elle ... A cause de ce ballon ... Il évita de regarder celui-ci, et s'effondra sur les gradins à un mètre de là où était installé la demoiselle :

- Pff, vaudrait mieux que j'arrête de jouer pour aujourd'hui ! Si c'est pas toi que je risque de tuer, c'est moi ! Donc autant que je respire et pense à autre chose ...

Il n'avait plus le moindre sourire sur le visage. Il déprimait ... Quoi ? Non ! Pas lui, pas Alecto. La déprime ne rentrait pas dans le moule que s'était fait ce Dom Juan. Bien qu'il soit en couple, il ne pouvait s'empêcher de garder ce moule intact, pour raison de sécurité. Mais voilà que tout s'effondrer. Au lieu de se sentir mieux de jour en jour, voilà que c'était le contraire. Il souffla donc un bon coup, retourna son regard vers la seule personne qui se trouvait dans ce gymnase et lui demanda :

- Tu t'appelles ?

Autant commencer par quelque chose non ?!

Bien sûr, Alecto était arrivé trop tard. Mais il vit en premier plan l'arrivée fracassante du ballon sur la tête de la blonde. Oops. Il faisait vraiment que des conneries en ce moment, mais bon, la jeune femme avait seulement poussé un aie de douleur, et s'était levée avec le ballon dans les mains. Il la dévisagea, s'inquiétant de l'état dans lequel elle pouvait être. En général, les filles gueulaient quand elles se prenaient un ballon en pleine poire. Mais elle, ne semblait pas être comme les autres.

Et même si elle ne semblait pas vouloir engueuler Alecto, bien qu'il le méritait sûrement, il ne put s'empêcher de tirer une sale tête de peur de l'avoir salement amoché :

- Je suis extrêmement désolé ! Tu crois que tu vas survivre ?

Le grec se mit à rire de sa bêtise. Pourquoi il avait dit ça au juste ? Il ne pouvait jamais s'empêcher de sortir des sottises pour encore plus embêter ces charmantes créatures qu'étaient les femmes. Simple instinct. Il s'approcha d'elle, portant sa main au visage de la blonde. Il se décala pour la voir à la lumière et pour voir si au moins elle ne saignait pas.

- A part les beaux yeux que tu as, tu ne sembles ne rien avoir ça va ! Par contre, j'ai peur que tu risques d'avoir un petit bleu ... Je suis désolé encore ... Mais ne t'inquiète pas, ça ne devrait pas affecté son joli petit visage !

Il lui fit un clin d’œil accompagné d'un sourire. Il ne pouvait décidément pas s'en empêcher.

Charlie & Alecto

Alecto, notre cher grec blond, ne savait pas trop pourquoi il n'était pas dans son assiette aujourd'hui. Sûrement parce qu'il devait attendre le mois d'août pour retourner dans son pays natal. Encore heureux que sa famille l'avait rejoint quand il est arrivé à Miami, il y a presque un an. Il ne savait pas ce qu'il ferait s'ils n'étaient pas là, surtout qu'il n'avait plus sa Caly' à présent.

Pff, sûrement une des autres raisons pour lesquelles il n'était pas bien. Parce qu'il n'avait toujours pas eu les couilles pour lui dire quand est-ce qu'ils pouvaient se voir. Il avait peur. Peur de quoi ? De se rendre qu'il était toujours amoureux d'elle ou bien de retomber accro à elle ? Trop de risques qui fait qu'il n'est pas prêt. Mais il est d'un côté obligé parce qu'il a du mal à vivre sans elle, et de l'autre c'est l'une des amies de sa copine et que c'est à cause de lui qu'elles avaient eu un passage de froid. Maintenant qu'elles étaient redevenues amies, il se sentait obligé de faire de même.

Voilà ce qu'il le tracassait ce jour-là. C'était ça, ça ne pouvait être que ça. Et s'il attendait août pour lui parler ? Il était persuadé qu'elle allait aller dans sa maison en Grèce passer quelques jours pour se changer les idées, elle aimait tellement ce pays, elle s'y rendait au moins une fois par an avec lui ... Mais depuis qu'ils ne se parlaient plus, tout devenait de plus en plus horrible, toutes leurs habitudes, tous leurs moments de bonheur tombaient à l'eau depuis des mois. Comme quoi, ne valait mieux jamais tomber amoureux de sa sœur de cœur. Ironie du sort, c'est quasi impossible, vu qu'elle est parfaite à ses yeux et que c'est bien pour cela qu'elle a était sa vraie première amie.

Bref, il était dans le gymnase donc, en train de penser à elle, et en train de shooter au panier avec un ballon de basket, le ballon que d'ailleurs elle lui avait offert. A cause d'une anecdote bien marrante. Il se mit à sourire comme un idiot à cette pensée, puis d'un coup, il se renfrogna et balança le ballon de toutes ses forces contre le panneau du panier.

Le grec suivit le ballon des yeux, qui fit une sacrée envolée. Il se dirigeait droit vers les gradins. Les gradins sur lesquels étaient assis une jeune fille ... Une fille ? Toute seule ? Avec un bouquin dans les mains ? Drôle d'endroit pour lire. Cependant le ballon allait droit vers elle :

- ATTENTION !!

Se mit à dire très fort Alecto pour que la jolie blonde évite le ballon. Il courait en même temps, comme s'il aurait le temps d'arriver avant ce dernier et éviter une arrivée foudroyante sur la jeune femme.