I grow up, for sure » pv. Jeremy

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Mercredi 12 Octobre 2016, 18 heures[/right]

La journée avait été bien remplie, épuisante. Le cabinet était en ébullition avec tout ce tapage concernant les élections. Bien sûr, tous supportaient Clinton, sans penser qu'elle était l'élu, mais de deux maux il fallait bien choisir le moins pire. Le cabinet travaillait sur la venue de Clinton pour un meeting dans quelques jours et tout le monde courrait dans tout les sens. C'était la première fois en un mois qu'elle voyait que cela s'agitait autant. Alors quand sonna 18 heures, la jeune fille ferma ses dossiers de financement de campagne, rangea son bureau rapidement et salua ceux qui étaient plus courageux qu'elle et qui restaient. Pour elle, c'en était trop pour aujourd'hui.

Quand elle sorti du batiment, elle fut ravie de constater que le soleil était au rendez vous et qu'il faisait extremement bon. Si bon qu'elle décida de ne pas prendre un taxi mais de rentrer à pied. Elle n'avait pas du tout la tenue adéquate pour une balade mais tant pis. Elle portait un chemisier blanc à manches courtes, une jupe rouge près du corps qui lui arrivait juste au dessus des genoux et une paire d'escarpin noirs qui feraient rougir Paris Hilton. Heureusement, habituée à marcher avec ce genre de chaussures depuis des années et ayant passé toute la journée assise dans son bureau elle n'avait absolument pas mal aux pieds.

La jeune femme n'avait pas loin à aller. Elle habitait chez les Eta Iota. Elle y avait retrouvé sa chambre, son univers, comme si rien n'avait changé. Mais tout avait changé. Nina n'était plus là, Salma non plus, Nawel non plus. Zara était une petite jeune, c'était elle qui géraient la boutique. L'italienne devait avoir 19 ans mais elle était pleine de caractère. Charlott l'appréciait mais elle sentait une sorte de tension, elle esperait que ca passerait vite. En marchant bien elle en avait pour 15 minutes jusqu'à la fac. Et puis elle pouvait couper par le parc qui était juste en face, ça serait plus agréable.

C'est exactement ce qu'elle fit. Profitant du soleil qui tapait sur ses joues, la jeune femme marchait d'un bon train. Elle était dans ses pensées, elle pensait au stage, aux cours qui l'attendaient, à l'entrainement des cheerleaders de demain, aux Eta Iota qui prevoyaient une soirée. Elle avait tant de choses à penser qu'elle ne faisait pas très attention à elle, où elle marchait. Mais elle connaissait le chemin par cœur, Miami était sa ville d'adoption.

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I grow up, for sure

Charlott

Jeremy gara sa voiture près de l'immeuble. Il était dix-huit passées et il avait enfin fini sa journée. Maintenant que la rentrée était passée, il avait de plus en plus de boulot, bien que ce n'était pas pour le déplaire. Mais il devait à présent reprendre un rythme correct où il pouvait faire cohabiter son temps de travail et le peu de temps personnel qui lui restait. Aujourd'hui, le temps était particulièrement et étrangement agréable pour un mois d'octobre. Là encore, il ne fallait pas s'en plaindre. Le soleil était présent et il n'y avait pas de vent, épargnant les habitants de la ville d'une brise éventuellement fraîche. Tous les pays de la planète ne pouvaient se vanter d'avoir un temps pareil en fin d'année. Ces habitants de la Floride, de gros veinards tout de même non ?

L'homme rentra chez lui. Il fut accueillit comme un roi par cette créature noire et blanche à quatre patte qui vint lui faire la fête en gémissant de bonheur. Jeremy fut tout aussi heureux de son retrouver son compagnon et seul compagnie de son foyer. Après maintes et maintes caresses en ces retrouvailles quotidiennes, il était temps de le faire sortir et se dégourdir les pattes. Pour Jeremy aussi, ça lui fera l'un de ses rares moments de détente. En plus, le temps était parfait pour ça. Une fois dehors, le jeune homme emprunta la direction du quartier voisin. Ce n'était pas très loin après tout et il y avait un grand parc à Coconut Grove idéal pour les balades.
Le canidé menait la danse. Pressé d'aller le plus loin possible comme si sa vie en dépendait, il tirait sur la laisse dans le seul but d'aller flairer un coin de trottoir. Il forçait presque son maître à accélérer le pas pour ne pas se laisser traîner comme un chariot. Enfin, les deux compères arrivèrent finalement dans le parc. Grand espace de verdure, de pelouse et d'arbre où les gens venaient prendre du bon temps, se balader et oublier les maux de la journée.

- Ok, ok, fit Jeremy devant l'impatience de l'animal devant cet étang d'herbe à l'écart de tous les dangers de la route, mais ne t'éloigne pas trop.

Sur ce, l'homme se pencha sur le chien et retira le mousqueton de la laisse. Aussitôt libéré, l'animal bondit comme un mouton dans un pré. Il se rendit de droite à gauche, de gauche à droite, flairant tout ce que son museau pouvait coller, galopant comme s'il n'avait pas vu la lumière du jour depuis deux semaines. Jeremy se contentait de rester sur le chemin, jetant un oeil attentif à son compagnon, puis profitant du paysage offert par le parc et des rayons du soleil qui éblouissait encore les brindilles d'herbe malgré cette heure tardive. Agité, le chien déborda sur son périmètre de sécurité, ayant aperçu apparemment quelque chose d'intéressant. Jeremy le remarqua également. Il vit l'animal détaler vers une silhouette un peu plus loin avant de lui faire la fête, dressé sur ses pattes arrière, demandant mille caresse et pourquoi pas un truc à manger si elle avait. Jeremy écarquilla les yeux, prit au dépourvu et s'empressa de rejoindre la jeune fille rapidement avant de tirer sur le collier du chien pour le calmer immédiatement.

- Oh, j-je suis tellement désolé ! lança t-il également en remettant la laisse à son chien.

Son regard glissa sur la femme la jaugeant rapidement du regard. C'était un réflexe qu'il avait pris l'habitude d'effectuer à chaque nouveau visage dans sa vie. Il vérifia par la même occasion si la jeune femme ici présente allait bien, si son compagnon à quatre patte ne l'avait pas sali à tout hasard, mais peut-être que le mal n'était pas visible d'un coup d'oeil. Alors il se hâta d'en faire la demande :

- Je suis véritablement confus, j'espère qu'il ne vous a causé aucun tort ! Est-ce le cas ?

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