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 Nous venons de subir une brusque dépressurisation. || Kael & Solal

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MessageSujet: Nous venons de subir une brusque dépressurisation. || Kael & Solal   Nous venons de subir une brusque dépressurisation. || Kael & Solal EmptyJeu 15 Sep 2016 - 15:41


Nous venons de subir une brusque dépressurisation.
~ Fight Club
Y a des jours comme ça ou rien ne va. Mais quand je dis "rien", c’est rien. Je me demande si cette journée n’est pas spécifique à chacun d'entre nous. On doit tous passer par là dans l’année. Il nous arrive des choses différentes mais quand le soir arrive, on a tous cette même réflexion : « quelle journée de merde ! ». En général on en profite pour se coucher en fixant le plafond face à notre lit. On inspire profondément en espérant que demain soit un jour meilleur.

Je crois que je viens de vivre cette journée mais je n’ai pas la moindre envie de souffler dans mon lit. Je veux voir jusqu’où ce merdier dans lequel je suis peut aller. Quand on se dit qu’il ne peut pas y avoir pire, on découvre qu’étrangement si. Tout est possible. Alors je fais un doigt au "destin" et je vais continuer de vivre cette journée pourrie jusqu’au bout. Même pas peur ! Je serai peut-être surpris par la tournure des événements.

Tout a commencé à 8h30 quand je me suis réveillé en sursaut. Mon portable, réveil à ses heures perdues, sonnait depuis longtemps. Je commençais les cours à 8h30. Déjà en retard, Solal... Bien joué ! En me levant, mon petit orteil s’est violemment écrasé contre le pied de mon lit. Puis j’ai enfilé mon t-shirt à l’envers sans m’en rendre compte. Le café déjà préparé dans la machine de la confrérie était froid alors que je mourrais d’envie de ma dose quotidienne de caféine pour ouvrir grand mes yeux. En roulant sur mon skate jusqu’à ma classe, une voiture a failli me rentrer dedans alors que je roulais sur le parking. J’ai entendu une insulte fuser de sa fenêtre ouverte et j’ai répondu avec désinvolture d’un majeur levé vers le ciel. Alors que je courais dans les bâtiments de l’université pour rejoindre ma salle, une Eta Iota (ou tout du moins une de ces filles qui prend tous les jours un selfie pour ses followers sur instagram) m’est rentrée dedans avec son jus de fruit vert dégueulasse. Elle s’est excusée et s’est gentiment moquée en me disant que l’étiquette de mon t-shirt, désormais tâché, n’était pas du bon côté. Génial ! Manquait plus que ça. Avec une demi-heure de retard, mon cours n’eut pas grand intérêt.

Et ça ce n’est qu'une partie de ma matinée. Ok, sur le coup ça je n’avais pas vraiment l’impression que cette journée allait être particulière. Ça m’arrive presque tous les jours d’être en retard ou d’avoir des fringues sales de la veille. Sauf que là, avec mon haut blanc tâché de vert, ma gueule enfarinée en manque de caféine, mes cheveux en bataille et la trace d’oreiller qui ne semble pas vouloir quitter ma joue, je pense que je dois faire pitié à ceux qui me croisent.

La suite de la journée n’a pas été en s’améliorant. La machine à café dans le restaurant universitaire était hors service et lorsque j’ai trouvé enfin un endroit où me procurer ma maudite tasse de liquide noir, je me suis rendu compte que j’avais oublié mon portefeuille dans ma chambre. Un bon gros con, voilà comment j’avais envie de m’appeler. Puis ma mère m’a appelé pour me dire que j’allais devoir garder ma petite sœur de 6 ans, la nuit de samedi. Génial ! C’était samedi que se passait la soirée du siècle en ville. J’avais prévu depuis longtemps de m’y rendre et de me murger comme il se doit avec mes potes. Parfait ! Parfait !

Parfait !

Là j’ai commencé à me demander comment ma journée pouvait s’empirer. Je vous épargnerai les détails mais ça a continué. La perte de mon briquet. La fin de mon paquet de clope. Un travail de groupe à rendre avant la fin de la semaine alors que je déteste travailler avec d’autres personnes. Par la suite en rentrant me changer chez les Khi Omikron, un piaf a trouvé ça drôle d’éjecter ses excréments en visant ma tête. Une douche froide car la chaudière a fait des siennes. Par la suite, j’ai pu découvrir que je n’avais plus qu’une chemise propre et avec mes lunettes sur le nez, j’incarnais à la perfection le cliché du petit intello. Le tabac le plus proche de l’université étant exceptionnellement fermé, j’ai dû faire un détour de trente minutes à pieds. En retournant à l’école, je suis arrivé trop tard et la bibliothèque où je voulais étudier était elle aussi fermé.

Et beaucoup, beaucoup d'autres petites galère dont je vous épargnerais les détails...

Bref, il est bientôt 20h. Ma journée bien pourrie doit me réserver encore bien des surprises. Alors pour l’instant, tout ce que je veux c’est un moment de solitude et de tranquillité. Je veux décompresser un instant et souffler. Le seul endroit auquel je pense à ce moment-là, c’est d’aller sur le toit. Dans un sens, c’est aussi devenu un lieu trop fréquenté malgré son interdiction. Entre les amoureux transi, les faux rebelles et les profs qui ont besoin de prendre de la hauteur sur leur misérable vie… Beaucoup trop de monde s’y rend.

Au pire voir quelqu’un ne va pas me tuer. Ma journée est nulle et elle le sera peut-être encore plus. Je suis peut-être légèrement sadomasochiste mais j’ai envie de voir jusqu’où ça peut aller. Une météorite va-t-elle me tomber sur la tête ? Plus gentiment, vais-je marcher sur quelque chose de mou et chaud sorti tout droit du postérieur du caniche de la vieille secrétaire ? Ou encore vais-je me faire sauter dessus par une demoiselle en détresse qui rêve de donner son corps le temps d’une nuit à un inconnu ? Bon, ok, ça ce serait plutôt agréable… Un léger sourire se glisse sur mes lèvres alors que je grimpe les marches deux à deux. Je sors une clope de mon sac et la glisse dans ma bouche. Rien de mieux que le toit pour fumer tranquillement sans que l’on vienne te déranger.

J’inspire profondément avant de pousser la porte. Mes paupières se ferment le temps de quelques secondes. Un vent léger venu de l’océan glisse sur ma peau. L’odeur salée de l’iode s’immisce en moi. Dieu ce que j’aime vivre au bord de la mer. Ce que j’aime cette ville ! Je tapote les poches de mon jean à la recherche de mon briquet.

Rien.

Je fouille à nouveau plus en profondeur sans que mes mains ne tombent sur le précieux objet. Je fais glisser mon sac de mes épaules, l’ouvre et laisse mes mains le sonder nerveusement.

Toujours rien.

« Vous devez vous foutre de moi ! » Je laisse s’échapper les mots sans parvenir à contenir mon agacement. J’avance vers le rebord du toit et observe l’horizon. « Bon… Tant qu’on est là…» me dis-je à moi-même en sortant ma flasque remplie de whisky. Heureusement que je l’ai gardé dans mon sac celle-là ! Alors que j’avale une gorgée, j’en profite pour m’asseoir et contempler ce vaste monde de fourmis qui s’étalent sous mes pieds. Ils ont tous une petite vie bien chargée, tous ont quelque chose à faire. Combien sont-ils à avoir eu une journée pire que la mienne ? Perdu dans mes pensées, alcool dans une main, clope éteinte dans l’autre, je me détends enfin…

J’entends un bruit derrière moi et sursaute. « Y a quelqu’un ? »
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MessageSujet: Re: Nous venons de subir une brusque dépressurisation. || Kael & Solal   Nous venons de subir une brusque dépressurisation. || Kael & Solal EmptyVen 16 Sep 2016 - 13:49

15 septembre 2016

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the start of more memories.

SOLAL & KAEL

Les paupières lourdes, un discours soporifique et un besoin essentiel de sommeil ; il n’en fallait pas plus à Kael pour qu’il s’endorme en plein milieu d’un cours. Ce n’est pas qu’il déteste profondément l’enseignement offert par cette université, mais bon Dieu ce qu’il s’ennuyait. Il n’avait plus l’habitude de cela, de perdre des heures à être assis pour entendre quelqu’un lui dire des choses dont il se moque éperdument. Cela n’avait aucun sens pour lui et il se demandait parfois pourquoi il avait accepté la proposition de son père et en venait rapidement à la conclusion qu’il serait bien mieux en Australie, avec sa bande de potes.

Mais tout juste après, Kael se souvenait des raisons de sa venue aux Etats-Unis et comprenait un peu plus pourquoi il se trouvait ici. Il y avait Heise, son ami d’enfance qui avait besoin de lui, mais son passé en Australie le rattrapait toujours un peu trop et être là-bas n’était pas une excellente idée. Il avait l’étiquette du mec qui avait fait de la taule et les gens se méfiaient toujours un peu de lui, même ceux qui l’avaient connus lorsqu’il était enfant. Dès qu’on mettait les pieds en prison, les gens changeaient d’avis, se montraient plus distants et se permettaient de faire des remarques toutes aussi stupides les unes que les autres.

De cela, Kael s’en fichait. Il n’était pas attentif aux remarques, aux critiques et à toutes ces conneries. Les gens pouvaient bien dire tout ce qu’ils voulaient, cela ne l’intéressait pas outre mesure. Mais évidemment, cela entachait son nom. Et son père ne l’avait pas supporté. Il avait joué de ses relations pour qu’il soit accepté dans cette université et aujourd’hui, le jeune australien sait parfaitement qu’il n’a pas le droit à l’erreur… Sauf que les erreurs s’accumulent et elles ne cesseront jamais.

Son professeur eut d’ailleurs quelques mots à lui dire à la fin du cours. Kael l’avait écouté d’une seule oreille, se concentrant davantage sur son envie de fumer une petite clope ou de se faire un spliff, il n’en savait trop rien encore. Quoiqu’il en soit, il écouta un peu les reproches du professeur et s’en alla ensuite en haussant les épaules. Il n’avait absolument rien retenu et si demain on venait à lui demander ce qu’il s’était dit, il serait bien incapable de lui répondre.

Il prit du temps pour lui après cela. Il s’en alla manger un morceau, il fuma sa cigarette comme c’était prévu et s’enfila deux verres de whisky le plus calmement du monde. La journée avait été plutôt rapide, il avait rattrapé quelques heures de sommeil et se sentait déjà un peu mieux. Le manque de sommeil, il connaissait bien. La prison entrainait parfois les insomnies et dans sa cellule, il en avait eu pas mal. Il faut dire que ce n’était pas l’endroit idéal pour passer de bonnes nuits…

Le début de soirée s’annonça finalement et c’est sans grande conviction que le jeune homme se dirigea sur le toit. Endroit interdit, mais il avait toujours aimé les lieux en hauteur qui lui donnaient une impression de grandeur, comme s’il dirigeait le monde et était au sommet de la chaine alimentaire. Il se roula un joint en montant les marches et une fois là-haut, s’alluma son spliff en même temps qu’il entendit une voix l’interpeller. « Non. » Répondit-il d’une voix amusée en s’approchant un petit peu. Il tira longuement sur son joint et rejoignit le jeune homme qui se trouvait déjà là. « Si j’fais genre que j’suis un fantôme, tu m’crois ? Un fantôme qui fume des joints et qui picole. » Ajouta Kael en sortant une bouteille de whisky de son sac à dos. Une bonne bouteille de Jack Daniel’s. Rien de mieux que ça pour se mettre bien.

Il s’assit à côté de lui et se présenta finalement en lui tendant la main. « Kael. » Lâcha-t-il en gardant son joint entre les lèvres.
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MessageSujet: Re: Nous venons de subir une brusque dépressurisation. || Kael & Solal   Nous venons de subir une brusque dépressurisation. || Kael & Solal EmptyVen 16 Sep 2016 - 20:24

A peine ai-je prononcé ma phrase, qu’une petite voix dans ma tête ricane. Comment ne pas se moquer de ce jeune homme ayant peur d’un vulgaire bruit. Moi ? Parano ? Peut-être un peu… Parfois ça m’arrive… Ce n’est pas comme si en extérieur, aucun bruit n’est à déclarer. Ou même que ça changerait quelque chose qu’il y ait quelqu’un ou non. Mais je n’ai pu empêcher cette question de sortir. Elle m’a brûlé les lèvres et s’est échappée. Les mots se sont laissés emportés par le vent frais de ce début de soirée.

Avec la chance dont ma journée est remplie, je me dis qu’un prof pourrait répondre « oui » d’un ton neutre et froid. Il sortirait de l’ombre et viendrait vers moi en soupirant. Il me demanderait si j’ai lu les panneaux d’interdiction et me ferait une de ces leçons à deux balles sur le respect des consignes de sécurité. Il bafouillerait une vulgaire excuse quand je lui retournerai le fait qu’il n’a pas plus le droit que moi d’être présent sur ce toit. Il enchaînerait en me prenant ma flasque, la reniflant et me la confisquant après avoir senti l’odeur du whisky lui chatouiller le nez. Une nouvelle remontrance puis l’obligation de quitter les lieux pendant que le vieux quarantenaire sifflerait mon alcool, profitant de son moment de solitude. En fait, je devrais devenir prof ! Rien que pour emmerder le monde, je pense que ça pourrait être la meilleure carrière qui soit !

La réponse à ma question fut absolument loin de tout ça. Un « non » résonne dans les airs me faisant sourire. Je crois que j’aurais probablement répondu la même chose, avec le même ton amusé. Je tourne la tête vers la voix. Un gars s’approche légèrement. Je ne l’ai jamais croisé sur le campus. Tout du moins, je n’arrive pas à la reconnaître, sa tête ne me dit rien. Il amène à ses lèvres ce qui ressemble de loin à un joint. L’épaisse fumée qui sort de ses poumons par la suite et l’odeur qui s’en dégage alors qu’il marche dans ma direction, ne font que confirmer mes suppositions. Je crois que je suis tombé sur la bonne personne !

Lui, c’est un bon.

« Si j’fais genre que j’suis un fantôme, tu m’crois ? Un fantôme qui fume des joints et qui picole. » Il sort alors une bouteille de Jack de son sac. Un sourire étire à nouveau mes lèvres et je regarde au loin. Putain je crois que ce type, en deux secondes il m’a prouvé qu’on était sur la même longueur d’onde. Du wishky, un joint, un sens de l’ironie qui me convient parfaitement. Il me tend la main et lâche son nom.

Kael.

Y a plus qu’à retenir ce putain de prénom. Pas plus courant que le mien soit dit en passant… Sache Kael que tu es ma lumière dans cette journée obscure ! Bien que ça fasse un brin gay comme déclaration… Je crois que je vais me la garder pour moi. Ne le met pas mal à l’aise tout de suite, Solal… Ça ferait mauvais genre !

Je pose ma cigarette, toujours éteinte, pour lui serrer la main et répondre : « Sol. » J’ai tendance à préférer qu’on m’appelle par ce diminutif. « Ça me fait plaisir de rencontrer un fantôme qui a les même goûts que moi ! » Je tends ma flasque vers le ciel. « A la tienne ! » L’alcool se fraie un chemin dans ma gorge et vient réchauffer chaque paroi de mon être. Je ne suis pas alcoolique. Disons que j’aime les liquides un peu arrangés… J’ai beau ne pas me souvenir de la dernière journée passée sans une goutte de spiritueux, ça ne veut pas dire que je suis dépendant ! Je suis jeune et j’en profite, voilà tout. Une bonne petite bière le soir, ça ne se refuse pas ! C’est même presque obligatoire pour décompresser, non ? Et puis souvent quand je passe mes nuits à lire des articles ou à bosser des dossiers pour les cours, je finis par me servir un petit verre. C’est comme un réflexe. Une vieille habitude que j’ai prise pour me récompenser.

« T’aurais pas un feu ? Je t’avouerai que j’ai eu une journée de merde et que même mon briquet a foutu le camp… Pas de clopes depuis plusieurs heures... Ça commence à être très tendu ! » J’agite ma clope dans le désespoir que cette nouvelle rencontre m’apporte ce dont je rêvais depuis un moment. J’ai l’impression de ne rencontrer que des fils à papa, des Eta Iota superficielles ou des sportifs uniquement intéressés par leurs corps depuis le début des cours. Ma rentrée s’est bien passée, je ne vais pas dire le contraire. Rien d’exceptionnel à noter. J’ai juste besoin et envie de rencontrer des gens normaux. Vous savez, ceux qui ne se prennent pas la tête, qui s’éclatent et savent profiter de la vie comme il se doit. Ceux qui ne me regardent pas de travers si je commence à rouler alors que l’on est encore en cours… J’avais des potes comme ça mais disons que depuis que je suis en droit, une large partie de ma promo est… Comment dire ? Loin de ce mode de vie. Dans le fond, ma mère a peut-être insisté pour que je prenne cette voie afin de me remettre dans le droit chemin. Dommage pour elle, ça n’a pas vraiment marché !

Quoi qu’il en soit je commence à avoir envie de plus qu’une clope. Je crois que j’ai besoin de décompresser. Je le mérite, non ? La soirée ne fait que commencer.
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MessageSujet: Re: Nous venons de subir une brusque dépressurisation. || Kael & Solal   Nous venons de subir une brusque dépressurisation. || Kael & Solal EmptyLun 19 Sep 2016 - 13:50

15 septembre 2016

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Les lieux interdits attirent toujours du monde, pensa Kael en s’approchant du jeune homme. Tant qu’ils n’étaient pas une vingtaine, ça lui convenait encore parce qu’il n’avait pas envie d’être très entouré aujourd’hui. Il voulait juste qu’on lui fiche la paix, qu’on le laisse un peu prendre ses distances parce que parfois, il en ressentait simplement le besoin. Tout le monde s’imaginait des choses à son sujet, mais ils étaient tous dans le faux à chaque fois. Le jeune australien n’est pas seulement un fêtard qui fume et picole un peu trop, ce n’est pas seulement le mec qui se tape la première gonzesse qui passe ; parfois, il ressentait aussi ce besoin de solitude et de calme pour faire le vide et reprendre le contrôle l’espace de quelques instants.

Certes, il n’était pas seul, mais le jeune homme à ses côtés ne semblait pas relou à première vue et ne fit aucune remarque quant au fait qu’il fumait un joint. Certains se permettaient parfois de lui dire d’arrêter parce que la fumée les incommodait… N’importe quoi. Kael s’en fichait royalement. Il ne s’arrêtait pas. Bien au contraire, dans ces cas là, il fumait encore plus, de sorte à ce que la fumée soit encore plus épaisse et agaçante. Ouais, il se comportait comme un petit con.

Les deux hommes se serrèrent la main et Kael apprit le prénom de son compagnon d’infortune : Sol. Sans doute un diminutif. Il se mit à sourire à sa remarque et hocha doucement la tête. Il était cool comme fantôme. Vraiment. Le fantôme le plus cool de ce putain de monde. « Ce doit être ton jour de chance. » Glissa-t-il avec amusement en ouvrant sa bouteille de Jack pour suivre le mouvement. Il prit son joint entre ses doigts et porta la bouteille à ses lèvres, buvant quelques gorgées directement au goulot. L’alcool glissa lentement dans sa gorge, le réchauffant en seulement quelques secondes et cela lui fit le plus grand bien. Que ferait-il sans sa bouteille de Jack Daniels ? Il en était plus qu’accro.

« Ouais, j’ai ça quelque part. » Répondit-il en fouillant dans les poches de sa veste en cuir après avoir reposé sa bouteille à côté de lui. « La règle absolue c’est de toujours avoir un deuxième briquet sur soi, ça évite d’être dans la merde. » Plaisanta le jeune homme en trouvant finalement son briquet qu’il lui tendit. Il en avait toujours deux ou trois sur lui. Pas par sens pratique, mais seulement parce qu’il en foutait toujours dans son sac, ne s’en souvenait plus et en reprenait un autre le lendemain qu’il jetait une nouvelle fois parmi ses affaires. Il en avait une bonne petite réserve à présent. « Si jamais tu veux t’faire un spliff, j’ai du matos. J’suis dans un bon soir, j’partage par générosité. » Il eut un sourire en coin en sortant de quoi se rouler un joint et le posa entre eux. Si jamais Sol en avait envie, il pouvait se servir, ça ne le dérangeait pas. Ce n’est pas comme si il n’avait pas les moyens de s’en racheter rapidement.

« Bon alors ta journée de merde ? Il s’est passé quoi pour qu’elle soit aussi pourrie ? » Demanda-t-il, histoire de faire la conversation et parce que, il faut l’admettre, les malheurs de gens le faisait toujours un peu sourire. Pas quand c’est super grave. Mais les petits tracas de la vie quotidienne, ça ouais, il se moquait ouvertement.
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MessageSujet: Re: Nous venons de subir une brusque dépressurisation. || Kael & Solal   Nous venons de subir une brusque dépressurisation. || Kael & Solal EmptyMar 20 Sep 2016 - 13:26

Kael fouille dans les poches de sa veste pour en sortir un briquet. Je le remercie d’un signe de tête tout en allumant, dans la seconde qui suit, ma clope. J’inspire profondément en fermant les yeux. Je laisse la fumée envahir mes poumons puis ressortir lentement par mes narines. Je me souviens de la première cigarette que j’ai fumée. Je devais avoir 14 ans. J’avais trouvé un paquet dans le blouson de mon père. J’avais cette envie de faire comme les grands, de briser les règles de l’interdit qui entourait les cigarettes. J’en avais glissé une dans la poche de mon jean et j’étais immédiatement aller voir Emma, ma meilleure amie et voisine, pour nous cacher dans le fond de son jardin et fumer. Je me souviens entendre sa toux résonner dans le silence de la nuit. Nous vivions dans un de ces quartiers résidentiels et calmes ou toutes les maisons sont de parfaites représentations du compte en banque de chacun. Nous n’étions pas des enfants modèles à cette époque-la. Tout le monde passe par une crise d’adolescence, non ? Elle se fit ainsi pour les deux petits gosses têtus que nous étions.

Aujourd’hui le temps a passé et je suis heureux de voir que je peux compter sur un inconnu pour me permettre d’avoir ma petite dose de nicotine nécessaire. J’avoue que moi aussi j’ai toujours un ou plusieurs briquet sur moi. Entre ceux que je vole par inadvertance à des inconnus, ceux que je retrouve au fond d’une poche de jean ou encore les abandonnés dans mon sac à dos… J’en ai toujours un. Mais pas aujourd’hui. Ou alors j’ai mal cherché… J’avoue que c’est possible aussi.

« Si jamais tu veux t’faire un spliff, j’ai du matos. J’suis dans un bon soir, j’partage par générosité. » Je lève un sourcil vers le jeune homme. Putain ce que c’est bon de tomber sur quelqu’un qui consomme et qui ne reste pas dans son coin ! J’ai presque, oui presque, envie de lui faire un câlin. En mode ‘si tu savais comme j’attendais de parler à gars comme toi aujourd’hui !’. Bon, je ne fais jamais de câlin ou quoi que ce soit qui ressemble à ce genre de rapprochement mais vous voyez où je veux en venir, non ?

Un blouson en cuir, une bouteille de whisky sur lui, un joint entre les lèvres… C’est la version parfaite du Sigma Mu qu’on peut s’imaginer. A part ceux qui ne cherchent qu’à se battre pour prouver leur virilité, j’aime bien les types de cette confrérie. Dans un sens ça pourrait paraître bizarre qu’un premier de la classe sympathise avec ceux qui n’en ont à priori rien à foutre mais j’arrive souvent à trouver des points communs dans certains de nos comportements. C’est d’ailleurs pourquoi je lui réponds : « C’est drôle j’ai tout ce qu’il faut dans mon sac aussi… Je pense qu’on peut s’entendre ! » Je laisse un léger sourire venir écarter mes lèvres. Je jette un coup d’œil à mon sac puis à ce que Kael pose entre nous deux et finalement observe à nouveau l’horizon.

Le jeune homme me demande alors en quoi ma journée et si pourrie. J’hésite un instant. Par quoi commencer ? Je retrace ma journée mentalement et me dit qu’elle aurait pu être pire. J’aurais pu faire une crise et ne ma pouvoir me lever ce matin, rester dans la douleur toute la journée à ne plus savoir qu’en faire. J’aurais pu apprendre une nouvelle dramatique, la mort de quelqu’un ou je ne sais quoi. Finalement ce ne sont que de petites choses qui cumulées les unes aux autres m’ont rendu complètement fou.

Je soupire légèrement, inspire une taffe et tente de prendre du recul sur la situation. « Ahem… Par quoi commencer ? » La journée a commencé comment déjà ? « J’ai failli me faire renverser par une grognasse qui ne sait pas conduire. Une poupée plastique d’Eta Iota m’est rentrée dedans en reversant un jus vert dégueulasse sur mon t-shirt. Une sorte de smoothie aux brocolis… Ça puait la mort, je ne comprends pas comment on peut boire ce genre de truc-là. Enfin… C’est bio, végane et bon pour la santé ! Un esprit sain dans un corps sain ! » Je termine cette dernière réplique en imitant la voix aigüe d’une fille, tout en tordant mon poignet et je passe une main dans mes cheveux pour jouer le personnage à fond. Non mais vraiment, il faudra m’expliquer en quoi ces soupes affreuses sont supposées faire du bien à notre corps. Et quand bien même, au pire on n’a qu’une vie autant en profiter en mangeant et buvant des aliments bons qui nous font plaisirs, non ? On va tous crever, hein ! Pas la peine de ralentir le processus en s’infligeant des tortures.

Enfin qu’elles fassent ce qu’elles veulent. C’est bien là que nait la liberté… Je sais que je vais mourir jeune alors leurs smoothies, yoga, et tout le blabla je leur laisse. Personnellement, je continuerai de fumer et boire jusqu’à ce que je fasse mes adieux ! « Oh et puis je me suis fait chier en cours, je vais avoir un vieux travail de groupe à faire. Génial ! J’ai pas pu boire une seule tasse de café. J’ai perdu mon briquet. Y a eu quoi d’autres… Humm…La bibliothèque fermée au moment où j’y vais… Prendre une douche froide alors qu’une super odeur de brocolis te suit toute la journée. – Ptain je sens que ça ne partira pas au lavage en plus ! – Je crois que je vais militer pour qu’ils arrêtent de fabriquer des produits bio comme ça... De la petite merde en soit mais clairement ça m’a pris là tête aujourd’hui! » Je ne sais pas ce qui est le pire : vivre cette journée ou la raconter à voix haute.

« Maintenant tu peux te moquer ! » dis-je avec un léger sourire. J’avale une gorgée d’alcool en secouant la tête. Franchement, à sa place, je n’attendrais pas une seconde pour éclater dans une grand rire franc.

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